31.5.24

il cela "île" & "lac"

à Rob & Franck

  Quelques rappels des relations pouvant unir les 7 romans de Thilliez parus au Fleuve Noir, en-dehors de la saga Sharko.
  Les chapitrages des 4 derniers romans semblent illustrer une relation propre à la suite de Fibonacci:
2F(n) + F(n-1) = F(n+2)
  F(n) est dans ce cas 55, 10e terme de la suite, nombre de chapitres de Labyrinthes, semblant proposer une inversion du mythe du Minotaure, où c'est Ariane qui tue le Minotaure (mais on ne sait pas qu'elle est Ariane, l'une des 5 femmes du roman, qui sont en réalité une seule, atteinte d'une fugue dissociative).
  Si Ariane est Thésée, c'est le docteur Marc Fibonacci qui semble incarner Ariane, et révèle finalement le réel fil de l'histoire:
— Et concentrez-vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s’entremêle. Quant à cette cinquième personne, elle est le fil dans le dédale qui, j’en suis sûr, apportera les réponses à toutes vos questions.
  Dernière phrase du roman. La cinquième personne est Ariane.
  On est donc passé de F(10), 55, à F(12), 144 (doublé en 288) et l'ajout des 89 chapitres, F(11), de Rêver, le roman antérieur, fait passer à F(14), 377.
  Le roman précédent, Puzzle, a 64 chapitres, carré de 8, et l'ajout à 377 conduit à 441, carré de 21. 8 et 21 sont des Fibos, F(6) et F(8), et ceci correspond à une loi générale:

F(n)2 + F(2n+2) = F(n+2)2
  Enfin, dernière étape, le 377 intermédiaire entre les deux "vérités" est la valeur de l'hébreu , "sept". Le français permet d'écrire
VERITE + 7, ou VERITE + G = VERTIGE,
et le roman précédent est Vertige, huis-clos se déroulant dans un lieu nommé Vérité.

  Il semble encore que Labyrinthes ait été calibré pour que le labyrinthe final figure page 377 de l'édition originale du livre.

  Mes recherches arithmologiques d'il y a près de 40 ans m'avaient fait remarquer les valeurs carrées de "vérité" en hébreu et grec, sans en tirer de développement notable. Les exégètes juifs et grecs ont aussi commenté cette "vérité carrée", dans leurs langues respectives, et j'avais annoncé dans un précédent billet en parler prochainement.
  J'ai effectivement trouvé en ligne certaines de ces exégèses, parfois très anciennes, mais j'ai été sidéré de trouver cette page, par la requête
אמת 441 square 21
mais elle n'apparaît qu'en passant par la recherche images.

  C'est le site d'un chrétien convaincu qui trouve les preuves de sa foi dans les valeurs des mots des versets hébreux et grecs, comme dans les décimales de pi et phi, les séries arithmétiques, et autres...
  Rob Slatter a non seulement remarqué ces carrés de "vérité", mais vu que leur différence était un Fibo:


       Les gématries des mots "vérité" en hébreu et grec sont toutes deux des carrés:
  • 21² = 441 = אמת (emeth) signifiant "vérité"
  • 8² = 64 = αληθεια (aletheia) signifiant "vérité"
  • 8 et 21 sont tous deux des nombres de Fibonacci
  • 21 - 8 = 13
  • 441 - 64 = 377 (le 13e nombre de Fibonacci)
(traduit par mes soins) 377 est bien le 13e nombre distinct de Fibonacci, mais le 14e terme de la suite de Fibonacci qui débute par 1-1.
  Rob illustre ces relations par cette figure:
 
  Ce pourrait être une démonstration visuelle de l'identité remarquable
a2 - b2 = (a + b)*(a - b)

et lorsque b et a sont des Fibos de rangs n et n+2, on a
a - b = F(n + 1) et a + b = L(n + 1),
L nombre de Lucas, et
F(n + 1) * L(n + 1) = F(2n + 2)
  CQFD, mais Rob ne l'avait pas vu. Sa remarque 21 - 8 = 13 et sa figure ont cependant provoqué un dessillement.
  Car on a aussi 21+8 = 29, et 13*29 = 377, et il me semble pouvoir relier aux carrés de 8 et 21 (différence 13) les jeux sur 76 et 47 (différence 29) étudiés ici:
NO  R  FER = 76 = 29-18-29,
R  FE  R = 47 = 18-11-18,
et les deux enquêteurs sont
SCHAFFRAN = 76 > SHAA  R  CFFN = 29-18-29,
ROCK= 47 > R  K  OC = 18-11-18.

.0.0
(ces 4 caractères sont une glose de ma chatte Isha qui vient de sauter sur l'ordi)

   La prise en compte de 377 en tant que 13*29 plutôt que F(14) a d'autres échos, comme le numéro atomique du fer qui est 26, le nom Schaffran qui peut donner HASAR= 47 + CFFN=29. 
  Mais surtout repenser à ce que j'avais vu dans Elire Vertige régit Rêver: île,
LA  C = 13 + 3 = 16;
IL  E = 21 + 5 = 26.
3-5-13-21 sont des Fibos, et ces deux opérations peuvent correspondre à cette loi générale
F(n) + F(n+3) = 2F(n+2)
prend des dimensions encore plus vertigineuses, les briques CE-LA-IL, ou 8-13-21, pouvant construire
82 + 377 = 212, l'égalité
82 + 13*29 = 212 devenant CE2 + LA*CIEL = IL2 ,
  La description du dessin d'Ilan comporte la séquence
"un lac, un arc-en-ciel, et une petite île"

  Pas d'
arc-en-ciel dans Norferville, mais 4 fois mention des aurores boréales qui ne sont pas sans rapport. Après le sauvetage de Léonie sur l'île du lac Wendy, le roman s'achève sur
Un instant, il chercha des aurores boréales dans le ciel, en vain.
Mais l’étoile qui brillait plus que les autres, elle, était bien .
LA + CIEL = LAC + ILE, et les initiales des phrases sont
U = IL, M = LA
  Ce n'est pas sans écho avec la dernière phrase du Manuscrit inachevé version Caleb,
Au bout, rayonnaient au ciel auroral d'anonymes braseros rouge acajou.
livrant l'acrostiche "Abracadabra", tandis que celle version son fils Jean-Louis,
Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel.
livre "C'est Léane".
  Les deux acrostiches réunis livrent l'acrostiche d'acrostiches CELA, tandis que l'acrostiche des initiales des chapitres de Il était deux fois s'achève sur
C'est cela la magie.
  Je repense à un titre de
Luis Buñuel, Cela s'appelle l'aurore.
  Je découvre que les dialogues du film sont dus à Jean Ferry, éminent pataphysicien dont j'ai eu la surprise de découvrir le nom récemment, en tant que scénariste du Parfum de la dame en noir de 1949

  Rob a plusieurs sites et de multiples pages. Il ne se souvenait pas de cette page précise, datant d'environ 2016, en tout cas postérieure au début de l'heptalogie Thilliez (2011).
  S'il est loisible de trouver étrange la manière dont j'ai découvert que la différence entre les carrés de "vérité" en hébreu et grec était un nombre de Fibonacci, que dire alors du cheminement de Rob?
  A partir du fait que 6 versets de la Tora mentionnent son écriture par Moïse,
(Exo 17:14; 24:4; 34:28, Num 33:2, Deu 31:9; 31:22)
il procède à l'opération
17*14 + 24*4 + 34*28 + 33*2 + 31*9 + 31*22 = 2313,
et saute à un verset de valeur 2313, Psa 148:8
verset où sont présents les mots "feu" et "neige", qui ne se présentent ensemble que dans deux autres versets de la Bible, Dan 7:9 et Rev 1:14 (les anglo-saxons nomment Revelation l'Apocalypse de Jean).
  Le message inspiré par ces versets serait unmistakable, "sans possibilité d'erreur". Rob reprend le procédé de multiplication chapitre*verset, en multipliant cette fois les produits obtenus, au lieu de les additionner, et obtient
- (148*8) * (7*9) * (1*14) = 1044288 = 441 * 2368;
- le mot hébreu "vérité" (אמת ) a la valeur 441;
- Ιησους Χριστος ("Jésus Christ") a la valeur 2368;
donc, c'est moi qui précise cette évidence, "Jésus Christ est la vérité", et Rob poursuit:
- le mot grec "vérité" (αληθεια) a la valeur 64;
- 2368 = 37 * 64.

  Ensuite vient le constat que 441 et 64 sont des carrés, et les commentaires donnés plus haut.
 
  Avant d'avoir lu cette page de Rob, j'envisageais de développer une curiosité à partir du nombre de lettres des 7 titres de l'heptalogie Thilliez, 74.
  C'est la valeur des 5 lettres différentes de VERITE, formant notamment le mot VITRE, et les jeux de miroirs sont omniprésents chez Franck.
  Le logiciel Anagram Artist que j'utilise donnait comme premier mot de 5 lettres de valeur 74 JESUS. Ceci il y a quelques jours, avec un texte source que je suis incapable de retrouver. L'ordre des mots trouvés par 
Anagram Artist dépend du texte source.
  Me souvenant que Jésus disait quelque part "
Je suis la vérité", j'ai trouvé le verset Jn 14,6,
Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
en grec
λέγει αὐτῷ Ἰησοῦς Ἐγώ εἰμι ἡ ὁδὸς καὶ ἡ ἀλήθεια καὶ ἡ ζωή· οὐδεὶς ἔρχεται πρὸς τὸν Πατέρα εἰ μὴ δι’ ἐμοῦ.
  J'envisageais de donner ce tableau, issu de ce livre, supposé montrer par ses multiples que 8 est un nombre de complétude,
 

accompagné des mots significatifs du verset de Jean:
Jésus (888) : Je su(i)s (808) la (8) vérité (8*8).
  Ἰησοῦς          Ἐγώ            ἡ       ἀλήθεια = 1768
  Je ne l'envisage plus, je l'ai fait, d'autant qu'il est venu s'y accrocher un autre wagon de vérité. Car l'exégèse juive a remarqué depuis longtemps que la valeur 441 de emeth était le carré de 21, et a relié le fait au premier nom sous lequel Dieu se présente à Moïse, ehyeh asher ehyeh, "Je suis qui je suis" (Ex 3,14); "je suis", אהיה, a pour valeur 21.
  Je crois l'avoir vu dans une page de Rob, mais on en trouve ici mention par un rabbi de Loubavitch, décrétant que puisque 
אהיה est donné deux fois, il faut en prendre le carré, תמ”א; c'est ainsi que s'écrit le nombre 441 en hébreu, le signe indiquant que c'est un nombre, et il suffit de le renverser pour lire אמת, "vérité".

Note du 2 juin: Il m'est revenu que Raymond Abellio a imaginé un système de valeurs ésotériques des lettres hébraïques, doublant le système exotérique réservé au comptage. C'est d'ailleurs son livre qui m'avait en partie conduit à étudier l'hébreu, et à découvrir que son système était farfelu, sinon mensonger.
  Toujours est-il que dans son système, le mot essentiel eyeh, "je suis", אהיה, a pour valeur 37, ainsi la proposition de Rob vue plus haut,
Ιησους Χριστος = 2368 = 37 fois 64, αληθεια, "vérité",
s'inscrirait dans la continuité de l'étrange calcul
1044288= 2368 fois 441, אמת, "vérité".

  Tiens, j'ai déjà rencontré la valeur 1768 des 4 mots grecs "Jésus, je (suis) la vérité". Dans Quatre quarts au carré, Carl!, j'y voyais
1768 = 34 * 52 = CARL * JUNG, mort 17 ans après sa NDE à 68 ans,
mais aussi LE PASSAGE = 17 68, "passage" étant une expression utilisée pour les NDE. Il y a en outre 52 lectures logiques de la constante 34 dans un carré pandiagonal d'ordre 4, 34*52=1768, parmi 1820 possibilités de combinaisons de 4 nombres parmi 16, laissant donc 1768 autres combinaisons, 1820 moins 52.

  Retour à Rob, et à son étude Fire and Snow des carrés "vérité". Il poursuit:


- le mot "carré" apparaît dans 3 versets de la Bible (KJV): 1 Ki 7:5; Eze 43:16; Eze 45:2
- (7 x 5) + (43 x 16) + (45 x 2) = 813
- la valeur du 3e verset de la Bible est 813, "Dieu dit: Que la lumière soit !, et la lumière fut." (Gen 1:3);
- la valeur de רבע (raba, "carré") est 272;
- le mot "lumière" apparaît 272 fois dans la Bible (KJV)...

...et d'autres choses viennent ensuite; je vois que c'est en fin de cette section Fire and Snow qu'il cite le "Je suis qui je suis" de Ex 3,14, mais c'est pour additionner les deux 21 de "je suis" pour partir sur des considérations sur le nombre 42, manquant de souligner le carré 441.
  Quoi qu'il en soit, je ne suis pas d'accord sur plusieurs des points soulevés, notamment sur le fait de mélanger une traduction anglaise de la Bible (KJV) et son original hébraïque. Non que j'approuve totalement les autres calculs de Rob, mais ici il m'est immédiat qu'on trouve le mot "carré" en Ex 27,1, et que Strong donne 12 occurrences du verbe
raba, "être carré", certaines traduites selon les versions par le nom commun ou l'adjectif "carré". En outre le substantif reba, Strong 7253, a 8 occurences, traduites "carré" ou "quart".

  Néanmoins il est exact que 272 est la valeur du
verbe raba, "être carré", comme du substantif reba, רבע que je translittère RBO (l'anagramme de ROB!) et qui apparaît dans plusieurs de mes billets, notamment celui-ci. Il m'est important pour sa valeur 272, mais j'ai tendance à compartimenter mes connaissances, et à tenter de ne pas mélanger, hébreu, Bach, Virgile, français...
  C'est probablement louable selon la saine logique, mais j'ai déjà franchi le pas avec le carré 441 de la vérité hébraïque, atteint avec le chapitrage de Norferville, alors comment ai-je pu laisser de côté que "carré" correspondait au nombre qui m'a le plus sidéré dans le roman, 272, avec la virtuelle phrase
Cela ne peut pas être un hasard. = 272,
apparaissant page 272, section d'or des 440 pages constituant le récit.

  440 évoque encore 440 hertz, la vibration définissant aujourd'hui le LA pour les musiciens du monde entier. J'avais établi que la répartition des 68 chapitres et 440 pages de Norferville en 26-16-26 et 168-104-168 était proportionnelle aux Fibos 13-8-13 et 21-13-21, mais depuis peu ces Fibos 8-13-21 correspondent aux briques CE-LA-IL, soit LA-CE-LA et IL-LA-IL pour ces répartitions.
  Le "
Ça" pour "Cela" dans "Ça ne peut pas être un hasard." s'insèrerait donc entre LA-CE et LA de la première répartition, tandis que la seconde ferait équivaloir IL-LA-IL à un grand LA.
  CELA-t-IL cette magie ? CIEL, LA magie !


  272 a déclenché un autre dessillement, mais ce sera pour plus tard.
  Le renvoi à Déconcertante quinte essence, déjà mentionné dans La vérité dans le vertige, pour l'âge du 4
e patriarche, 910 ans, et la valeur 136 du 5e patriarche, 136, m'amène à une rapide remarque effectuée depuis.
  J'avais vu vers 1986 une remarquable possibilité offerte par les 12600 ans vécus par les 26 patriarches de la Tora, s'ouvrant sur la création d'Adam et s'achevant sur la mort de Moïse. Une autre remarquable harmonie réunit les valeurs des 16 patriarches postdiluviens, de Sem à Moïse. Je me souviens encore de mon émerveillement, un matin d'été à Pornic, lorsque je me suis réveillé avec la conscience que la somme, 5568, correspondait à 16 fois 348, valeur de "cinq".
  Le motif 4-5 commandait alors de s'intéresser aux 13 patriarches de Sem à Lévi, et la somme était 4368,
16 fois 273, valeur de "quatre". Les 3 groupes de noms avaient des valeurs multiples des nombres de mots comme des nombres de lettres.
  J'ai pensé à 5568 avec les 55 et 68 chapitres de Labyrinthes et Norferville. Ça ne m'a semblé digne d'être signalé que lorsque j'ai repensé aux 52 et 84 semblant tisser les deux précédents romans:
- acrostiches de 52 et 84 lettres;
- acrostiches des phrases finales de valeurs 52 et 84;
- l'enquêteur "moyen" de Il était une fois, entre PAUL LACROIX (50 82) et GABRIEL MOSCATO (54 86) serait un 52 84;
- les vrais noms des criminels qu'ils traquent sont LAVACHE et CHMIELNIK (52 84).
  52 fois 84, c'est 4368.
  Le "cinq" hébreu, hamesh, s'écrit par les 3 lettres HMS, de rangs 8-13-21, CE-LA-IL.
 
Le "quatre" hébreu, arba', s'écrit par les 4 lettres ARBO, dérivant de RBO, "être carré". Sa valeur 273 est 13*21, LA*IL.

  Je remarquais sur ce billet que les 6
arrangements de ces trois lettres RBO font tous sens en hébreu, avec parfois plusieurs sens éloignés pour un même arrangement.
  A ROB correspond ra'av, "faim", occasion saisie pour faire une fin.
 


26.5.24

Abra, Cal, Abra

à Abra & Cal
 
  J'ignore si Thilliez a des connaissances en hébreu, mais l'omniprésence des prénoms hébraïques pour ses plus importants personnages me pousse à approfondir.
  La Vérité dans le Vertige m'a conduit à remarquer que les 6 derniers romans de Franck, en dehors de la saga Sharko, totalisent 441 chapitres, 441 carré de 21, et valeur de l'hébreu emeth, "vérité".
  Le premier de ces 6 est Puzzle, en 64 chapitres, 64 carré de 8, et valeur du grec alêtheia, "vérité".

  On passe d'une vérité à l'autre par l'ajout de 377, valeur de l'hébreu sheva'a, "sept", or
le roman précédent de Franck est Vertige, qui peut se lire
VERITE + G, ou VERITE + 7, car G est la 7e lettre.
  La gématrie est présente dans le roman, où trois hommes sont enchaînés au fond d'un gouffre. Il leur est demandé d'avouer qu'ils sont respectivement un voleur, un menteur, un tueur. Ils ne peuvent être libérés que par la bonne combinaison d'un cadenas à 6 chiffres, solution qui sera 93-96-85, pour
VOLEUR = 93, MENTEUR = 96, TUEUR = 85.
  Ceci peut conduire à examiner les noms des protagonistes:
JONATHAN  TOUVIER   = 83+110 = 193;
FARID       HOUMAD     = 38 + 62 = 100;
MICHEL    MARQUIS     = 50 + 98 = 148;
                 somme    = 171 + 270 = 441 !

  J'avais envisagé que les initiales des noms puissent former HMT, une possible translittération des trois lettres hébraïques אמת, "vérité". Le mot français apparaît à 42 reprises dans le roman, et il serait la clé de la situation (chapitre 10):
— Bon, arrêtez ! Vous voyez bien que ça ne sert à rien de s’engueuler ? Faut juste dire la vérité si on veut s’en sortir. C’est si compliqué ?
  Le chapitre 15 débute par
Robinson avait nommé son île Désespoir. Je décide officiellement d’appeler notre gouffre Vérité.
et je ne m'en souvenais plus lorsque j'ai proposé VERTIGE = VERITE + G.

   Le mot hébreu emeth débute par la lettre Alef, א, une des quatre consonnes gutturales Alef-Hé-Heth-'Ayin qui sont devenues les voyelles A-E-H-O en grec.
  J'ai choisi d'utiliser les translittérations A-H-H-O, mais on rencontre des tas d'autres possibilités. J'avais ainsi trouvé la forme hemeth dans un document émanant du Vatican, et, reprenant la recherche, je suis ébahi de la trouver sous la plume de Lionel Rocheman, que j'ai connu, ayant étudié à son Folk-Center avenue d'Italie, et participé à maintes reprises à son Hootenanny au Centre Américain. A ma première participation, en 1968 (avant mai), j'y avais joué le prélude d'Asturias.
  Voici donc ce qu'il écrit dans Les contes de Grand-père Schlomo:
La vérité se dit  אמת (prononcer hemeth), et les trois lettres qui composent ce mot occupent respectivement la première, la médiane et la dernière place de l'alphabet, couvrant ainsi en raccourci l'ensemble des signes du monde connu, car la vérité se doit d'être exhaustive.
  Selon une autre connaissance, Jacques Perry-Salkow, cité récemment pour l'anagramme LA DERNIERE de IRENE ADLER,
LA VERITE est RELATIVE.
  Ce billet de l'an dernier, en partie consacré à Franck, était dédié à Daddy Shlomo, Lionel Rocheman dans ma pensée...

  Les prénoms des trois protagonistes de Vertige sont tous d'origine sémitique. Jonathan c'est YHWNTN, "don de Dieu (YHWH)". Farid est une variante de l'arabe Wahid (وحيد), "unique", débutant par la lettre Wa, équivalente au Waw hébraïque. Michel c'est MIKAL, "qui est comme Dieu".
  Les trois initiales forment le mot YWM, yom, "jour"...
...mais il y a bien davantage, car, avec la vérité AMT (en reprenant ma translittération habituelle), les 6 lettres YWMAMT se réarrangent en
TAWMYM, te'omim, "jumeaux".
  Fabuleux, car Le manuscrit inachevé débute par cet acrostiche, repris dans Il était deux fois,
Juste un mot en avant : un xiphophore.
qui donne "jumeaux". C'est très malin car il fait entendre les syllabes JU-MO, et le mot précédant "xiphophore" dans un dico est "xiphopage", une variété de jumeau.

  Au passage, il est amusant que je sois passé par l'interprétation F de Farid comme un Wa arabe ou un Waw hébreu, car Le manuscrit inachevé  est censé être écrit par Caleb Traskman. Caleb signifie "chien" en hébreu, wa-wa, ou waf-waf (car le jeu w-f existe aussi dans le monde juif, cf les Lamed-waf du Dernier des justes, de Schwartz-Bart)... Je rappelle qu'à l'évidence ce nom est issu du jumeau vicieux Caleb Trask de A l'est d'Eden.

  Il y a 4 occurrences du mot "jumeaux" dans la Bible hébraïque, et les curiosités de la langue (et de la pluralité de composition) font qu'elles ont toutes des orthographes différentes.
 En Gn 38,27 apparaît la seule forme TAWMYM, pour les jumeaux de Thamar. En Gn 25,24, c'est TWMM, tomim, pour Jacob et Esaü. Pour cette forme sans gutturale, on pourrait envisager HTWMYM, "les jumeaux", avec un au lien d'un Alef comme initiale de Houmad.
  Les 2 autres formes sont dans le Cantique des cantiques, 4,5 et 7,3, sous forme construite, "jumeaux d'une gazelle", TAWMY, vocalisé teomê, et TAMY, vocalisé taomê.
  En hébreu moderne où il n'y a pas de points-voyelles pour compléter la prononciation, le mot s'écrit plus impérativement TAWMYM (non construit).

  En quoi Jonathan, Farid, et Michel, seraient-ils jumeaux? En fait Farid et Michel n'ont aucune existence, et le récit de Jonathan des 44 premiers chapitres du roman est une totale affabulation, peut-être pour amener Jonathan à s'avouer à lui-même que c'est lui le voleur, le menteur, le tueur, car 19 ans plus tôt, lors d'une expédition dans une montagne péruvienne, il a volontairement tué son compagnon de cordée pour lui voler sa femme.
  Farid et Michel seraient en quelque sorte des doubles de lui-même. Je n'ai rien trouvé accréditant que houmad ou humad soit un mot arabe, et je me demande s'il ne s'agirait pas d'un jeu avec l'initiale:
F. Houmad  >  Fhou mad  > fou mad...
  Je constate en outre que les trois prénoms sont théophores,
JOnathan, michEL, WAHID,
rappelant le credo d'Israël, YHWH notre DIEU, YHWH est UN ("un", ehad, même étymologie que wahid).

  S'il fallait considérer l'initiale de Houmad comme un plutôt qu'un Alef, le mot THWM existe, tehom, "abîme", homophone de te'om, "jumeau", en hébreu moderne. C'est un mot plus fréquent (36 occurrences), présent dès le second verset de la Genèse. Le mot est le plus souvent féminin, d'où le pluriel attesté THWMWT, tehomot, mais il y a une occurrence masculine, dont le pluriel virtuel serait THWMYM, tehomim.
  Le mot "abîme" n'apparaît pas dans Vertige, mais on y trouve 52 occurrences de "gouffre", et 13 de "précipice", de presque synonymes.

  Je passe au roman suivant, Puzzle, dont le "héros" est Ilan, "arbre" en araméen. Le mot n'apparaît que dans le songe de Nabuchodonosor (Dn 4) où un magnifique arbre s'élevant jusqu'aux cieux doit être en grande partie coupé pour sa propre survie. Daniel (DNYAL qui contient toutes les lettres de AYLN, ilan) l'interprète ainsi: malgré son apparente toute-puissance, le roi doit reconnaître que la puissance divine est supérieure, et qu'il doit montrer de l'humilité pour conserver son royaume.

  Je donnais dans le précédent billet le mystérieux dessin en possession d'Ilan, avec son code dans le coin inférieur gauche:
 



H 470
H 485
H 490
H 580
H 600





  En voici la clé: les nombres sont les longueurs d'onde en nanomètres des couleurs Bleu-Azur-Cyan-Jaune-Orange, dont les initiales réordonnées donnent JACOB.
  Les H orienteraient vers l'Echelle de Jacob, que le patriarche biblique a vue en songe, mais ce qu'en tire Ilan est loin de satisfaire le lecteur, à mon sens. Il se renseigne et apprend que Jacob était un brave, ce qu'il a illustré par sa lutte avec l'ange, mais il n'est pas indiqué que cet ange est d'abord supposé être l'esprit de son JUMEAU Esaü, ni que la lutte a lieu au gué du JABOC, que permettraient de forger également les initiales des couleurs.
  Jacob est le plus célèbre jumeau du monde judéo-chrétien, et cet acrostiche désordonné survient après l'éventuel acrostiche désordonné de te'omim, "jumeaux", dans Vertige, et avant celui, ordonné, de "jumeaux" dans Le manuscrit inachevé.

  La lutte avec l'ange m'intéresse au plus haut point, j'y ai consacré mon dernier poème à contrainte forte. Mais je compte consacrer un autre billet à Jacob.
  Signaler tout de même qu'arbre et échelle sont des symboles apparentés.

  Le one-shot suivant est Rêver, dont l'héroïne est Abigaël, "mon père est joie". Or une bonne part de la tragédie vécue par Abi et sa fille Léa vient de la double vie que menait son père. Léa peut avoir une origine latine comme hébraïque; dans le second cas c'est le nom de la première femme de Jacob (l'autre est sa soeur Rachel).
  Abi découvre d'étranges échos à l'enlèvement de sa fille dans le roman que vient de publier Josh Heyman. Josh est le diminutif de Joshuah, aussi bien Josué que Jésus. Dans le Sharko paru l'année précédente, Pandemia, l'Homme en noir, le supercriminel, se nomme Josh Ronald Savage.

  Ensuite vient Le manuscrit inachevé, où le récit se partage entre l'enquête des flics V&V, et celle de la romancière Léane-Enaël. Le pseudo Enaël n'existe que par le renversement du prénom Léane, qui serait la contraction du désuet Léa-Anne.
  Il est fascinant qu'un sens recensé de Léa soit "vache" (sauvage), car Le manuscrit inachevé est un roman de Franck Thilliez, ce qui est rappelé au verso de chaque page de l'édition originale (unique cas au Fleuve Noir). Thilliez y a imaginé le roman Le manuscrit inachevé de Caleb Traskman, où l'héroïne Léane est l'auteure du roman Le manuscrit inachevé, dont l'héroïne est Judith Moderoi. Si le nom complet est évidemment forgé pour faire apparaître les syllabes JU-MO, il n'était pas obligatoire que le prénom soit juif, Judith signifiant précisément "juive".
  Enaël Miraure est le pseudo de Léane Morgan, comme Caleb Traskman est celui de Christian Lavache, la vache Léa?
  Le mot "juif", yehoudi, venant du fils de Jacob Juda, Yehouda, est lui-même théophore, "YHWH soit loué". Le nom YHWDH est vu par l'exégèse juive comme une "porte dans le Tétragramme", car la 4e lettre de l'alphabet hébreu, Dalet, signifie "porte". Je me suis jusqu'ici arrêté au fait que le titre du roman de Josh Heyman dans Rêver, La quatrième porte, était aussi un titre de Paul Halter, mais le parallèle avec Christian Lavache ouvre de nouveaux horizons. Le vrai nom de Heyman est Nicolas Gentil; dans la chrétienté, les gentils sont les non-convertis.
  Difficile de tirer de tout ça quelque chose de cohérent, mais je ne fais que constater les échos, en espérant que Franck dévoilera ses intentions.

  Comme je l'ai déjà dit, à l'instar de Traskman, YHWH semble apprécier les palindromes, ou plus précisément les anacycles, avec
- Noé (NH) trouva grâce (HN) aux yeux de YHWH (Gn 6,8)
- Er (OR) fut mauvais (RO) aux yeux de YHWH (Gn 38,7).
   Le prénom Anne dérive de hen, "grâce".

  Coïncidence extérieure. Alors que j'écrivais ces derniers paragraphes, j'ai reçu un mèl me commandant un livre sur Maurice Henry, acheté jadis parce que c'était un ami de René Daumal, mais je n'en avais rien tiré. J'avais voulu le donner à phrère Laurent lors de notre rencontre en 2014, mais il était dans un paquet à part et m'était resté. Le dessin de couverture, Allô, Ariane ?, montre Thésée dans le labyrinthe passer un coup de fil à Ariane; le Minotaure traîne dans les couloirs...
 

  Traskman se révèlera dans Labyrinthes être le Minotaure, abominable psychopathe. Maurice Henry a souvent signé ses dessins "Le Minotaure".
  Traskman s'inspire de ses propres méfaits dans Le manuscrit inachevé, où le personnage qui lui correspond est né Luc Thomas, devenu ensuite David Jorlain.
  Thomas est la grécisation de te'om, "jumeau", et David est en hébreu un palindrome en 3 lettres, DWD. On peut aussi envisager la translittération DVD, et les tueurs du roman filment leurs atrocités sur des DVD qu'ils gardent en souvenir, ou vendent sur des marchés spéciaux. Chaque occurrence du mot DVD (15 en tout) est soulignée dans les éditions papier.
  Luc Thomas est le jumeau de Jullian Morgan (encore JU-MO), et leur père se nomme Jacques (Jacob)...

  Ensuite vient Il était deux fois, où l'enquête sur la disparition de Julie Moscato reprend 12 ans plus tard, menée par le gendarme Paul Lacroix et son ex-collègue Gabriel, le père de Julie. Gabriel est l'un des trois anges nommés dans la Bible hébraïque, son nom signifie "Homme de Dieu", ou "Dieu est fort".
  Ils étaient jadis amis, mais lorsque Gabriel a découvert que Paul couchait avec sa femme il l'a sévèrement rossé, et Paul n'a jamais récupéré de sa blessure à la jambe droite.
  Çoeur dp m'a appris qu'il y avait un écrivain nommé Paul Lacroix, plus connu sous les pseudonymes de P. L. Jacob ou du Bibliophile Jacob! Lors de sa lutte avec l'ange, Jacob est blessé à la cuisse et reste boiteux toute sa vie...
  Plusieurs romans signés Alexandre Dumas sont en grande partie l'oeuvre de ce Paul Lacroix alias Jacob.

  Pas de personnage important avec un prénom d'origine juive dans Norferville, mais le héros s'y nomme Teddy, diminutif de Théodore, Theodoros, "don de Dieu", équivalent grec de Jonathan, prisonnier du gouffre Vérité dans Vertige.


  J'avais pensé à A l'est d'Eden dès ma première lecture du Manuscrit inachevé, mais n'avais pas jusqu'ici souhaité approfondir. Je pense avoir lu un digest du roman ado, et avoir vu le film plus tard, mais je ne peux pas dire que mon visionnage aujourd'hui 25/5 ait éveillé des souvenirs.
  Les (faux) jumeaux Caleb et Aaron Trask sont presque toujours appelés Cal et Aron, alors que le précédent billet m'a conduit à voir dans les 3 premières lettres de CALeb le renversement de LAC. Luc Thomas alias David Jorlain choisissait ses victimes parmi les locataires de son chalet près du lac d'Annecy, Annecy où vit Jonathan dans Vertige.
  Kazan n'a adapté que la dernière partie du roman, où l'autre personnage important est Abra Bacon, fiancée de Aron, mais attirée par Cal.
 

  Abra-cal-ar(on), Abra Bac(on)... De fait, un exégète a avancé que "abracadabra" serait à l'origine du choix de Steinbeck. Une double nature en ferait aussi "Cadabra", attirée par Cal (toujours le jeu des initiales C-A de Caïn-Abel). A ce sujet certaines phrases de Steinbeck semblent en accord avec le Sefer ha-Gilgoulim, selon lequel à la naissance des premiers jumeaux toutes les étincelles de bien auraient échu à Abel, et toutes celles de mal à Caïn. Je rappelle que j'ai vu en Abracadabra, la formule qui apparaît en acrostiche dans la dernière phrase du "Manuscrit achevé" de Caleb Traskman, un possible générateur ayant gouverné bien plus que l'écriture de la trilogie Traskman.
 
Note du 27/05: Le lendemain de la publication de ce billet, le billet de Daniel Morin de ce jour, Le Sniffy, s'achève sur les mots "Abra et Cadabra" (qui seraient les surnoms d'Aline et Sonia, assistantes de Nicolas Demorand).

  Abra est un prénom rare, nom de la servante de Judith du livre biblique éponyme qui ne fait pas partie du canon hébraïque. Elle apparaît dans une série de quatre tableaux de la peintre Artemisia Gentileschi, aidant Judith à décapiter Holopherne.
  Son style est proche de celui de son contemporain Le Caravage, or le principal complice de Traskman (alias de Lavache=52=Abracadabra) est le peintre Arvel Gaeca, anagramme de Le Caravage (alias de Chmielnik=84=C'est Léane).

  Dans une de ses premières rencontres avec les jumeaux, enfants, Abra joue à la fée:
Elle avait à la main la baguette magique surmontée d’une étoile scintillante.
  Poursuivant ma recherche des occurrences de "Abra", je découvre
Abra les écarta comme un rideau de perles et entra dans la maison de feuilles.
qui me rend curieux de la version originale, qui est
  Abra parted the switches like a curtain and went into the house of leaves made against the willow trunk by the sweeping branches.
  Ainsi apparaissait en 1952 le titre du roman labyrinthique de Danielewski, où le Minotaure se signale par une typographie spéciale (en rouge, tandis que le mot House est en bleu).
  Consulter le forum House of Leaves m'apprend que cette occurrence a déjà été remarquée, sans écho notable. Pour ma part elle établit un nouveau lien entre les écritures de Danielewski et Thilliez, avec labyrinthes, acrostiches, spirales d'or...

  Dans le film (une intéressante analyse ici), Abra est incarnée par Julie Harris. Caleb Traskman a séquestré Julie Moscato pendant 8 ans.
  Quant à Caleb Trask, c'est James Dean, un Jacques, un Jacob...

  Dans le roman, Adam Trask demande conseil à son ami Samuel pour baptiser les jumeaux, leur mère l'ayant quitté juste après leur naissance. Samuel lui suggère qu'étant donné son nom, Adam, il pourrait songer aux premiers-nés de l'Adam biblique, Caïn et Abel:
Adam dit :
« Non, nous n’avons pas le droit de faire cela.
– Je le sais. Ce serait tenter le destin quel qu’il soit. Mais n’est-il pas étrange que Caïn soit le nom le plus connu dans le monde entier et qu’un seul homme jusqu’ici l’ait porté, autant que je sache ? »
  Il est fabuleux que soit paru la même année, 1952, The King is dead, d'Ellery Queen, où les trois fils Bendigo se nomment Cain, Abel, et Judah. J'en ai souvent parlé, dernièrement ici, soulignant l'anagramme BNEI GOD, "fils" hébreux de "Dieu" anglais. Les Trask habitent King City.
  Samuel évoque ensuite Joshua et Caleb, les seuls hommes de la génération du désert étant entrés en Terre Promise. L'un des jumeaux semble réagir au nom Caleb, voici pour l'un.
  Le choix de Aaron pour l'autre semble anecdotique, mais c'est évidemment dans l'esprit de Steinbeck pour reprendre les initiales C-A de Caïn-Abel.

  Si Joshuah avait été agréé, il serait ensuite devenu Josh, et je souligne que les deux "livres dans le livre" de Rêver et Il était deux fois ont pour auteurs Josh Heyman et Caleb Traskman. Il n'est pas inimaginable de lire en "Hey" HYE, HYH selon ma translittération, haya, "vivante", équivalent de HWH, hawa, "Eve". Je rappelle que adam signifie "homme", man.

  Les gématries des noms hébraïques peuvent trouver sens:
- Adam = 45, Eve = 19, somme 64, "vérité" en grec;
- Samuel = 377, permettant par l'addition à 64 d'obtenir 441, "vérité" en hébreu;
- Caleb = 52, Aaron = 256, moyenne 154 = FRANCK THILLIEZ.


22.5.24

élire Vertige régit Rêver : île


à Madeleine & Jacques Ferron
 
  Ce titre palindrome essaie d'illustrer mon ajout de Vertige à l'hexalogie des titres de Thilliez déjà réunis dans les premiers billets de mai.
  La motivation de départ réside dans les valeurs de Vertige et Rêver, 86 et 68 (somme 154 = Franck Thilliez), et la construction m'a conduit à achever par "île". Après coup, mais sans doute aurais-je cherché autre chose sans cela, je me suis avisé que ce mot était significatif et apparaissait dans plusieurs des romans concernés.

  Ainsi dans Puzzle, entre les deux, le héros Ilan a en sa possession
un mystérieux dessin fait avec différentes encres de couleur, représentant un paysage de montagnes et de pins, avec un lac, un arc-en-ciel, et une petite île sur la gauche de l’étendue liquide. L’arc-en-ciel était particulier, car il y avait trois bandes bleues de nuances très proches mais cependant distinctes, puis du jaune et de l’orange. Une phrase au-dessus de l’illustration disait : « Ici-bas c’est le Chaos mais au sommet, tu trouveras l’équilibre. Là sont toutes les réponses. »
Et au bas de la page était inscrit, si petit que c’était à peine visible :



H 470
H 485
H 490
H 580
H 600




  C'est dans cette île qu'Ilan trouvera effectivement la réponse à ses questions, mais peut-être pas le lecteur. Dans ce roman comme dans Vertige, il s'agit d'histoires racontées par des fous, pleines de bruit et de fureur, et l'auteur voudrait qu'elles signifient tout de même quelque chose.
  Il en va de même dans Labyrinthes, où on suit toujours Julie dans les diverses personnalités que lui fait incarner sa fugue dissociative. L'incarnation Véra ("vraie" en latin!) donne ainsi lieu à un récit imaginaire, peuplé de personnages imaginaires, et il faudrait que ce qui arrange l'auteur soit réel.

  Rêver est centré sur Lille, jadis "L'isle", et le chapitre disparu était disponible en ligne grâce au code 10-15-19-8, soit J-O-S-H, pour Josh Heyman, un personnage habitant une île bretonne, où se rend l'enquêtrice.
  Il est aussi question chapitre 50 d'une "île" dans le lieu où sont retenus les enfants kidnappés, ce ne sera pas explicité.

  Dans le roman suivant, Jullian et Léane retiennent Giordano dans un château en ruines sur une presqu'île devenant île à marée haute.

  A la fin de Norferville, Léonie se trouve sur une île (one île, Léonie) du lac gelé Wendy, guettée par les chasseurs friands du most dangerous game.
  Et peut-être surtout, à la fin de l'heptalogie, la ville la plus proche de l'imaginaire Norferville est la réelle Sept-Iles (35 occurrences du nom dans le roman).
  Serait-ce la raison pour laquelle Franck a situé son intrigue au Québec?
  35, 7 fois 5. Le roman précédent s'achevait page 377 avec ce labyrinthe, dont l'unique solution passe par 11 lettres, code donnant l'accès en ligne à quelques secrets de l'auteur.
  Il y a en tout 7 rangées de 5 lettres, 35 en tout. 5 peut orienter vers les 377 chapitres des 5 derniers titres (377 valeur de "sept" en hébreu), 7 vers... 7, tout simplement.

  C'est a priori tout pour les îles effectives, mais dans Labyrinthes l'imaginaire Sophie Enrichz ("schizophrénie") dit à la un peu moins irréelle Véra Clétorne (Vera Claythorne de l'île du Nègre de tata Christie):
— Vous avez déjà remarqué que, dans les livres, quand ils ont besoin que des gens se retrouvent bloqués ensemble dans un endroit isolé, les romanciers inventent toujours une tempête ? Le bateau qui ne peut plus quitter l’île à cause de la tempête. Le groupe de randonneurs coincés dans un refuge de montagne à cause de la tempête. Et ce genre d’histoires se termine invariablement par un drame.
  Avant l'heptalogie au Fleuve Noir, il y a au Passage La mémoire fantôme (2007), le premier Thilliez qui me semble vraiment réussi, tant au niveau du style que des énigmes qui s'enchevêtrent, se complexifient, et se résolvent en un dénouement satisfaisant.
  On y trouve une construction
F(n) + F(n-1) + F(n) = F(n+2)
bien plus immédiate que dans les autres romans, car il y a 48 chapitres, que l'équation répartirait en
18 + 12 + 18 = 48, et le chapitre 18 s'achève carrément sur:
— Le nombre d’or, ça vous dit quelque chose ?
dixit le flic Turin qui, au chapitre 30, violera, pense-t-il impunément, l'héroïne Manon, amnésique antérograde.
  Il y a un prologue et un épilogue, et le partage de 50 en 31-12-31 répondrait encore à une série d'or, mais le schéma 18-12-18 est ici significatif, car l'enquête dévoile que les crimes sont l'oeuvre d'un collectif de 6 étudiants mathématiciens, se réunissant à l'île Rouzic, au large de Perros-Guirec, ayant programmé leurs 6 crimes pour qu'ils dessinent une spirale logarithmique, proche de la spirale d'or obtenue par la suite de Fibonacci.
  Ils sont 6, et 18-30-48 correspond à 6 fois les Fibos 3-5-8.
 

  Rouzic fait partie de l'archipel des Sept-Iles... Franck prévoyait-il dès deux mille SEPT d'écrire une heptalogie s'achevant à l'hôpital de Sept-Iles?
  Il y a un septième criminel dans La mémoire fantôme.

  Une énigme conduit à Rouzic:
  Lucie fixait la spirale dessinée sur la carte qui chevauchait les points gris des agglomérations. Son ongle suivit la courbe, jusqu’à la septième et dernière croix perdue dans la mer, ici, en Bretagne. Elle recouvrait des petits points clairs représentant des îles. (...)
— La septième croix que tu vois ici indique l’emplacement de sept îles, situées au large de Perros-Guirec. L’une d’elles s’appelle…

  Cet archipel se nomme en breton Ar Jentilez. Imaginant que jent signifie "sept" en breton, je cherche à le vérifier, et découvre qu'en breton -jent est la désinence de la troisième personne du pluriel de l'irréel des verbes réguliers.
  J'avoue humblement que j'ignorais que l'irréel était un mode verbal, de fait correspondant souvent au conditionnel, mais apparemment il y a un temps ou mode irréel propre au breton.
  Ceci me rappelle ma découverte du mot "dilogie" dans Double trilogie, trouble dilogie.
  "sept" se dit seizh, et le mot Jentilez serait « opaque », c'est-à-dire qu'il n'a pas, synchroniquement, de signification ... (emprunt à une page PDF que je n'ai pas étudiée).

  Je comptais étudier dans ce billet les mots emeth et alêtheia, "vérité" en hébreu et grec, lesquels m'ont fait ajouter Vertige à l'hexalogie précédemment envisagée.
  Ça risque d'être un peu touffu, et ce sera pour plus tard. En guise d'apéritif, il m'est venu que le héros de Vertige est Jonathan, "don de Dieu" en hébreu, tandis que celui de Norferville est Teddy, diminutif de Theodoros, idem "don de Dieu" en grec.

  Une île est dans un lac, où dans ce lac étendu qu'est une mer ou un océan. C'est trivial, mais l'importance que prennent ces mots, dans Puzzle notamment, me fait remarquer que:
LA  C = 13 + 3 = 16;
IL  E = 21 + 5 = 26.
3-5-13-21 sont des Fibos, et ces deux opérations peuvent correspondre à cette loi générale
F(n) + F(n+3) = 2F(n+2)
et dans chaque cas les mots de 3 lettres se partagent en 2 et 1, presque la base de la suite Fibo, 1+2=3 (en fait d'abord 1+1=2).

  J'avais repéré que les 3 victimes du psychopathe tué par Teddy sont Léa-Apolline-Clémentine, initiales L-A-C, Léa et Apolline prénoms par ailleurs d'autres victimes d'autres psychopathes thilliéziens (dans Rêver et Le manuscrit inachevé). Merci de m'indiquer s'il y a une Clémentine ailleurs.
  L'acrostiche de Il était deux fois fait en outre apparaître les lettres CAL de "Caleb Traskman" par des mots d'une seule lettre: C A L En Brusquant Tout Rapidement Avançant Sonnerie Kidnapping Moscato A Ne (chapitres 12 à 24).

  Ranger les éléments IL-E-LA-C en ordre croissant donne
 C-E-LA-IL (3-5-13-21), ou CE-LA-IL (8-13-21).
  Le CELA que j'ai vu "magique", acrostiche d'acrostiche. On trouve dans Labyrinthes (chapitre 26):
Cela cachait-il quelque chose ?
(c'est moi qui souligne...)

Note du 29/5: Il y a moyen d'exprimer le cas particulier
82 + 377 = 212 de la formule générale
F(n)2 + F(2n+2) = F(n+2)2
ou F(n)2 + F(n+1)*(F(n)+F(n+2)) = F(n+2)2
par 82 + 13*29 = 212 ou CE2 + LA*CIEL = IL2 ,
La description du dessin d'Ilan comporte la séquence
"un lac, un arc-en-ciel, et une petite île"

Pas d'
arc-en-ciel dans Norferville, mais 4 fois mention des aurores boréales qui ne sont pas sans rapport.
Après le sauvetage de Léonie sur l'île du lac Wendy, le roman s'achève sur
Un instant, il chercha des aurores boréales dans le ciel, en vain.
Mais l’étoile qui brillait plus que les autres, elle, était bien là.
LA + CIEL = LAC + ILE, initiales U = IL, M = LA

  Une dernière chose. Norferville est, avec l'oubliable Conscience animale (2002), le 24e roman publié de Franck, en (20)24, or (vérif ici)
VINGT-QUATRE = 154 = FRANCK THILLIEZ.

  Tiens, 11 lettres pour l'un, 14 pour l'autre, et 154 c'est 11*24.
  Le nombre 24 apparaît en chiffres 1 fois dans Norferville, avec la départementale 24 chapitre 3, 2 fois si l'on compte le chapitre 24, et 4 fois en toutes lettres, chaque fois dans l'expression "vingt-quatre heures". 2+4 fois 24?
  En outre, le diminutif Norfer est employé 24 fois pour Norferville.
  Le billet précédent m'a fait envisager un rôle très particulier de ces lettres NORFER.


Note: J'avais décidé de ne pas mentionner la valeur du palindrome titre, 288, 2F(12), évidemment non calculée, parce que je n'y voyais pas de répartition sympathique, exprimant une règle fibonaccienne générale. Comment n'ai-je pas vu qu'isoler REVER menait à 68 et 220, les chapitrages de Norferville et de la trilogie Traskman? Le reliquat livre 202 chapitres pour les 3 premiers titres, 2 fois THILLIEZ, ou valeur de LE MANUSCRIT INACHEVE.
Mon palindrome utilisait 2 de ces 3 premiers titres, le mot "régit" s'est imposé pour figurer entre les 2 titres, et le couple idéal "élire-île" s'est également imposé pour résoudre le problème du "-er" sans symétrique.
Le mot "île" m'a aussitôt évoqué l'île de Puzzle, l'autre titre...