20.4.22

onomastique (5)

 
  Plus de mastication, ni de couple Ono-Ma, mais une recherche "Yoyoyoko" m'a mené à Yoko Yoyoyoko qui vient de créer une chaîne YT en mars . "Yokoyoyo" donne d'autres résultats, sans image "onomastique".

  Les 18 et 19 mars, j'ai lu le roman récemment paru de Dicker, dont j'ai d'abord envisagé de donner mon compte-rendu de lecture, que j'imaginais sans suite, à la fin de Onomastique (3). Je l'ai ensuite placé au début de Onomastique (4), car il avait quelques échos avec certains nouveaux points, mais ces nouveaux points ont pris tant d'importance que j'ai à nouveau écarté le compte-rendu, que voici.

  Le nouveau roman de Joël Dicker, L'affaire Alaska Sanders, s'inscrit dans le prolongement de La vérité sur l'affaire Harry Quebert, étudié ici. Alaska est une jeune femme assassinée le samedi 3 avril 1999, son meurtrier présumé se serait suicidé le 6 avril. Exactement 11 ans plus tard, le 6 avril 2010, le flic qui a mené l'enquête trouve dans sa boîte une lettre anonyme assurant que ce meurtrier présumé était innocent.
  Lors du meurtre, les flics déplorent qu'il survienne un week-end, ce qui leur vaudra de passer leur congé au boulot, mais il semblent ignorer qu'il s'agit du week-end pascal. Je suis bien placé pour le savoir, car j'avais exploité dans Sous les pans du bizarre que Pâques tombait le 4/4 en 1999. Plusieurs chapitres de Dicker se passent ce 4/4, sans aucune mention de Pâques.
  Pâques tombait aussi le 4/4 en 2010, et les dates de Pâques reviennent souvent à l'identique après 11 ans, jusqu'à trois fois (4 en tout donc).

  Pour la première fois je pense, j'ai la curiosité d'étudier à quoi ça tient. 11 ans font le plus souvent 4018 jours, un nombre exact de semaines (574), et proche de 136 lunaisons (4016,2 jours). Si la pleine lune vernale, déterminant le cycle pascal, tombe un vendredi ou un samedi, et si l'un des intervalles de 11 ans ne débute pas par une année bissextile, il y aura toutes chances d'avoir ensuite la triple répétition de la même date de Pâques. Ainsi Pâques tombait aussi le 4/4 en 2021 (où j'ai publié un billet sur les anagrammes), mais 11 ans avant 1999, 1988 était bissextile, et Pâques tombait alors le 3/4.
  Ce nombre 136 m'est évocateur, d'autant qu'il apparaît dans un contexte 4/4, car c'est la somme des 4x4 premiers nombres.
  C'est le premier jour de l'an pataphysique 136 que j'ai découvert l'harmonie de la vie de Jung autour du 4/4/44, jour de l'échange Jung-Haemmerli, avec
JUNG HAEMMERLI = 52+84 = 136.
  Que ce nombre 136 puisse correspondre à une harmonie lunisolaire m'est encore significatif, car
LUNE SOLLEIL = 52+84 = 136.
  Une orthographe commune en vieux français est bien "solleil", et j'avais donné ici ce poème du 15e siècle :

  4018 m'évoque la valeur 1480 du grec ΤΕΛΕΣΦΟΡΟΣ, Télesphore, le dieu de la convalescence que Jung a ciselé sur la pierre de Bollingen, entre le soleil et la lune, en commémoration de sa guérison de 44 (1480 est aussi la valeur de Christos).
  J'avais publié ce billet le 4/4/2010, dimanche de Pâques. Je rappelais à sa fin le signification des nombres 84 et 52, et terminais ainsi le billet:
son identifiant débute par les chiffres 8452 dans lesquels je reconnais les valeurs 84-52 de Haemmerli-Jung.
   En ces temps où je commençais à bloguer, je croyais qu'un article (ou billet) ne pouvait avoir pour date de publication que le moment où il avait été créé, et comme j'avais souvent à coeur de choisir une date et une heure précise pour un billet, je prêtais attention à ce que le hasard avait choisi comme identifiant (nombre qu'on peut par exemple trouver en pointant sur le champ Ecrire un commentaire).
  J'ai appris qu'il n'en était rien, avec l'affaire etaterniuq, et qu'on pouvait choisir n'importe quelle date de publication, et je ne me suis plus alors soucié des identifiants.

  Cependant, après avoir débuté le billet Onomastique (4) du 4 avril par ce compte-rendu s'achevant sur l'identifiant remarquable du billet du 4 avril 2010, j'ai eu la curiosité de regarder l'identifiant du billet en cours, soit 6534336504259066564.
  Les 5 derniers chiffres, et même 6 derniers, me sont significatifs, car c'est l'anagramme du numéro 046665 du document de l'annexe du roman La maison des feuilles (2000), de Danielewski, étrange écho à l'opération
255 x 183 = 46665
du film Pi (1999), de Aronovski, les deux oeuvres s'achevant sur une énigme numérique faisant référence au titre de l'oeuvre.
  20 nombres formés des chiffres 4-5-6-6-6 existent, et j'en ai rencontré plusieurs significatifs, comme
46656 = (Tr(8))3 et son renversement
65664 = (Tr(83))/2
  Si 46656 est aussi le carré de 216, 66564 est également un carré, celui de 258. Ce nombre ne me disait rien, mais une recherche m'a rappelé que je l'ai cité à deux occasions, chaque fois en rapport avec les grilles de lettres qui me semblent constituer un ensemble phénoménal sur lequel il faudra sans doute revenir.
  258 est le numéro du Poulpe de Caryl Férey, dont le nom m'a fait penser au Ferrocarril de Santa Fives de Rapilly, où j'ai découvert la grille 9x10 avec NOM PRENOM dans la colonne centrale, comme la grille 9x9 de Epstein.
  258 est la somme des valeurs des titres des deux livres construits selon les grilles de leurs tables des chapitres:
- 159 pour LES LIEUX-DITS, en 8 chapitres de 8 sections, correspondant à la grille 8x8 des dits lieux;
- 99 pour LETTERS, dont les 88 missives sont gouvernées par les 88 lettres du jeu proposé par Barth.
  258 se répartit selon le nombre d'or en 159 et 99, et Ricardou comme Barth ont revendiqué l'emploi du nombre d'or dans leur écriture.

  J'ai vu une formidable harmonie dans la collection de poche Baleine qui publiait les Poulpes, mais aussi d'autres polars. Pendant près de 240 numéros, le nombre des Poulpes est resté en rapport d'or avec celui des autres polars, mais aussi bien l'éditeur que les directeurs de collections l'ignoraient.
  Lorsque la collection est passée au Seuil, il a été demandé de publier plus de Poulpes, et l'équilibre a été un temps rompu, mais pour être rétabli plus tard... Bref j'ai étudié cela en détail ici.

  Ce n'est pas le seul cas où j'ai vu des architectures dorées ne semblant pas voulues. Je rappelle qu'au départ ma recherche en ce domaine est partie d'une réaction négative devant des allégations que je jugeai gratuites sur d'éventuelles constructions dorées. Si ces allégations sont restées gratuites, j'ai fait mes propres découvertes, comme ce cas de la collection Baleine.
  Je me suis interrogé. Mon hypothèse favorite voyait un archétype dans le nombre d'or, déplaçant la question vers la synchronicité.
  Très récemment, j'ai découvert le livre de Michel Jouvet, Le sommeil, la conscience, et l'éveil, où j'ai lu ceci, à propos de l'émergence de la conscience:
  Pour Penrose, la réponse ne se trouve pas au niveau des neurones, qui sont trop gros et relèvent de la physique classique, mais plutôt au niveau de la structure interne des neurones, c’est-à-dire du cytosquelette, donc la structure qui est à la base de la cellule et sert de système de contrôle de ses différentes opérations. Or le cytosquelette contient lui-même de petites structures cylindriques appelées microtubules qui, d’après Penrose, jouent un rôle déterminant dans le fonctionnement des synapses. À l’intérieur d’un microtubule, la disposition des tubulines qui le constituent serait conforme à une séquence de la célèbre suite de Fibonacci : 1-2-3-5-8-13-21-34-55, etc.
  Ainsi, le « niveau cytosquelettique » est entièrement pris dans des phénomènes relevant de la mécanique quantique et, lorsque le niveau « micro » entre en contact avec le niveau « macro », la conscience apparaît.
  Penrose n'est pas un loufoque newâgeux, mais un scientifique reconnu par de multiples honneurs, dont un prix Nobel. S'il est avéré que la suite de Fibonacci soit associée d'une quelconque manière à la pensée, ceci ouvrirait de vastes perspectives...
  Je ne trouve guère de confirmation d'une structure fibonaccienne des tubulines. Il semble au moins, comme cette page en témoigne parmi d'autres, qu'une microtubule soit le plus souvent une spirale couvrant 13 tubulines.


  La théorie "Orch OR" de Penrose et Hameroff est abordée ici, et un de leurs articles détaille ce qu'il y a de fibonaccien dans l'association des tubulines, ne semblant concerner que les nombres 3-5-8-13:
Helical pathways following along neighboring tubulin dimers in the A-lattice repeat every 5 and 8 tubulins, respectively, down any protofilament, and following along neighboring tubulin monomers repeat every 3 monomers, after winding twice around the MT (relating to the 13 protofilaments according to the Fibonacci sequence 3, 5, 8, 13).
  PENROSE a-t-il  la REPONSE à cette formidable question de la conscience? Quoi qu'il en soit, une autre de ses découvertes théoriques s'est révélée avoir une réalité physique. Il a envisagé en 1974 le pavage non périodique du plan avec deux uniques pièces, les losanges d'or (d'angles aigus de 36° et 72°), donnant lieu à de belles constructions.   En 1982 ont été découverts les quasi-cristaux, dont certains correspondent exactement au modèle imaginé par Penrose.

  Je reviens à mon rêve du 24 mars, et à ses mots OR BIART dont l'interprétation ORBI(s) ART a été privilégiée dans le précédent billet.
  Le 31 mars, il m'est venu le découpage OR BI ART, ou encore OR by ART, en pensant aux BY JUNG et BYONO de la prose aléatoire de la machine Metaphase.
  Une de mes découvertes essentielles concerne Alphabets de Perec, recueil de 176 poèmes où le substantif le plus abondant est "or", et la répartition de ses occurrences dans les deux parties du recueil fait apparaître le rapport pondéré 55/34, deux nombres de Fibonacci consécutifs, offrant donc un rapport d'or optimal.
  Ceci offrait un bel écho à une découverte antérieure. J'évoquais plus haut l'équilibre dorée entre Poulpes et non-Poulpes dans la collection Baleine, et un cas emblématique est La Disparition de Perek, n° 89 de la collection et 55e Poulpe (précédé donc de 34 non-Poulpes).
   Il s'y ajoute que l'auteur, Hervé Le Tellier, est un amateur de la suite de Fibonacci (voir ici).

  De même, Perec a explicitement envisagé d'utiliser la suite de Fibonacci pour écrire des textes, mais ne semble pas l'avoir effectivement fait.
  Et pourtant, la distribution des "or" dans Alphabets n'est qu'un des éléments de l'architecture dorée que j'y ai décelée. Un autre est le rapport entre les occurrences des deux substantifs les plus abondants, "or" donc, et "art", avec 59 et 37 occurrences, et 59-37 est le partage d'or de la somme 96.
  En anglais, by s'applique à la division, comme "par" en français, ainsi "OR by ART" peut se lire
"OR/ART", ou 59/37 = 1,594..., approximation du nombre d'or (1,618...)
  Le dernier poème écrit par Perec énonçait "l’or s’évanouit vers l’art".

  Selon la lecture "OR BI ART", BI peut se comprendre aussi comme "dualité".
  La présence de BI entre OR et ART me rappelle les coïncidences autour du mot IB, "coeur" dans l'Egypte pharaonique, développées dans ce billet. BI ART me fait penser à l'anglais by heart, "par coeur".

  Un autre dessillement a attendu le 16 avril. Dans mon rêve du 24 mars, OR BIART constituait un ensemble prénom-nom. Une recherche m'avait conduit au roman Le fleuve d'or, de Lucien Biart, auteur totalement inconnu de moi (mais pas de çoeur dp).
  Ce n'est donc que ce 16 avril que je me suis avisé que or signifie "lumière" en hébreu, et que le prénom Lucien dérive de lux, "lumière" en latin.
  Et pourtant, cet or lumière m'est extrêmement important, et plusieurs billets de l'an dernier l'ont évoqué, avec l'écho entre or-ro, et lux-Xul, Xul Solar étant le pseudo que s'est donné Alejandro Schulz Solari, personnage évoqué en filigrane dans le précédent billet, mais j'y reviendrai prochainement en commentant un autre rêve.
  Je rappelle que le "rouge-gorge" du précédent billet est aussi Urias, le personnage biblique Urie, "feu" ou "lumière de JHWH".

  Pour l'heure, voici un rêve du 28 mars, où je me suis réveillé avec quelques bribes de souvenirs. J'étais à la caisse d'une librairie avec plusieurs livres, il me semble en anglais. L'enregistrement par la caissière du premier livre était anormalement long... C'est alors que je suis passé en mode "spectateur", pour lire quelque chose comme "il vit par terre un or tome..." La seule chose dont je suis certain est "or tome", et dans la période floue entre rêve et pleine conscience je "savais" que cette expression signifiait "un livre à part dans une série comptant plusieurs tomes".
  Ceci est resté ancré en moi pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que je réalise enfin que "or" n'avait rien à voir avec "hors".
  Je sais que les Grecs anciens nommaient la section d'or "section" tout court, tomê, τομη; "nombre d'or" et "section d'or" ne sont arrivés qu'au 19e siècle. En grec moderne, τομη se prononce tomi, et la section d'or est χρυσή τομή, chrisi tomi.
  J'y ai pensé le jour du rêve, de même que j'ai fait le rapprochement avec "OR BIART" 4 jours plus tôt; mais ce n'est que le 11 avril que j'ai eu la curiosité de calculer les valeurs de ces mots:
OR TOME = 33 53, 33 étant la section d'or entière de 53 (53/1,618 = 32,75...) La valeur de TOME, 53, est la section d'or entière de OR TOME (86/1,618 = 53,15...)
  Ainsi, "section" pourrait être la section d'or de "section d'or", en abolissant quelques barrières linguistiques. Je ne l'aurais pas osé si ça n'était venu d'un rêve.

  Je n'aurais probablement pu rêver d'une meilleure conclusion à cette série onomastique que ce qui s'est passé hier 18 avril. Le Malachy caudé de Glenn Cooper dans La prophétie des papes (voir Onomastique (1)) m'a donné envie de relire l'auteur, et mon choix s'est porté sur Le testament des templiers, peut-être le premier que j'aie lu.
  Un de ses personnages se nomme Zvi Alon. Malgré une lecture rapide, sautant quelques passages, mon oeil repère qu'il devient page 201 Zvi Mon.
 

  "M" au lieu de "Al", c'est une erreur typique de reconnaissance OCR. Quoi qu'il en soit, je précise que mon exemplaire est le Pocket n° 14589, tirage de mars 2014.
  Ainsi le nom Alon devient MON, sorte de négation de NOM, par renversement.
  Zvi Alon est un Israélien, dont les prénom et nom signifient "cerf" et "chêne".
   Le mot zvi, ou zwi, est apparu récemment sur Quaternité, dans le premier billet de l'année, avec l'association Zwi Migdal. Dans ce billet figuraient ces commentaires:
   "Le Nom", c'est HaShem, la formule désignant le Tétragramme YHWH qu'il est interdit de prononcer, et il se trouve qu'en hébreu les trois lettres écrivant HaShem (השם), HSM, se transforment par atbash en zwy (צבי), "cerf", ÇBY.
  Cette transformation de HaShem  en zwy, et vice-versa, est assez connue, car au 17e siècle un certain Sabbataï Zwi s'est déclaré être le Messie toujours attendu par les Juifs, et a déduit de ce jeu qu'il avait le droit de prononcer le Tétragramme.
  Ainsi Alon devenu Mon, renversement de "nom", a pour prénom Zvi, renversement d'un autre type de "le nom" (l'atbash fait correspondre chaque lettre d'un mot à celle d'un alphabet renversé). Tiens, le renversement de Alon donne Nola, et La vérité sur l'affaire Harry Quebert, mentionné au début du billet, est une enquête sur la mort de Nola Kellergan.
  Le mot hébreu ÇBY (צבי) a pour valeur 102, renversement de la page 201 où apparaît Mon (mais la page n'est pas foliotée  car c'est la fin du chapitre 16.
  Je crois devoir insister sur l'hérésie sabbatianiste qui a bouleversé le monde juif, et supplanté un temps le judaïsme traditionnel. La croyance que Zwi était le Messie était telle que ses partisans ne doutaient pas que le Sultan d'Istanbul allait s'incliner devant lui et mettre son pouvoir entre ses mains...

  La frénésie messianique juive ne s'est pas éteinte avec Zwi, témoin le Rebbe Schneerson qui a été récemment vu comme le Messie dans le mouvement Loubavitch. Le mot MSYH, "Messie", qui figure sur l'emblème de sa communauté, est aussi lu SM HY, "nom vivant".

  Le BY de BY JUNG et de BYONO, comme le BI de OR BI ART, m'avaient donné envie de rappeler qu'en hébreu BY (ou BI) est l'atbash de SM, "nom", mais j'avais abandonné cette piste qui ne peut maintenant être éludée. Je constate l'étrange écho entre BYONO, ono début du grec onoma, "nom", et les lettres hébraïques (Ç)BY, avec BY atbash de "nom", suivies de MON, renversement de NOM.
  Le billet précédent m'a mené à Al Elyon, le "Dieu très-haut" dont le prêtre est Melchizedeq,
identifié par la tradition juive à Sem, un survivant du Déluge (grâce à la colombe), son nom shem signifiant précisément "nom".
  J'avais remarqué à ma première lecture le numéro Pocket, 14589, 45-89 étant les valeurs de mes prénom-nom, REMI-SCHULZ.
  J'avais aussi remarqué le nom Taillefer, page 330, car ce nom avait fait coïncidence ici, mais le passage en question a maintenant une tout autre résonance:
 

  L'action du roman se passe essentiellement à Ruac, village imaginaire de Dordogne. Ce fameux Portrait d'un jeune homme a été du goût d'une femme de Ruac, qui l'a accroché au mur de sa cuisine...
  J'avais oublié ceci lorsque j'ai lu Inavouable, de Zygmunt Miłoszewski, où une partie de l'intrigue tourne autour de ce tableau disparu. Le billet suivant m'avait conduit à un film où apparaissait aussi le tableau:

  Jamais deux sans trois, et il en va de même pour Taillefer, dont une occurrence concernait aussi la Dordogne.

  La couverture française de Pig Island m'a fait remarquer les possibilités de former avec les initiales des 4 points cardinaux anglais les mots NEWS et SWEN, prénom nordique signifiant "jeune homme". Je rappelle le nom du héros, Oakesy, dérivé de oak, "chêne" (alon en hébreu).

  Je prévoyais de commenter dans un prochain billet le roman que j'ai lu juste avant Le testament des templiers, mais il m'est apparu ce 20 avril qu'il était indissociable de plusieurs thèmes de cette série onomastique.
  Il s'agit donc d'une parution récente, Les ravissantes de Romain Puértolas. La lecture de la 4e de couv',
  Que s’est-il réellement passé en mars 1976 dans la petite ville de Saint Sauveur, en Arizona ?
  C’est la question à laquelle tente de répondre le journaliste Neil Sheehan, confronté à une énigme qui divise la population : la disparition, sans mobile apparent, de plusieurs adolescents. Tandis que le shérif Liam Golden met tout en œuvre pour résoudre l’affaire, les mères des disparus accusent une communauté de marginaux qui s’est installée un an plus tôt dans les parages. Et pendant ce temps, d’étranges lumières apparaissent les nuits sans lune et la tension continue de monter entre les deux camps...
  Comment démêler le vrai du faux ? À qui donner tort ou raison ? Distillant le doute, recoupant témoignages et informations réelles, Romain Puértolas invite le lecteur à mener l’enquête dans ce roman dont chaque page déjoue les certitudes.
m'a fait flasher sur le nom du shérif, car il m'est immédiat que
LIAM GOLDEN = 35 57, deux nombres de la suite additive que j'appelle GOLDEN NUMBERS, étudiée dans De la Pâque à Paco.
  La Pâque est présente dans ce roman, car le gourou de la communauté en question, se prétendant être le Christ, est arrêté le soir du 15 avril 1976, se trouvant être le Jeudi saint, commémoration de la Cène et de l'arrestation de Jésus au Mont des Oliviers. Si ce n'est pas explicite, il l'est que les adolescents disparus réapparaissent mystérieusement le dimanche de Pâques.
  35 et 57 sont aussi les valeurs des syllabes PEN et ROSE de Penrose, le matheux pavant le plan avec des losanges dorés, co-auteur de la théorie Orch OR évoquant la suite de Fibonacci dans le cytosquelette.

  Ce matin, 20 avril, il m'est apparu que la première partie du prénom LIAM, forme irlandaise de William, est LI, que l'atbash transforme dans notre alphabet en OR. Je suis revenu à diverses reprises, notamment ici, sur le cryptogramme imaginaire laissé par Einstein selon un thriller, ! il rsvb, qui livre par atbash (selon l'alphabet actuel) ! ro ihey, qu'il faut renverser pour obtenir yehi or !, la transcription de l'hébreu signifiant "Que la lumière soit !" (Gn 1,3), ou Fiat lux !
  Or l'hébreu or signifie aussi bien "lumière" que "feu", et le chinois li signifie "feu".
  Le gourou christique de la secte des Ravissantes, Emilio Ortega (li et or!) fait mettre le feu à Saint Sauveur par ses disciples lorsqu'il voit l'étau se resserrer autour de lui, mais ça ne suffit pas à empêcher les flics de l'enchrister.

  Dans le billet sur Xul Solar déjà mentionné, je parlais aussi de zwy, "cerf", ÇBY, devenant HaShem, "le nom", HSM, et évoquais ma première approche de l'hébreu:
  Une lecture de jeunesse m'ayant amené à m'intéresser à la tradition juive a été Les grands initiés d'Edouard Schuré. J'y avais été frappé par son commentaire de la Genèse, où il voyait l'esprit-souffle de Dieu du verset 2, ROUA, devenir au verset suivant la lumière, AOUR, son exact renversement :
ROUA AELOHIM AOUR
Le souffle divin en revenant sur lui-même crée la lumière intelligible.
  Lorsque j'ai plus tard appris l'hébreu, il s'est révélé que les assertions de Schuré étaient plus qu'approximatives, le souffle étant RWH, rwa'h, et la lumière AWR, 'or.
  Une translittération courante de ce souffle divin étant ruach, je me suis demandé si Glenn Cooper ne s'en était pas inspiré pour Ruac, plaçant l'action en Dordogne où abondent les localités en -ac. Les locaux y détiendraient depuis la préhistoire le secret d'un élixir de longue vie, dont la recette est cachée dans un manuscrit codé selon Vigenère. Ceci me rappelle que Jules Verne a du être le premier à utiliser un codage de Vigenère dans un roman, La Jangada, où la clé d'un document chiffré est obtenue grâce au nom Ortega (également nom du gourou christique).
  Le héros du Testament des templiers est Luc Simard, un "luc" lumineux. Il parvient à percer le secret de Ruac, et la lutte entre Luc et Ruac s'achève par l'anéantissement du village dans une énorme explosion.

  Ce matin, l'écoute de France-Inter a amené une surprise, avec le dicton du jour, A la Saint Théodore fleurit chaque bouton d'or. J'ignorais totalement que ce 20 avril pouvait être fêté un Théodore, mais il y a tellement de saints que plusieurs dizaines sont fêtés chaque jour.
 

  Une suite essentielle pour moi de La mort et la boussole, la nouvelle de Borges cachant en filigrane le Zwi Migdal et le jeu Zwi-HaShem-JHWH, est L'adversaire, d'Ellery Queen, où le tueur insignifiant John Henry Walt (JHW) abrite d'autres personnalités, celle de Nathaniel, spolié par ses cousins, et celle du Dieu vengeur de l'Ancien Testament, JHWH.
  Ellery remarque que Walt est né le 20 avril 1924, un dimanche de Pâques.
  Je trouvais significatif que Dannay, né Daniel Nathan, après avoir rompu avec son cousin Lee, ait choisi comme nouveau partenaire Theodore Sturgeon pour rédiger cette histoire où un Nathaniel se venge de ses cousins, Nathaniel étant l'équivalent hébreu de Theodore ("don de Dieu"). Une Saint Théodore le 20 avril est un nouvel écho (j'ai privilégié ailleurs un Théodore du 9 novembre).
  Palindrome et renversement sont importants dans le roman de Queen, où le cousin survivant est un "Sadim qui transforme l'OR en RO" (en anglais "GOLD into DLOG").

Note du 22/4: J'avais aussi remarqué que les dernières lettres de OR BIART étaient IART, m'évoquant les coïncidences de décembre autour des mots TARI, RITA, et ARARITA, formule liée à la création biblique de la lumière. Les lettres restantes ORB m'ont fait penser au fleuve Orb, au débit très fluctuant. J'ai essayé de me renseigner sur l'étymologie du nom, mais Wikipédia ne la donne pas.
  Or hier, j'ai regardé un lot de livres donné à notre médiathèque (je rappelle que j'y suis bénévole), et parmi eux figurait le dictionnaire de provençal Lou pichot tresor. Le feuilletant, je suis parvenu à orb, dont l'unique sens donné est "cul-de-sac". J'ai pensé à la lumière hébraïque, or, et aux équivalents lux et "luc" se renversant en Xul, transcription de mon nom Schulz, et "cul"...
  Cherchant plus avant, cet autre dictionnaire occitan donne pour premier sens de ORB "aveugle", du latin orbus, ayant originellement un sens familial, "orphelin", "veuf". Serais-je un "veuf tari"?
  Le souvent utile Projet Babel montre que le sens originel de la racine indo-européenne orbh est "orphelin", ce qui m'est aussi significatif.

Note du 25/4: Le jeu OR-RO appliqué à OR BIART m'a conduit à RO BIART, et au nom courant Robillard, m'évoquant au premier chef les enquêtes de l'inspecteur Robillard, aux premiers temps de Pilote.
  Enquêter sur ce nom m'a conduit à Anne Robillard, auteure canadienne de fantasy pour les ados, et particulièrement des 10 tomes de la série A.N.G.E. (acronyme de "Agence nationale de gestion de l'étrange"). Il y a même un volume "hors tomes", autour de la série.
  Je rappelle qu'au départ du précédent billet il y a mon rêve d'une série de livres signés OR BIART, et qu'au départ de ma série onomastique il y a une coïncidence sur deux gourous nommés 'ange colombe".
  Tous les livres de la série ont un titre latin, ce qui me séduit a priori. J'ai attendu d'avoir lu le premier pour en parler, mais hélas cette prose m'est totalement indigeste, et je ne peux que me référer à l'article de Wikipédia. J'y trouve que la série est basée sur la prophétie des deux témoins. Entre autres, ces deux témoins ont été identifiés à Elie et Enoch, que j'ai rapprochés de Jung et Haemmerli, et c'est cette interprétation qui a été privilégiée dans le roman Père Elijah, commenté dans ce billet essentiellement consacré à PK Dick.
  La série A.N.G.E. voit un retour de l'empire romain à notre époque, or pour Dick cette "prison de fer" n'a pas cessé après la chute de l'empire romain, mais a perduré jusqu'en 1974...
  Il y a un inspecteur dans la série de Robillard, Thierry Morin, aussi nommé "Théo", un des mots clés dans ma série onomastique. C'est un orphelin...


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