21.1.22

Preuve Par 3

 
  Je fréquente assidument les sites de streaming, où je recherche d'abord des vieux films qui me sont inconnus (ou oubliés). Le 12 janvier, j'ai commencé à visionner Police Puissance 7, de Philip d'Antoni (1973).
  Je m'en suis vite lassé, et Roy Scheider dans le rôle principal m'a donné envie de revoir Meurtres en cascade (Last embrace, 1979, de Jonathan Demme).

  Scheider y est Harry Hannan, ex-agent de la CIA, parano, et sa paranoïa ne se calme pas lorsqu'il reçoit une enveloppe contenant un étrange message, deux mots en hébreu, suivis des initiales ZM.
  Son enquête lui apprend que 5 hommes ont reçu ce message au cours des deux années précédentes, et que tous sont morts peu après, dans des circonstances apparemment accidentelles.
  Les mots en hébreu sont goel hadam, "vengeur du sang", expression biblique.
  La suite de l'enquête permet de comprendre que les initiales ZM signifient Zwi Migdal, nom d'une ancienne chaîne de bordels dans les années 20, et à découvrir où était le premier d'entre eux à New York. L'ancienne plaque est découverte en arrachant un panneau.
  Le responsable des meurtres ne tarde pas à être identifié. C'est la petite-fille d'une ancienne prostituée, Ellie, laquelle a décidé de venger sa grand-mère en tuant les petits-fils des proxénètes de l'organisation.

  C'est en Argentine que l'organisation s'est développée, et Buenos Aires comptait ainsi quelque 3000 prostituées du Zwi Migdal dans les années 20. C'est ce film qui m'a fait comprendre que la nouvelle de Borges La mort et la boussole faisait allusion à cette organisation.
  J'y reviendrai, mais le nouveau visionnage de ce film, juste après Police Puissance 7, m'a fait remarquer que l'ancienne plaque du bordel était cachée sous une partie d'un panneau publicitaire pour le 7up, arrachée par Harry Hannan (Scheider), or le titre original du film dont je venais de voir le début quelques instants plus tôt est The Seven-Ups.
  Pourquoi? Parce que l'équipe de flics dirigée par Buddy Manucci (Scheider) est censée s'occuper de truands qui écoperont au minimum de 7 ans de prison.
  Ce n'est sans doute pas un hasard si la plaque ZM est cachée sous un panneau 7up, de tels clins d'oeil étant fréquents dans le milieu du cinéma, souvent relevés dans la rubrique Trivia de IMDb, mais celui-ci ne semble pas avoir été repéré. On y apprend cependant que Buddy Manucci doit probablement son prénom à Buddy Russo (Scheider), le coéquipier de Popeye Doyle (Gene Hackman) dans French Connection (1971), dont le producteur était Philip d'Antoni (réalisateur de The Seven-Ups).
  Mieux, Popeye Doyle et Buddy Russo doivent leurs prénoms (ou surnoms) aux deux réels flics ayant travaillé sur la réelle affaire, Eddie "Popeye" Egan et Sonny "Buddy" Grosso. Il y a bien ici une cascade d'échos...
  De fait, ce sont des confidences de Buddy Grosso qui ont donné à Philip d'Antoni l'idée du scénario de The Seven-Ups, qu'il a proposé à divers réalisateurs avant de le mettre lui-même en scène (son seul film).

  D'accord, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ce n'est que le début. Ceci s'est donc passé le 12 janvier. Le soir de ce même jour, il y a eu un échange sur la liste Oulipo dont je n'ai pris connaissance que le lendemain matin. Un membre employait dans un texte le mot "épectase", et un colistier donnait quelques précisions sur ce mot, qui n'a pris le sens de "mort orgasmique" qu'après le décès du cardinal Daniélou chez une prostituée. Il citait aussi, avec lien à l'appui, le cas célèbre du président Félix Faure, lequel mourut à l'Elysée en 1899 alors que la courtisane Meg Steinheil lui prodiguait une gâterie buccale.
  Le colistier rappelait également le surnom qui avait été donné alors à Meg Steinheil, la "pompe funèbre".

  J'ai donc lu ceci le matin du 13. Peu après, sur un site de streaming, un hasard m'a fait découvrir une série diffusée en février 2021 sur Canal+, loupée alors car des circonstances relatées ailleurs m'avaient éloigné de l'actualité audiovisuelle.
  Il s'agit donc de Paris Police 1900, une série romançant l'activité des ligues nationalistes en 1899, lesquelles ont été proches de déclencher un coup d'état.
  Le premier plan montre Meg Steinheil s'activant entre les jambes de Félix Faure, puis la crise de celui-ci...
  Elle joue ensuite un rôle important dans l'intrigue, le chef de la police l'utilisant pour infiltrer les ligues. On lui attribue pour nom de code "pompe funèbre", prétendument trouvé par un policier.

  C'est ici une coïncidence personnelle, sur laquelle j'aurais pu faire silence sans un prodigieux rebond le lendemain.
  Le 14 janvier, il m'est venu au réveil que Police Puissance 7 et Paris Police 1900 étaient deux titres de même forme, deux mots débutant par P suivis d'un nombre, et je me suis demandé s'il en existait d'autres.
  Il m'est presque aussitôt venu Police Python 357, d'Alain Corneau (1976, tiens, à mi-chemin entre 1973 de Police Puissance 7 et 1979 de Meurtres en cascade). C'est un film qui m'a beaucoup marqué lors de sa première vision à la TV, je ne sais exactement quand. Ce dont je me souviens, c'est que je tenais à en voir une rediffusion un dimanche soir, fin 1982 ou début 1983, et que j'ai pour cela quitté une réunion à Moissac pour pédaler vers notre appart à Toulouse. J'ai crevé, mis le boyau de rechange, recrevé, et roulé sur le boyau crevé, sous la pluie, en espérant ne pas perdre trop de temps. Arrivé à l'appart, j'ai appris que le film était déprogrammé, à cause de la mort de je ne sais plus qui.

  Je l'ai vu et revu par la suite, et ma connaissance du film m'a permis de remarquer une coïncidence avec la première saison d'une série phare de Canal+, Engrenages (2005).
  Dans le film, l'inspecteur Ferrot (Yves Montand) et sa maîtresse Sylvia (Stefania Sandrelli, bientôt assassinée) se disputent au musée Gustave Moreau, devant un tableau. Dans l'épisode 5 de la série, l'enquête sur le meurtre d'une prostituée mène le procureur au même musée, qu'on visite plus en détail, mais Grégory Fitoussi tombe en arrêt devant le tableau Jupiter et Sémélé, comprenant que la position de Sémélé est la même que celle du cadavre de la prostituée.
  Je me suis aperçu en revenant à la scène de Police Python 357 qu'il s'agissait du même tableau, et j'ai procédé à ce montage:
 

  Me renseignant plus avant sur ce tableau, j'ai lu ceci:
La mortelle Sémélé a été traîtreusement conseillée par la déesse Junon, l'épouse de Jupiter, de demander à ce dernier d'apparaître dans toute sa splendeur divine. Mais en réalisant son souhait il provoqua sa mort violente, causée par le tonnerre et la foudre. Ce tableau est une représentation « divinisée de l'amour physique », et l'insoutenable épreuve qui consume Sémélé alors que le dieu apparaît dans sa beauté suprême a été comparée par Pierre José à « l'expression la plus somptueusement imaginable d'un orgasme ».
   Ne serait-ce point l'épectase? Ainsi la cascade de coïncidences d'abord anodines débouche sur quelque chose de significatif, du point de vue coïncidentiel, mais pas que.  
  L'attention portée au tableau m'a en effet fait découvrir qu'il apparaissait dans le film avant la visite au musée Moreau. Vers le temps 20'40", un plan débute sur une reproduction du tableau, s'y attarde quelques secondes, puis la caméra explore la pièce pour se fixer sur le lit où repose la femme (Simone Signoret) du commissaire divisionnaire d'Orléans (François Périer), lequel entre ensuite dans la pièce. Elle sait qu'il est l'amant de Sylvia, et ils parlent d'elle. Il soupçonne que Sylvia voit un autre homme.
  Le plan suivant montre Ferrot et Sylvia dans une rue de Paris. Puis on passe au musée Moreau, avec un gros plan sur Jupiter et Sémélé, la caméra passant lentement de la tête de Jupiter à son pied droit, tandis qu'on entend Ferrot et Sylvia discuter peu distinctement. Ils arrivent devant le tableau et le ton s'envenime.

  Que signifie cette présence du même tableau à trois minutes d'intervalle, trait d'union entre les quatre principaux personnages? La seule chose à peu près certaine est que ce n'est pas le béotien Ferrot qui a décidé d'aller visiter le musée Moreau.
Dernière minute: Lors de la scène dans la chambre de Simone Signoret, la caméra la découvre en train d'étudier à la loupe un livre. Lorsqu'elle le referme, on aperçoit un court instant un tableau qu'Alain Korkos (dont l'iconographie perecquienne est en ligne) a reconnu être la Salomé tatouée de Moreau (c'est un catalogue des oeuvres de Moreau qui mène les enquêteurs d'Engrenages au musée).
 

  C'est donc la femme du commissaire qui s'intéresse à Moreau, de même que sa maîtresse...
  Sémélé, Salomé, ça se ressemble, mais Salomé est liée à shalom, "paix", "complétude", tandis que Sémélé viendrait d'une 'racine indo-européenne désignant la terre.

  Je n'ai rien trouvé en ligne concernant la double présence du tableau dans le film, ni d'association avec Engrenages. Une curiosité cependant: cette page consacrée au film par le ciné-club de Caen en donne quatre images, les deux dernières étant Ferrot et Sylvia devant le tableau, et un détail du corps de Sémélé, dont la posture sera essentielle 30 ans plus tard dans Engrenages.

  Alors bien sûr il y a Eros et Thanatos, et les histoires d'amour qui finissent mal, en général, comme chantait Rita. De fait le commissaire et sa femme mourront ensuite, et Ferrot sera truffé de balles à la fin du film.
  Je ne vais pas chercher à comprendre le rôle de Jupiter et Sémélé dans le film, ni si le film a pu inspirer Engrenages, car quoi qu'il en soit c'est une cascade de coïncidences qui m'a conduit à ce tableau, or c'est l'aspect coïncidentiel qui m'intéresse au premier chef, et il y a divers rebonds.

  Ainsi dans Meurtres en cascade la tueuse se sert de sa séduction pour approcher ses victimes. Pour son dernier meurtre, le seul visualisé dans le film, elle est nue avec sa victime dans la baignoire d'une suite d'un hôtel avec vue sur les chutes du Niagara, et elle le noie... Le titre original du film est d'ailleurs Last Embrace, "la dernière étreinte".
  Ellie Fabian a noté sur une feuille les noms de ses victimes programmées, qu'elle raie au fur et à mesure. Ceci évoque fortement La mariée était en noir, où Julie Kohler (Jeanne Moreau) raie de même les noms des victimes dans son calepin. Il y a une similitude plus précise, car Julie loupe Delvaux arrêté par la police au moment où elle vient s'occuper de lui, alors elle tue le peintre Fergus (Charles Denner) en laissant des indices (un tableau la représentant) pour être arrêtée, et pouvoir tuer Delvaux en prison.
  Ellie de même a établi une liste de 7 noms, tous rayés sauf le pénultième, Harry Hannan, petit-fils de Max, dont elle est tombée amoureuse après l'échec d'une première tentative.

  Le peintre (Fer)gus alias Charles (Denner), (Jeanne) Moreau, de quoi penser à Gustave Moreau, mais aussi à Carl Gustav (Jung).
  Or l'un des maris de Jeanne Moreau a été William Friedkin (en 1977), réalisateur de French Connection, mais aussi de Cruising (1980), où Al Pacino feuillette chez un tueur un livre contenant des peintures de Jung pour le Livre rouge:
  Regarder Paris Police 1900 m'a fait penser aux Brigades du Tigre (1974-1978), la brillante série de Victor Vicas. J'y ai à nouveau pensé en revoyant Police Python 357, car je connais un peu Orléans, et un rendez-vous entre Sylvia et Ferrot se passe sur la petite place arborée à côté de la cathédrale, place utilisée dans de nombreux épisodes des Brigades du Tigre. Les équipes de tournage auraient d'ailleurs pu s'y croiser, puisque le film est de 1976.

  Police Python 357 est inspiré par Le Grand Horloger, roman de Kenneth Fearing, (1946), inspiré seulement car Corneau n'a pu en acquérir les droits. Une adaptation fidèle en a été donnée en 1948, avec Charles Laughton dans le mauvais rôle, et une autre en 1987, Sens unique, pas terrible à mon avis, malgré la présence de mon cher Gene Hackman, Popeye Doyle dans French Connection. JH Chase a aussi utilisé dans Fais-moi confiance l'idée d'un innocent chargé de se débusquer lui-même en tant que suspect d'un crime.

  En choisissant le titre Paris Police 1900, les responsables de la série ne pouvaient savoir qu'un autre événement PP défraierait l'actualité quelques mois après la diffusion de la série, les Pandora Papers qui auraient probablement connu plus de retentissement si la Pandémie Planétaire 2020 n'avait pas été à nouveau la Première Préoccupation 2021...

  Après la série de coïncidences sur les titres PP nombre les 12-13-14 janvier, j'ai été visiter le blog ami Alluvions, et découvert que Patrick y avait posté le 12 janvier un article à propos du dernier volet de la trilogie d'Adrien Bosc, trilogie composée de
- Constellation (2014), autour de la catastrophe en 1949 du Constellation dont deux victimes notables étaient Marcel Cerdan et Ginette Neveu;
- Capitaine (2018), autour de la traversée en 1941 du Capitaine-Paul-Lemerle, emmenant des réprouvés, dont diverses personnalités, de la France occupée à la Martinique;
- Colonne (2022), autour de la colonne Durutti en 1936, rejointe notamment par Simone Weil.

  A propos du premier volume, Adrien Bosc disait "Ce roman questionne le hasard, la synchronicité des dates et des chiffres. C'est mon obsession."
  C'est aussi celle de Patrick, et la mienne...
  Précisément, ce ne me semble pas des hasards si AB a publié les volets de sa trilogie tous les 4 ans, et si leurs titres consistent en un mot unique débutant par la lettre C, 3e de l'alphabet. Serait-ce aussi simple que A+B=C, ou 1+2=3?
  Peut-être pas, car les "Dates" (de publication), débutant par la lettre D, 4e de l'alphabet, sont tous les 4 ans, et que "Chiffres" débute aussi par la lettre C. Mieux, les gématries (ou gematriot, débutant par la lettre gimel, 3e de l'alphabet hébreu) sont des multiples de 3, 159, 78, et encore 78. De même les prénom et nom de l'auteur, Adrien = 51, Bosc = 39 (en 10 lettres toutes différentes, comme mon nom Rémy Schulz).

  J'avais déjà choisi le titre de ce billet, Preuve Par 3, avant de découvrir l'article de Patrick et la trilogie de Bosc.
  Je n'ai pas (encore) lu Constellation, mais j'imagine que c'est en connaissance de cause que Bosc emploie le terme jungien "synchronicité", car selon Jung une synchronicité résulte d'une constellation de l'archétype.
  Il me semblait n'avoir jamais entendu parler de ce roman, mais Patrick l'avait mentionné dans l'article La constellation et les lucioles que j'avais cité ici.

  Dans son article du 17 janvier, Patrick cite Bosc dans Colonne: "Des instants séparés et pourtant réunis, des histoires se tissent, s'emmêlent et forment une seule étoffe, dont on dirait qu'elle est indémaillable. Des destins se croisent sans s'apercevoir, des tragédies s'écrivent sans dialogues, mais on peut tendre l'oreille pour écouter les récits enchevêtrés."(p. 108)
  Si ces histoires s'emmêlent, c'est mêlé, Sémélé...
  Tiens, en 1976 est sorti Quand la panthère rose s'emmêle, la même année que Police Python 357... Dans le volet suivant de la saga, la French Connection cherche à éliminer l'inspecteur Clouseau, de même que Charnier (Fernando Rey) envoie Marcel Bozzuffi tuer Popeye Doyle dans le film de Friedkin.

  Le mot "constellation", ainsi que sa valeur 159, a acquis pour moi une nouvelle dimension l'an dernier, car j'ai été conduit à titrer De l'algèbre à la croisade: constellation le billet 318 (2 fois 159), formant une trilogie avec les billets 317 et 319. Il s'agissait aussi des billets 137-138-139 écrits depuis notre installation à Esparron, en écho avec le volume triple 137-138-139 de Présence du Futur, et divers rebonds se sont manifestés, notamment avec les billets 173-183-193, ce dernier étant intitulés Preuves.
  L'écriture du précédent billet, 21e de l'année 2021, m'a fait remarquer que le billet 318, publié le 31/8, occupait l'exact milieu de ces 21; en conséquence, les 3 billets liés étaient au milieu des 18 autres.

  Voici comme promis une approche des rapports entre les bordels Zwi Migdal et la nouvelle de Borges, La Mort et la Boussole (1942), probablement le premier texte organisant géométriquement une série de crimes.
  La page Wikipédia avance que l'organisation doit son nom à l'un de ses fondateurs, "Luis Zwi Migdal", mais ce n'était qu'une hypothèse dans les sources que j'avais précédemment étudiées, où il n'était question que de "Luis Migdal".
  Ce qui est certain, c'est que les mots zwi, "cerf", et migdal, "tour", sont sexuellement évocateurs, et qu'ils étaient ainsi compris par les clients

  Les 4 victimes sont dans l’ordre :
– Au nord, le rabbin talmudiste Marcelo Yarmolinsky, dans un hôtel en forme de tour ressemblant à une maison close;
– A l’ouest, le rufian Daniel Azevedo, dans un quartier juif où il y a des bordels (nécessairement des Zwi Migdal au temps de Borges);
– A l’est un certain Gryphius, ou Ginzberg, ou Ginsburg, dans un autre quartier mal famé;
– Au sud enfin le détective Eric Lönnrot, assassiné dans le mirador (une tour) de la villa Triste-le-Roy.
  On constate sur le schéma ci-contre que les initiales des victimes, à la condition de les lire à l’hébraïque, de droite à gauche (mais j’ai laissé sur le schéma la succession normale prénom à gauche – nom à droite), forment la séquence MYGDAEL, ce qui ressemble pour le moins à migdal.

  Chaque meurtre est accompagné d'un message énonçant qu'une lettre du Nom a été articulée. "Le Nom", c'est HaShem, la formule désignant le Tétragramme YHWH qu'il est interdit de prononcer, et il se trouve qu'en hébreu les trois lettres écrivant HaShem (השם) se transforment par atbash en zwy (צבי), "cerf". Borges a évoqué l'atbash dans une conférence sur la kabbale.

  Cette transformation de HaShem  en zwy, et vice-versa, est assez connue, car au 17e siècle un certain Sabbataï Zwi s'est déclaré être le Messie toujours attendu par les Juifs, et a déduit de ce jeu qu'il avait le droit de prononcer le Tétragramme.
  Le rabbin Yarmolinsky assassiné vient de Podolsk, qui fut un foyer du sabbatianisme au 18e siècle.

  Selon le principe vu plus haut, les initiales des noms seuls des victimes forment YGAL, soit en hébreu "il rachète" ou "il venge", du verbe à l'origine du goel hadam biblique, et celui qui tue Lönnrot est bien un "vengeur du sang".
  Il est tout à fait curieux que les meurtres soient commis les 4 des mois successifs de décembre-janvier-etc., alors que le 4 novembre d'une année bien ultérieure (1995) sera effectivement assassiné un "rabbin", Yitzhaq Rabin. Ceci a fait la fortune de Michael Drosnin, lequel avait prévenu les autorités d'une menace concernant le premier ministre, car le "code biblique" faisait croiser son nom avec "assassin", un assassin issu d'un passage de la Bible où il est question du goel hadam.
  Précisément, le prénom de l'assassin effectif était Ygal (Ygal Amir).
  Il n'y avait pas besoin de code biblique (commenté ici) pour craindre en 1994 un attentat contre Rabin, mais c'était bien moins évident en 1942...

  Bien plus sur ma page consacrée à La Mort et la Boussole.

Alerte aux lecteurs: Au-dessus du lit de Simone Signoret, dans Police Python 357, est accroché ce tableau que des amis mieux informés que moi ont été incapables d'identifier. Alors si quelqu'un voit de quoi il s'agit, merci de le signaler (en commentaire ou par mail à mon adresse disponible sur mon profil).



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