à Jule et Jorge
Un nouveau dessillement est survenu le 7 janvier, lendemain de la publication du précédent billet, s'inscrivant dans une série inspirée par la nouvelle de Borges La mort et la boussole (1942), où Scharlach se venge du flic Lönnrot qui a tué son frère en construisant une énigme avec trois meurtres commis au Nord, à l'Ouest, et à l'Est de la ville, en des lieux formant un triangle équilatéral.
Des indices sont laissés, dont des phrases énonçant La première (deuxième, dernière) lettre du Nom a été articulée. Lönnrot est amené à identifier ce Nom au Tétragramme JHVH, à prévoir qu'il y aura un 4e crime, et à se rendre à la date prévue au Sud, au 4e sommet d'un losange, mais il y était attendu par Scharlach qui le tue.
Voici un nouveau schéma avec les noms des victimes:
Il est beaucoup question de bordels dans la nouvelle, or une filière d'origine juive régentait la prostitution en Argentine (et ailleurs) dans les premières décennies du siècle, la Varsovia, devenue en 1930 la Zwi Migdal, au point que Zwi Migdal ("cerf tour" en hébreu) était la désignation courante du bordel.
L'internet balbutiait lorsque j'ai commencé à m'intéresser à l'affaire, et j'avais trouvé l'essentiel des infos dans un copieux article de l'Encyclopedia Judaica.
J'ai certainement cité ensuite l'article Wikipédia, mais c'est en y rejetant un oeil aujourd'hui (8 janvier) que j'y vois un écho à une info d'acquisition récente: le caudillo barcelonés de la nouvelle est certainement une allusion à Alberto Barceló, le maire mafieux du faubourg au sud de Buenos Aires, Avellaneda.
Or l'article, plus détaillé en espagnol, narre ainsi la création de l'association mafieuse:
Et la nouvelle est originellement parue dans la revue El Sur ("Le Sud").
Noé > N-O-E, initiales des points cardinaux, or j'avais vu des possibilités de sens aux initiales des victimes.
Les seuls noms donnent les initiales YAGL, dont une lecture "hébraïque" (de droite à gauche) dans le losange livre YGAL, qui transcrit en hébreu se lit yigal, "il rachète" ou "il venge", et la machination de Scharlach est bien une vengeance.
Les initiales des prénoms sont MDE, dont une lecture de haut en bas donne EDM, correspondant à des lettres hébraïques se lisant ha-dam, "le sang". Précisément, l'expression biblique désignant un vengeur légal est goel ha-dam, "vengeur du sang", GAL H-DM.
L'ensemble des initiales MYDAGEL permet donc de former GAL H-DM, "vengeur du sang", ou mygdal, "tour" qui ne s'écrit qu'en 4 lettres en hébreu, MGDL, et encore (a)mygdalê, "amande" en grec, éventuelle allusion à Avellaneda, issu de avellana, "noisette".
C'est il y a une quinzaine d'années que j'ai découvert la possibilité de lire YGAL, "il venge", dans les initiales des victimes JHVH. Je n'ai pas alors fait de lien avec une brochure écrite en février 2002, dIeU (1828-1905), dont quelques exemplaires ont été donnés à des amis.
L'idée générale était de lire dans JulE VernE le Tétragramme, sous la forme JEVE, hypothèse hardie, j'y reviendrai.
Une idée plus immédiate était que Verne ait été conscient que son nom JULE VERNE (en oubliant l'S muet) permettait l'anagramme
LE VENJEUR.
Je le mentionnais dans la brochure, mais avais développé ailleurs quelques coïncidences associées.
Le vengeur emblématique de Verne est le capitaine Nemo, qui sillonne les mers et torpille les bateaux des Anglais, oppresseurs de son pays, l'Inde. Au chapitre 20 de la partie II de 20 000 lieues sous les mers, Nemo montre à Conseil un navire coulé par les Anglais:
Après avoir trouvé cette anagramme, j'ai découvert que Christian Chelebourg l'avait déjà proposée en 1997 dans les Cahiers Jules Verne. Mon enquête m'a conduit à des curiosités chez les auteurs populaires qui se sont inspirés de 20 000 lieues sous les mers, ainsi :
- Georges le Faure propose en 1892 La Guerre sous l’eau, où le sous-marin se nomme Vindex, en latin "vengeur".
- Gustave Le Rouge écrit en 1902 Le sous-marin "Jules Verne", dont l’inventeur et capitaine se nomme Goël Mordax. Mordax signifie "mordant" en latin. Il est possible que Goël soit ici une forme du prénom Gaël, mais peut-être Gustave savait-il que le goel est un vengeur en hébreu. La couverture, calquée sur une illustration de 20 000 lieues, montre les bras croisés du capitaine, le plus souvent nommé Goël; c’est un Marseillais, et le premier nom du Vengeur était le Marseillais.
- Gaston Leroux écrit en 1917 Le sous-marin "Le Vengeur", dont le capitaine se fait appeler Hyx. Mieux qu’une référence à 20 000 lieues, Gaston a pompé sur Jules des paragraphes entiers mot à mot.
J'avais divers arguments appuyant mon hypothèse JEVE. Mes premiers paragraphes étaient:
- Yod peut être Y, I, J;
- He peut être H ou E;
- Waw peut être V, W, O, U, voire F.
WJH a simulé sa mort pour donner du piment à sa passion du jeu de l'Oie, et lègue sa fortune au gagnant d'une partie jouée à l'échelle des USA. Il y participe sous le nom MKZ, et est présent grimé sous un autre pseudonyme, Humphry Weldon (HW).
Michel Serres a proposé une logique permettant de passer de William J. Hypperbone à XKZ: si l'on omet le H, XKZ sont les lettres WJY décalées d'un rang.
Certes, mais J. Hatteras devient KZ comme J. Hypperbone.
KZ est évocateur pour qui connaît un peu le monde juif, où des interdits touchent la prononciation de Tétragramme, mais aussi son écriture. De multiples variantes existent, notamment le kuzu. Ce sont les lettres YHWH décalées d'un rang, KWZW, et un curieux usage ashkenaze veut que ce nom figure au dos du parchemin présent dans la mezuzah, présente au seuil de la maison de chaque Juif pratiquant (et de quelques autres). Voici le haut de ce parchemin:
Encore plus curieusement, la formule YHWH notre Dieu YHWH est non seulement codée, mais écrite à l'envers, en écriture spéculaire, au lieu de כוזו במוכסז כוזו. L'autre formule en-dessous, Shaddaï, n'est pas codée.
L'ENVERS joue un rôle important dans l'oeuvre de VERNE, ceci a été abondamment commenté.
Alors, si JV s'est identifié à ses personnages, le capitaine et le joueur, pourquoi sont-ils des JH et non des JV? Verne était contraint à des codages complexes, son éditeur Hetzel traquant dans ses écrits tout ce qui était possible de déranger un lectorat bien-pensant.
Et W? il deviendrait X dans notre alphabet comme JV deviennent KZ dans l'alphabet hébraïque.
C'était un peu vaseux, mais j'avais pensé avoir un argument décisif en constatant que les initiales WJH étaient équivalentes à OIE, ceci n'étant possible que pour WJH considérées comme des lettres hébraïques. Par ailleurs le roman s'ouvrait sur le cercueil de WJH, lequel était pourtant en VIE. Le JEU serait encore équivalent à JHW...
A la fin du roman, XKZ vainqueur de la partie redevient WJH, et épouse Jovita Foley, aux initiales équivalentes à JV. Jovita pourrait être un féminin du latin JOVE, le Dieu suprême, dont le nom a été comparé au Tétragramme; les lettres résiduelles de Foley se réarrangent en L'OYE.
Le chapitre IV (équivalent à JV) des Aventures du capitaine Hatteras est intitulé Dog-captain. Plusieurs jours après le départ du Forward, on ignore encore qui en est le capitaine, connu des seules initiales KZ. Il communique ses ordres à l'équipage par des messages attachés au cou d'un chien, dog, classique renversement de God, "Dieu".
Il y avait bien d'autres considérations dans dIeU (1828-1905), de nombreux personnages de Verne ayant des noms "intéressants"...
Aujourd'hui j'ai rencontré tant d'incongruités ne pouvant découler d'une cause "rationnelle", parfois conjuguées pour former un ensemble significatif, que je me garde de toute affirmation péremptoire.
Mais, que Verne en ait été conscient ou non, JULE VERNE est bien l'anagramme de LE VENJEUR, et les initiale et finale de ces nom-prénom forment JEVE, ce qui est fort proche des victimes JHVH de Borges, dont les initiales forment "il venge", que Borges en ait été conscient ou non.
Ce qui, en revanche, est plutôt certain, c'est qu'il n'y a aucun rapport entre les deux, du moins selon la logique usuelle. J'ai en effet rencontré bien des cas de ressemblances littéraires qui ne peuvent être des plagiats, j'en ai recensé certaines ici.
Une recherche d'image "Dieu vengeur" m'a fait découvrir cette vidéo:
S'il n'est pas obligatoire de la visionner, il est tout de même intéressant que le conférencier y professe que chaque fois que Dieu est dit "vengeur" dans la Bible, c'est en tant que YHWH, et jamais sous son autre appellation principale, Elohim..
Je n'ai pas vérifié. Théonoptie, le conférencier, est un hébraïsant, certainement bien meilleur que moi, mais pour qui chaque mot hébreu a un sens découlant des significations propres aux lettres qui le composent. Non seulement ceci hérisse les linguistes "sérieux", mais il existe plusieurs systèmes de correspondance des sens des lettres selon diverses écoles...
Le verbe "venger" est en hébreu naqar, tandis que ga'al, d'où est issu le substantif goel, a pour sens premier "racheter", et le goel n'est en principe un "vengeur" que dans l'expression goel ha-dam, racheteur du sang", mais goel seul est indubitablement un "vengeur" en Nb 35,12.
Il y a un verset (Is 49,7) où YHWH est un goel, et le mot est alors traduit "rédempteur".
Et Dannay dans tout ça? Fin 2003 j'ai imaginé l'intrigue d'un roman intitulé Le parfum de l'amant d'Anouar. Le jeune prodige des arts Delaunay s'imaginait être la réincarnation de Dannay et de Verne, car il était né 7 mois après la mort de Dannay, le 3 septembre 82, lequel était né le 20 octobre 05, 7 mois après la mort de Verne, le 24 mars 05.
Delaunay signifie "de l'aulnaie", Verne "aulne", et Dannay avait choisi d'écrire sous le nom Ellery, "aulnaie".
Lorsqu'il ouvrait un roman de Verne ou de Queen, Delaunay se sentait en communion totale avec l'écrivain, au point de prévoir exactement son déroulement et d'en comprendre les motivations cachées.
Ainsi, il n'avait pas besoin de calendriers pour comprendre que les deux auteurs avaient joué avec les dates pascales dans leurs oeuvres. C'est un point sur lequel je crois pouvoir être affirmatif, ainsi, parmi d'autres cas, les deux premiers romans publiés de Verne sont
- Cinq Semaines en ballon (1863): le Victoria décolle le 18 avril 1862, que Verne se garde de préciser avoir été le Vendredi saint, et il y a une "résurrection" deux jours plus tard;
- Les Aventures du capitaine Hatteras (1864): le Forward appareille le 6 avril 1860, que Verne se garde de préciser avoir été le Vendredi saint, mais il montre ses marins prier le 8, un dimanche...
Parmi d'autres, deux exemples particulièrement frappants chez Queen,
- Et le huitième jour... (1964): polar métaphysique qui couvre exactement la semaine sainte 1944;
- La dernière femme de sa vie (1970): un fils de charpentier est assassiné pendant une nuit de samedi à dimanche, mais il faut avoir lu Face à face (1967) pour comprendre qu'il s'agit de la nuit pascale.
Mon intrigue était en partie basée sur ce roman de Queen, où la victime avait pu émettre une syllabe avant de mourir, "hom...", que Ellery comprenait home, "maison", ce qui n'aidait en rien l'enquête.
Delaunay était également tué la nuit de Pâques 2004, ce qu'il craignait, et avait pu émettre une syllabe avant de mourir, "jour". Le détective pensait d'abord qu'il voulait dire qu'il était bien mort le jour prévu, mais l'assassin était présent, et Delaunay avait eu l'idée de ce mot en apparence anodin, faisant confiance au détective pour comprendre "rouge", désignant Adam Breger, adam, "homme" étant apparenté à adom, "rouge".
Trois ans plus tard, je découvris dans le Fred Vargas de 2007, Dans les bois éternels, que Adamsberg participait à une "résurrection" le Vendredi saint 2004, juste avant le crime d'Adam Berger dans la nuit pascale.
J'ai détaillé cela dans Fred se met en quatre, en avril 2009, le premier billet de Quaternité où j'évoquais La mort et la boussole:
Verne n'a pas inventé le nom Hatteras, mais il est possible qu'il ait aussi songé à l'expression mad as a hatter, car après son expédition au Pôle Nord Hatteras finit à l'asile. Il n'est pas "complètement à l'ouest", ni n'a "perdu le nord", car il passe ses journées à marcher vers le nord; lorsqu'il a atteint la limite du parc, il marche à reculons jusqu'à pouvoir reprendre sa marche septentrionale.
Il est aussi probable que, lors de l'écriture de Fred se met en quatre, j'ignorais l'acrostiche victimaire de Double, double de Fred Dannay, ou alors il n'avait pas encore l'importance que je lui donne maintenant.
Je rappelle les noms des morts correspondant à la comptine:
Comme déjà indiqué, il n'y a que 7 morts dans le roman, mais Ellery suggère que Winship sera exécuté pour ses crimes, lui qui est le "chef" ayant orchestré la machination. Dans cette optique, les morts pairs forment JHWH, et les morts impairs ADWM, "rouge" en hébreu.
Le roman a pour particularité que ses 20 sections ont pour titre des dates, des "jours" (mais le renversement "rouge-jour" ne fonctionne qu'en français). Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les mots deus et dies ont même origine (day également), apparentée au Zeus grec, devenu le Jove latin.
Parmi les vidéos de Théonoptie, j'ai remarqué celle-ci, affichant JHWH ADM (Adam), exactement les initiales des 7 morts de la comptine:
J'ai écrit ce matin du 11 janvier les derniers paragraphes, notamment celui qui m'a fait associer John Hatteras et John Hatter, en me maudissant de ne pas avoir fait ce rapprochement plus tôt. Il y aurait décidément bien besoin de cervelles quaternitaires fraîches...
Vers midi, je suis parti faire une promenade autour du lac, avec un livre comme toujours, L'île des âmes, le premier Pulixi, découvert récemment avec son second roman, L'illusion du mal, lequel m'a conduit à de surprenants échos entre Borges et Fred Vargas, entre autres.
Chemin faisant, il m'est venu qu'une particularité sans doute unique de La tragédie de Y est que l'arme du premier crime est une mandoline. Pourquoi? parce que le manuscrit du grand-oncle parlait d'un "instrument contondant", et que la mandoline était le seul "instrument" que le jeune John avait trouvé dans la maison Hatter.
La mandoline doit son nom à sa caisse en forme d'amande, et j'ai pensé à la lecture "(a)mygdale" des initiales MYDAGEL des victimes de La mort et la boussole. Si Dannay avait effectivement JHWH en tête en écrivant ce roman, il avait 10 ans d'avance sur Borges.
La nouvelle de Borges peut être une prémonition de l'assassinat de Rabin, plus claire que le code biblique dont c'est le point le plus fameux, or le grand précurseur du code biblique est le rabbin Weissmandl, "amande blanche".
Quelques minutes plus tard, je repris la lecture de Pulixi, et vis en haut du papier qui me servait de marque-page le mot "Mandel".
Il y a pas mal de temps, de passage à la décharge de Quinson, j'avais repéré un tas de feuilles A4. Je suis attentif aux documents jetés depuis la découverte l'été 1994 des polycopiés du professeur Weinreb, relatée ici.
Là il s'agissait d'articles de physique quantique, en anglais, mais quelle que soit la langue je n'y pige rien... Comme les feuilles n'étaient imprimées que d'un côté, j'en ai pris un petit stock, ça sert toujours...
Mon marque-page était en l'occurrence une demi-feuille issue de ce lot, où j'avais inscrit quelques notes, par exemple la correspondance de l'acronyme grec ΑΔΑΜ (Adam) avec les 4 points cardinaux, EONS (voir ce récent billet).
Cette demi-feuille était une partie de la bibliographie de l'article, et débutait par une référence à un article de L. Mandel dans Nature. Je me suis demandé si j'allais partager cette coïncidence, demandant que je sois cru sur parole, mais la taire serait malhonnête...
Tout doute s'est évanoui lorsque j'ai regardé les autres références: 6 lignes plus loin apparaissait A. Migdall, alors que j'avais associé "mandol(ine)" à "(a)mygdale", l'amande grecque. Depuis plus de 20 ans que je connais les Zwi Migdal, je n'ai jamais vu de personne portant ce nom Migdal(l).
De retour à la maison, une recherche m'a appris que le document était une thèse de doctorat de l'Autrichien Christoph Simon. Elle peut être téléchargée ici, et voici le début de la page 76 concernée:
Ma demi-feuille s'arrêtait à la référence [69], et je suis éberlué de trouver ensuite N.J. Cerf, car zwi signifie "cerf". Etonnamment, ce Cerf ne semble pas à sa place dans cette liste respectant l'ordre alphabétique des patronymes. C'est la seule anomalie de ce type dans la liste, mais il y en a une autre en cette page 76 où la référence [73] est rigoureusement identique à la [72].
L. Mandel et A. Migdall sont convoqués ensemble page 26 de la thèse:
Parallèlement, les meurtres JHWH de L'adversaire dessinent un N, passant par la tombe de Nathaniel au centre de York Square.
A. Migdall est probablement cet Alan.
PS : un petit plus sur les 13 premières références de la page 76 de la thèse de C.Simon:
[61] L. Mandel, Nature 304, 188 (1983).
[62] S. Massar and S. Popescu, Phys. Rev. Lett. 74, 1259 (1995).
[63] N.D. Mermin, quant-ph/9912081.
[64] H.J. Metcalf and P. van der Straten, Laser Cooling and Trapping (SpringerVerlag, New York, 1999).
[65] D. Meyer, Phys. Rev. Lett. 83, 3751 (1999).
[66] M. Michler, H. Weinfurter, and M. Zukowski, Phys. Rev. Lett. 84, 5457 (2000).
[67] A. Migdall, Phys. Today, January 1999, p. 41 (1999).
[68] P.W. Milonni and M.L. Hardies, Phys. Lett. 92A, 321 (1982).
[69] C. Monroe, D.M. Meekhof, B.E. King, W.M. Itano, and D.J. Wineland, Phys. Rev. Lett. 75, 4714 (1995).
[70] N.J. Cerf, Acta Phys. Slov. 48, 115 (1998).
[71] D.S. Naik, C.G. Peterson, A.G. White, A.J. Berglund, P.G. Kwiat, Phys. Rev. Lett. 84, 4733 (2000).
[72] J.W. Pan, D. Bouwmeester, M. Daniell, H. Weinfurter, and A. Zeilinger, Nature 403, 515 (2000).
[73] J.W. Pan, D. Bouwmeester, M. Daniell, H. Weinfurter, and A. Zeilinger, Nature 403, 515 (2000).
Le doublet [72][73] a en tête un JW (Pan)...
Le nom Naik de la référence [71] m'a fait penser au "livre Nahik" de la BD Le décalogue. J'avais remarqué que kniha signifie "livre" en slovaque, or la rubrique précédente concerne précisément un article d'une revue slovaque, Acta physica Slovaca.
Comme vu plus haut, cette rubrique n'est pas à sa place, N semblant être considéré comme le patronyme de l'auteur Cerf, qui aurait dû être la référence [26], avant l'article de J.I. Cirac and P. Zoller. 26 est la valeur du Tétragramme, or l'hébreu zwi, "cerf", que je transcris usuellement ÇBY, a pour atbash HSM, ha-shem, désignation orale du Tétragramme.
Des indices sont laissés, dont des phrases énonçant La première (deuxième, dernière) lettre du Nom a été articulée. Lönnrot est amené à identifier ce Nom au Tétragramme JHVH, à prévoir qu'il y aura un 4e crime, et à se rendre à la date prévue au Sud, au 4e sommet d'un losange, mais il y était attendu par Scharlach qui le tue.
Voici un nouveau schéma avec les noms des victimes:
Il est beaucoup question de bordels dans la nouvelle, or une filière d'origine juive régentait la prostitution en Argentine (et ailleurs) dans les premières décennies du siècle, la Varsovia, devenue en 1930 la Zwi Migdal, au point que Zwi Migdal ("cerf tour" en hébreu) était la désignation courante du bordel.
L'internet balbutiait lorsque j'ai commencé à m'intéresser à l'affaire, et j'avais trouvé l'essentiel des infos dans un copieux article de l'Encyclopedia Judaica.
J'ai certainement cité ensuite l'article Wikipédia, mais c'est en y rejetant un oeil aujourd'hui (8 janvier) que j'y vois un écho à une info d'acquisition récente: le caudillo barcelonés de la nouvelle est certainement une allusion à Alberto Barceló, le maire mafieux du faubourg au sud de Buenos Aires, Avellaneda.
Or l'article, plus détaillé en espagnol, narre ainsi la création de l'association mafieuse:
En 1906 conformaron en Avellaneda —distrito dominado por el caudillo conservador Alberto Barceló, quien él mismo era dueño de burdeles— la "Varsovia".Par ailleurs, j'avais certainement déjà vu que le premier dirigeant de l'association se nommait Noé Trauman ("homme fidèle"!), mais comment n'avais-je pas fait le lien entre le prénom et les points cardinaux N-O-E où sont commis les premiers crimes?
En 1906, ils créèrent à Avellaneda - un quartier dominé par le leader conservateur Alberto Barceló, qui possédait lui-même des bordels - la "Varsovia".
Et la nouvelle est originellement parue dans la revue El Sur ("Le Sud").
Noé > N-O-E, initiales des points cardinaux, or j'avais vu des possibilités de sens aux initiales des victimes.
Les seuls noms donnent les initiales YAGL, dont une lecture "hébraïque" (de droite à gauche) dans le losange livre YGAL, qui transcrit en hébreu se lit yigal, "il rachète" ou "il venge", et la machination de Scharlach est bien une vengeance.
Les initiales des prénoms sont MDE, dont une lecture de haut en bas donne EDM, correspondant à des lettres hébraïques se lisant ha-dam, "le sang". Précisément, l'expression biblique désignant un vengeur légal est goel ha-dam, "vengeur du sang", GAL H-DM.
L'ensemble des initiales MYDAGEL permet donc de former GAL H-DM, "vengeur du sang", ou mygdal, "tour" qui ne s'écrit qu'en 4 lettres en hébreu, MGDL, et encore (a)mygdalê, "amande" en grec, éventuelle allusion à Avellaneda, issu de avellana, "noisette".
C'est il y a une quinzaine d'années que j'ai découvert la possibilité de lire YGAL, "il venge", dans les initiales des victimes JHVH. Je n'ai pas alors fait de lien avec une brochure écrite en février 2002, dIeU (1828-1905), dont quelques exemplaires ont été donnés à des amis.
L'idée générale était de lire dans JulE VernE le Tétragramme, sous la forme JEVE, hypothèse hardie, j'y reviendrai.
Une idée plus immédiate était que Verne ait été conscient que son nom JULE VERNE (en oubliant l'S muet) permettait l'anagramme
LE VENJEUR.
Je le mentionnais dans la brochure, mais avais développé ailleurs quelques coïncidences associées.
Le vengeur emblématique de Verne est le capitaine Nemo, qui sillonne les mers et torpille les bateaux des Anglais, oppresseurs de son pays, l'Inde. Au chapitre 20 de la partie II de 20 000 lieues sous les mers, Nemo montre à Conseil un navire coulé par les Anglais:
— « Le Vengeur ! » m’écriai-je.Les héros de Verne se croisent souvent les bras, peut-être parce que l'avant-bras est en latin alnus, homonyme de "aulne", or le "verne" est un autre nom de l'aulne.
— « Le Vengeur ! Un beau nom ! » murmura le capitaine Nemo en se croisant les bras.
Après avoir trouvé cette anagramme, j'ai découvert que Christian Chelebourg l'avait déjà proposée en 1997 dans les Cahiers Jules Verne. Mon enquête m'a conduit à des curiosités chez les auteurs populaires qui se sont inspirés de 20 000 lieues sous les mers, ainsi :
- Georges le Faure propose en 1892 La Guerre sous l’eau, où le sous-marin se nomme Vindex, en latin "vengeur".
- Gustave Le Rouge écrit en 1902 Le sous-marin "Jules Verne", dont l’inventeur et capitaine se nomme Goël Mordax. Mordax signifie "mordant" en latin. Il est possible que Goël soit ici une forme du prénom Gaël, mais peut-être Gustave savait-il que le goel est un vengeur en hébreu. La couverture, calquée sur une illustration de 20 000 lieues, montre les bras croisés du capitaine, le plus souvent nommé Goël; c’est un Marseillais, et le premier nom du Vengeur était le Marseillais.
- Gaston Leroux écrit en 1917 Le sous-marin "Le Vengeur", dont le capitaine se fait appeler Hyx. Mieux qu’une référence à 20 000 lieues, Gaston a pompé sur Jules des paragraphes entiers mot à mot.
J'avais divers arguments appuyant mon hypothèse JEVE. Mes premiers paragraphes étaient:
Dans Les aventures du capitaine Hatteras, second roman publié de Verne (1864), John Hatteras se cache sous les initiales KZ.Cet autre roman débute par l'enterrement de l'excentrique, dans une pompe évoquant les rites maçonniques,
Dans Le testament d'un excentrique, 35 ans plus tard, l'excentrique William J. Hypperbone se cache sous les initiales XKZ.
dans un char tendu de draperies d'un rouge étincelant, sur lesquelles s'écartelaient en caractères diamantés les lettres WJH.S'il n'était pas officiellement membre d'une loge, Verne fréquentait des Maçons, lesquels honoraient les lettres JHWH du Tétragramme. Il est utile de signaler que ses lettres ont divers équivalents dans notre alphabet:
- Yod peut être Y, I, J;
- He peut être H ou E;
- Waw peut être V, W, O, U, voire F.
WJH a simulé sa mort pour donner du piment à sa passion du jeu de l'Oie, et lègue sa fortune au gagnant d'une partie jouée à l'échelle des USA. Il y participe sous le nom MKZ, et est présent grimé sous un autre pseudonyme, Humphry Weldon (HW).
Michel Serres a proposé une logique permettant de passer de William J. Hypperbone à XKZ: si l'on omet le H, XKZ sont les lettres WJY décalées d'un rang.
Certes, mais J. Hatteras devient KZ comme J. Hypperbone.
KZ est évocateur pour qui connaît un peu le monde juif, où des interdits touchent la prononciation de Tétragramme, mais aussi son écriture. De multiples variantes existent, notamment le kuzu. Ce sont les lettres YHWH décalées d'un rang, KWZW, et un curieux usage ashkenaze veut que ce nom figure au dos du parchemin présent dans la mezuzah, présente au seuil de la maison de chaque Juif pratiquant (et de quelques autres). Voici le haut de ce parchemin:
Encore plus curieusement, la formule YHWH notre Dieu YHWH est non seulement codée, mais écrite à l'envers, en écriture spéculaire, au lieu de כוזו במוכסז כוזו. L'autre formule en-dessous, Shaddaï, n'est pas codée.
L'ENVERS joue un rôle important dans l'oeuvre de VERNE, ceci a été abondamment commenté.
Alors, si JV s'est identifié à ses personnages, le capitaine et le joueur, pourquoi sont-ils des JH et non des JV? Verne était contraint à des codages complexes, son éditeur Hetzel traquant dans ses écrits tout ce qui était possible de déranger un lectorat bien-pensant.
Et W? il deviendrait X dans notre alphabet comme JV deviennent KZ dans l'alphabet hébraïque.
C'était un peu vaseux, mais j'avais pensé avoir un argument décisif en constatant que les initiales WJH étaient équivalentes à OIE, ceci n'étant possible que pour WJH considérées comme des lettres hébraïques. Par ailleurs le roman s'ouvrait sur le cercueil de WJH, lequel était pourtant en VIE. Le JEU serait encore équivalent à JHW...
A la fin du roman, XKZ vainqueur de la partie redevient WJH, et épouse Jovita Foley, aux initiales équivalentes à JV. Jovita pourrait être un féminin du latin JOVE, le Dieu suprême, dont le nom a été comparé au Tétragramme; les lettres résiduelles de Foley se réarrangent en L'OYE.
Le chapitre IV (équivalent à JV) des Aventures du capitaine Hatteras est intitulé Dog-captain. Plusieurs jours après le départ du Forward, on ignore encore qui en est le capitaine, connu des seules initiales KZ. Il communique ses ordres à l'équipage par des messages attachés au cou d'un chien, dog, classique renversement de God, "Dieu".
Il y avait bien d'autres considérations dans dIeU (1828-1905), de nombreux personnages de Verne ayant des noms "intéressants"...
Aujourd'hui j'ai rencontré tant d'incongruités ne pouvant découler d'une cause "rationnelle", parfois conjuguées pour former un ensemble significatif, que je me garde de toute affirmation péremptoire.
Mais, que Verne en ait été conscient ou non, JULE VERNE est bien l'anagramme de LE VENJEUR, et les initiale et finale de ces nom-prénom forment JEVE, ce qui est fort proche des victimes JHVH de Borges, dont les initiales forment "il venge", que Borges en ait été conscient ou non.
Ce qui, en revanche, est plutôt certain, c'est qu'il n'y a aucun rapport entre les deux, du moins selon la logique usuelle. J'ai en effet rencontré bien des cas de ressemblances littéraires qui ne peuvent être des plagiats, j'en ai recensé certaines ici.
Une recherche d'image "Dieu vengeur" m'a fait découvrir cette vidéo:
S'il n'est pas obligatoire de la visionner, il est tout de même intéressant que le conférencier y professe que chaque fois que Dieu est dit "vengeur" dans la Bible, c'est en tant que YHWH, et jamais sous son autre appellation principale, Elohim..
Je n'ai pas vérifié. Théonoptie, le conférencier, est un hébraïsant, certainement bien meilleur que moi, mais pour qui chaque mot hébreu a un sens découlant des significations propres aux lettres qui le composent. Non seulement ceci hérisse les linguistes "sérieux", mais il existe plusieurs systèmes de correspondance des sens des lettres selon diverses écoles...
Le verbe "venger" est en hébreu naqar, tandis que ga'al, d'où est issu le substantif goel, a pour sens premier "racheter", et le goel n'est en principe un "vengeur" que dans l'expression goel ha-dam, racheteur du sang", mais goel seul est indubitablement un "vengeur" en Nb 35,12.
Il y a un verset (Is 49,7) où YHWH est un goel, et le mot est alors traduit "rédempteur".
Et Dannay dans tout ça? Fin 2003 j'ai imaginé l'intrigue d'un roman intitulé Le parfum de l'amant d'Anouar. Le jeune prodige des arts Delaunay s'imaginait être la réincarnation de Dannay et de Verne, car il était né 7 mois après la mort de Dannay, le 3 septembre 82, lequel était né le 20 octobre 05, 7 mois après la mort de Verne, le 24 mars 05.
Delaunay signifie "de l'aulnaie", Verne "aulne", et Dannay avait choisi d'écrire sous le nom Ellery, "aulnaie".
Lorsqu'il ouvrait un roman de Verne ou de Queen, Delaunay se sentait en communion totale avec l'écrivain, au point de prévoir exactement son déroulement et d'en comprendre les motivations cachées.
Ainsi, il n'avait pas besoin de calendriers pour comprendre que les deux auteurs avaient joué avec les dates pascales dans leurs oeuvres. C'est un point sur lequel je crois pouvoir être affirmatif, ainsi, parmi d'autres cas, les deux premiers romans publiés de Verne sont
- Cinq Semaines en ballon (1863): le Victoria décolle le 18 avril 1862, que Verne se garde de préciser avoir été le Vendredi saint, et il y a une "résurrection" deux jours plus tard;
- Les Aventures du capitaine Hatteras (1864): le Forward appareille le 6 avril 1860, que Verne se garde de préciser avoir été le Vendredi saint, mais il montre ses marins prier le 8, un dimanche...
Parmi d'autres, deux exemples particulièrement frappants chez Queen,
- Et le huitième jour... (1964): polar métaphysique qui couvre exactement la semaine sainte 1944;
- La dernière femme de sa vie (1970): un fils de charpentier est assassiné pendant une nuit de samedi à dimanche, mais il faut avoir lu Face à face (1967) pour comprendre qu'il s'agit de la nuit pascale.
Mon intrigue était en partie basée sur ce roman de Queen, où la victime avait pu émettre une syllabe avant de mourir, "hom...", que Ellery comprenait home, "maison", ce qui n'aidait en rien l'enquête.
Delaunay était également tué la nuit de Pâques 2004, ce qu'il craignait, et avait pu émettre une syllabe avant de mourir, "jour". Le détective pensait d'abord qu'il voulait dire qu'il était bien mort le jour prévu, mais l'assassin était présent, et Delaunay avait eu l'idée de ce mot en apparence anodin, faisant confiance au détective pour comprendre "rouge", désignant Adam Breger, adam, "homme" étant apparenté à adom, "rouge".
Trois ans plus tard, je découvris dans le Fred Vargas de 2007, Dans les bois éternels, que Adamsberg participait à une "résurrection" le Vendredi saint 2004, juste avant le crime d'Adam Berger dans la nuit pascale.
J'ai détaillé cela dans Fred se met en quatre, en avril 2009, le premier billet de Quaternité où j'évoquais La mort et la boussole:
J'ai donné des exemples de la récurrence phénoménalement complexe de thèmes et situations dans l'oeuvre de Queen. Un autre exemple serait les meurtres en carré JHWH des cousins York dans L'Adversaire, qui semblent répéter les meurtres en losange JHVH de la nouvelle de Borges de 1942, La mort et la boussole.J'avais oublié ce cas lors des billets précédents, où les romans "yahvistes" de Dannay étaient massivement convoqués, et lors de l'écriture de Fred se met en quatre j'avais manifestement oublié le John Hatteras de Verne. Il est assez évident que Dannay a choisi le nom de sa famille dégénérée d'après l'expression mad as a hatter, explicitement mentionnée. A la fin du roman, John Hatter, 13 ans, tente de tuer le détective, mais celui-ci intervertit son verre empoisonné avec celui du garçon, tuant sciemment celui qui resterait, vivant, un danger pour la société.
Or Queen a écrit en 1932 La tragédie de Y, série d'incidents criminels dans la maison des Hatter, famille un brin dégénérée dont la dernière génération est formée de JH et WH (John Hatter et William Hatter). Comme JHW tuera ses employeurs York selon les instructions données par un certain Y., le jeune John s'applique à réaliser les crimes imaginés par son grand-oncle York Hatter, qui avait écrit secrètement un polar se passant dans sa propre famille, La tragédie de Y...
Verne n'a pas inventé le nom Hatteras, mais il est possible qu'il ait aussi songé à l'expression mad as a hatter, car après son expédition au Pôle Nord Hatteras finit à l'asile. Il n'est pas "complètement à l'ouest", ni n'a "perdu le nord", car il passe ses journées à marcher vers le nord; lorsqu'il a atteint la limite du parc, il marche à reculons jusqu'à pouvoir reprendre sa marche septentrionale.
Il est aussi probable que, lors de l'écriture de Fred se met en quatre, j'ignorais l'acrostiche victimaire de Double, double de Fred Dannay, ou alors il n'avait pas encore l'importance que je lui donne maintenant.
Je rappelle les noms des morts correspondant à la comptine:
Rich man, Poor man, MacCaby Hart
Beggarman, Thief, Anderson Jackard
Doctor, Lawyer, Dodd Holderfield
Merchant, Chief. Waldo W (chef)
Comme déjà indiqué, il n'y a que 7 morts dans le roman, mais Ellery suggère que Winship sera exécuté pour ses crimes, lui qui est le "chef" ayant orchestré la machination. Dans cette optique, les morts pairs forment JHWH, et les morts impairs ADWM, "rouge" en hébreu.
Le roman a pour particularité que ses 20 sections ont pour titre des dates, des "jours" (mais le renversement "rouge-jour" ne fonctionne qu'en français). Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les mots deus et dies ont même origine (day également), apparentée au Zeus grec, devenu le Jove latin.
Parmi les vidéos de Théonoptie, j'ai remarqué celle-ci, affichant JHWH ADM (Adam), exactement les initiales des 7 morts de la comptine:
J'ai écrit ce matin du 11 janvier les derniers paragraphes, notamment celui qui m'a fait associer John Hatteras et John Hatter, en me maudissant de ne pas avoir fait ce rapprochement plus tôt. Il y aurait décidément bien besoin de cervelles quaternitaires fraîches...
Vers midi, je suis parti faire une promenade autour du lac, avec un livre comme toujours, L'île des âmes, le premier Pulixi, découvert récemment avec son second roman, L'illusion du mal, lequel m'a conduit à de surprenants échos entre Borges et Fred Vargas, entre autres.
Chemin faisant, il m'est venu qu'une particularité sans doute unique de La tragédie de Y est que l'arme du premier crime est une mandoline. Pourquoi? parce que le manuscrit du grand-oncle parlait d'un "instrument contondant", et que la mandoline était le seul "instrument" que le jeune John avait trouvé dans la maison Hatter.
La mandoline doit son nom à sa caisse en forme d'amande, et j'ai pensé à la lecture "(a)mygdale" des initiales MYDAGEL des victimes de La mort et la boussole. Si Dannay avait effectivement JHWH en tête en écrivant ce roman, il avait 10 ans d'avance sur Borges.
La nouvelle de Borges peut être une prémonition de l'assassinat de Rabin, plus claire que le code biblique dont c'est le point le plus fameux, or le grand précurseur du code biblique est le rabbin Weissmandl, "amande blanche".
Quelques minutes plus tard, je repris la lecture de Pulixi, et vis en haut du papier qui me servait de marque-page le mot "Mandel".
Il y a pas mal de temps, de passage à la décharge de Quinson, j'avais repéré un tas de feuilles A4. Je suis attentif aux documents jetés depuis la découverte l'été 1994 des polycopiés du professeur Weinreb, relatée ici.
Là il s'agissait d'articles de physique quantique, en anglais, mais quelle que soit la langue je n'y pige rien... Comme les feuilles n'étaient imprimées que d'un côté, j'en ai pris un petit stock, ça sert toujours...
Mon marque-page était en l'occurrence une demi-feuille issue de ce lot, où j'avais inscrit quelques notes, par exemple la correspondance de l'acronyme grec ΑΔΑΜ (Adam) avec les 4 points cardinaux, EONS (voir ce récent billet).
Cette demi-feuille était une partie de la bibliographie de l'article, et débutait par une référence à un article de L. Mandel dans Nature. Je me suis demandé si j'allais partager cette coïncidence, demandant que je sois cru sur parole, mais la taire serait malhonnête...
Tout doute s'est évanoui lorsque j'ai regardé les autres références: 6 lignes plus loin apparaissait A. Migdall, alors que j'avais associé "mandol(ine)" à "(a)mygdale", l'amande grecque. Depuis plus de 20 ans que je connais les Zwi Migdal, je n'ai jamais vu de personne portant ce nom Migdal(l).
De retour à la maison, une recherche m'a appris que le document était une thèse de doctorat de l'Autrichien Christoph Simon. Elle peut être téléchargée ici, et voici le début de la page 76 concernée:
Ma demi-feuille s'arrêtait à la référence [69], et je suis éberlué de trouver ensuite N.J. Cerf, car zwi signifie "cerf". Etonnamment, ce Cerf ne semble pas à sa place dans cette liste respectant l'ordre alphabétique des patronymes. C'est la seule anomalie de ce type dans la liste, mais il y en a une autre en cette page 76 où la référence [73] est rigoureusement identique à la [72].
L. Mandel et A. Migdall sont convoqués ensemble page 26 de la thèse:
Setup for optimal cloning by parametric down-conversion [61, 35, 67].L'initiale L de Mandel (sans doute pour Leonard) m'est significative car j'avais vu la succession des crimes JHVH de La mort et la boussole dessiner un lamed, lettre vue traditionnellement comme une "tour"
Our Sages refer to the lamed as "a tower soaring in air."et "Le nom YHWH est une tour forte" (Pr 18,10).
Parallèlement, les meurtres JHWH de L'adversaire dessinent un N, passant par la tombe de Nathaniel au centre de York Square.
A. Migdall est probablement cet Alan.
Note du 12/1: Le titre de ce billet paraphrase De la terre à la lune, de Verne, la Tour étant Borges ("forteresse"), et l'Aulne Verne ainsi que Ellery, Dannay.
Ellery Queen pourrait être une "reine des aulnes", et lors de la coïncidence du marque-page dans le second roman de Pulixi, il ne m'est plus revenu que son premier m'avait fait rapprocher Arlequin de Erlkönig, le Roi des Aulnes, et que ce rapprochement avait donné lieu à la fabuleuse coïncidence Mydagel, le 23/12, en étroite résonance avec A. Migdall 19 jours plus tard.
Ellery Queen pourrait être une "reine des aulnes", et lors de la coïncidence du marque-page dans le second roman de Pulixi, il ne m'est plus revenu que son premier m'avait fait rapprocher Arlequin de Erlkönig, le Roi des Aulnes, et que ce rapprochement avait donné lieu à la fabuleuse coïncidence Mydagel, le 23/12, en étroite résonance avec A. Migdall 19 jours plus tard.
PS : un petit plus sur les 13 premières références de la page 76 de la thèse de C.Simon:
[61] L. Mandel, Nature 304, 188 (1983).
[62] S. Massar and S. Popescu, Phys. Rev. Lett. 74, 1259 (1995).
[63] N.D. Mermin, quant-ph/9912081.
[64] H.J. Metcalf and P. van der Straten, Laser Cooling and Trapping (SpringerVerlag, New York, 1999).
[65] D. Meyer, Phys. Rev. Lett. 83, 3751 (1999).
[66] M. Michler, H. Weinfurter, and M. Zukowski, Phys. Rev. Lett. 84, 5457 (2000).
[67] A. Migdall, Phys. Today, January 1999, p. 41 (1999).
[68] P.W. Milonni and M.L. Hardies, Phys. Lett. 92A, 321 (1982).
[69] C. Monroe, D.M. Meekhof, B.E. King, W.M. Itano, and D.J. Wineland, Phys. Rev. Lett. 75, 4714 (1995).
[70] N.J. Cerf, Acta Phys. Slov. 48, 115 (1998).
[71] D.S. Naik, C.G. Peterson, A.G. White, A.J. Berglund, P.G. Kwiat, Phys. Rev. Lett. 84, 4733 (2000).
[72] J.W. Pan, D. Bouwmeester, M. Daniell, H. Weinfurter, and A. Zeilinger, Nature 403, 515 (2000).
[73] J.W. Pan, D. Bouwmeester, M. Daniell, H. Weinfurter, and A. Zeilinger, Nature 403, 515 (2000).
Le doublet [72][73] a en tête un JW (Pan)...
Le nom Naik de la référence [71] m'a fait penser au "livre Nahik" de la BD Le décalogue. J'avais remarqué que kniha signifie "livre" en slovaque, or la rubrique précédente concerne précisément un article d'une revue slovaque, Acta physica Slovaca.
Comme vu plus haut, cette rubrique n'est pas à sa place, N semblant être considéré comme le patronyme de l'auteur Cerf, qui aurait dû être la référence [26], avant l'article de J.I. Cirac and P. Zoller. 26 est la valeur du Tétragramme, or l'hébreu zwi, "cerf", que je transcris usuellement ÇBY, a pour atbash HSM, ha-shem, désignation orale du Tétragramme.
Note du 13/1: A propos de KZ, il m'est revenu ce matin que Klaus Kinski (KK) jouait Yavé dans Zoo Zéro (ZZ), un film dont les noms de tous les personnages sont calqués sur YHWH (et Eve).
Note du 22/10: A propos de mandoline, l'écriture de cet article m'a fait consulter la fiche Wikipedia du Mat du tarot, ou Fou, et apprendre que dans le jeu non divinatoire il était l'Excuse, aussi dite Mandoline, la carte affichant un joueur de mandoline.
J'ai pourtant été un joueur assidu de tarot jadis.Je remarque que les cartes du jeu de salon ont un format 1x2 (5,5x11 cm pour mon propre jeu, hormis la bordure).
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