à Paul Halter et Irène Lapnus
Le billet Le grand Ailleurs s'achevait sur la découverte d'une coïncidence entre deux romans utilisant le même thème de la réincarnation.
Le roman de Sinoué qui a joué un rôle essentiel dans mon intuition sur le 4/4/44, Des jours et des nuits (2001), a été inspiré par la psychanalyse de Sinoué, nécessitée par une profonde dépression.
Sinoué relate dans son Petit livre des grandes coïncidences un rêve où il éprouvait une terreur le poussant à exhorter son entourage à quitter les lieux sans tarder, sinon: «la déesse Ishtar nous tuera.» Il ne savait pas grand-chose d'Ishtar, et le lendemain sa psy jungienne, Marie-Laure Colonna, lui dit que le rêve signifiait que ce qu'il était en train d'écrire ne valait rien, ce qu'a admis Sinoué. Le rêve dénotait aussi une intercommunication entre l'écrivain et sa psy, car elle lui montra l'article qu'elle rédigeait la nuit précédente, précisément sur Ishtar.
Ceci conduisit Sinoué à abandonner son projet en cours pour un roman où interviendrait la psychanalyse, Des jours et des nuits. L'Argentin Ricardo, après des rêves étranges, consulte une psy, et, reprenant le livre, j'y trouve une allusion à l'événement, lorsque la psy informe Ricardo d'une possible intercommunication entre l'analyste et l'analysant:
Je savais qu'Inanna est un autre nom d'Ishtar, et le nom apparaît effectivement dans le roman, lorsqu'une "vieille âme" informe Catherine, venant de mourir en 1974, sur ses incarnations antérieures:
J'ai évoqué la coïncidence "Ishtar" entre Sinoué et sa psy en avril 2017, dans une série de billets consacrée à House of Leaves. Dans le précédent billet, je remarquais que la première inscrite sur le forum Danielewski était une certaine Inanna; le seul sujet qu'elle y avait créé était Tlon, Uqbar etc... really interesting!!, introduisant l'évidente influence de Borges sur Danielewski. Borges m'était important à l'époque, il l'est devenu encore plus cette année avec les coïncidences ZWI-tsevi. Je vais y revenir.
Dans ce même billet, je signalais pour la première fois la coquille de l'édition 1984 de Coup double, d'Ellery Queen, où les lettres "phil" de "philosophe" sont étrangement devenues 6566:
J'ignore comment ça a pu se produire, mais un rebond récent est arrivé, par mes échanges avec Marylin Rolland. La plasticienne a représenté le parcours du cavalier par des tétraminos en L, parcours déterminant l'ordre des chapitres dans La vie mode d'emploi (LVME). Le L correspond au mouvement du cavalier, deux cases en ligne horizontale ou verticale, puis une case à angle droit.
Perec a choisi d'"oublier" un chapitre de LVME, celui correspondant à la position 66 du cavalier, dans le coin inférieur gauche du carré représentant l'immeuble. Ainsi le chapitre correspondant à la position 67 est devenu le chapitre 66. Marylin a appelé cette omission "clinamen 65 66", qu'elle a représenté ainsi,
les deux tétraminos correspondant aux sauts du cavalier entre les positions 64-65, et 67-68, devenues les chapitres 66-67 ci-dessous (voir le schéma complet ici):
Quelle que soit la pertinence du clinamen 65-66, il m'a permis de faire le lien avec la coquille 6566 du roman de Queen, et de mettre en évidence une coïncidence diabolique.
Il y a un mystère sur les chapitres 65-66, premier exemple à propos de l'invention dans son écriture, donné par Perec à Ewa Pawlikowska, dans un entretien accessible ici:
Quoi qu'il en soit, "L'histoire de la femme qui fit apparaître quatre-vingt-trois fois le diable" (selon l'index) est l'une des plus développées du livre, en partie parce qu'une contrainte imposait que ce chapitre 65 soit l'un des plus longs ("plus de 12 pages").
Si le clinamen 65-66 concerne le diable, il en va de même pour l'erreur d'impression de Coup double, car le "osophe" dont le "phil" est mystérieusement devenu "6566" se nomme Harry Toyfell.
Toyfell se prononce comme l'allemand Teufel, "diable", et j'ai envisagé "Harry Toyfell" comme anagramme approchante de "Adolf Hitler", plusieurs fois présent dans les intrigues queeniennes.
Si Hitler avait tout de l'incarnation du Diable pour les Queen, Juifs d'origine polonaise (comme Perec), quel rapport avec le personnage de Toyfell? C'est un personnage énigmatique que ce "philosophe de Wrightsville", qui n'apparaît que dans ce roman; sa particularité est d'avoir fait des travaux de jardinage pour les 7 morts de l'affaire, mais il n'est jamais soupçonné d'y avoir eu un rôle.
C'est le roman lui-même qui est énigmatique, au-delà de l'énigme policière, et je crois être le premier à avoir avancé l'hypothèse que Double, double, son titre original, était une allusion à la date de naissance de Fred Dannay, le Queen "principal", né le 20/10/05 (mentionné dans LVME, ch 87, parmi les pseudos de Beyssandre): 10 est le double de 5, 20 le double de 10. Ce 20e Queen a 20 chapitres, il est paru alors que Dannay avait 44 ans, le nombre 4 et l'initiale D y sont omniprésents...
J'avais remarqué une adéquation calendaire à la coquille 6566, car Dannay est né l'année 5666 du calendrier hébraïque.
Je remarque maintenant une autre possibilité, si riche en échos qu'elle a bouleversé l'écriture de ce billet, qui avait pour premier titre Vénus et Mercure, Vénus étant Inanna/Ishtar, et Mercure le trickster, assimilé à Arsène Lupin.
Et puis l'idéogramme MUS m'a rappelé mon texte où je rusais pour acheter l'âme d'Anna Mus, alors que je venais de faire le lien entre le clinamen 65-66 associé au diable par Perec, et la coquille 6566 associée à Toyfell/Teufel/Diable.
Si j'avais déjà étudié la correspondance "6566" = "PHIL", le clinamen me conduit à considérer plus spécifiquement "66" = "IL", et ceci a de telles répercussions que je délaisse pour l'instant le trickster lupinien (mais je compte y revenir).
D'abord, dans ma quadruple extension du mot "âme" par codage sympathique, je me suis aperçu après coup qu'il y avait une erreur dans mon dernier codage. Bêtement, j'avais omis un mot du 3e codage, le mot "il", 38e parmi les 48 mots de ce codage:
Le codage final, en 337 mots, m'avait demandé tant de temps que je n'avais pas désiré le reprendre, et décrété que cet oubli de "il" serait mon clinamen. Je n'avais pas alors à l'esprit que Perec associait directement au diable son omission du chapitre 66 (mais je connaissais l'entretien avec Ewa Pawlikowska du numéro de Littératures de 1983, hommage à Perec).
Dans un second temps, il m'est revenu que "il" jouait un rôle particulier dans L'art du X, texte de Ricardou composé pour ce numéro de Littératures. J'ai consacré plusieurs billets à ce texte d'une grande complexité, sans prétendre en avoir percé tous les secrets.
Il est au moins assuré que les 95 phrases de 12 mots de la partie IV, à raison d'un mot par phrase, codent pour le 1er paragraphe de la partie I, 8 phrases de 12 mots, codant elles-mêmes pour le 1er vers du sonnet L'ardu X.
8 phrases de 12 mots, ça fait 96 mots, il y a donc un hic, et l'examen attentif montre que les deux mots débutant la 7e phrase du paragraphe initial, "Vite, il", sont codés en même temps dans la 73e phrase de la partie IV:
Je remarque que ce "il" est le 9e des 12 mots de la phrase, or I-L sont les lettres de rangs 9-12.
L'impensable advient avec la seconde publication de ce texte en 1988 dans La cathédrale de Sens. Ricardou n'écrivait qu'à la main, et c'est Erica Freiberg qui tapait ses textes, d'abord à la machine à écrire, puis sur un Mac. L'art du X de 1988 présente quelques menues modifications du texte de 1983, mais surtout, une phrase entière a été oubliée par EF dans la partie IV, la 65e parmi les 95 phrases de 12 mots, codant pour le 65e mot du paragraphe initial, un autre "il".
Le principal fautif est bien sûr Ricardou qui n'a pas vu l'oubli avant de signer le bon à tirer, mais le fait est là. 5 ans après la première version où un "il" connaissait un traitement particulier, 4 ans après la coquille qui a transformé "phil" en "6566", un autre "il" a été effacé, correspondant selon la coquille à "66", par l'oubli de la phrase 65, à laquelle est venue se substituer la phrase 66... Chez Perec, le diable du chapitre 65 serait la cause de l'omission du chapitre 66...
Voici ce qui a été oublié page 189 de La cathédrale de Sens (et qui figurait page 46 de Littératures); "il" y est un "message":
Les parties I à III codent pour le sonnet final, et il y apparaît un clinamen apparemment intentionnel: ce sonnet compte 119 mots, mais le codage passe directement du 82e mot, "appogiatures", au 84e, "le", omettant le 83e mot, "et". Je donne quelques hypothèses sur le billet déjà signalé, j'y ajoute maintenant les 83 apparitions du diable du chapitre 65 de LVME.
C'est dans l'index des Histoires qu'est donné ce nombre 83, que certains considèrent comme une erreur de Perec, car le chapitre 65 énonce:
Il y a deux erreurs incontestables dans l'index des Histoires: celles de la cantatrice russe et du petit Tunisien envoient aux chapitres 5 et 58, alors qu'elles sont contées aux chapitres 6 et 57. A noter la confusion 5-6 qui peut faire écho au problème 65-66.
Dans le numéro de Littératures contenant l'entretien où Perec parle du clinamen 65-66 et L'art du X, il y a aussi L'appentis de Marcel Benabou, proposition de ce qu'aurait pu être le chapitre 66 non écrit de LVME, dont les contraintes étaient prévues par le Cahier des charges.
La réflexion sur "il" m'a rappelé que le mot avait été en quelque sorte un "anticlinamen" dans mon roman écrit en 1999, Sous les pans du bizarre.
Dans le cadre d'une intrigue policière, le roman exposait mes découvertes sur la 8e églogue de Virgile, laquelle aurait été un hommage au nouveau calendrier instauré par César, l'année de 365 jours, et parfois 366, lorsque l'année est bissextile.
Ce terme n'a rien à voir avec le passage de 365 à 366; il vient de ce que, l'année concernée, le bisextus, le 6e jour avant les Calendes de mars, était doublé. J'exploitais l'idée que les deux mots avec 2 F de la 8e églogue, effer et effigiem, exprimaient ce bisextus (FF=66).
La grande énigme de cette églogue, offrant deux chants jumeaux de 9 strophes, est la présence dans le second chant d'un vers refrain intempestif, rompant la gémellité. Il n'est d'ailleurs pas assuré qu'il vienne de Virgile, possible interpolation tardive soulignant un fameux vers (numero deus impare gaudet).
La valeur 365 de ce vers refrain, répartie en deux hémistiches de valeurs 169 et 196 (carrés de 13 et 14), était associée à mon hypothèse, et j'avais construit mon roman en 3 parties correspondant aux 3 premières strophes du chant d'Alphésibée. J'avais trouvé d'excellents titres pour les parties 1 et 3,
Vigiles des morts = 196,
Le mystère K.O. = 148,
et il fallait pour la partie 2 un titre de valeur 21 pour parvenir à l'idéal total 365. Le choix était limité, et IL s'était imposé. IL, c'était Tom Lapnus, le mystérieux individu qui harcelait les latinistes avec ses théories et était soupçonné d'en avoir assassiné 3, mais on le découvrait mort en venant l'appréhender, à la fin de la partie 1...
Tomieslav Lapnus, c'était moi en un peu plus dingue. Il devait en l'occurrence son patronyme à sa femme, Irène Lapnus, parfaite anagramme d'Arsène Lupin, une de mes principales obsessions.
Et bien sûr, Irène Lapnus était ma compagne Anne. Le chapitre 6, premier de la partie 2, était titré Irène Lapnus, et je crois avoir alors repéré les initiales, IL. Il n'a souvent pas été facile à Anne de subir mes lubies, et ce chapitre où j'en rendais compte, de façon exagérée certes, n'a pas été facile à écrire, à tel point qu'il est resté en plan jusqu'à ce que le dernier chapitre ait été achevé. Il a bien fallu s'y résoudre, en voici un extrait:
J'avais fait d'Irène Lapnus une documentaliste à l'unité 83 du CNRS. Ceci faisait allusion à Perec, documentaliste à l'unité 38, et aussi écho à la valeur 83 de LAPNUS, qui se trouvait par ailleurs intéressante dans le contexte Virgile-365. Aujourd'hui, je pense aux 83 apparitions du Diable, au 83e mot du sonnet de Ricardou omis dans son codage, au 38e mot de mon texte diabolique oublié dans le codage suivant.
Les morts de mes 3 latinistes, aux sommets d'un triangle de Pythagore, étaient précédés d'envois de cartons triangulaires portant des inscriptions énigmatiques. Ceci était inspiré par L'adversaire de Queen, où les cousins York, habitant aux 4 coins de York Square, reçoivent avant d'être assassinés des cartons de forme étrange, portant des inscriptions énigmatiques. Cet "adversaire" est le Diable...
J'ai étudié ailleurs les étonnants points communs entre ce roman, qui n'a été traduit en français qu'en 1978, et LVME: dans les deux oeuvres, l'homme de main W. entreprend sans raison apparente une vengeance à l'encontre du millionnaire Percival, sur fond de puzzle et de jeu d'échecs.
IL = 21 amène à rappeler que les 2 tétraminos en L de Marylin, marquant les sauts du cavalier du chapitre 64 au 65, puis du 66 au 67, laissent un vide entre eux, le chapitre 21:
Un autre article du Littératures consacré à Perec est intitulé Coup d'L; Mireille Ribière y compare deux entreprises extrêmes, le Coup de dé de Mallarmé, et Alphabets de Perec.
Je ne m'intéressais pas au tarot en 1999. Je n'ai guère changé, mais j'ai appris que le mat, ou le fou, l'arcane sans chiffre, s'insérait selon une tradition juste avant le dernier arcane, le numéro 21. Ainsi, selon la correspondance entre les 22 arcanes et les 22 lettres hébraïques, au fou correspond la 21e lettre, Shin.
Le découpage de 134 en IRENE LAPNUS = 51 83 ne m'était pas spécialement significatif en 1999. En 2002 j'ai découvert que le numéro 134 de la collection Folio Policiers, La Marie du port de Simenon, n'existait pas, et une frénésie m'a conduit à vouloir rassembler les numéros 37 à 207 de la collection, parmi lesquels cette absence du numéro 134 aurait été particulièrement significative. Je n'étais pas loin d'y arriver, après de nombreux mois, lorsque je me suis aperçu que d'autres numéros du catalogue n'avaient pas été édités, ainsi le numéro 134 n'était plus aussi significatif...
J'en ai parlé là en 2020, et plus récemment ici. Cette obsession m'a cependant conduit à une découverte en 2005. Les lettres différentes de LA MARIE DU PORT ont pour valeur 134, le découpage selon voyelles/consonnes donnant le partage d'or idéal:
AEIOU / DLMPRT = 51/83, pas très bonne approximation de phi, mais faisant coïncidence car l'angle dont le cosinus vaut phi est 51,83°.
Et puis, le 13/4/2005, je me suis avisé qu'il en allait de même pour les 10 lettres ESARTULINO choisies par Perec comme base des 1936 vers d'Alphabets, avec maints autres prolongements maintes fois évoqués. Le nouvel écho est
FAURE / SINOUE = 51/83,
coïncidence qui, avec Inanna/Ishtar, m'a fait lire le roman de Fauré, et m'a conduit à envisager Lupin en trickster mercuriel. Mais le billet a bifurqué sur le thème du clinamen, ce qui m'a mené par d'autres voies à IL et Irène Lapnus...
Donc Vénus-Mercure ce sera pour plus tard, et il y a un autre "IL" qu'il me semble devoir rappeler, bien que ce ne soit pas un clinamen.
Dans le best-seller La formule de Dieu, Einstein a laissé un cryptogramme, ! il rsvb, qui livre par atbash (selon l'alphabet actuel) ! ro ihey, qu'il faut renverser pour obtenir yehi or !, la transcription de l'hébreu signifiant "Que la lumière soit !" (Gn 1,3), ou Fiat lux !
J'en ai notamment parlé dans ce billet mercuriel, où je soulignais la transformation or<>li, or signifiant "lumière" ou "feu" en hébreu, li de même en chinois. Aujourd'hui il me vient que IL, Irène Lapnus doublement associée au nombre d'or, se transforme par ce double jeu atbash-renversement en OR.
Le roman de Sinoué qui a joué un rôle essentiel dans mon intuition sur le 4/4/44, Des jours et des nuits (2001), a été inspiré par la psychanalyse de Sinoué, nécessitée par une profonde dépression.
Sinoué relate dans son Petit livre des grandes coïncidences un rêve où il éprouvait une terreur le poussant à exhorter son entourage à quitter les lieux sans tarder, sinon: «la déesse Ishtar nous tuera.» Il ne savait pas grand-chose d'Ishtar, et le lendemain sa psy jungienne, Marie-Laure Colonna, lui dit que le rêve signifiait que ce qu'il était en train d'écrire ne valait rien, ce qu'a admis Sinoué. Le rêve dénotait aussi une intercommunication entre l'écrivain et sa psy, car elle lui montra l'article qu'elle rédigeait la nuit précédente, précisément sur Ishtar.
Ceci conduisit Sinoué à abandonner son projet en cours pour un roman où interviendrait la psychanalyse, Des jours et des nuits. L'Argentin Ricardo, après des rêves étranges, consulte une psy, et, reprenant le livre, j'y trouve une allusion à l'événement, lorsque la psy informe Ricardo d'une possible intercommunication entre l'analyste et l'analysant:
Il répéta, perplexe :L'autre roman est Mourir n'est pas te perdre (2021), de Christophe Fauré, où on suit un couple d'âmes à partir d'Inanna et Anzû en 4700 av. JC.
— Une intercommunication…
— Je vais vous en donner un petit exemple. Il y a quelque temps, une personne que je vois régulièrement m’a fait le récit d’un rêve qu’elle avait eu la veille et dans lequel une déesse appelée Ishtar jouait le rôle central. Or, cette même nuit, j’étais en train de rédiger un article consacré aux mythes assyro-babyloniens où je traitais, entre autres… d’Ishtar.
Je savais qu'Inanna est un autre nom d'Ishtar, et le nom apparaît effectivement dans le roman, lorsqu'une "vieille âme" informe Catherine, venant de mourir en 1974, sur ses incarnations antérieures:
Dans cette vie, tu t’appelais Inanna. Ce nom te fut donné en l’honneur de la déesse Ishtar, afin qu’elle t’accorde sa protection. Et l’entité qui se nomme aujourd’hui Alan portait alors le nom d’Anzû.Ainsi le mot Ishtar apparaît dans les deux romans, ce qui n'avait rien d'évident a priori. La fiche Wikipédia indique
Je suis abasourdi par ce MUS associé à Inanna. L'an dernier, j'ai composé l'un des textes à contrainte qui m'a demandé le plus de travail, une quadruple extension du mot "âme" par codage sympathique. La dernière extension formait un carré 43x43 permettant la lecture diagonaleLe nom le plus courant de la déesse en sumérien est Inanna (aussi transcrit Inana). Mais on trouve aussi Inin ou In(n)ina.
Il est en fait difficile de connaître la prononciation exacte de son nom, parce que le nom de la déesse est souvent noté par un idéogramme, que les assyriologues désignent par convention comme MÙŠ (), qui n'indique donc pas de prononciation.
il mit le mot âme dans La vie mode d'emploiLe texte me montrait en tant que diable tentant de convaincre une femme de lui vendre son âme, et les exigences du code sympathique m'avaient fait l'appeler Anna Mus. Ce n'est qu'après coup que je me suis avisé que Anna Mus est proche de animus, "âme" en latin.
J'ai évoqué la coïncidence "Ishtar" entre Sinoué et sa psy en avril 2017, dans une série de billets consacrée à House of Leaves. Dans le précédent billet, je remarquais que la première inscrite sur le forum Danielewski était une certaine Inanna; le seul sujet qu'elle y avait créé était Tlon, Uqbar etc... really interesting!!, introduisant l'évidente influence de Borges sur Danielewski. Borges m'était important à l'époque, il l'est devenu encore plus cette année avec les coïncidences ZWI-tsevi. Je vais y revenir.
Dans ce même billet, je signalais pour la première fois la coquille de l'édition 1984 de Coup double, d'Ellery Queen, où les lettres "phil" de "philosophe" sont étrangement devenues 6566:
J'ignore comment ça a pu se produire, mais un rebond récent est arrivé, par mes échanges avec Marylin Rolland. La plasticienne a représenté le parcours du cavalier par des tétraminos en L, parcours déterminant l'ordre des chapitres dans La vie mode d'emploi (LVME). Le L correspond au mouvement du cavalier, deux cases en ligne horizontale ou verticale, puis une case à angle droit.
Perec a choisi d'"oublier" un chapitre de LVME, celui correspondant à la position 66 du cavalier, dans le coin inférieur gauche du carré représentant l'immeuble. Ainsi le chapitre correspondant à la position 67 est devenu le chapitre 66. Marylin a appelé cette omission "clinamen 65 66", qu'elle a représenté ainsi,
les deux tétraminos correspondant aux sauts du cavalier entre les positions 64-65, et 67-68, devenues les chapitres 66-67 ci-dessous (voir le schéma complet ici):
Quelle que soit la pertinence du clinamen 65-66, il m'a permis de faire le lien avec la coquille 6566 du roman de Queen, et de mettre en évidence une coïncidence diabolique.
Il y a un mystère sur les chapitres 65-66, premier exemple à propos de l'invention dans son écriture, donné par Perec à Ewa Pawlikowska, dans un entretien accessible ici:
je savais que dans ce chapitre 66(2) le diable allait apparaître ; c'était décidé avant, parce que le chiffre 66 a une valeur cabalistique; 6, c'est le chiffre du diable, ça, on le sait par un petit livre bête sur l'occultisme et ce personnage de femme devait faire apparaître le diable pour supprimer un chapitre parce que, normalement, à partir du plan du livre, il doit y avoir 100 chapitres. En fait il y en a 99. Il y a un chapitre qui a été supprimé à cause de la fille qui mord dans son petit beurre. Plus profondément, il faut que ce chapitre disparaisse pour casser la symétrie, pour introduire dans le système une erreur parce que quand on établit un système de contraintes, il faut qu'il y ait aussi l'anti-contrainte dedans. (...) Il faut un clinamen (...)Lapsus? pas sûr, car Perec l'a commis plusieurs fois à propos de ces chapitres 65-66, et de multiples "contre-vérités" parsèment ses dits comme ses écrits (ainsi Magné a relevé maintes "erreurs" énormes dans W ou le souvenir d'enfance).
(2) Allusion à La vie mode d'emploi ... et lapsus de Perec : c'est au chapitre 65 que le diable apparaît et c'est le chapitre 66 qui disparaît ou plus exactement ce qui aurait dû être le chapitre 66, car il y a évidemment un chapitre 66 dans le roman, mais c'est celui qui aurait dû être le chapitre 67 pour obéir à la polygraphie du cavalier et sans la croqueuse de petit Lu.
Quoi qu'il en soit, "L'histoire de la femme qui fit apparaître quatre-vingt-trois fois le diable" (selon l'index) est l'une des plus développées du livre, en partie parce qu'une contrainte imposait que ce chapitre 65 soit l'un des plus longs ("plus de 12 pages").
Si le clinamen 65-66 concerne le diable, il en va de même pour l'erreur d'impression de Coup double, car le "osophe" dont le "phil" est mystérieusement devenu "6566" se nomme Harry Toyfell.
Toyfell se prononce comme l'allemand Teufel, "diable", et j'ai envisagé "Harry Toyfell" comme anagramme approchante de "Adolf Hitler", plusieurs fois présent dans les intrigues queeniennes.
Si Hitler avait tout de l'incarnation du Diable pour les Queen, Juifs d'origine polonaise (comme Perec), quel rapport avec le personnage de Toyfell? C'est un personnage énigmatique que ce "philosophe de Wrightsville", qui n'apparaît que dans ce roman; sa particularité est d'avoir fait des travaux de jardinage pour les 7 morts de l'affaire, mais il n'est jamais soupçonné d'y avoir eu un rôle.
C'est le roman lui-même qui est énigmatique, au-delà de l'énigme policière, et je crois être le premier à avoir avancé l'hypothèse que Double, double, son titre original, était une allusion à la date de naissance de Fred Dannay, le Queen "principal", né le 20/10/05 (mentionné dans LVME, ch 87, parmi les pseudos de Beyssandre): 10 est le double de 5, 20 le double de 10. Ce 20e Queen a 20 chapitres, il est paru alors que Dannay avait 44 ans, le nombre 4 et l'initiale D y sont omniprésents...
J'avais remarqué une adéquation calendaire à la coquille 6566, car Dannay est né l'année 5666 du calendrier hébraïque.
Je remarque maintenant une autre possibilité, si riche en échos qu'elle a bouleversé l'écriture de ce billet, qui avait pour premier titre Vénus et Mercure, Vénus étant Inanna/Ishtar, et Mercure le trickster, assimilé à Arsène Lupin.
Et puis l'idéogramme MUS m'a rappelé mon texte où je rusais pour acheter l'âme d'Anna Mus, alors que je venais de faire le lien entre le clinamen 65-66 associé au diable par Perec, et la coquille 6566 associée à Toyfell/Teufel/Diable.
Si j'avais déjà étudié la correspondance "6566" = "PHIL", le clinamen me conduit à considérer plus spécifiquement "66" = "IL", et ceci a de telles répercussions que je délaisse pour l'instant le trickster lupinien (mais je compte y revenir).
D'abord, dans ma quadruple extension du mot "âme" par codage sympathique, je me suis aperçu après coup qu'il y avait une erreur dans mon dernier codage. Bêtement, j'avais omis un mot du 3e codage, le mot "il", 38e parmi les 48 mots de ce codage:
Mais, s'il allait sans sûr socle, Rémi vanta, dans un rare cas si
original, gêne mutée, MUS signé. Promo, amour, bal, le lot arrive,
avatar né et déchu mollah, nom en jump, amitié, riant rêve, miel... Il
le dit: voici contrat, code déifié. Ils devront, dame, mourir.
Le codage final, en 337 mots, m'avait demandé tant de temps que je n'avais pas désiré le reprendre, et décrété que cet oubli de "il" serait mon clinamen. Je n'avais pas alors à l'esprit que Perec associait directement au diable son omission du chapitre 66 (mais je connaissais l'entretien avec Ewa Pawlikowska du numéro de Littératures de 1983, hommage à Perec).
Dans un second temps, il m'est revenu que "il" jouait un rôle particulier dans L'art du X, texte de Ricardou composé pour ce numéro de Littératures. J'ai consacré plusieurs billets à ce texte d'une grande complexité, sans prétendre en avoir percé tous les secrets.
Il est au moins assuré que les 95 phrases de 12 mots de la partie IV, à raison d'un mot par phrase, codent pour le 1er paragraphe de la partie I, 8 phrases de 12 mots, codant elles-mêmes pour le 1er vers du sonnet L'ardu X.
8 phrases de 12 mots, ça fait 96 mots, il y a donc un hic, et l'examen attentif montre que les deux mots débutant la 7e phrase du paragraphe initial, "Vite, il", sont codés en même temps dans la 73e phrase de la partie IV:
Oublie-le vite : avec, en même temps, ce "il" bien trop redit.J'ai émis l'hypothèse que ce doublage de la contrainte pour la phrase 73 était lié au doublage des contraintes que Perec s'était imposé pour le chapitre 73 de LVME. Quoi qu'il en soit, c'est une sorte de clinamen.
Je remarque que ce "il" est le 9e des 12 mots de la phrase, or I-L sont les lettres de rangs 9-12.
L'impensable advient avec la seconde publication de ce texte en 1988 dans La cathédrale de Sens. Ricardou n'écrivait qu'à la main, et c'est Erica Freiberg qui tapait ses textes, d'abord à la machine à écrire, puis sur un Mac. L'art du X de 1988 présente quelques menues modifications du texte de 1983, mais surtout, une phrase entière a été oubliée par EF dans la partie IV, la 65e parmi les 95 phrases de 12 mots, codant pour le 65e mot du paragraphe initial, un autre "il".
Le principal fautif est bien sûr Ricardou qui n'a pas vu l'oubli avant de signer le bon à tirer, mais le fait est là. 5 ans après la première version où un "il" connaissait un traitement particulier, 4 ans après la coquille qui a transformé "phil" en "6566", un autre "il" a été effacé, correspondant selon la coquille à "66", par l'oubli de la phrase 65, à laquelle est venue se substituer la phrase 66... Chez Perec, le diable du chapitre 65 serait la cause de l'omission du chapitre 66...
Voici ce qui a été oublié page 189 de La cathédrale de Sens (et qui figurait page 46 de Littératures); "il" y est un "message":
- Mieux, même : j'aimerais dire qu'il est trop clair, le message:(seules interviennent dans le codage les phrases de 12 mots, dans un corps plus grand que les autres éléments)X expose un sonnet qui s'oppose à ses rêves en retournant ses vers en sa croix.
Les parties I à III codent pour le sonnet final, et il y apparaît un clinamen apparemment intentionnel: ce sonnet compte 119 mots, mais le codage passe directement du 82e mot, "appogiatures", au 84e, "le", omettant le 83e mot, "et". Je donne quelques hypothèses sur le billet déjà signalé, j'y ajoute maintenant les 83 apparitions du diable du chapitre 65 de LVME.
C'est dans l'index des Histoires qu'est donné ce nombre 83, que certains considèrent comme une erreur de Perec, car le chapitre 65 énonce:
En un peu plus de deux ans, Ingeborg fit apparaître 82 fois le Diable, pour des prix qui finirent par atteindre vingt, vingt-cinq et même une fois trente millions de francs (anciens).Mais peut-être ces 82 fois sont-elles celles se passant en France. Ingeborg a d'abord fait apparaître le diable à Ankara, pour un client comblé qui l'a incitée à aller exercer ses talents à Paris.
Il y a deux erreurs incontestables dans l'index des Histoires: celles de la cantatrice russe et du petit Tunisien envoient aux chapitres 5 et 58, alors qu'elles sont contées aux chapitres 6 et 57. A noter la confusion 5-6 qui peut faire écho au problème 65-66.
Dans le numéro de Littératures contenant l'entretien où Perec parle du clinamen 65-66 et L'art du X, il y a aussi L'appentis de Marcel Benabou, proposition de ce qu'aurait pu être le chapitre 66 non écrit de LVME, dont les contraintes étaient prévues par le Cahier des charges.
La réflexion sur "il" m'a rappelé que le mot avait été en quelque sorte un "anticlinamen" dans mon roman écrit en 1999, Sous les pans du bizarre.
Dans le cadre d'une intrigue policière, le roman exposait mes découvertes sur la 8e églogue de Virgile, laquelle aurait été un hommage au nouveau calendrier instauré par César, l'année de 365 jours, et parfois 366, lorsque l'année est bissextile.
Ce terme n'a rien à voir avec le passage de 365 à 366; il vient de ce que, l'année concernée, le bisextus, le 6e jour avant les Calendes de mars, était doublé. J'exploitais l'idée que les deux mots avec 2 F de la 8e églogue, effer et effigiem, exprimaient ce bisextus (FF=66).
La grande énigme de cette églogue, offrant deux chants jumeaux de 9 strophes, est la présence dans le second chant d'un vers refrain intempestif, rompant la gémellité. Il n'est d'ailleurs pas assuré qu'il vienne de Virgile, possible interpolation tardive soulignant un fameux vers (numero deus impare gaudet).
La valeur 365 de ce vers refrain, répartie en deux hémistiches de valeurs 169 et 196 (carrés de 13 et 14), était associée à mon hypothèse, et j'avais construit mon roman en 3 parties correspondant aux 3 premières strophes du chant d'Alphésibée. J'avais trouvé d'excellents titres pour les parties 1 et 3,
Vigiles des morts = 196,
Le mystère K.O. = 148,
et il fallait pour la partie 2 un titre de valeur 21 pour parvenir à l'idéal total 365. Le choix était limité, et IL s'était imposé. IL, c'était Tom Lapnus, le mystérieux individu qui harcelait les latinistes avec ses théories et était soupçonné d'en avoir assassiné 3, mais on le découvrait mort en venant l'appréhender, à la fin de la partie 1...
Tomieslav Lapnus, c'était moi en un peu plus dingue. Il devait en l'occurrence son patronyme à sa femme, Irène Lapnus, parfaite anagramme d'Arsène Lupin, une de mes principales obsessions.
Et bien sûr, Irène Lapnus était ma compagne Anne. Le chapitre 6, premier de la partie 2, était titré Irène Lapnus, et je crois avoir alors repéré les initiales, IL. Il n'a souvent pas été facile à Anne de subir mes lubies, et ce chapitre où j'en rendais compte, de façon exagérée certes, n'a pas été facile à écrire, à tel point qu'il est resté en plan jusqu'à ce que le dernier chapitre ait été achevé. Il a bien fallu s'y résoudre, en voici un extrait:
Il a pu publier un article dans une revue assez sérieuse, je crois. On lui avait demandé de modifier sensiblement son projet initial, ce à quoi il se refusait. C'est moi qui ai insisté pour qu'il fasse ce qu'on lui demandait (...) Il a finalement accepté en rechignant, mais a fait paraître l'article sous une anagramme de mon nom, parce qu'il se refusait à signer Tom Lapnus un travail qui n'aurait pas reflété strictement ses idées. Lorsque l'article est paru, Tom est entré dans une colère noire (...) Il ne m'a plus parlé pendant un mois (...)Ceci était une allusion à l'article signé Jren Paulsen paru en 1997 dans Connaissance des religions, mais le rôle d'Anne est ici inventé, comme ma prétendue réaction.
J'avais fait d'Irène Lapnus une documentaliste à l'unité 83 du CNRS. Ceci faisait allusion à Perec, documentaliste à l'unité 38, et aussi écho à la valeur 83 de LAPNUS, qui se trouvait par ailleurs intéressante dans le contexte Virgile-365. Aujourd'hui, je pense aux 83 apparitions du Diable, au 83e mot du sonnet de Ricardou omis dans son codage, au 38e mot de mon texte diabolique oublié dans le codage suivant.
Les morts de mes 3 latinistes, aux sommets d'un triangle de Pythagore, étaient précédés d'envois de cartons triangulaires portant des inscriptions énigmatiques. Ceci était inspiré par L'adversaire de Queen, où les cousins York, habitant aux 4 coins de York Square, reçoivent avant d'être assassinés des cartons de forme étrange, portant des inscriptions énigmatiques. Cet "adversaire" est le Diable...
J'ai étudié ailleurs les étonnants points communs entre ce roman, qui n'a été traduit en français qu'en 1978, et LVME: dans les deux oeuvres, l'homme de main W. entreprend sans raison apparente une vengeance à l'encontre du millionnaire Percival, sur fond de puzzle et de jeu d'échecs.
IL = 21 amène à rappeler que les 2 tétraminos en L de Marylin, marquant les sauts du cavalier du chapitre 64 au 65, puis du 66 au 67, laissent un vide entre eux, le chapitre 21:
Un autre article du Littératures consacré à Perec est intitulé Coup d'L; Mireille Ribière y compare deux entreprises extrêmes, le Coup de dé de Mallarmé, et Alphabets de Perec.
Je ne m'intéressais pas au tarot en 1999. Je n'ai guère changé, mais j'ai appris que le mat, ou le fou, l'arcane sans chiffre, s'insérait selon une tradition juste avant le dernier arcane, le numéro 21. Ainsi, selon la correspondance entre les 22 arcanes et les 22 lettres hébraïques, au fou correspond la 21e lettre, Shin.
Le découpage de 134 en IRENE LAPNUS = 51 83 ne m'était pas spécialement significatif en 1999. En 2002 j'ai découvert que le numéro 134 de la collection Folio Policiers, La Marie du port de Simenon, n'existait pas, et une frénésie m'a conduit à vouloir rassembler les numéros 37 à 207 de la collection, parmi lesquels cette absence du numéro 134 aurait été particulièrement significative. Je n'étais pas loin d'y arriver, après de nombreux mois, lorsque je me suis aperçu que d'autres numéros du catalogue n'avaient pas été édités, ainsi le numéro 134 n'était plus aussi significatif...
J'en ai parlé là en 2020, et plus récemment ici. Cette obsession m'a cependant conduit à une découverte en 2005. Les lettres différentes de LA MARIE DU PORT ont pour valeur 134, le découpage selon voyelles/consonnes donnant le partage d'or idéal:
AEIOU / DLMPRT = 51/83, pas très bonne approximation de phi, mais faisant coïncidence car l'angle dont le cosinus vaut phi est 51,83°.
Et puis, le 13/4/2005, je me suis avisé qu'il en allait de même pour les 10 lettres ESARTULINO choisies par Perec comme base des 1936 vers d'Alphabets, avec maints autres prolongements maintes fois évoqués. Le nouvel écho est
FAURE / SINOUE = 51/83,
coïncidence qui, avec Inanna/Ishtar, m'a fait lire le roman de Fauré, et m'a conduit à envisager Lupin en trickster mercuriel. Mais le billet a bifurqué sur le thème du clinamen, ce qui m'a mené par d'autres voies à IL et Irène Lapnus...
Donc Vénus-Mercure ce sera pour plus tard, et il y a un autre "IL" qu'il me semble devoir rappeler, bien que ce ne soit pas un clinamen.
Dans le best-seller La formule de Dieu, Einstein a laissé un cryptogramme, ! il rsvb, qui livre par atbash (selon l'alphabet actuel) ! ro ihey, qu'il faut renverser pour obtenir yehi or !, la transcription de l'hébreu signifiant "Que la lumière soit !" (Gn 1,3), ou Fiat lux !
J'en ai notamment parlé dans ce billet mercuriel, où je soulignais la transformation or<>li, or signifiant "lumière" ou "feu" en hébreu, li de même en chinois. Aujourd'hui il me vient que IL, Irène Lapnus doublement associée au nombre d'or, se transforme par ce double jeu atbash-renversement en OR.
Je ne crois pas avoir encore commenté le lien entre ce double jeu et le même double jeu associé à la phénoménale coïncidence survenue le 11 juillet dernier. Je cherchais une référence en ligne pour le jeu atbash (en hébreu) tsevi-hashem, mais la seule mention que j'ai trouvée était le double jeu tsevi-hashem-moshe. (cerf-le Nom-Moïse).
Juste dans la foulée, j'ai ouvert un livre dont je ne savais pas qu'il avait un quelconque rapport avec l'hébreu, et il s'ouvrait sur un cryptogramme où pouvait se lire יבצ, soit tsevi (cerf).
Si le roman évoquait précisément le retournement de HaShem, "Le Nom", en Moshe, Moïse,
Si le roman évoquait précisément le retournement de HaShem, "Le Nom", en Moshe, Moïse,
Par exemple, quand on retourne le nom de Moïse, en hébreu, on obtient HaShem.l'auteure n'est pas hébraïsante, et a fait réaliser le cryptogramme par un spécialiste. J'ignore si l'isolation des lettres יבצ dans la version incomplète du début du livre était intentionnelle.
Cette année 2023, très riche en coïncidences, est la première où j'ai vécu un Mardi Saint 4 avril, comme le 4/4/44 jungien. Il y a eu un intermédiaire, en 1950, 3 mois avant ma naissance.
Coup double, publié en septembre 1950, débute un mardi 4 avril d'une année non précisée, mais Dannay pensait vraisemblablement à l'année en cours, et semble avoir exploité la date de Pâques en faisant venir Ellery à Wrightsville le 9 avril.
Hier matin 19 octobre, la proximité de l'anniversaire de Dannay le 20/10 m'a fait étudier le calendrier de 1905, et c'était aussi une année où le 4 avril tombait un mardi (mais pas celui de la Semaine Sainte).
De 1905 à 1950 il y a 45 ans, de 1950 à 2023 73 ans, nombres qui m'évoquent une suite additive qu'on pourrait baptiser suite X, ou suite "Ailleurs", car
FOX MULDER = 45 73
365 c'est 5 fois 73, et j'ai étudié ici un roman où des données calendaires pouvaient livrer les jeux 45-73 comme 225-365. J'ai également vu les citations de Verne dans LVME pouvoir former le nombre 365, comme les lettres W et X dans le damier des chapitres (dont les 45 et 73).
1-2-3-5-8-13-21-34... est la suite de Fibonacci;
1-3-4-7-11-18-29-47... celle de Lucas;
1-4-5-9-14-23-37-60... a été baptisée suite de Pythagore par Guy Bernard;
1-5-6-11-17-28-45-73... vient ensuite; à remarquer qu'on passe d'une suite à l'autre en ajoutant 0-1-1-2-3-5-8-13..., la suite de Fibonacci.
J'ai étudié quelles années présentaient cette propriété d'être de même type 45 et 73 ans plus tard. Il faut que
- l'année de départ soit de type 4n+1 (et inférieure à xx57);
- l'année séculaire suivante soit bissextile (donc de type 400n).
Au 20e siècle ces conditions sont remplies pour 14 années, de 1901 à 1953. Comme il existe un cycle de 28 ans (28 nombre précédant 45-73) où les années de même type se répètent (hormis lors d'un saut de siècle), 1929 à 1953 permettent des quartets d'années 28-45-73.
Le nombre précédent est 17; une année -17 finira comme l'année de départ de ces quartets, mais sera le plus souvent bissextile, hormis l'année 1900.
Ainsi, les années 1900-1917-1945-1990-2063 constituent le premier quintet 17-28-45-73 depuis l'instauration du calendrier grégorien; le prochain débutera en 2300, mais il n'est pas acquis qu'il y aura encore une humanité pour en apprécier l'harmonie numérique.
Le 20/10/1905 où est né Dannay, dans une famille juive pratiquante, était le vendredi 21 tishri 5666 s'il était né avant le coucher du soleil, le samedi 22 après, jour de la fête Shemini atseret, 8e jour de Soukkot, confondu en Israël avec Sim'hat Torah.
Ainsi, les années 1900-1917-1945-1990-2063 constituent le premier quintet 17-28-45-73 depuis l'instauration du calendrier grégorien; le prochain débutera en 2300, mais il n'est pas acquis qu'il y aura encore une humanité pour en apprécier l'harmonie numérique.
Le 20/10/1905 où est né Dannay, dans une famille juive pratiquante, était le vendredi 21 tishri 5666 s'il était né avant le coucher du soleil, le samedi 22 après, jour de la fête Shemini atseret, 8e jour de Soukkot, confondu en Israël avec Sim'hat Torah.
Peut-être la guerre actuelle au Moyen-Orient sera-t-elle nommée guerre de Sim'hat Torah, car le Hamas a choisi ce jour de fête pour son attaque. C'est la 5e guerre importante entre Israël et ses voisins (hamas signifie "cinq").
Ceci m'a fait prendre conscience que 5784, l'année hébraïque actuelle, a débuté comme 5666 un vendredi soir (mais elle n'est pas du même type car embolismique).
Sans entrer dans les complexités du calendrier hébraïque, il me semble intéressant de mentionner qu'un mnémonique basé sur l'atbash permet de déterminer les jours de la semaine où tombent les principales fêtes, notamment Sim'hat Torah. Pendant longtemps ce mnémonique n'a concerné que 6 fêtes religieuses, et puis le 7e jour, correspondant à Zayin, 7e lettre, s'est trouvé correspondre en 1948 à la fête de l'Indépendance, 'Atsmaout débutant par la lettre Ayin, atbash de Zayin.
Sans entrer dans les complexités du calendrier hébraïque, il me semble intéressant de mentionner qu'un mnémonique basé sur l'atbash permet de déterminer les jours de la semaine où tombent les principales fêtes, notamment Sim'hat Torah. Pendant longtemps ce mnémonique n'a concerné que 6 fêtes religieuses, et puis le 7e jour, correspondant à Zayin, 7e lettre, s'est trouvé correspondre en 1948 à la fête de l'Indépendance, 'Atsmaout débutant par la lettre Ayin, atbash de Zayin.
Note du 22/11: Peu après la publication de ce billet, Danielle Constantin a rappelé son article en ligne « Je ne manque pas d’originalité. Performance scripturale », consacré à l'étude des brouillons du chapitre 35 de LVME. Il y figure ces calculs:
Perec semble être parti des nombres 34 et 222, venus d'on ne sait où. Il a simplifié en 111/17 pour effectuer une division dont le quotient débute par 65 (en fait il faudrait une virgule, 6,529...). Peut-être parce qu'il faudrait arrondir à 6,6, Perec a inscrit 66 en vis-à-vis de 65, et effectué la multiplication 66x17, produit 1122.
Si la signification de ces calculs est obscure, j'y note cet accolement 65 66, alors qu'à ce stade d'écriture le clinamen du chapitre 66 n'était probablement pas prévu, ni le report de certains de ses éléments dans le chapitre 65.
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