11.1.24

tour de force - part one

à Migdal & Oz

  Divers éléments sont venus ces derniers temps préciser les thèmes essentiels qui m'occupent, lançant de nouveaux ponts entre eux, accroissant leur intrication.
  Le billet sur le clinamen, publié le 20 octobre, m'a conduit à parler de l'arcane du tarot divinatoire Le Mat, ou Le Fou. La page Wikipédia m'a appris que la carte correspondante du jeu de salon, L'Excuse, était aussi appelée La Mandoline, pour une raison évidente.
  Je connaissais pourtant la carte, ayant été un joueur assidu de tarot il y a quelques décennies, et ceci fait écho à l'une des grandes coïncidences de l'an passé.

   Le 11 janvier, il m'était revenu que Dannay avait peut-être dès 1932 fait allusion au Tétragramme, dans La tragédie de Y où les derniers rejetons de la famille Hatter sont John et William, JH et WH. J'étais parti ensuite en balade, avec un livre que je lis quand le terrain ou mon esprit s'y prête.
   Je m'étais souvenu durant la balade qu'une particularité du roman de 1932 est un meurtre commis avec une mandoline, or les initiales des victimes de "l'articulation du Nom" (le Tétragramme JHVH) chez Borges, MYDAGEL, ont pour anagramme amygdalê, "amande" en grec. Je m'étais dit que la mandoline devait probablement son nom à sa caisse en forme d'amande, Mandel en allemand.
   Je m'étais promis de le vérifier en rentrant à la maison, et étais revenu à mon livre, découvrant avec stupéfaction le nom Mandel en tête du marque-page que j'utilisais, une demi-page issue de la bibliographie d'une thèse de physique quantique autrichienne, échue par hasard entre mes mains. Le septième nom était Migdall ("amande" encore dans certaines langues slaves, "tour" en hébreu).

  La famille Hatter porte bien son nom, car une expression anglaise courante est mad as a hatter, "fou comme un chapelier", en référence au chapelier fou de Alice au pays des merveilles. Tous sont un brin zinzins, et le criminel, le jeune John Hatter, est jugé irrécupérable par le détective qui ne fait rien pour s'opposer à sa mort, et en fait la provoque en toute conscience.
  Il y a une certaine ressemblance entre mad et mandolin, et il est donc troublant que Le Mat (même étymologie que mad) soit aussi La mandoline.

  5 jours après la coïncidence Mandel-Migdall, la lecture de La carte postale, de Anne Berest, me fit découvrir que sa famille avait émigré à Migdal, en Israël. "Va-t-elle y cultiver des amandes?", me suis-je demandé, non, mais dans le même chapitre est mentionné le nom Lydia Mandel.
  Se reporter à ce billet pour plus de détails.

  J'évoquais dans le précédent billet ma lecture de 84 K, abandonnée il y a deux ans. L'un des principaux personnages est Neila, transsexuelle née Neil.
  Neila a recours régulièrement au tarot, tirant 9 cartes du jeu complet. 9 tirages en tout sont détaillés dans le livre, le premier étant dans les premières lignes du premier chapitre où elle apparaît:
Voici les cartes qu’elle tira pendant sa séance de lecture ce vendredi matin-là :
Sept de bâton, le Chariot, trois de coupe, neuf de bâton, roi d’épée, la Maison Dieu, huit d’épée, le Mat, le Pendu (inversé).
  Pour une mauvaise raison, j'ai été frappé par l'accolement des deux dernières cartes, ce qui m'a conduit à examiner le détail des autres arcanes majeurs, et à voir une étrange corrélation, pour de meilleures raisons.
  La mauvaise raison, c'est que je ne suis pas familier du tarot, et que j'ai confondu la lame 12; Le Pendu, et la lame 13, La Mort (nom généralement absent de la carte).
  L'association du Mat et de la Mort m'est parlante, car ce sont deux lames spéciales, l'une sans numéro, l'autre sans nom. L'ésotérisme voit les 22 lames correspondre aux 22 lettres de l'alphabet hébraïque. La tradition française place le Mat entre les arcanes 20 et 21, correspondant ainsi à la 21e lettre, Shin, ש.
  A la Mort correspond la 13e lettre, Mem, מ. Bien sûr, la Mort n'est pas le Pendu, 12e lame correspondant à la 12e lettre, Lamed, ל. La tradition anglo-saxonne place le Mat avant la 1ère lame, Mat correspondant à la 1ère lettre, Alefא, ce qui décale toute la suite,  et au Pendu correspond alors la 13e lettre, Mem (comme ci-dessus dans le jeu commandité par Crowley).

  Il serait absurde que Neila emploie des cartes dépareillées, et leurs correspondances avec les lettres hébraïques n'est pas évoquée, mais mon erreur de départ m'a conduit à représenter les arcanes majeurs de son premier tirage ainsi, en utilisant le tarot de Dali:
 

  Je suis souvent revenu sur les nombres 21-13, et ai colligé les coïncidences associées sur ce billet comptant à ce jour 138 cas, l'un d'eux étant que les lettres hébraïques 21-13 forment le mot SM, שמ, shem, "nom", désignation du nom sacré YHWH. 
  Or les lettres 16-7 des deux autres lames du tirage forment aussi un mot, OZ, עז, 'oz, "force". Ces deux mots sont associés dans le verset 18,10 des Proverbes, 
Le nom YHWH est une tour forte, le juste s'y réfugie et se trouve en sureté.
En hébreu:
מגדל־עז שם יהוה בו־ירוץ צדיק ונשגב׃
  Les 3 premiers mots sont migdal-'oz shem, "le Nom (YHWH) (est) une tour forte". L'arcane 16, La Maison-Dieu, est en anglais The Tower, "la tour"; elle est assimilée à la tour de Babel.
  Il est fascinant que ce tirage (hypothétique du fait de mon erreur) fasse apparaître les mots 'oz shem, consécutifs dans le verset des Proverbes, l'une des lames étant The Tower, "la tour", migdal.

  Après la double coïncidence MIGDAL-MANDEL de janvier, l'autre formidable coïncidence de 2023 est la découverte en juillet du mot צבי, ÇBY, tsevi, "cerf", dans un livre ouvert juste après avoir cherché en ligne des références au jeu atbash ÇBY-HSM, "cerf-le nom". 
  La seule référence accessible aux non-hébraïsants que j'avais trouvée était dans la biographie de Sabbataï Tsevi par Gershom Scholem. Tsevi suggérait qu'il était le nouveau Moïse, Moshe, MSH, car l'atbash de son nom était HSM, renversement de MSH.
  Il est difficile d'imaginer aujourd'hui l'ampleur des espoirs que Tsevi a suscités dans le monde juif du 17e siècle. Ses disciples clamaient qu'il allait remplacer le sultan de l'empire ottoman, ce qui provoqua son emprisonnement à la forteresse d'Abydos. Menacé d'être torturé et exécuté, il accepta de se convertir à l'Islam en 1666.
  A propos de son lieu de détention, Scholem écrit:
sa prison fut bientôt connue sous le nom de Migdal ’Oz, la « Tour fortifiée » en référence manifeste à Proverbes 18,10: « Le Nom du Seigneur est une tour fortifiée: le juste s’y réfugie et est hors d’atteinte ».
  J'ai déjà mentionné le fait dès ma première étude, en 2007, sur La mort et la boussole, où Borges associe une série de meurtres "articulant les lettres du Nom" (JHVH) aux bordels de Buenos Aires. Si l'expression les désignant, Zwi Migdal ("cerf de la tour"), nom du cartel mafieux les dirigeant, n'apparaît pas, elle était à l'époque immédiate pour les lecteurs (plus de 3000 bordels Zwi Migdal en Argentine dans les années 20). Le nom demeura après l'éradication du cartel, et je l'ai rencontré dans un roman brésilien récent, où les hommes vont au zwi migdal et commentent grivoisement l'expression.
  Zwi est une autre translittération de Tsevi, et Sabbataï Tsevi avait épousé une prostituée, d'où je m'étais demandé si ce n'était pas une piste pour l'étrange nom du cartel:
 En fait cette possibilité de lier l’origine du nom Zwi Migdal au courant sabbatianiste est ici secondaire, et je ne l’explorerai pas plus avant. Cependant, si ce lien n’existe pas, force est de constater qu’une coïncidence phénoménale aurait donné à un cartel essentiellement voué à la prostitution ce nom bizarre dont chaque élément peut évoquer l’hérésie sabbatianiste, dont un point scandaleux concerne la prostitution…
 Et force est encore de constater que la coïncidence devient encore plus phénoménale lorsque Borges, dont il est légitime de douter qu’il ait connu ces détails, associe les bordels à la prononciation du Tétragramme, la plus grande transgression accomplie par Sabbataï Tsevi.
 Le dictionnaire Borges en ligne rapporte que Podolsk, la ville dont vient le rabbin assassiné, a été au 16e le berceau du courant à partir duquel s’est développée l’hérésie de Sabbataï Tsevi.
  J'ai envisagé un temps de consacrer un blog à La mort et la boussole, et y ai renoncé tant le cas me déboussolait... Néanmoins il en a été souvent question sur Quaternité, notamment ces derniers temps, culminant avec les coïncidences migdal et tsevi (zwi) de janvier et juillet 2023.
  Les citer plus haut m'a conduit à m'apercevoir d'une formidable corrélation entre ces coïncidences. Les 11 et 16 janvier sont donc les dates des coïncidences migdal-mandel, et la relecture du billet de juillet sur Le maître des énigmes m'a fait constater que les deux étapes essentielles étaient aussi datées du 11 et du 16.
  Le 11, j'ai donc jeté pour la première fois un oeil sur Le maître des énigmes, téléchargé quelques jours plus tôt, juste après avoir (re)découvert que Tsevi appuyait son identification à Moïse par le jeu atbash ÇBY-HSM, puis le retournement HSM-MSH, HaShem-Moshe, "Le Nom-Moïse" (j'avais lu le livre de Scholem jadis).
  J'ai aussitôt découvert que l'énigme du roman était un cryptogramme kabbalistique, survolé l'intrigue pour parvenir à sa résolution, vu qu'elle concernait HaShem"Le Nom", YHWH, l'expression HaShem étant plusieurs fois mentionnée, avec notamment son renversement en "Moïse":
Par exemple, quand on retourne le nom de Moïse, en hébreu, on obtient HaShem, signe qu’il est le chemin et le vaisseau du vrai Nom.
  Ce jour et les suivants, j'ai lu en détail le livre et rédigé le billet. C'est juste le matin du 16, le jour où je l'ai achevé, que j'ai vu la possibilité de lire צבי, ÇBY, tsevi, au bas de la première version du cryptogramme, donnée en exergue au roman:


  11 et 16 janvier, 11 et 16 juillet, 6 mois plus tard. Ceci m'a convaincu de publier ce billet le 11 janvier, pour une première partie, et sa suite le 16, car le contenu s'est quelque peu étoffé depuis son démarrage.

  Je n'ai ainsi pas encore souligné que 'oz, "force", le mot formé par les lames 16 et 7, Maison-Dieu (ou Tour) et Chariot, est "auto-atbash", c'est-à-dire que l'atbash de OZ est ZO, son renversement. Parmi les 8674 mots recensés par Strong dans la Bible, moins d'une trentaine ont cette propriété.
  Les mots migdal et 'oz ont la même valeur, 77. Ce matin, 9 janvier, il m'a traversé l'esprit au réveil que ce nombre 77 était une référence pour l'un des trois noms marquants de la bibliographie découverte le 11 janvier 2023.
  C'était une erreur, mais après Mandel et Migdall aux rangs 61 et 67 vient Cerf en 70:

 
  Je n'avais pas ce nom sur la demi-feuille utilisée comme marque-page, mais je l'avais trouvé ensuite en téléchargeant la thèse. C'était fabuleux de découvrir ce Cerf (tsevi, zwi) peu après Migdall, d'autant que sa position était erronée, la liste obéissant à l'ordre alphabétique.
  70 est la valeur de la lettre ע, O, 'Ayin, correspondant à la Maison-Dieu ou Tour du tarot. C'est l'initiale du mot עז, 'oz, "force", ainsi la "tour forte" de Pr 18,10 est ici associée au "cerf", tsevi, atbash de "Le Nom" (YHWH).

  Dans cette "tour forte" qu'est "le Nom", "le juste se réfugie". "juste", c'est צדיק, tsaddiq, la "justice" étant צדקה, tsedaqa, se trouvant être l'un des rares mots "auto-atbash" en hébreu, comme עז'oz, "force".
  Je ne suis pas familier du tarot, comme déjà dit, mais quelques réminiscences m'ont fait vérifier que La Force et La Justice sont deux arcanes majeurs. Sans grand risque, je crois pouvoir assurer qu'aucun autre verset biblique ne contient trois noms d'arcanes du tarot, et celui-ci ne compte que 8 mots.
  Je me suis encore souvenu que ces deux cartes avaient un rôle particulier dans le roman Sépulcre de Kate Moss, étudié ici. Elles ont une autre particularité: les numéros des lames correspondantes, 8 et 11, sont intervertis dans certains jeux.
   Aux lames 11 et 8 correspondent les lettres K et H, formant le mot כח, KH, koa'h, désignant aussi la "force".




  Si c'est une lecture erronée du tirage de Neila qui m'a conduit au verset Pr 18,10, la lecture correcte pourrait y mener également, mais je n'aurais probablement pas vu cette possibilité sans mon erreur de départ.
  Au Pendu, lame 12, que j'avais confondu avec La Mort, lame 13, correspond la 12e lettre Lamedל, parfois appelée la tour, car c'est la seule lettre possédant un jambage supérieur à la ligne d'écriture hébraïque.

  Au Mat, lame non numérotée, correspond la 21e lettre Shinש, de valeur 300, un nombre considéré comme "divin". Cette page française sur la lettre Lamed signale son identification à la "tour", et mentionne que 300 est la valeur de l'atbash de YHWH, MÇPÇ.
  Je rappelle ma découverte récente du mot "boussole" en hébreu, MÇPN, avec ses 3 premières lettres atbash de YHW, tandis que les 3 meurtres de La Mort et la boussole destinés à piéger Lönnrot sont supposés articuler ces mêmes lettres. Peut-être pourrait on renommer la nouvelle La Mort et le Mat (ou le déboussolé).

  Cette page en anglais donne 4 raisons de considérer la lettre Shin comme "divine":
- elle est visible sur l'étui de la mezouzah, au seuil de toute maison juive; elle y représente l'initiale du nom divin Shaddaï, et serait à ce titre la seule lettre représentant seule un nom divin;
- le rang 21 de Shin correspond à la valeur du nom divin sous lequel Dieu se révèle à Moïse, AHYH, ehyeh, "Je suis" (le Tétragramme YHWH peut se traduire "Il est");
- la valeur 300 de Shin correspond à la valeur de l'atbash de YHWH;
- c'est aussi la valeur développée de l'autre nom divin le plus usité, Elohim, en écrivant les lettres ALHYM selon les orthographes ALP-LMD-HY-YWD-MM (ce n'est qu'une possibilité, certaines lettres ayant diverses orthographes).

  Ainsi Mat = S = nom divin;
Pendu = L = tour;
Tour-Chariot = OZ = force;
  Tout y est, presque à la lettre, "le nom de Dieu est une tour forte".
  Les 4 lettres SLOZ ont pour valeur 407, valeur de AWT, 'ot, "lettre", "signe".

  Plus haut, ma tentation de renommer la nouvelle de Borges La Mort et le Mat était liée à mon obsession des nombres 13-21, rangs des deux lettres hébraïques auxquelles correspondent ces lames.
  Avoir évoqué le nom AHYH de valeur 21 me fait prendre conscience que les 3 lettres du Nom "articulées" pour piéger Lönnrot sont YHW de valeur 21 (en fait leurs équivalents JHV). La dernière lettre ne sera pas "articulée" puisque c'était une ruse de Red Scharlach.
  En anglais, Lönnrot a été fooled.  
  Le mat du tarot est donc apparenté à l'anglais mad, "fou", mais le persan mat signifie "mort", la mort du roi terminant la partie d'échecs.
  Dans L'adversaire de Queen, où une série de crimes est aussi commandée par le Tétragramme, le dernier chapitre est intitulé Echec et mat.
  De même que chez Borges, le 4meurtre est particulier (ici l'assassin échoue à tuer la dernière victime). 
  Chez Borges les morts sont aux sommets d'un losange, débutant par une tour et finissant par un mirador. Chez Queen les 4 cousins visés habitent les 4 demeures de York Square, chacune d'entre elles étant surmontée d'une tour.

  La page anglaise signalée plus haut lie les nombres 21 et 300 de Shin a une réelle curiosité, pouvant évoquer le tarot. 
  Chaque Tora (pentateuque) du monde juif actuel compte 304805 lettres, les rouleaux calligraphiés comme les éditions imprimées. Ceci vient de ce que toutes les Bibles sont calquées sur la Bible dite "de Berlin", imprimée à Brescia en 1494. Il n'existe que deux manuscrits complets antérieurs, les codex de Leningrad et Alep, offrant des dizaines de différences pour la seule Tora. Les manuscrits incomplets montrent d'autres différences, de plus en plus en remontant dans le temps.
  Ainsi l'existence revendiquée par les fondamentalistes d'un texte unique de la Tora est une pure croyance, sans parler de l'idée que ce soit le texte exact dicté par Dieu à Moïse...

  Ceci étant bien clair, le fait reste que le texte révéré comme sacré compte 304805 lettres. Les comptes exacts sont donnés ici pour chaque lettre, et la lettre P, פ, a 4805 occurrences. Ce qui fait que les autres 21 lettres ont exactement 300000 occurrences, 21 rang de Shin, 300000 mille fois sa valeur.

  L'auteur se livre ensuite à des bidouillages avec les différents nombres caractérisant la Tora, pour montrer que diverses constantes physiques et distances astrales seraient contenues avec une extrême précision dans ce divin texte, selon les unités anglo-saxonnes... Il est assez amusant qu'une suite d'opérations mène à une approximation de la vitesse de la lumière exprimée en miles par heure, alors que plus immédiatement l'approximation usuelle dans notre système métrique est 300000 km/s. La lettre Shin symbolise le feu, 'esh, la lumière...

  Une autre information de la page m'a été bien plus évocatrice. L'apprenti kabbaliste n'est pas déçu lorsqu'il aborde le premier verset de la Bible, et ç'avait été mon cas lorsque j'ai commencé mon étude en 1985. Ce verset a 7 mots et 28 lettres, triangulaire de 7, avec un partage 21+7 pouvant exprimer la création en 6 jours, (21 triangle de 6), et le repos du Shabbat. La valeur du verset est 2701, 37x73, triangle de 73, avec selon le même partage 
1998 + 703 = 3T(36) + T(37), cas particulier d'une règle gouvernant les triangulaires,
T(2n+1) = 3T(n) + T(n+1).
  J'ai été émerveillé lorsque j'ai découvert ces relations, naïvement alors empreint de lectures glorifiant les nombres triangulaires.
  Et puis j'ai appris que d'autres avaient calculé bien avant moi cette valeur du verset Gn 1,1, l'avaient identifiée au triangle de 73, et avaient vu d'autres harmonies (voir par exemple ici).
  Et puis je me suis rendu compte que ces harmonies ne pouvaient provenir des rédacteurs du texte, et relevaient plutôt de quelque chose comme la synchronicité jungienne.

  Donc, la nouvelle information, c'est qu'ajouter à ces 7 mots le mot suivant, le premier du verset Gn 1,2, mène à la valeur 3003 pour 33 lettres, triangle de 77. La page ne donne pas de raison à cet ajout, sinon le résultat, faisant écho à d'autres 3003 obtenus de façon acrobatique.
  Je vois pour ma part une possible justification. Dans mon édition de la Bible, comme dans mes deux éditions de la Genèse, la première ligne du texte compte ces 8 mots de valeur 3003.
 

  Je suppose qu'il en va de même pour de nombreuses éditions (mais ce n'est pas toujours le cas). La forme peut avoir son importance comme le fond, et j'ai signalé ici que ma Bible de 1951 est composée de 21 cahiers pour les 21 livres des Prophètes, et 13 pour les 13 livres des Hagiographes.
  Triangle de 77: je remarque l'écho avec la valeur de 'oz, "force", ou migdal, "tour" (pour 8 mots, et la lame 8 du tarot est dans certains jeux La Force). Le triangle de 73 pour les 7 mots de Gn 1,1 est volontiers rapporté à la valeur 73 de hokhma, "sagesse" (qui a 7 piliers).
  Les 33 lettres de valeur 3003 ont une moyenne exacte, 91 (triangle de 13).
  Une de mes découvertes, étudiée ici, cette fois peut-être inédite, touche les 16 patriarches postérieurs au Déluge, de Sem (SM, "nom") à Moïse (MSH, "le nom" renversé). Leurs 16 noms comptent 58 lettres, dont la valeur totale est multiple de 16 comme de 58. Cette double propriété apparaît de même dans les deux groupes obtenus en scindant l'ensemble en 13-3. Les 48 lettres des 13 noms de Sem à Lévi ont pour valeur
4368 = 13 fois 336 = 48 fois 91.
  Moyenne 91 donc comme pour les 33 premières lettres de la Tora. En achevant ce billet, au cours duquel j'ai décidé de répartir ce qui était prévu au départ sur deux billets publiés les 11 et 16, je me souviens qu'il était essentiel pour moi que
4368 soit 16 fois 273,
je vois que
3003 = 11 fois 273.

A bientôt donc...
  Juste après avoir fini ce billet , déjà titré, déjà dédié à Migdal et Oz, "tour" et "force", je m'aperçois en relisant que La Tour (ou Maison-Dieu) et La Force sont les lames 16 et 11 du tarot le plus usuel.

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