quoi de mieux que de revenir au 4/4/44? car je n'ai pas la patience d'attendre 2044 pour partager ce qui s'est passé le 17 janvier.
Comme je l'ai déjà dit, je revends les livres qui ne me sont plus indispensables sur un site spécialisé, ce qui permet parfois de jolies coïncidences.
Ce 17 janvier, on m'avait commandé un livre ésotérique. Il m'arrive de joindre à mes envois un cadeau, souvent une revue pour protéger le livre. J'ai sorti un lot de 5 revues ésotériques, parmi d'autres, pour être sûr d'en trouver une dont je pourrais me débarrasser sans remords. En feuilletant le numéro 309 du Monde de l'inconnu (juin 2004), je me suis arrêté sur une photo de Jung, et ai examiné l'article concerné, Le nombre 4 porte-t-il malheur ?, de Jean Moisset.
Je ne sais plus ni quand ni comment cette revue est arrivée entre mes mains, mais je n'ai certainement pas alors regardé cet article, probablement parce que j'avais une fort mauvaise opinion de Moisset, auteur d'un livre que j'avais trouvé sans intérêt, Enigmatiques coïncidences.
Donc ici Moisset donne des séries d'occurrences du nombre 4 dans sa vie, guère convaincantes, mais il dit avoir trouvé le sens de ce nombre 4 dans le numéro 44 des Cahiers de Psychologie jungienne (1985), dans la note n° 4 de l'article La dimension spirituelle dans l’oeuvre de Jung, de Luigi Aurigemma.
Il semble que ni Aurigemma ni Moisset n'ont ici connaissance du 4/4/44, lequel était peut-être à l'esprit de Jung en écrivant ces lignes, mais pourquoi n'a-t-il pas énoncé cette date sous cette forme schématique, au lieu du 4 avril 1944 donné dans son autobiographie?
Bien qu'ayant lu assidument Jung et les jungiens à partir des années 70, je ne me suis avisé du schématisme de cette date qu'en 2004, précisément le 4/4/4... J'admets qu'on puisse en douter, mais des témoins peuvent l'attester.
D'autres avaient cependant repéré bien avant ce quadruple quaternaire pour une date cruciale de la vie de Jung, telle Maggie Hyde dans Introducing Jung (1992).
Je constate que Le monde de l'inconnu est paru deux mois après avril 2004, et j'aurais donc été alors pleinement réceptif à ces propos de Jung sur la quaternité cités dans un numéro 44.
L'article de Moisset est paru page 44 de la revue, et il y occupe 4 pages.
J'imagine que c'est un clin d'oeil de la rédaction, mais qui sait?
La plupart des cas énumérés dans l'article me semblent insignifiants, mais celui qui figure en vis-à-vis de la photo de Jung a attiré mon attention.
Moisset a vu le 15/09/1995 un bus n° 4444, avec de plus un n° 44 en gros sur sa carrosserie, ce qui lui a paru un mauvais présage, et il a appris quelques heures plus tard la mort de Régis Dutheil.
Comme la plupart des cas exposés dans l'article, il est aisé de le railler en soulignant que, s'il existe un bus n° 4444 circulant à Nice, des milliers de personnes le voient chaque jour, et qu'un certain pourcentage peut remarquer cette répétition, y accorder éventuellement un sens quelconque, et y relier ensuite un événement quelconque, de même que les prévisions astrologiques ou autres se réalisent parfois pour une partie de ceux qui y prêtent attention.
Mais voilà, ce 4444, le seul de l'article, figure vis-à-vis de Jung, seule illustration de l'article, alors que l'auteur ignore l'importance du 4/4/44 jungien, lequel n'a rien d'anodin, puisque Jung est bien l'homme de la quaternité, et que cette date lui est essentielle, positive pour lui puisque ce fut le début de sa convalescence, négative pour son médecin qui dut ce même jour s'aliter pour ne plus se relever. Et bien sûr, ce 4/4/44 Jung avait vécu 4 fois 6272 jours, et il vivrait encore 6272 jours jusqu'à sa mort le 6/6/61.
Il s'y ajoute le n° 44 en gros sur le bus, et le n° 44 des Cahiers de Psychologie jungienne, où Moisset dit avoir trouvé l'intérêt de Jung pour la quaternité. Il aurait pu le découvrir plus directement dans maintes oeuvres de Jung.
Moisset voit donc un lien entre ce bus 4444 et la mort de Régis Dutheil, un homme qui l'a beaucoup influencé, qui a préfacé ses Enigmatiques coïncidences. Il dit avoir eu le pressentiment deux jours avant qu'il lui était arrivé quelque chose de grave.
Deux jours avant, c'était le 13 septembre, or Régis Dutheil est mort le 9, ainsi le pressentiment de Moisset serait plutôt celui de l'annonce de sa mort.
Le 9/9 a joué un rôle dans ma découverte le 8/9/2008 de l'harmonie 4-1 de la vie de Jung autour du 4/4/44, et c'est le 9/9/08 que j'en ai donné le premier compte-rendu sur Blogruz, avant de créer Quaternité, le 20 septembre.
Les jours précédents avaient été consacrés à l'étude des ressemblances entre deux romans, Des jours et des nuits, de Gilbert Sinoué (2000), et Le chemin de la lumière, de Paul Halter (2001).
Dans le premier l'Argentin Ricardo est obsédé par une femme inconnue revenant dans ses rêves. Une psy jungienne l'encourage à utiliser les indices vus en rêve, et à se rendre en Crète où il découvre effectivement l'archéologue Dora, et c'est le début d'un grand amour. Ricardo veut faire connaître son pays à Dora, ils embarquent sur le Doria, mais ils meurent dans le naufrage du paquebot.
Le roman de Paul Halter se démarque de sa spécialité de crimes en chambre close. Un jeune homme, Michel, décide sur un coup de tête de répondre à une offre d'emploi sur un chantier archéologique en Crète.
Arrivé sur place, il découvre que la femme de l'archéologue est une ancienne amie, Andrée, ils redeviennent amants. Un objet minoen semble avoir la propriété de faire voyager dans le passé, et Andrée se voit projetée au temps de Minos, où elle devient Andrea.
Michel la cherche au temps présent, et finit par la retrouver, fortement diminuée, n'ayant que de brefs instants de conscience, ce qui peut faire supposer que les chapitres consacrés à son aventure minoenne sont illusoires. La fin est cependant ouverte: Andrée convainc Michel des propriétés du mystérieux objet, et ils sautent ensemble dans la mer.
Andrea et Dora/Doria m'ont fait penser au naufrage de l'Andrea Doria, le 26 juillet 1956, 81e anniversaire de Jung, et découvrir une curieuse anecdote. L'actrice Ruth Roman était à bord, et s'est trouvée pendant quelques heures revivre un rôle qu'elle avait interprété quelques années plus tôt, ignorer le sort de son enfant lors d'une catastrophe.
J'appris le 4/9 que Ruth Roman était décédée le 9 septembre 1999, ou 9/9/99, que je rapprochai bien sûr du 4/4/44.
Ainsi la mort de Régis Dutheil un 9/9, "pressentie" par un 4444, m'est-elle significative. Le bus 4444 est à droite de la photo de Jung page 47, et la coïncidence quaternaire au-dessus de celle-ci concerne le tirage du n° 444499 au Tac O Tac le 2/3/88.
Je m'abstiens de discuter la pertinence de ce cas, et reviens au roman de Sinoué, qu'il a écrit après une analyse avec une psy jungienne, Marie-Laure Colonna. Des coïncidences sont survenues au cours de cette analyse, puis lors de la publication de Des jours et des nuits. Sinoué les relate dans son Petit livre des grandes coïncidences, et Colonna dans Les facettes de l'âme, reprenant en partie divers articles des Cahiers jungiens de Psychanalyse, nouveau nom des Cahiers de Psychologie jungienne dont le n° 44 a révélé à Moisset la signification de la quaternité.
Colonna a attribué à Sinoué un pseudo, secret médical oblige, pseudo qui est le nom d'une amie de longue date, Danielle C. Après avoir lu un de mes billets, Danielle m'a signalé qu'elle était née le 26 juillet 1956, le jour du naufrage de l'Andrea Doria.
Les 4 autres revues envisagées comme cadeaux étaient un autre Monde de l'inconnu, le n° 331, et 3 Nouvelles Clés, les n° 5, 52, et celui choisi comme cadeau, le n° 3.
Après coup, je me suis aperçu que le n° 5 de Nouvelles Clés, du printemps 1995, contenait un entretien avec Régis Dutheil, quelques mois donc avant sa mort.
Dutheil était un universitaire, professeur et chercheur, auteur d'une théorie prétendant rendre compte d'à peu près tous les phénomènes zarbis. J'ai survolé dans le temps son Homme superlumineux, débutant par près de 100 pages résumant les approches philosophiques et spirituelles pendant quelques millénaires; pour conclure qu'elles sont insuffisantes et proposer un nouveau modèle, le monde supraluminique envisagé par certains physiciens..
Je suis bien incapable d'en juger la validité, et ne peux que constater que, alors que Dutheil posait comme acquise l'existence de particules supraluminiques, les tachyons, ils demeurent une hypothèse 30 ans plus tard.
En prolongeant la citation de Jung donnée dans la note 4 du n° 44 des Cahiers à propos des quaternités ou multiples de quaternités survenant lors des expériences numineuses (le terme forgé par Rudolf Otto, "huit'), je me permets d'avancer le mot "supernumineux" pour les quadruples quaternités...
L'article de Nouvelles Clés est plus concis. La synchronicité de Jung est évoquée, ainsi que les NDE, mais Dutheil semble ignorer que Jung a été l'un des premiers à témoigner d'une NDE, sinon le premier dans un livre publié.
A la fin de l'article, Dutheil cite l'expérience de Penfield, lequel a obtenu à partir des années 40 des sensations de décorporation en stimulant chez ses sujets une zone du cortex cérébral. D'autres expériences dans la même voie ont été menées plus récemment, dans les années 2000, dans l'optique plus ou moins avouée de réduire les NDE à de simples phénomènes subjectifs.
Dutheil annonce :
Peut-être Dutheil pensait-il à des substances psychotropes telle la DMT, effectivement utilisée récemment pour simuler des NDE. J'ai consacré ce billet de février 2019 essentiellement au roman Passage (2001) de l'auteur de SF Connie Willis, imaginant une étude scientifique des NDE grâce à une substance analogue.
Bien que je sois passionné par le sujet, ayant été jusqu'à lire un roman de Marc Lévy l'utilisant, j'avais découvert par hasard Passage à la médiathèque de Manosque, et il se trouve qu'un passage à cette même médiathèque le 25 janvier m'a fait découvrir Mort imminente (1991), de Peter James.
Le présent billet était alors rédigé, jusqu'à la mort de Ruth Roman le 9/9/99.
J'ai donc lu aussitôt Mort imminente, dont la traduction est d'abord parue en 1996 chez J'ai Lu, sous le titre Bruit de tombes, rééditée en 2009 chez Bragelonne.
Le roman a 44 chapitres (!), et est d'abord constitué de chapitres alternés, les chapitres impairs relatant l'enquête de la journaliste Kate Hemingway en octobre 1990, sur le cas d'une femme qui semble avoir été enterrée vivante.
Les chapitres pairs suivent Harvey Swire, étudiant en médecine, victime d'un accident le 9 mai 1967, à 18 ans, et qui vit alors une NDE classique: entraînement dans un tunnel vers la lumière, arrivée dans cette lumière où il ressent la plénitude, contact avec sa mère décédée qui lui dit qu'il doit redescendre sur terre, réveil à l'hôpital.
Il est revenu avec la capacité de sortir de son corps (OBE, Out of Body Experience), faculté qu'il apprend à domestiquer. Il est obsédé par l'idée de prouver qu'il existe une vie après la mort, et oriente pour cela ses études pour devenir anesthésiste, expérimentant diverses substances et divers dosages pour provoquer une mort cérébrale temporaire chez certains patients. Il ne peut faire que de rares essais, sur des patients très particuliers.
Les récits se rejoignent au chapitre 32, où pour la première fois un chapitre pair suit Kate, laquelle est victime d'un accident, et doit être opérée, avec précisément Harvey Swire comme anesthésiste. Elle connaît à son tour une NDE, voit l'équipe médicale s'affairer autour de son corps, est entraînée dans le tunnel de lumière, rencontre son frère décédé, et se réveille à l'hôpital.
Elle raconte son expérience, mais on lui dit que c'est pure hallucination. Elle peut cependant vérifier qu'elle a vu quelque chose qui était hors de sa portée, et ceci valide le comportement suspect de l'anesthésiste pendant l'opération...
Il se trouve que j'avais emprunté le 14 à Esparron un livre (venant de la bibliothèque départementale qui nous prête environ 200 livres tous les 6 mois) où l'OBE était au premier plan, Le jour où je suis mort, de James Herbert (2003). Pas de NDE là, mais un certain James True qui a comme Harvey Swire la faculté de sortir de son corps. En venant réintégrer son corps après une longue OBE, il découvre qu'il a été assassiné, et mène l'enquête sous forme immatérielle.
J"avais abandonné ce roman qui tournait vite au gore, spécialité de l'auteur, mais je l'ai repris après avoir achevé Mort imminente, car je ne me souviens pas d'autre roman dont un personnage pratique l'OBE à volonté, et j'ai découvert ces deux-ci à 11 jours d'écart.
James True était marié, et le True désincarné découvre que sa femme Andrea avait repris une ancienne liaison. C'est également le cas d'Andrée/Andrea dans Le chemin de la lumière, que j'avais rapprochée de Dora dans le roman de Sinoué, et il y a aussi une Dora dans le roman de Peter James.
Il s'agit de la médium Dora Runcorn. Kate, envoyée par son journal couvrir une de ses prestations, n'y voit d'abord que du charlatanisme, mais change d'avis lorsque Dora lui donne des détails très précis concernant son frère décédé. Kate reprend contact ensuite avec Dora à deux reprises.
Ainsi, j'avais réuni les héroïnes Andrea et Dora des romans de Halter et Sinoué, ayant en commun des visions paranormales des temps minoens, et voici qu'apparaissent d'autres Andrea et Dora dans des romans concernant les OBE.
Un brin d'humour semble présent dans l'épisode Dora Runcorn, car Kate déplore de devoir assister à sa représentation, alors qu'elle devait aller voir Ghost avec des amis. Elle y aurait découvert la fausse médium Oda Mae Brown (Whoopi Goldberg) avec qui le héros mort peut néanmoins communiquer. Il y a plusieurs assonances avec le nom Dora Runcorn.
Comme je l'ai déjà dit, je revends les livres qui ne me sont plus indispensables sur un site spécialisé, ce qui permet parfois de jolies coïncidences.
Ce 17 janvier, on m'avait commandé un livre ésotérique. Il m'arrive de joindre à mes envois un cadeau, souvent une revue pour protéger le livre. J'ai sorti un lot de 5 revues ésotériques, parmi d'autres, pour être sûr d'en trouver une dont je pourrais me débarrasser sans remords. En feuilletant le numéro 309 du Monde de l'inconnu (juin 2004), je me suis arrêté sur une photo de Jung, et ai examiné l'article concerné, Le nombre 4 porte-t-il malheur ?, de Jean Moisset.
Je ne sais plus ni quand ni comment cette revue est arrivée entre mes mains, mais je n'ai certainement pas alors regardé cet article, probablement parce que j'avais une fort mauvaise opinion de Moisset, auteur d'un livre que j'avais trouvé sans intérêt, Enigmatiques coïncidences.
Donc ici Moisset donne des séries d'occurrences du nombre 4 dans sa vie, guère convaincantes, mais il dit avoir trouvé le sens de ce nombre 4 dans le numéro 44 des Cahiers de Psychologie jungienne (1985), dans la note n° 4 de l'article La dimension spirituelle dans l’oeuvre de Jung, de Luigi Aurigemma.
Il semble que ni Aurigemma ni Moisset n'ont ici connaissance du 4/4/44, lequel était peut-être à l'esprit de Jung en écrivant ces lignes, mais pourquoi n'a-t-il pas énoncé cette date sous cette forme schématique, au lieu du 4 avril 1944 donné dans son autobiographie?
Bien qu'ayant lu assidument Jung et les jungiens à partir des années 70, je ne me suis avisé du schématisme de cette date qu'en 2004, précisément le 4/4/4... J'admets qu'on puisse en douter, mais des témoins peuvent l'attester.
D'autres avaient cependant repéré bien avant ce quadruple quaternaire pour une date cruciale de la vie de Jung, telle Maggie Hyde dans Introducing Jung (1992).
Je constate que Le monde de l'inconnu est paru deux mois après avril 2004, et j'aurais donc été alors pleinement réceptif à ces propos de Jung sur la quaternité cités dans un numéro 44.
L'article de Moisset est paru page 44 de la revue, et il y occupe 4 pages.
J'imagine que c'est un clin d'oeil de la rédaction, mais qui sait?
La plupart des cas énumérés dans l'article me semblent insignifiants, mais celui qui figure en vis-à-vis de la photo de Jung a attiré mon attention.
Moisset a vu le 15/09/1995 un bus n° 4444, avec de plus un n° 44 en gros sur sa carrosserie, ce qui lui a paru un mauvais présage, et il a appris quelques heures plus tard la mort de Régis Dutheil.
Comme la plupart des cas exposés dans l'article, il est aisé de le railler en soulignant que, s'il existe un bus n° 4444 circulant à Nice, des milliers de personnes le voient chaque jour, et qu'un certain pourcentage peut remarquer cette répétition, y accorder éventuellement un sens quelconque, et y relier ensuite un événement quelconque, de même que les prévisions astrologiques ou autres se réalisent parfois pour une partie de ceux qui y prêtent attention.
Mais voilà, ce 4444, le seul de l'article, figure vis-à-vis de Jung, seule illustration de l'article, alors que l'auteur ignore l'importance du 4/4/44 jungien, lequel n'a rien d'anodin, puisque Jung est bien l'homme de la quaternité, et que cette date lui est essentielle, positive pour lui puisque ce fut le début de sa convalescence, négative pour son médecin qui dut ce même jour s'aliter pour ne plus se relever. Et bien sûr, ce 4/4/44 Jung avait vécu 4 fois 6272 jours, et il vivrait encore 6272 jours jusqu'à sa mort le 6/6/61.
Il s'y ajoute le n° 44 en gros sur le bus, et le n° 44 des Cahiers de Psychologie jungienne, où Moisset dit avoir trouvé l'intérêt de Jung pour la quaternité. Il aurait pu le découvrir plus directement dans maintes oeuvres de Jung.
Moisset voit donc un lien entre ce bus 4444 et la mort de Régis Dutheil, un homme qui l'a beaucoup influencé, qui a préfacé ses Enigmatiques coïncidences. Il dit avoir eu le pressentiment deux jours avant qu'il lui était arrivé quelque chose de grave.
Deux jours avant, c'était le 13 septembre, or Régis Dutheil est mort le 9, ainsi le pressentiment de Moisset serait plutôt celui de l'annonce de sa mort.
Le 9/9 a joué un rôle dans ma découverte le 8/9/2008 de l'harmonie 4-1 de la vie de Jung autour du 4/4/44, et c'est le 9/9/08 que j'en ai donné le premier compte-rendu sur Blogruz, avant de créer Quaternité, le 20 septembre.
Les jours précédents avaient été consacrés à l'étude des ressemblances entre deux romans, Des jours et des nuits, de Gilbert Sinoué (2000), et Le chemin de la lumière, de Paul Halter (2001).
Dans le premier l'Argentin Ricardo est obsédé par une femme inconnue revenant dans ses rêves. Une psy jungienne l'encourage à utiliser les indices vus en rêve, et à se rendre en Crète où il découvre effectivement l'archéologue Dora, et c'est le début d'un grand amour. Ricardo veut faire connaître son pays à Dora, ils embarquent sur le Doria, mais ils meurent dans le naufrage du paquebot.
Le roman de Paul Halter se démarque de sa spécialité de crimes en chambre close. Un jeune homme, Michel, décide sur un coup de tête de répondre à une offre d'emploi sur un chantier archéologique en Crète.
Arrivé sur place, il découvre que la femme de l'archéologue est une ancienne amie, Andrée, ils redeviennent amants. Un objet minoen semble avoir la propriété de faire voyager dans le passé, et Andrée se voit projetée au temps de Minos, où elle devient Andrea.
Michel la cherche au temps présent, et finit par la retrouver, fortement diminuée, n'ayant que de brefs instants de conscience, ce qui peut faire supposer que les chapitres consacrés à son aventure minoenne sont illusoires. La fin est cependant ouverte: Andrée convainc Michel des propriétés du mystérieux objet, et ils sautent ensemble dans la mer.
Andrea et Dora/Doria m'ont fait penser au naufrage de l'Andrea Doria, le 26 juillet 1956, 81e anniversaire de Jung, et découvrir une curieuse anecdote. L'actrice Ruth Roman était à bord, et s'est trouvée pendant quelques heures revivre un rôle qu'elle avait interprété quelques années plus tôt, ignorer le sort de son enfant lors d'une catastrophe.
J'appris le 4/9 que Ruth Roman était décédée le 9 septembre 1999, ou 9/9/99, que je rapprochai bien sûr du 4/4/44.
Ainsi la mort de Régis Dutheil un 9/9, "pressentie" par un 4444, m'est-elle significative. Le bus 4444 est à droite de la photo de Jung page 47, et la coïncidence quaternaire au-dessus de celle-ci concerne le tirage du n° 444499 au Tac O Tac le 2/3/88.
Je m'abstiens de discuter la pertinence de ce cas, et reviens au roman de Sinoué, qu'il a écrit après une analyse avec une psy jungienne, Marie-Laure Colonna. Des coïncidences sont survenues au cours de cette analyse, puis lors de la publication de Des jours et des nuits. Sinoué les relate dans son Petit livre des grandes coïncidences, et Colonna dans Les facettes de l'âme, reprenant en partie divers articles des Cahiers jungiens de Psychanalyse, nouveau nom des Cahiers de Psychologie jungienne dont le n° 44 a révélé à Moisset la signification de la quaternité.
Colonna a attribué à Sinoué un pseudo, secret médical oblige, pseudo qui est le nom d'une amie de longue date, Danielle C. Après avoir lu un de mes billets, Danielle m'a signalé qu'elle était née le 26 juillet 1956, le jour du naufrage de l'Andrea Doria.
Les 4 autres revues envisagées comme cadeaux étaient un autre Monde de l'inconnu, le n° 331, et 3 Nouvelles Clés, les n° 5, 52, et celui choisi comme cadeau, le n° 3.
Après coup, je me suis aperçu que le n° 5 de Nouvelles Clés, du printemps 1995, contenait un entretien avec Régis Dutheil, quelques mois donc avant sa mort.
Dutheil était un universitaire, professeur et chercheur, auteur d'une théorie prétendant rendre compte d'à peu près tous les phénomènes zarbis. J'ai survolé dans le temps son Homme superlumineux, débutant par près de 100 pages résumant les approches philosophiques et spirituelles pendant quelques millénaires; pour conclure qu'elles sont insuffisantes et proposer un nouveau modèle, le monde supraluminique envisagé par certains physiciens..
Je suis bien incapable d'en juger la validité, et ne peux que constater que, alors que Dutheil posait comme acquise l'existence de particules supraluminiques, les tachyons, ils demeurent une hypothèse 30 ans plus tard.
En prolongeant la citation de Jung donnée dans la note 4 du n° 44 des Cahiers à propos des quaternités ou multiples de quaternités survenant lors des expériences numineuses (le terme forgé par Rudolf Otto, "huit'), je me permets d'avancer le mot "supernumineux" pour les quadruples quaternités...
L'article de Nouvelles Clés est plus concis. La synchronicité de Jung est évoquée, ainsi que les NDE, mais Dutheil semble ignorer que Jung a été l'un des premiers à témoigner d'une NDE, sinon le premier dans un livre publié.
A la fin de l'article, Dutheil cite l'expérience de Penfield, lequel a obtenu à partir des années 40 des sensations de décorporation en stimulant chez ses sujets une zone du cortex cérébral. D'autres expériences dans la même voie ont été menées plus récemment, dans les années 2000, dans l'optique plus ou moins avouée de réduire les NDE à de simples phénomènes subjectifs.
Dutheil annonce :
Mon but est actuellement de reprendre le travail de Penfield pour programmer des voyages dans l'"ailleurs de la conscience". Le moyen technique existe: il a été découvert.La rédaction voudrait en savoir plus, mais ce moyen ne peut être révélé pour l'instant... Et Dutheil est mort peu après.
Peut-être Dutheil pensait-il à des substances psychotropes telle la DMT, effectivement utilisée récemment pour simuler des NDE. J'ai consacré ce billet de février 2019 essentiellement au roman Passage (2001) de l'auteur de SF Connie Willis, imaginant une étude scientifique des NDE grâce à une substance analogue.
Bien que je sois passionné par le sujet, ayant été jusqu'à lire un roman de Marc Lévy l'utilisant, j'avais découvert par hasard Passage à la médiathèque de Manosque, et il se trouve qu'un passage à cette même médiathèque le 25 janvier m'a fait découvrir Mort imminente (1991), de Peter James.
Le présent billet était alors rédigé, jusqu'à la mort de Ruth Roman le 9/9/99.
J'ai donc lu aussitôt Mort imminente, dont la traduction est d'abord parue en 1996 chez J'ai Lu, sous le titre Bruit de tombes, rééditée en 2009 chez Bragelonne.
Le roman a 44 chapitres (!), et est d'abord constitué de chapitres alternés, les chapitres impairs relatant l'enquête de la journaliste Kate Hemingway en octobre 1990, sur le cas d'une femme qui semble avoir été enterrée vivante.
Les chapitres pairs suivent Harvey Swire, étudiant en médecine, victime d'un accident le 9 mai 1967, à 18 ans, et qui vit alors une NDE classique: entraînement dans un tunnel vers la lumière, arrivée dans cette lumière où il ressent la plénitude, contact avec sa mère décédée qui lui dit qu'il doit redescendre sur terre, réveil à l'hôpital.
Il est revenu avec la capacité de sortir de son corps (OBE, Out of Body Experience), faculté qu'il apprend à domestiquer. Il est obsédé par l'idée de prouver qu'il existe une vie après la mort, et oriente pour cela ses études pour devenir anesthésiste, expérimentant diverses substances et divers dosages pour provoquer une mort cérébrale temporaire chez certains patients. Il ne peut faire que de rares essais, sur des patients très particuliers.
Les récits se rejoignent au chapitre 32, où pour la première fois un chapitre pair suit Kate, laquelle est victime d'un accident, et doit être opérée, avec précisément Harvey Swire comme anesthésiste. Elle connaît à son tour une NDE, voit l'équipe médicale s'affairer autour de son corps, est entraînée dans le tunnel de lumière, rencontre son frère décédé, et se réveille à l'hôpital.
Elle raconte son expérience, mais on lui dit que c'est pure hallucination. Elle peut cependant vérifier qu'elle a vu quelque chose qui était hors de sa portée, et ceci valide le comportement suspect de l'anesthésiste pendant l'opération...
Il se trouve que j'avais emprunté le 14 à Esparron un livre (venant de la bibliothèque départementale qui nous prête environ 200 livres tous les 6 mois) où l'OBE était au premier plan, Le jour où je suis mort, de James Herbert (2003). Pas de NDE là, mais un certain James True qui a comme Harvey Swire la faculté de sortir de son corps. En venant réintégrer son corps après une longue OBE, il découvre qu'il a été assassiné, et mène l'enquête sous forme immatérielle.
J"avais abandonné ce roman qui tournait vite au gore, spécialité de l'auteur, mais je l'ai repris après avoir achevé Mort imminente, car je ne me souviens pas d'autre roman dont un personnage pratique l'OBE à volonté, et j'ai découvert ces deux-ci à 11 jours d'écart.
James True était marié, et le True désincarné découvre que sa femme Andrea avait repris une ancienne liaison. C'est également le cas d'Andrée/Andrea dans Le chemin de la lumière, que j'avais rapprochée de Dora dans le roman de Sinoué, et il y a aussi une Dora dans le roman de Peter James.
Il s'agit de la médium Dora Runcorn. Kate, envoyée par son journal couvrir une de ses prestations, n'y voit d'abord que du charlatanisme, mais change d'avis lorsque Dora lui donne des détails très précis concernant son frère décédé. Kate reprend contact ensuite avec Dora à deux reprises.
Ainsi, j'avais réuni les héroïnes Andrea et Dora des romans de Halter et Sinoué, ayant en commun des visions paranormales des temps minoens, et voici qu'apparaissent d'autres Andrea et Dora dans des romans concernant les OBE.
Un brin d'humour semble présent dans l'épisode Dora Runcorn, car Kate déplore de devoir assister à sa représentation, alors qu'elle devait aller voir Ghost avec des amis. Elle y aurait découvert la fausse médium Oda Mae Brown (Whoopi Goldberg) avec qui le héros mort peut néanmoins communiquer. Il y a plusieurs assonances avec le nom Dora Runcorn.
Si Ghost est cité, Peter James a omis de mentionner un autre film de 1990 qui aurait pu l'inspirer plus directement, L'expérience interdite, où des étudiants en médecine explorent le phénomène NDE (voir mon billet NDE & NDO). Il y a des précédents, comme Les thanatonautes (1986), de Bernard Werber.
J'ai lu plusieurs romans de Peter James, toujours avec intérêt mais sans éprouver le besoin d'épuiser sa production. J'ai d'abord lu Vérité (1997), parce que le dernier roman de Zola avait aussi ce titre, transposition de l'affaire Dreyfus, ce qui lui valut probablement d'être assassiné peu après sa parution.
Ceci fait un lien avec le billet précédent, car Zola a probablement été assassiné par l'obturation volontaire de sa cheminée, procédé également employé par les ligues dans Paris Police 1900.
Un autre écho est le 9/9/99, car les ligues comptaient sur l'acquittement de Dreyfus lors le la révision de son procès pour faire un coup d'état, mais Dreyfus fut à nouveau jugé coupable, le 9/9/1899.
Dans Vérité de James, un couple reçoit l'aide d'un millionnaire pour profiter d'une aide fort coûteuse à la conception, à la condition que le bébé sera prénommé Vérité, Truth dans l'original anglais. C'est une autre curiosité que le héros du roman de James Herbert (qui a pour prénom le nom de Peter James) ait pour nom True, "vrai", le titre original du roman étant Nobody True.
Note du 7/2: Je suis en train de lire Mort... ou presque (2007) de Peter James. Chapitre 91, deux titres de romans d'une bibliothèque (meuble) sont précisés, Le rocher de Brighton de Graham Greene et Nobody True de James Herbert (le traducteur ne donne pas le titre français du roman de 2003, traduit en 2005).
Chapitre 100, il est question d'une "expérience de mort imminente"...
Les Andrée/Andrea et Dora/Doria de Halter et Sinoué m'avait mené au naufrage de l'Andrea Doria, cet autre couple Andrea-Dora de Herbert-James apparaît dans le contexte des OBE et NDE ce qui me fait penser que la chercheuse de Passage (2001) se retrouve à chaque tentative à bord du Titanic en train de sombrer, le 14 avril 1912.
J'ai mentionné à diverses reprises le roman Pilgrim (1999) de Timothy Findley, dont les deux principaux personnages sont Jung et Pilgrim, le roman débutant par le suicide de Pilgrim le 17 avril 1912, après l'annonce du naufrage du Titanic qui a fait envier à Pilgrim le sort des victimes, mais il ressuscite....
J'avais remarqué que le passage du titre anglais
PASSAGE = 68 au titre français
LE PASSAGE = 17 + 68
pouvait faire penser à la tranche de vie de 17 ans (et 2 mois) vécue par Jung après le 4/4/44, où il avait 68 ans (et 8 mois), d'autant qu'un expérienceur de Passage se prénomme Carl.
Un 4-4-4-4 marquant est pour moi le carré magique d'ordre 4 dont la constante magique est 34, valeur de CARL. Le billet Quatre quarts au carré Carl! du 4/4/19 était essentiellement consacré au carré pandiagonal d'ordre 4, soulignant que la constante 34 s'y lit 52 fois de manière régulière (soit tout motif spatial de 4 éléments conservant la constante 34 si on le décale dans le plan pavé par le carré, ou si on lui fait subir une rotation).
J'avais remarqué que si 34 est la valeur de CARL, 52 est celle de JUNG, et que les 52 combinaisons de valeur 34 totalisent
52 x 34 = 1768,
qu'il est tentant de scinder en 17 et 68, les 68 + 17 ans de Jung, après qu'il ait connu "le passage" de sa NDE de 44.
Par la suite, je me suis avisé d'une curiosité arithmétique, que j'ai ajoutée au billet, mais qu'il est peut-être utile de répéter. Il y a 1820 combinaisons de 4 éléments différents parmi 16, et ôter les 52 combinaisons régulières donnant la constante 34 dans le carré pandiagonal, avec donc
52 x 34 = 1768, il reste
1820 - 52 = 1768.
Dans Mort imminente, l'étudiant Harvey Swire se voit attribuer pour sa première autopsie le corps n° 52, ce qui m'a fait penser à Jung, et me demander s'il n'interviendrait pas ensuite un 34 significatif.
Peut-être, car la narration alternée s"interrompt au chapitre 30, et elle ne suit ensuite Swire que dans deux chapitres, les 34 et 43.
J'avais découvert que le premier film de René Manzor avait aussi pour titre Le passage (1986), explorant également ce qui se passe après la mort, et je constate en le rappelant qu'il est sorti la même année que Les Thanatonautes de Werber, cité plus haut.
Manzor est concerné par une plus troublante concomitance, car quelques mois avant son Dédales est sorti Identity de Mangold, la thématique voisine des deux films étant parfaitement illustrée par ces affiches :
Les 3 vedettes en tête d'affiche, Liotta-Cusack-Peet à gauche, Testud-Wilson-Diefenthal à droite, ne sont dans chaque film qu'une seule personne (plus ici).
Je n'avais pu voir Le Passage en 2019, je viens de le faire et trouve le film affligeant... Je remarque cependant cette image du film d'animation que le héros est chargé par la Mort de réaliser:
Elle me fait penser à la perspective de la couverture donnée plus haut de Passage de Connie Willis, débouchant sur le bleu de la mer où se perd l'héroïne, égarée sur le Titanic. Dans le film d'animation, un père et son fils sont ballottés dans un frêle esquif sur une mer de sang en furie, mais le héros les sauve en s'opposant aux instructions de la Mort...
Le 28 janvier, Jean-Jacques Schuhl présentait sur France-Inter son livre à paraître le 3 février, Les apparitions, basé sur d'étranges scènes venues d'ailleurs qui ont envahi son esprit dans une expérience proche de la mort...
A l'occasion du Goncourt de Le Tellier, j'ai été conduit à évoquer celui de Schuhl, décerné au moment où paraissait mon roman, ce qui m'avait conduit à une petite facétie lors de ma première séance de dédicaces:
J'avais regardé le livre à l'époque, mais ne pouvais alors être pleinement sensible au fait que sa 4e et dernière partie avait pour titre 44 W. 44.
A la fin de mon roman, j'indiquais que je l'avais achevé le 9/9/99, ce qui était à peu près exact, mais tout de même influencé par l'utilisation de dates géminées dans le roman, notamment le 4/4 et le 6/6. J'ignorais évidemment alors la fin de Ruth Roman ce même 9/9/99.
Je constate que j'ai été conduit à évoquer plusieurs parutions des années 1999-2000-2001, pour des romans offrant certaines similitudes, comme Pilgrim (1999) et Des jours et des nuits (2000), où Jung apparaît en tant que personnage, ce dernier roman évoquant des visions du monde minoen comme Le chemin de la lumière (2001).
J'avais avancé l'idée que, si Passage (mars 2001) était paru quelques années plus tard, ses expérienceurs auraient pu chercher à échapper au World Trade Center en flammes plutôt qu'au Titanic, et j'ai découvert le mois suivant Créature (2000), où Belletto imaginait une catastrophe majeure frappant le monde le 11 septembre 2001.
Note du 25/4: Le texte de Jung du numéro 44 des Cahiers de Psychologie jungienne est aussi donné sur le site CGJung, dans un article d'Ariaga, souvent intervenue sur Quaternité.
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