2.2.20

la victime cinquante-cinq (55)


  En novembre 2018 j'ai découvert le roman épistolaire Letters de John Barth (1979), juste après avoir décidé de faire intervenir le 14 août en tant que section d'or de l'année dans le dernier chapitre de mon roman Novel Roman. Or un des personnages de Letters est Jerome Bray, obsédé du nombre d'or qui remarque que le 14 août est le Phi-point de l'année (1969).
  Cette année 1969 est aussi pour lui le Phi-point de son projet révolutionnaire, l'écriture en 5 ans par un ordinateur d'un roman titré NOVEL ("roman" en anglais, mais Letters est inédit en français.)
  Par ailleurs la structure du roman de Barth obéit au programme donné par son sous-titre qui gouverne le nombre d'épistoliers, les dates et auteurs des missives:
  Cette grille est une sorte de table des chapitres, or j'avais finalisé le projet de 1998 Novel Roman parce que j'y avais envisagé un roman dans le roman, dont la table des 11 chapitres formait un carré de lettres, dans lequel, entre autres messages, la diagonale formait le mot ROSENCREUTZ, "Rose-Croix", et bien plus tard j'ai découvert que Ricardou avait utilisé le même procédé dans Lieux-dits, avec une table des 8 chapitres formant un carré de lettres, dans lequel, entre autres messages, la diagonale formait le mot BELCROIX.
  Ces trois grilles à programme ont 64, 88, et 121 lettres, soit
8x8 + 8x11 + 11x11 = 273 lettres, une manière logique de parvenir à ce nombre 273, produit des nombres de Fibonacci 13 et 21 qui me sont essentiels, notamment depuis la découverte que l'échange du 4/4/44 s'est passé entre
JUNG = 52 = 4x13 et
HAEMMERLI = 84 = 4x21,
273 = 13x21 étant en outre la gématrie de l'hébreu arba', "quatre".
  La règle logique à laquelle obéissent ces trois grilles-programmes m'était déjà apparue pour trois autres grilles formant un tout pour moi, celle de 81 lettres de Cyril Epstein, celle de 90 lettres de Robert Rapilly, et ma double grille de 100 lettres, soit
9x9 + 9x10 + 10x10 = 271.
  Je me borne à rappeler que le point commun de ces trois grilles est le prénom-nom Elisabeth Lovendale, le personnage de Leblanc qui m'a conduit au jeu NOVEL ROMAN (voir par exemple le précédent billet).
  La somme pour les 6 grilles est 271+273 = 544, un nombre qui m'était évocateur mais que je ne commentais pas dans le premier billet consacré à ces 6 grilles, A travers de doubles grilles.
  En janvier 2019 j'ai découvert le roman Hors la loi (2010) de René Belletto, où le chapitre 14 est intitulé BWV 544, ce qui m'a fait bondir car le 544 qui m'intéresse était précisément lié à Bach, aux 544 mesures de ses 15 Sinfonien (BWV 787-801) permettant une étonnante superposition aux valeurs des mots de l'épitaphe de Rosencreutz:
  Je n'y reviens pas, rappelant que ce me semble plus être une fascinante coïncidence qu'une preuve du rosicrucisme de Bach.
  Le chapitre 14 de Belletto, BWV 544, doit son titre à une fugue pour orgue de Bach dont 33 mesures dans la partie centrale ne font pas usage du pédalier, des basses, leur donnant un caractère aérien qui fait s'envoler l'esprit de Clara Nomen.
  J'ai regardé la partition et vu que la fugue comptait en tout 88 mesures. Les 88 lettres de la grille LETTERS m'avaient conduit à 544 lettres pour l'ensemble des 8 grilles, ce qui m'avait fait penser aux 544 mesures des Sinfonien de Bach, et voici que survenait la fugue BWV 544 en 88 mesures. En outre Jerome Bray envisageait après le Phi-point, l'élément d'un ensemble sur lequel tombe la section d'or, le Phi-pause, le partage de cet ensemble en deux entiers donnant le meilleur rapport d'or. Il en donne comme exemple la partage de 5 en 3-2, alors que le Phi-point de 5 est 4 (le E de NOVEL cité à plusieurs reprises), le partage de 8 en 5-3 (le partage fibonaccien suivant), le partage de 88 en 54-34 (probablement en écho aux 88 lettres du sous-titre LETTERS, puisqu'il est suggéré que le roman épistolaire signé Barth pourrait être l'oeuvre de l'ordinateur LILYVAC).
  Le Phi-point de 88 tombe en fait sur 55, la section d'or de 88 étant environ 54,4, et c'était donc une curiosité d'avoir le Phi-point de la fugue 544 tombant à 54,4 mesures.

  J'en viens à du nouveau. Je connais depuis 25 ans l'adéquation des 544 mesures des Sinfonien avec l'épitaphe de Rosencreutz, et ma fascination pour ce nombre m'a rendu attentif à toute apparition.
  La seule occurrence dont je me souvienne est au tout début du premier épisode de la huitième et dernière saison canonique de 24 heures chrono (24 tout court en VO), diffusée en 2010. Un travelling survole New York, se rapproche d'un quartier, et passe au plan suivant à une rue où la caméra se fixe sur le porche d'un immeuble, au numéro 544. On voit ensuite un sniper embusqué sur le toit de l'immeuble en face...
  Je n'avais pas jugé utile d'en faire quelque chose, quoique, en creusant un peu, il s'agisse de la saison 8 de 24, et que l'épitaphe de valeur 544 compte 8 mots dont le premier est l'acronyme ACRC, "Autel (altar) de Cristian RosenCreutz", de valeur 24. Selon Bach et le nombre, Bach aurait souligné l'importance de ce nombre 24 en l'homologuant au nombre de mesures de la Sinfonie 14 (BWV 800) correspondant à son nom, BACH = 14.

  Récemment, lors d'une visite aux archives de la liste Oulipo, j'ai trouvé un texte que j'y avais posté le 17 septembre 2017, une grille de 55 lettres de valeur 544. J'avais oublié ce texte lorsque j'ai découvert la grille de 88 lettres de Letters, venant s'ajouter aux grilles précédemment commentées pour obtenir 544 lettres. Je ne m'en étais pas davantage souvenu en janvier suivant lorsque j'ai découvert les 88 mesures de la fugue BWV 544, partagés en 55-33 selon l'usage ou non du pédalier.
  Voici ce texte:
Sort dénié ambigu, dol l'ego, surdité de fibre…
On a l’accidentel écrin !

Explication : ces 55 lettres mises en rectangle 5x11 font apparaitre un rectangle 3x7, Bigollo-suite-Fibonacci.
21-34-55, termes de la suite de Fibo.
Gématries correspondantes, 208-336-544, multiples de Fibos, 16.(13-21-34)

S O R T D
E N I E A
M B I G U
D O L L E
G O S U R
D I T E D
E F I B R
E O N A L
A C C I D
E N T E L
E C R I N
  Ceux qui ne suivent pas la liste Oulipo auront besoin d'autres explications. Noël Bernard, un oulipote déjà cité, a nommé "bigollo" une forme poétique basée sur la suite de Fibonacci. Il n'est pas le premier, Greg Pincus ayant initié sur son blog des milliers de fibs, 6 vers de 1-1-2-3-5-8 syllabes. Noël a choisi une forme plus longue, avec plusieurs strophes et des vers allant jusqu'à 34 syllabes, qu'il a nommée bigollo car Leonardo Fibonacci se nommait lui-même Leonardo Bigollo, "voyageur".

  Je ne me rappelle plus ce qui m'avait conduit à écrire ce texte. Tout ce dont je suis sûr est que j'avais été sensible à ce mot "bigollo", car
FIBONACCI BIGOLLO = 62 72,
de même que
ARSENE LUPIN = 62 72, la concaténation 6272 m'étant devenue essentielle lorsque j'ai découvert en janvier 1997 que les 112 mots du sonnet de Perec avaient pour valeur 6272, soit 112 fois 56.
  Mon premier essai d'anagramme importante a été en décembre 2006 ce sonnet, parce qu'il en existait déjà trois anagrammes réalisées sans prendre en compte cette harmonie. Chaque vers de mon anagramme avait 8 mots, et la valeur 448, 8 fois 56.
  Alors que j'avais réalisé ce 5e arrangement des mêmes lettres de valeur 6272, je découvris le 8 septembre 2008 que Jung avait vécu 5 fois 6272 jours, répartis en 4 fois 6272 jours de sa naissance au 4/4/44, et 6272 jours du 4/4/44 à sa mort.
  Le 4 avril 1944 est la date cruciale qu'il donne dans Ma vie..., le jour où son médecin Haemmerli a dû s'aliter tandis que la convalescence de Jung débutait, Haemmerli devant mourir peu après, d'où l'idée d'un échange... Or
JUNG / HAEMMERLI = 52/84 = 13/21,
deux nombres de Fibonacci-Bigollo, 62-72...

  C'était probalement l'essentiel de ma motivation pour créer une grille fibonacienne dans laquelle les 21 lettres de BIGOLLO-SUITE-FIBONACCI seraient enchâssées à l'exact milieu de 34 autres lettres, le tout permettant une lecture de cohérence minimale.
  Comme l'expression de 21 lettres avait pour valeur 208, 16 fois 13, il m'a semblé que l'écrin de 34 lettres devrait avoir pour valeur 336, 16 fois 21, et donc le tout 544, 16 fois 34. 208-336 sont encore 4 fois 52-84, JUNG-HAEMMERLI.
  Comme souvent, j'ai envoyé à la liste le premier résultat offrant une cohérence minimale, pour m'en débarrasser et passer à autre chose, mais je me suis avisé ensuite qu'il était facile de faire bien mieux, et j'ai posté ceci deux jours plus tard:
J’ai modifié le précédent essai pour obtenir un fiboku, en 8-5-8 syllabes, et 5-3-5 mots (non prémédité):

Poings d’un ambigu collabo,
surdité de fibre…
On a l’accidentel écrin !

P O I N G
S D U N A
M B I G U
C O L L A
B O S U R
D I T E D
E F I B R
E O N A L
A C C I D
E N T E L
E C R I N

Avec les partages appropriés, on a donc les Fibonacci-Bigollo
13 mots
21 syllabes
34 diviseur de la gématrie
55 lettres
  J'avais commencé ce billet, le jeudi 9 janvier, motivé par la redécouverte de ces 55 lettres de valeur 544, lorsque mon regard se posa sur un titre, au rayon des nouveautés polar, Victime 55.
  Coup d'oeil, le roman a 55 chapitres: emballé.
  Lecture plutôt décevante, que je n'hésite guère à spoiler (divulgâcher ne me séduit guère). Un jeune homme, Gabriel, arrive ensanglanté le 23 novembre 2012 dans une petite bourgade australienne isolée, il prétend qu'un homme, Heath, l'a pris en stop et a déclaré vouloir le tuer, il serait sa victime 55.
  Un autre homme arrive, déclare se nommer Heath, et raconte exactement la même histoire, avec Gabriel comme assassin.
  L'affaire est trop grosse pour le flic local, Chandler Jenkins, et un flic de Perth dirige l'enquête, Mitchell Andrews, ancien ami de Jenkins, mais les deux hommes se sont fâchés. Les indices livrés par les récits de Gabriel et Heath permettent de découvrir un lieu où ont été enterrés récemment 6 corps, mais l'énigme demeure sur l'identité de l'assassin.
  Les 44 chapitres de l'enquête de 2012 sont entrecoupés par 11 chapitres du récit d'une battue en 2012, à laquelle Jenkins et Andrews participaient, pour retrouver un ado perdu dans la forêt avoisinante. C'est lors de cette battue qu'ils se sont fâchés.
  J'imaginais que cette inimitié était au coeur d'une machination complexe, mais non. Le coupable est finalement Gabriel, lequel était le jeune frère de l'ado perdu. Il était perturbé par une éducation stricte, où on l'avait contraint à apprendre les noms de tous les personnages de la Genèse, avec leurs ordres d'apparition. Lorsque sa folie est devenue homicide, il a choisi des victimes avec des noms bibliques, ou approchants, ainsi le 55e nom dans la Genèse serait Heth, fils de Canaan...
  Ceci me semble un peu faiblard, et je me demande pourquoi ce premier roman, paru le 4 avril (!) 2019 sous le titre original 55, a eu aussi vite tant de traductions. Mon avis négatif est peut-être en partie dû à ma déception de n'y avoir trouvé aucune application, volontaire ou non, des propriétés du nombre 55, 10e nombre de Fibonacci, 10e triangulaire, somme des 5 premiers carrés.

  J'ai fini Victime 55 le 11 janvier. Le 12, je recevais un lien vers les parutions polar grand format de janvier. Il y avait Victime 55, paru le 8, mais aussi Victime 2117, paru le 2, le nouveau Adler-Olsen, très attendu par les amateurs français car 7 enquêtes du Département V étaient régulièrement parues de 2011 à 2017, et rien depuis mars 17.
  Alors la parution le même mois de deux titres Victime + un nombre assez élevé est assez surprenante, bien qu'on puisse y apporter un bémol. La parution de la traduction de Offer 2117 étant un événement, et son titre français facilement prévisible, le marketing éditorial aurait pu espérer en tirer parti.

  Mais Victime 55 est bien un titre convenant parfaitement au roman de James Delargy, et il y a d'autres coïncidences irréductibles entre les deux romans.
  L'intrigue principale de Victime 2117 est un attentat préparé à Berlin par un Irakien, Ghaalib. Le second du département V, Assad, lequel s'était présenté comme un réfugié syrien, est en fait né en Irak, sous le nom Zaid al-Asadi. Les deux hommes se sont affrontés en 2002 à la prison d'Abou Ghraib, où Ghaalib torturait Assad, devenu citoyen danois, pour obtenir des aveux, mais Assad parvient à s'échapper après avoir gravement blessé Ghaalib.
  Ghaalib a survécu, animé d'une haine farouche pour celui qui l'a estropié. Il a kidnappé la femme et les deux filles d'Assad, puis il y a eu l'invasion de l'Irak en 2003, et Assad ignore ce que sont devenus Ghaalib et sa famille. Celui-ci a rejoint Daech, avec ses otages, puis s'est associé au projet d'attentat à Berlin, entendant se venger à cette occasion d'Assad.
  Il a rejoint Chypre à bord d'un bateau de réfugiés, avec des complices et ses otages, la famille d'Assad, et Lely, sa nourrice, qu'il tue en arrivant à Chypre. Joan, journaliste catalan, s'intéresse à ce cas, 2117e victime de l'année 2018 parmi les réfugiés ayant voulu traverser la Méditerranée, et Ghaalib force Joan à publier ce qu'il désire. La photo de la victime 2117 fait la une de la presse européenne, et Ghaalib s'est assuré que Joan joigne à l'un de ses articles une photo où figurent la femme d'Assad, et une de leurs filles.
  Comme dans Victime 55, le désir de vengeance du tueur vient d'un événement survenu en 2002, et les noms des tueurs sont proches, Gabriel et Ghaalib.

  Il y a une intrigue secondaire dans Victime 2117, avec un étudiant de Copenhague perturbé, Alexander, que la victime 2117 a décidé à passer à l'acte, parce que le nombre lui évoque le roman Logan's run, où dans le monde de 2116 le surpeuplement a contraint les dirigeants à faire exécuter les gens dès qu'ils atteignent 21 ans.
  Alexander a 22 ans, et il décide de faire un massacre avec son katana (sabre de samouraï) lorsqu'il aura atteint le score 2117 à son jeu vidéo. Il informe le département V de ses intentions, et les enquêteurs étudient les maigres indices pour le localiser...
  Ce qui arrive bien sûr in extremis, dans le dernier chapitre, mais après avoir neutralisé Alexander, Carl Mørck attend quelques instants avant de lui signifier son arrestation, les yeux fixés sur sa montre. Le livre s'achève sur
  "Alexander, annonça-t-il sèchement, il est exactement 21 h 17. Et vous êtes en état d'arrestation."
  J'imagine que ce n'est pas par hasard que Victime 55 (55 en VO) s'achève sur un chapitre 55, Delargy ayant peut-être choisi le numéro de la victime après avoir fait le plan de son ouvrage.

  Ainsi les deux romans s'achèvent avec une allusion à leurs titres, ce qui me rappelle les fins de Pi d'Aronofsky et de House of Leaves de Danielewski, où les allusions sont cependant codées.
  La scission opérée par Adler-Olsen de 2117 en 21-17 peut amener un rapprochement que j'avais fait avant de parvenir à la fin de Victime 2117. 17, c'est la moitié de 34, et 21-34-55 sont des nombres consécutifs de Fibonacci. Pour cette raison 21-17-55 appartiennent à deux suites recensées sur l'OEIS, A167808 donnant les numérateurs d'une suite additive débutant par les termes 0 et 1/2, A174883 donnant les plus grands diviseurs impairs des nombres de Fibonacci.

  Il y a des échos plus personnels, et la parution simultanée de Victime 2117 et de Victime 55 m'a fait me souvenir de quelque chose que j'avais oublié en écrivant le billet de septembre dernier, où je recensais quelques livres avec des nombres de chapitre fibonacciens, 55-89-144, et des partages adéquats. Promesse m'avait alors échappé, 6e enquête du département V, que j'avais étudiée ici:
  Le roman a un prologue, 53 chapitres, et un épilogue, soit en tout 55 éléments (10e Fibo), introduits par des dates, car l'histoire se partage entre l'enquête actuelle (avril-mai 2014), et la communauté du gourou Atu Abanshamash, de 1997 au temps présent. La date n'est pas précisée lorsque c'est la même que celle du chapitre précédent, ainsi c'est le plus souvent lors du passage d'un récit à l'autre qu'il y a un changement de date.
  Mais le récit Shamash ("soleil") se rapproche de l'enquête Mørck ("sombre"), et le chapitre 32, dans la communauté, est introduit par Vendredi 9 mai 2014, tandis qu'il n'y a pas d'en-tête au suivant, revenant à Mørck. Les récits sont ensuite parallèles, jusqu'à se fondre au chapitre 48 où les enquêteurs arrivent dans la communauté.
  Le chapitre 33, spécial donc, est le 34e élément parmi 55, somme des Fibos 34 et 21.
  Parmi ces 34 premiers éléments, 21 concernent Shamash et 13 Mørck.
 Victime 2117 a 61 chapitres, introduits par le nom du personnage principalement suivi par la narration:
- 34 chapitres concernent les membres du département V (15 Assad, 13 Carl, 5 Rose, 1 Gordon);
- 21 chapitres concernent Ghaalib et son otage Joan (14 Joan, 7 Ghaalib);
- 6 chapitres suivent Alexander.
  Ainsi, en omettant l'affaire secondaire "Alexander", on a 55 chapitres répartis en 34 "département V" et 21 "Ghaalib-Joan" (Joan est en quelque sorte le porte-parole de Ghaalib).
  Il y a ici un côté artificiel puisqu'une partie des chapitres "département V" concerne l'affaire Alexander, mais ce partage 34-21 est néanmoins assez immédiat, même si je n'y aurais peut-être pas songé sans la parution concomitante de Victime 55.
  Je note encore que parmi les chapitres "département V", 13 concernent son chef, Carl, et 21 son équipe.

  J'avais remarqué Adler-Olsen dès son premier roman, Miséricorde, pour sa qualité mais aussi pour des échos avec mes préoccupations. Merete, née le 6 juillet 1970, a été kidnappée le 20/02/2002, par un malfaisant qui la maltraite et prévoit de la tuer le 15 mai 2007. Mais Carl et Assad la sauvent le 4 avril précédent, et tuent le malfaisant.
  Merete a un frère de 34 ans, déficient mental depuis un accident survenu 21 ans plus tôt, alors qu'il avait 13 ans. Comme souvent rappelé, notamment plus haut, l'échange Jung-Haemmerli du 4/4/44 est lié aux nombres 13-21.

  Si un indice d'un roman précédent laissait présager qu'Assad était né en Irak, la révélation de son identité Zaid al-Asadi peut faire écho à un autre roman danois, Le dernier homme bon, où il est présumé que 34 Justes sont morts, 21 d'entre eux ayant été identifiés. Parmi ces 21, le numéro 13 est l'Irakien·ne Samia al-Assadi, de Babylone.

  Je me suis donc d'abord intéressé à Adler-Olsen à cause d'un 4 avril, et la coïncidence actuelle avec Victime 55 me rappelle que le roman original est paru le 4 avril dernier. Je crois que j'ai utilisé cette date du 4/4 sur Quaternité chaque année depuis 2009, et l'an dernier j'ai publié ce jour 4 quatrains totalisant 544 lettres, ce que j'avais encore oublié... Troisième oubli de taille pour ce billet, le premier, à l'origine de son écriture, étant l'oubli d'un texte de valeur 544 composé en septembre précédent. Les harmonies de mes 4 quatrains du 4 avril étaient telles que ces 544 lettres totalisaient la valeur 12 fois 544.
  Qu'ai-je encore oublié d'essentiel???

  Si le premier roman publié en français d'Adler-Olsen s'achevait un 4 avril, le premier roman de Delargy a pour date de première publication un autre 4 avril, et son intrigue principale couvre 44 chapitres, sans le flash-back en 2002. Tiens, Carl enquête dans Miséricorde sur le kidnapping de Merete le 20/02/2002.

  Le titre original Offer 2117 m'évoque aussi Bach, par sa traduction allemande, Opfer 2117, d'ailleurs présente dans le texte original car une bonne partie du roman se passe en Allemagne, me rappelant l'Offrande Musicale, Musikalisches Opfer, l'oeuvre que Bach a composée pour le roi Frédéric II (au titre ambigu car Opfer signifie "offrande" comme "victime"), et par le nombre 2117, notamment dans sa scission 21-17 suggérée au final.
  Une récente découverte m'a conduit à redonner en novembre sur Quaternité une page perdue de mon ancien site, 21-38 Gott mit Bach, l'une des occurrences de ce motif 21-38 (BA-CH) étant la fugue à 3 voix BWV 870, en 83 mesures, où les 12 mesures de l'exposition du thème de 21 notes font entendre dans les 3 voix:
- 21 + 38 notes;
- 21 + 17 notes;
- 21 notes.

  Je reviens à mon texte de 55 lettres de valeur 544, formant une grille 5x11. Les 21 lettres du texte enchâssé forment une grille 3x7. 3 et 5 sont des nombres de la suite de Fibonacci, 7 et 11 des nombres de la suite de Lucas, l'autre suite additive possédant de multiples propriétés. Ce n'est pas un hasard, car la multiplication d'un Fibo par le Lucas de même rang donne le Fibo de rang double,
Fx Ln = F2n
  Il est ainsi possible d'enchâsser la grille de 55 lettres dans une grille 8x18, de 144 lettres. Je m'y suis essayé, avec l'exemple de septembre 2017, et voici le résultat:
De pâles abbés moururent à l'expo, ingérés d'un as zombi.
Guido colla Garbo: sûre nudité d'un défi bref.
Néon à la FIAC, cidre, dentelle de crins de cheval, le public acclama l'ambiguïté.
La grille 8x18, en deux versions: 

D E P A L E S A
B B E S M O U R
U R E N T A L E
X P O I N G E R
E S D U N A S Z
O M B I G U I D
O C O L L A G A
R B O S U R E N
U D I T E D U N
D E F I B R E F
N E O N A L A F
I A C C I D R E
D E N T E L L E
D E C R I N S D
E C H E V A L L
E P U B L I C A
C C L A M A L A
M B I G U I T E

  J'ai aussi veillé à conserver la progression gématrique, ainsi les 55 lettres de valeur 544, 34 fois 16, sont serties par 89 lettres de valeur 880, 55 fois 16.
  Le Prélude et Fugue pour orgue BWV 544 a une certaine importance dans cette affaire, or le BWV 880 est aussi un Prélude et Fugue, du second cahier du Clavier bien tempéré, en 72 et 99 mesures, 171 en tout, le nombre d'Elisabeth Lovendale, la somme des 18 premiers nombres, ce qui m'a conduit à proposer dans Novel Roman de multiples énoncés de 18 lettres de valeur 171, dont la grille des 18 titres de chapitres. J'avais mentionné  ces 171 mesures du BWV880 dans ma nouvelle castelrennaise, L'enchanté réseau.
  BWV544 a 85+88 = 173 mesures en tout, et je signalais dans le billet de janvier 2019 le découpage, par un unique point d'orgue dans la Sinfonie 6, des 544 mesures des Sinfonien en 173-371, que Van Houten et Kasberger lisent 17-3/3-71, R-C/C-R, les initiales rosicruciennes.
  BWV544 et BWV880 ont donc 173 et 171 mesures. 273 Je rappelle que le total 544 lettres des 6 grilles se répartit en 273 pour les grilles "Tables des matières" et 271 pour les grilles "Elisabeth Lovendale" (171 pour les grilles de 81 et 90 lettres correspondant à ces prénom-nom, et 100 lettres pour ma grille faisant apparaître LOVEN-DALE)..

  L'ensemble des 144 lettres totalise 544+880 = 1424, 16 fois 89, qui m'est significatif par le partage 14-24. Comme je le rappelais plus haut, le premier mot de l'épitaphe de Rosencreutz, l'acronyme ACRC de valeur 24, aurait selon les mêmes été signifié par Bach dans la Sinfonie 14 correspondant à son nom.
  24 est indépendamment de ces conjectures un nombre que pouvait revendiquer Bach, maître des 24 tonalités, et j'ai été ébahi que la première voiture immatriculée BA-***-CH selon la nouvelle numérotation, la seule jusqu'à ce jour, ait été BA-024-CH:
  La suite additive 208-336-544-880-1424, ou les nombres de Fibonacci multipliés par 16, apparaît sur l'OEIS sous le numéro 22350, la succession 22-35 me rappelant la suite Golden Numbers, évoquée dans le précédent billet (13-22-35-57-92-...), répertoriée sous le numéro 22130, ce qui m'a fait remarquer que 13 et 22 appartenaient à la suite.

  Après avoir posté 273 billets, 21x13, pendant les les 11 premières années de Quaternité, de 2008 à 2018, puis 21 billets l'an dernier, il m'est venu l'idée de poster 13 billets cette année, mais je peux changer d'avis. Toujours est-il qu'une manière de respecter ce choix est de poster un billet par mois, avec un 13e spécial. Une idée d'abord envisagée a été d'utiliser les dates géminées, 1/1, 2/2, 3/3, mais j'ai dérogé à cette règle dès le billet de janvier, en expliquant pourquoi.
  J'avais donc envisagé de publier ce billet le 02/02/2020, date palindrome remarquable, avant même de savoir qu'il allait y être question d'Adler-Olsen, qui dans la première enquête de Carl Mørck le montrait sauver un 4/4 Merete, captive depuis le 20/02/2002, autre date palindrome remarquable, la seule composée des mêmes chiffres.
  Tiens, une autre façon de présenter cette date est 2/2/20, or 2220 est la somme des diviseurs de 2117 (1+29+73+2117).

  Je n'ai pas encore eu l'occasion de signaler que son nom composé était doré, et fibonaccien,
ADLER / OLSEN = 40 / 65 = 8/13.
  Avec son prénom,
JUSSI ADLER OLSEN = 78+40+65 = 183 (en 5-5-5 lettres).
  Mon précédent billet, 295e de Quaternité, m'a conduit à évoquer le Modulor du Corbusier, et j'ai un peu regretté que ce ne fût pas le 296e, 296 étant un nombre de la Série Rouge, mais 296 convient aussi pour ce billet, puisque 183 est le nombre précédent dans cette série.
  Mon titre a la valeur 296.

  Quelques petites choses encore. L'intrigue secondaire Alexander, résolue par Carl, me rappelle que j'ai commenté ici l'égalité
ALEXANDRE = NATHANIEL = HAEMMERLI = 84,
Nathaniel étant par ailleurs l'équivalent hébreu du grec Theodoros, en écho à Theodor Haemmerli qui serait mort à la place de Carl Jung.
  L'épisode 12 de la saison 8 de 24 heures chrono, évoquée plus haut pour l'immeuble 544 ouvrant l'épisode 1, tourne autour du Theodore Hotel où réside un terroriste. Un Charles joue un rôle important à la fin de la saison, l'ex-président Charles Logan.

  Mes investigations dans les archives de la liste Oulipo m'ont fait redécouvrir un texte du 9 août 2017, où j'employais aussi l'expression "Bigollo suite". Ce texte utilisait une décomposition sylllabique appropriée des "vers" de 6 syllabes pour formuler ce théorème:
  Le nombre de décompositions en nombres impairs d'un entier N correspond au nombre de Fibonacci de rang N.
Fibonaccienne loi
Fort éplapourdissante :
On pose A rang d’un nombre
De la Bigollo suite* ;
Ce nombre est calculable
En dénombrant les groupes
D’impaires quantités
Fournissant la somme A.

*ou suite de Fibonacci

Ainsi pour F6 = 8, on a les 8 sommes d’entiers impairs
5-1, 1-5, 1-1-1-1-1-1, 1-1-3-1, 1-1-1-3, 1-3-1-1, 3-3, 3-1-1-1.


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