12.3.17

2+2=1

le 14 adar 5777, début de Pourim

  Le précédent billet m'a donc fait partir de ma lecture le 14 février dernier d'un texte de Cyril Epstein, Ecrire en colonne, paru dans le Formules n° 9 où j'étais aussi au sommaire. Mon analyse alors limitée au raisonnable a été en partie validée par Cyril qui, contacté, a confirmé avoir bien eu en tête la Shoah et le livre d'Esther.

  J'avais en fait déjà lu assez attentivement ce texte, intrigué par les abondants préliminaires conduisant au texte contraint lui-même, un carré de 9x9 lettres dont la lecture donnée par Epstein a tout du charabia.
  Je suppose que j'avais au moins vu la colonne finale, ANAGRAMME, mais n'ai pas souvenir d'avoir été plus loin. Lorsque j'ai revu le carré le 14 février, il m'a semblé voir étinceler les lettres WANMOR : 
G A R E O P E R A
I W A N M A N O N
R O M A N P R I A
A W A G N E R E G
R E N E M A I N R
E I N E R O I M A
R I A G E M I R M
O O N W O M A N M
I O I M P R I M E

  J'ai conté ici comment, le 14 septembre 2015, une balade m'a fait découvrir près de ruines le panneau ci-contre CHATEAU WANMOR JOE, probablement terrain de jeux de quelques enfants. Le même jour phrère Laurent me signalait le tag NOSE WAG vu dans un wagon de train.
 Ce WANMOR, évidemment pour ONE MORE, est apparu au moment où diverses circonstances me conduisaient à "ajouter 1" au motif fibonaccien 13-21 qui m'est essentiel. J'ai aussi considéré les divers nombres formés des chiffres 11123, les lettres mères Alef-Mem-Shin en hébreu, de rangs 1-13-21, leurs translitérations AMS, formant les mots MAS et SAM, d'où le titre du billet, Uno más, Sam, ou précisément les lettres WAN, de rangs 21-1-13 dans l'alphabet Schwenter.
  J'ai donc vu une lecture WAN MOR WAN utilisant 2 des 3 W de la grille, l'autre W livrant aussi un parcours WANMOR.
  WAN MOR WAN me rappelle qu'une recherche "una más" m'a conduit au court métrage 1+1=una más, dont tous les plans sont formés d'images symétriques, l'addition des deux moitiés étant supposée donner quelque chose de nouveau.
  Une recherche "morwan" m'amène maintenant au café MorWan, à Luzy, dans le Morvan, plus précisément dans la Nièvre où était expédiée en 1915 la carte postale qui a servi de point de départ à Cyril Epstein. La recherche Images me conduit à ceci, où MorWan a été peint sur des planches de bois, comme le château WANMOR:
  J'y remarque une intention manifeste de symétrie entre le M et le W, soulignée par les petites gidouilles autour des jambages opposés. Le carré d'Epstein est construit avec les lettres de GENIE-OPERA, plus les lettres MW qu'il justifie par des considérations plutôt nébuleuses, passant par la symétrie MW, le rang 23 de la lettre W, les 23 chromosomes d'un gamète humain, la spirale de l'ADN.
  Wikipédia m'apprend encore que le nom de Luzy dériverait du nom d’homme latin Lausius, or j'ai relu le Formules parce que je n'avais pas encore reçu Les lieux-dits, de Ricardou, dont les deux principaux personnages sont Lasius et Atta (noms latins de deux genres de fourmis). Je reviendrai plus loin sur le carré de lettres qui est caractéristique de ce roman.

  Ma lecture "raisonnable" m'a fait émettre l'hypothèse qu'Epstein avait repris le parallèle entre le récit biblique d'Esther et les persécutions antisémites ultérieures, avec notamment les crimes nazis qui ont conduit à la pendaison de 11 responsables, remarquable écho à la pendaison d'Aman et de ses 10 fils dans la Bible.
  L'indice principal appuyant cette hypothèse était la présence d'un WOW vertical dans la 2e colonne, nom de la lettre dont une calligraphie particulière dans le livre d'Esther symbolise le gibet d'Aman, juste à côté d'un AMAN dans la 3e colonne. Ces WOW-AMAN font partie du WAN MOR WAN qui a d'abord motivé mon intérêt pour cette grille.
  Le livre d'Esther compte 12113 lettres dans la version la plus répandue de la Bible hébraïque, ce que je suis tenté de lire 1-21-13, mais la construction d'un carré évocateur du livre d'Esther me rappelle qu'il a joué un rôle dans l'affaire du code biblique, l'idée de chercher des messages verticaux en écrivant un texte en lignes horizontales de même longueur.
  Comme je l'étudiais ici, l'initiateur du "code biblique" est le rabbin Haïm Weissmandl, fascinant personnage qui, déporté vers Auschwitz en 1944 (comme Haïm Epstein), est parvenu à s'évader d'un wagon plombé. Weissmandl a eu l'idée d'écrire le texte hébreu de la Genèse en carrés de 10x10 lettres, et sa prédilection pour le livre d'Esther l'a conduit à d'extraordinaires résultats, mais utilisant le nombre de lettres 12111 du texte en usage dans sa communauté, comme cet Amalec, l'ennemi désigné d'Israël, ancêtre d'Aman, "pendu" entre les deux seules occurrences réelles du mot Amalec dans la Genèse.
  Je ne peux m'imaginer comment quelqu'un a pu arriver à ces résultats sans ordinateur. Je rapproche ce type de "miracle" des stigmates constatés dans les paumes des mains de maints mystiques, conformément à l'iconographie traditionnelle de la crucifixion, alors qu'on sait aujourd'hui que lors du supplice les clous devaient être enfoncés dans les poignets pour supporter le poids du corps. Si ceci permet de douter de l'origine divine des stigmates, des rationalistes les ont réduits à de pures manifestations d'hystérie, et ont classé dans la même catégorie tous les phénomènes liés au mysticisme.
  Si l'approche scientifique de ces phénomènes est souvent problématique, le cas du rabbin obsédé par le nombre 12111 et qui parvient par des moyens défiant l'imagination à de fabuleux résultats est parfaitement déterminé. De fait, toute "synchronicité" pose le même type de défi à la causalité spatio-temporelle, mais sa composante psychique offre rarement une telle possibilité de vérification, ni sa composante matérielle une telle rareté.

  Je reviens au Formules, où Epstein construit son texte à partir de la carte postale qu'il dit signée Rémy Roi:
  Je lis plutôt Henry Roy, et une première curiosité est que moi, Rémi Schulz, aie je pense été le premier à publier que Perec est né dans les premières heures du 14 adar 5696, début de la fête de Pourim commémorant le retournement ayant sauvé les Juifs de Perse.   
  Je ne sais s'il y a un rapport entre cette lecture "Rémy" et moi, mais suis en revanche certain qu'Epstein ne pouvait savoir qu'il y aurait un texte de moi dans ce même numéro, ce qui a été décidé au dernier moment. La contribution que j'avais d'abord proposée débutait par cette « carpe tostale » signée Rémi:
  Arrivant de la dernière heure pour un numéro déjà copieux, je n'ai eu droit qu'à deux pages, la représentation graphique de mon SONÈ et un minimum d'explication de ses deux lectures.
  On peut lire en ligne le texte d'Epstein sur le site de Formules, pages 249-256, et le mien pages 369-370.

  Une remarque immédiate : mon texte de 100 lettres (10x10 à répartir en deux carrés de 8x8 et 6x6) s'achève dans sa lecture horizontale par les lettres REMI, signature intentionnelle, tandis que le carré 9x9 d'Epstein s'achève dans sa lecture horizontale par les lettres RIME.

  Il y a bien moins immédiat, avec d'abord l'affaire "Gilles".
  J'ai d'abord publié mon SONÈ sur la liste Oulipo, le 18 novembre 2004. Mon ami Gilles, qui est conseiller de lecture à Formules, m'a alors signalé qu'il y aurait dans le numéro en préparation un dossier sur les poèmes en carré et qu'il y verrait bien le mien.
  C'est donc grâce à Gilles que mon poème a été publié dans ce numéro, et encore grâce à lui que j'en ai un exemplaire, car j'ai dû donner mon exemplaire d'auteur à quelqu'un, je ne me rappelle plus qui ni pourquoi. En faisant part à Gilles lors d'un passage chez lui, il m'a donné son exemplaire, sans lequel le billet précédent n'aurait pu voir le jour.
  En y enquêtant sur les deux Epstein victimes des nazis répertoriés par Wikipédia, j'ai repéré une coïncidence alors laissée de côté. Le résistant Joseph Epstein avait pour pseudo "Colonel Gilles", tandis que le peintre Henri Epstein avait pour mécène le "Docteur Gilles", par ailleurs déporté à Dachau mais qui en est revenu.
  L'"Ami Gilles", un des premiers lecteurs de Wow!, connaissait Joseph Epstein et son pseudo, et m'a rappelé qu'il avait signé "Colonel Gilles" une récriture lipogrammatique de L'affiche rouge d'Aragon en 2004. Relisant ce texte de Gilles sur son site, où ses créations figurent en ordre chronologique, j'ai eu la surprise d'y constater qu'il était immédiatement suivi d'un de ses poèmes les plus marquants, El Desmigado, publié précisément dans le Formules n° 9 (pages 237-238).

  Est-ce parce que 9 est un carré que ce numéro de Formules s'intéressait aux carrés? Probablement pas, et il est encore plus douteux que le carré 9x9 d'Epstein y apparaisse intentionnellement page 256, carré de 16, ou bicarré de 4:
256 = 162 = 44 = 4.4.4.4
  Obsédé par la gématrie, j'avais calculé la valeur des 100 lettres de mes deux carrés, et avais été enchanté de trouver la valeur
1024 = 322 = 45 = 4.4.4.4.4
  322 me rappelle qu'Epstein a été motivé par la carte du "32 février", du 32/2.
  Par ailleurs
GILLES = 64 = 82 = 43 = 4.4.4
  Les deux carrés (8x8 et 6x6) de mon SONÈ sont page 369, or
256 (44) + 369 = 625 (252 ou 54)
  Je perçois une certaine analogie entre cette relation
44 + 369 = 54
et le premier triplet pythagoricien
42 + 32 = 52
qui a inspiré mon SONÈ. Curieusement, la somme
44 + 34  = 256 + 81 = 337, pouvant évoquer la page 256 où sont les 81 lettres du carré d'Epstein, or mes carrés page 369 ont pour valeurs 687 et 337 (qui est aussi 369 moins 32).

  Des curiosités sont liées aux positions de nos carrés ou textes au sommaire de la revue, accessible directement ici. En comptabilisant l'éditorial, il compte 47 rubriques, dont Ecrire en colonne est la 29e. J'ai relié les nombres de Fibonacci 13 et 21 aux nombres de Lucas 29 et 47, de rangs équivalents dans les suites respectives.
  Mon SONÈ est la 41e rubrique (page 369 = 9x41), et c'est curieux que le carré d'Epstein soit dans la catégorie Recherches visuelles (rubriques 13 à 32), et non dans celle Poèmes carrés (rubriques 33 à 42). Au rapport textuel "carte postale de Rémi" peut ainsi correspondre le rapport arithmétique 41/29, or ces nombres constituent l'une des paires de ce qui est parfois appelé "colonnes de Pythagore", les fractions B/A correspondant aux réductions successives de la fraction continue [1;2,2,2,2...] représentant la racine carrée de 2, √2, autrement dit la diagonale du carré de côté 1. Je rappelle que la fraction continue représentant le nombre d'or est [1;1,1,1,1...] dont les réductions successives constituent la suite de Fibonacci.

  Si les fractions B/A correspondent aux meilleures approximations de √2,1.414..., les fractions A/B représentent les meilleurs approximations de son inverse qui est aussi sa moitié, .707... Je sais maintenant que le texte d'Epstein se réfère effectivement au livre d'Esther et plus particulièrement à la pendaison d'Aman et de ses 10 fils, passage traditionnellement représenté en deux colonnes dans la megilla, le rouleau d'Esther, avec à droite Aman et ses fils, à gauche les conjonctions "et".
  La tradition impose aussi des particularités dans la calligraphie de certaines des lettres du passage, un grand wow pour l'initiale du dernier fils d'Aman, censé figurer le gibet, et 3 petites lettres taw-shin-zayin dans les noms de ces fils, 3 lettres dont les valeurs 400-300-7 forment le nombre 707 dans la numération traditionnelle, vu représenter l'an 707 ou 5707 du calendrier hébraïque, ayant vu la condamnation à mort et la pendaison de 11 responsables nazis, avec également une répartition 1-10, puisque le plus haut dignitaire (et le plus gros, à l'instar d'Aman selon l'iconographie), Goering, a réussi à se suicider avant l'exécution, mais son corps a néanmoins été amené à côté des bois de justice.
  Bref je remarque la proximité de (5)707 et de l'inverse de √2, (0).707...

  √2, diagonale du carré... Je rappelle que c'est en partie par hasard que j'ai feuilleté le Formules n° 9 le 14 février dernier. Je comptais passer un moment au bord du lac avec Les lieux-dits de Ricardou que je m'attendais à trouver dans ma boîte aux lettres, mais le livre est arrivé deux jours plus tard.
  Un des points "cruciaux" du roman de Ricardou est la table des chapitres, avec les 8 lieux-dits de 8 lettres formant un carré permettant de lire notamment dans sa diagonale BELCROIX, et d'autres messages sous forme d'anagrammes:

B a n n i è r e 
e a u f o r t 
B e a r b r e 
B e l R o i x 
C e n D R i e r 
C h a u m n t 
H a u t b o s 
M o n t e a u x

  Ignorant tout de Ricardou, j'avais imaginé en 1998 dans un projet de roman une table des chapitres en 11 titres de 11 lettres, faisant apparaître dans la même diagonale ROSENCREUTZ (ROSE-CROIX) et deux autres messages, ARSENELUPIN en diagonale brisée et ELLERYQUEEN sous forme d'anagramme dans la 1e colonne:

R A I S O N A U T E L
O U S I R E L T A N
E T S U S A L O R I N
U L C E R A T I O N S
E O N I N T R U S L A
E L U I C A S T O R
L A D U N E R O S I T
U I S O R T E L A N
E S P O I R A L U N T
E B R I S U N A L T O
L O I U N E S T R A Z


  J'ai détaillé ceci sur Le grand jeu hanalogue et Viré lof pour fol, la curiosité principale étant le codage du mot croix-Creutz selon le même rare procédé, des titres de chapitres formant des carrés de lettres. Au lieu donc de relire ce roman présentant une belle coïncidence avec mon carré de 1998, j'ai repris le Formules où mes carrés du SONÈ font coïncidence avec le carré d'Epstein (carte postale signée Rémi, lettres finales REMI ou RIME).

  Mon carré de 1998 codait aussi deux ensembles prénom-nom, or j'avais vu dans la colonne centrale du carré d'Epstein, OMNNMREOP, l'anagramme presque évidente de NOM-PRENOM, mais Cyril m'a assuré que c'était absolument involontaire, bien que l'une des bases de sa construction était l'apposition du prénom Manon et du nom Wagner.
  Ceci m'a conduit à chercher une combinaison prénom-nom dans la ligne centrale, RENEMAINR,et à m'ébahir d'y voir l'anagramme exacte d'un auteur imaginaire évoqué sur Quaternité, Marie Renn qui bien entendu était tout aussi absent des intentions de Cyril Epstein que le "prénom-nom" de la colonne centrale.
  Pourtant Marie et Reine ou Rennes faisaient partie des prémisses de son "roman", avec la complémentarité Marie-Manon, la Vierge et la Putain.
  Ma première lecture WANMOR associée au château WANMOR et à Renn ou Rennes m'avait fait penser à Rennes-le-Château, et aux 128 lettres de la stèle de MARIE de NEGRE (un autre mot qui peut se lire dans la grille d'Epstein) qui après diverses manipulations doivent être réparties sur deux carrés 8x8 pour enfin livrer un ultime message par le parcours du cavalier...
  Ceci était loin de la lecture raisonnable du billet précédent, mais je peux maintenant rappeler que j'ai écrit en 2006 une nouvelle, transposant l'affaire par des anagrammes, proposant notamment 3 nouvelles anagrammes des mêmes 128 lettres, axées sur le mythe rosicrucien souvent évoqué à propos de RLC. Ma dernière anagramme comportait la formule POST CXX ANNOS PATEBO du seuil du tombeau de Christian Rosencreutz.

  En cherchant "Cyril Epstein" sur le web, je n'ai trouvé qu'un seul autre texte dont il était vraisemblablement l'auteur (c'est bien le cas), une contribution au recueil Théorie-Rébellion, et ai eu la surprise d'y voir son nom immédiatement précédé de celui de mon ami Bruno Duval, mentionné plusieurs fois sur Quaternité. J'ai reporté leurs noms grossis sur le verso ci-contre.
  Autre coïncidence "Gilles": le livre est sous la direction de Gilles Grelet. Je remarque encore le nom précédant Duval, Di Manno de Almeida, avec MANNO anagramme de MANON. Ironiquement, il y avait deux textes signés Wagner dans Formules n° 9, des deux frères Nicolas et Frank Wagner.

  Le principal billet où je mentionnais Bruno était Que d'aspects prend la croix ! (et j'y rajoute quelques !!!). J'y évoquais les diagonales BELCROIX et ROSENCREUTZ de Ricardou et moi.
  Mes amis BD (Béatrice Dunner et Bruno Duval) ont jadis été séduits par un manoir en ruines de Côte-d'Or qu'ils ont acheté et retapé. Ils ont découvert qu'y avait vécu Antoine Madrolle (1792-1861), surnommé le nouveau Jérémie, prophète qui écrivait dans les arbres pour être plus près de Dieu...
  Bruno a développé une ardeur opiniâtre pour ressusciter Madrolle et faire paraître en 2003 aux éditions des Cendres un recueil de ses textes, dont La théologie des chemins de fer, qui lui a donné son titre.
  Madrolle s'y efforçait à démontrer que la première grande catastrophe ferroviaire, le déraillement le 8 mai 1842 du train Versailles-Paris qui a causé près de 200 morts, portait le sceau de la volonté divine, marqué pour lui par la récurrence des 2, avec notamment la plupart des victimes dans le 2e wagon, mot débutant par un double v...
  Wagon-Madrolle, Wagner-Manon, Wan-Mor... Le W-X de Perec... Je rappelle que, sans une erreur dans le dénombrement des chromosomes humains, les chromosomes sexuels auraient été W-X au lieu de X-Y.

  En me renseignant sur la gare de la Bastille, j'ai appris qu'elle avait été conçue par l'architecte Cendrier, également responsable de nombreux bâtiments ferroviaires. Tiens, les éditions des Cendres qui ont publié La théologie des chemins de fer doivent leur nom à leur adresse, rue des Cendriers.
  Tiens encore, le cinquième "lieu-dit" de Ricardou est Cendrier, bourg situé en face de Belcroix, sur l'autre rive du Damier partageant la table des matières en 2 fois 32 lettres. L'adéquation du nom avec le texte va bien plus loin que l'utilisation de sa 5e lettre pour la diagonale BELCROIX.
  La lecture du nom Marie Renn dans la 5e ligne du carré d'Epstein m'avait fait citer Doubles, doubles où il était aussi question de coïncidences "roi", d'abord dans les deux films Dédales et Identity ouvrant le billet, avec les personnages Malik ("roi" arabe) dans l'un et Malick dans l'autre, le personnage Ray dans l'un et l'acteur Ray (Liotta) dans l'autre.
  Les premiers points retenus par Epstein sont d'autres coïncidences "roi", comme l'expéditeur de la carte Rémy Roy, dont il ôte le M pour faire REY ROY, le café Rey sur la place de la Bastille, et autres.
  Les coïncidences "ray" des deux films m'avaient fait évoquer dans le billet de 2010 un réseau de coïncidences survenues lors d'un passage à Paris le 20 janvier 2005 (jour du début du second mandat de GW Bush II). Au cours d'une réunion avec des amis alors non nommés, mais qui étaient çoeur dp et Bruno Duval, nous discutâmes de coïncidences diverses autour des lettres REY ou RAY qui se matérialisèrent quelques instants après dehors avec le café "ALLERAY" dont les lettres de néon RAY étaient éteintes (je rappelle le café Rey à la Bastille). Bruno avait évoqué le récent film Ray, encore inédit en France.
   Je pris ensuite le métro à Vaugirard jusqu'au terminus Etoile, logeant du côté des Ternes. Je lus pendant le trajet une nouvelle de Pierre Véry, L'étoile jaune, histoire de la mort du cosmonaute Goldberg dit Goldie, dans un recueil que dp m'avait donné, Tout doit disparaître le 5 mai. Il y avait un "incident" à Etoile, avec les flics barrant l'accès à la sortie vers l'avenue Carnot que j'aurais normalement prise. Je pris l'avenue Mac-Mahon pour changer, ce qui me fit passer devant le restau L'étoile d'or, qui me frappa à cause de L'étoile jaune et d'autres occurrences récentes d'étoiles d'or. Je pensai notamment au roman de Daniel Zufferey L'étoile d'or (1998), où un bijou d'or en étoile est censé rappeler à quelques banquiers suisses leur monstrueux enrichissement grâce aux avoirs juifs non réclamés pour cause d'holocauste.
   En consultant ma boîte mail une fois rentré, j'appris le suicide de ZuffeREY par un message de la liste 813.
   Une colistière, Dominique Sylvain, venait de publier un polar intitulé Les passeurs de l'Etoile d'or, que j'achetai et lus le lendemain. Son personnage principal est un flic nommé Blaise REYER, un palindrome que je vis composé à partir de REY, "roi" espagnol, alors que Blaise est l'anagramme de Basile, "roi" grec (basileus).

  Voici pour ce que je rapportais en 2010, j'y ajoute maintenant:
- Le polar de Dominique Sylvain avait trait à la cour de l'Etoile-d'Or, voie privée située à 300 m de la place de la Bastille. Je ne retrouve pas le livre, mais me souviens que sur l'une des photos apparaissait la colonne, et son Génie de la Liberté.
- Quelques jours plus tôt c'était le séminaire Perec mensuel à Jussieu, le samedi 15 janvier 2005, sur La phrase perecquienne. Je me rappelle avoir ensuite déjeuné avec Gilles et quelques autres perecquiens au bistrot voisin L'Etoile d'Or (devenu depuis Le Passage)... C'était peu après que Gilles m'ait permis de participer au Formules n° 9 qui paraîtrait en mars, et c'était la première fois où j'avais l'occasion de le remercier en personne.
- Blaise Reyer, Basile Rey, je ne sais si j'ai jusqu'ici fait le lien avec le nom honoré par la stèle de ma nouvelle castelrennaise, Basile Rexadon, à décomposer en basile, roi grec, rex, roi latin, et adon, seigneur hébreu. Ceci m'est l'occasion de confronter les rois latin et espagnol, REX et REY, en songeant aux chromosomes X et Y. Il en irait de même du mot "loi", LEX ou LEY...

Note du 14/3 : l'indispensable dp me signale le compositeur Ernest REYER, né REY!!! Une de ses oeuvres majeures est l'opéra Sigurd, basé sur la légende des Nibelungen comme le Ring de Wagner. Peut-être le compositeur, toujours représenté de nos jours, sera-t-il prochainement au programme de l'Opéra Bastille...

  2 ou 3 trucs que je n'ai pu caser plus haut.
  Le jour de ma découverte du panneau MORWAN était le premier jour de l'an hébraïque 5776, carré de 76. Nous sommes maintenant en l'an pataphysique 144, carré de 12, qui a eu quelques jours en commun avec l'an hébraïque 5776.
 La différence entre les deux carrés? 5632, comme Larchmütz 5632, la vache NOIR (56) et BLANC (32) de Jean-Bernard Pouy...

  Mon SONÈ avait déjà fait coïncidence avec une création ultérieure en carrés.

  Bruno Duval et moi avons été ensemble au sommaire de diverses revues, notamment à celui de Teckel n° 2, dans la "grande édition". Le texte de Bruno est intitulé La diagonale du flou...

  En cherchant "Rémy Roy" en ligne, j'ai découvert un assassin de ce nom, qui a notamment tué en octobre 1990 celui qui se faisait appeler "mage Nathaniel". Nathaniel, Jonathan, Theodor, Dorothée, Déodat..., ces prénoms équivalents me poursuivent avec une louable obstination.

  N'étant guère inspiré pour trouver un titre à ce 221e billet de Quaternité, j'ai opté pour le très jungien 2+2=1.

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