18.9.24

Htebasile Eladnevol

 à Ruth & Kees

  Un nouveau dessillement est survenu au matin du 7 septembre. C'est encore quelque chose que j'aurais aisément pu voir le siècle dernier, et je suis encore ébahi par mon aveuglement.
  Je l'ai souvent dit, et détaillé ici, l'un des plus beaux résultats de mes études bibliques des années 80 est le rôle des nombres 4 et 5 dans la généalogie patriarcale. Les valeurs 273 et 348 des mots "quatre" et "cinq" en hébreu y interviennent, avec notamment les 16 patriarches de Sem à Moïse dont la somme des noms vaut 16 fois 348, se répartissant en 16 fois 273 pour les 13 premiers et 3 fois 400 (valeur de "deux") pour les 3 derniers. 
  Or le premier cahier du Clavier bien tempéré (CBT) est constitué de 24 préludes totalisant 819 mesures, 3 fois 273, et de 24 fugues totalisant 1269 mesures. La somme est 2088, 6 fois 348.

  Je connaissais ces deux factorisations, mais indépendamment, et n'avais "jamais" songé à les relier (avec de prudents guillemets car des consultations d'anciens écrits m'ont fait plusieurs fois reconsidérer des déclarations péremptoires).
  Le 819 des préludes m'était important car il se scindait en 546 pour les 14 premiers, et 273 pour les 10 derniers. J'y reviendrai. C'est en partie à cause de ce 819 qu'il m'a été immédiat, lorsqu'il m'est venu de fusionner le 81-90 d'ELISABETH LOVENDALE en 8190, que ce nombre est multiple de mon 273 fétiche.
  Je commence ce billet le 10/09, et j'espère l'avoir achevé le 18/09, renversement de 81-90, d'où son titre.

  Je me souviens d'avoir remarqué que 2088 était multiple de 348 en étudiant la grille magique que le pianiste néerlandais Henk Dieben avait composée à partir des 48 nombres de mesures du CBT1, en 1954. Elle était reproduite ainsi dans un article de Kellner, in Revue de Musicologie, T. 80, No. 2 (1994):
 
  Kellner indiquait
(les italiques, gras et italiques-gras mettent en évidence les diverses caractéristiques de symétrie)
mais ne précisait pas mieux. Ce qui l'intéressait était le nombre 174, valeur de l'allemand meine Temperatur, "mon tempérament", et son article accumulait tant d'aberrations que je n'avais pas cherché à approfondir. Si la somme des 48 nombres était un multiple de 12, il n'était pas si extraordinaire qu'ils puissent s'arranger en 12 séries de même valeur 174. Ensuite, il allait presque de soi de réarranger les nombres dans chaque rangée pour obtenir 4 colonnes de valeur 522. Certes il fallait le faire à la main en 1954, alors qu'aujourd'hui l'ordi fournit des centaines de réponses en quelques secondes...

  Je me rappelle avoir remarqué que deux rangées totalisaient 348, valeur du "cinq" hébreu, mais ceci se passait avant 2001, avant ma période Fibo, sinon j'aurais probablement réagi devant le fait qu'il fallait 8 nombres pour faire "cinq", 5 et 8 étant des Fibos, l'hébreu "cinq", HMS, étant formé dans l'ordre des lettres de rangs 8-13-21, Fibos consécutifs, "quatre" = 273 étant le produit de 13 par 21...

  Bref, je n'avais pas exploré plus avant le tableau, mais la révélation le 7 septembre de la présence de 273 et 348 dans le CBT1 m'a fait reprendre l'article, tout de même photocopié, et essayer de comprendre quelles étaient ces "diverses caractéristiques de symétrie".
  Mon regard s'est d'abord porté au centre, où les nombres en italiques-gras du carré central sont 41-40, somme 81. Les autres nombres en italiques-gras des deux autres carrés sont 18-24 et 24-24, somme 90.
  81 90, ELISABETH LOVENDALE, et ceci survenait moins de deux mois après la découverte de Vertig (2005), de Richard Morgiève, où l'énigme du titre est résolue dans la dernière des 950 sections, après les indices survenus aux sections 613 et 739, Vierzig et Fünfzig (40 et 50 en allemand),
VIERZIG FÜNFZIG FERTIG ("fini") que le narrateur écrivait VERTIG, soit
40 50 81 (valeur de VERTIG), 90 81 également; je souligne que l'Allemand Bach m'a conduit à 81 90 via les nombres 4 et 5 en hébreu.
  C'était loin d'être la seule bizarrerie du "roman" dont la construction m'avait conduit à y lire en morse TGIVRE, anagramme de VERTIG qui exprime idéalement l'état du narrateur, "t'es givré".  J'ai depuis pris contact avec Richard qui a été ébahi de mes découvertes, ayant écrit le texte en état second, sans rien calculer.

  Aujourd'hui le net permet d'avoir accès à de multiples ressources. Cette requête donne en premier résultat l'article de Kellner, puis une étude en allemand apparemment non publiée, où Hermann Gottschewski donne ces diagrammes plus lisibles de la grille de Dieben:
 

  Le diagramme de gauche met en évidence que, dans chaque paire de rangées, 348 s'y répartit en 116 et 232. Dans le diagramme de droite, 12 cases de même couleur donnent la somme 522.
  C'est tout de même nettement plus sophistiqué que 12 rangées 174 et 4 colonnes 522, et je me demande comment Dieben a pu composer sa grille. Je suis déjà éperdu d'admiration devant les prodiges réalisés par ceux qui ont sans ordi construit des carrés, cubes, tesseracts magiques avec d'éventuelles propriétés supplémentaires, mais leurs résultats concernent le plus souvent des suites séquentielles de nombres, et répondent en principe à une logique plus ou moins immédiate.
  Rien de tel ici, où il s'agit de nombres apparemment disparates.

  Gottschewski aborde la question en mathématicien, constatant que si Bach avait eu cette grille magique en tête, il aurait pu la rendre plus accessible, au moins en donnant des diptyques Prélude-Fugue correspondant aux paires de la grille... Si ç'eût été le cas, la question ne se poserait pas, du moins pas en ces termes.
  Il montre que d'autres nombres auraient pu être choisis pour composer une grille avec plus de propriétés. Il donne également pas moins de 50 grilles issues de tirages au hasard de 48 nombres compris dans le même étiage que ceux de Bach et sommant 2088. Toutes ces grilles ont les mêmes propriétés que celle de Dieben, mais ce qui serait intéressant, ce serait le pourcentage de tirages permettant une telle construction.
  Bref il conclut qu'il est peu probable que Bach ait eu cette grille magique en tête, CQFD, ce dont je ne doute guère, mais les questions qui m'intéressent sont:
- comment Dieben a-t-il réussi à construire cette grille vers 1954?
- comment les nombres correspondant à ELISABETH LOVENDALE peuvent-ils s'y retrouver sous une même forme? (il est fort probable que les 48 nombres de Bach permettent de construire maintes autres grilles offrant les mêmes propriétés que celle de Dieben)

  Le web offre aussi accès à l'article de David Rumsey, Bach and Numerology: dry mathematical stuff?, publié en 1997 en Australie.
  Rumsey n'a rien d'un matheux, et énonce que la probabilité d'obtenir par hasard les nombres de Bach est inférieure à une chance sur 21 à la puissance 48, un nombre astronomique qui est aussi complètement fantasmagorique. Je ne sais d'où il vient, et il est clair qu'effectivement obtenir par hasard ces 48 nombres précis relève d'une probabilité infinitésimale, mais la question réelle est d'obtenir 48 nombres se prêtant à ce cas particulier, et il y a beaucoup de possibilités dont la probabilité est difficile à évaluer, mais restant "acceptable", et puis il y a maintes autres possibilités de constructions mirobolantes à partir de 48 nombres, offertes à l'imagination des chercheurs de tout poil.

  Rumsey s'émerveille aussi que toutes les constantes de la grille de Dieben soient des multiples de 29, un nombre "bachien", et il en énumère 10... Mais puisque 2088 est multiple de 29, nombre premier, il est clair que 29 doit apparaître dans toutes ses factorisations...
  29 est donc pour lui un nombre "bachien" car valeur des initiales JSB de Johann Sebastian Bach, ou de SDG, Soli Deo Gloria, "à Dieu seul la gloire", sigle présent à plusieurs reprises dans les manuscrits de Bach.
  Il a manqué ici de signaler que cette "signature" SDG achevait précisément le manuscrit autographe du CBT1:

 
  Je prends conscience aujourd'hui (11/9) que sa présence en fin du CBT1 peut être doublement significative, sans lien avec la grille de Dieben:
- horizontalement, car elle clôt le dernier diptyque Prélude-Fugue BWV 869 en 47-76 mesures, et 76 moins 47 = 29;
- verticalement, car les 24 fugues du CBT1 totalisent 1249 mesures, 27 fois 47: 27 pourrait être la Trinité exaltée à la puissance trois, 3.3.3, et 47 est la valeur de DEUS; ces 1249 mesures sont exactement réparties en 423, 9 fois 47, pour les 8 premières fugues, et 846, 18 fois 47, pour les 16 autres; 47 moins 18, c'est encore 29.

  Mon renouveau d'intérêt bachien ces derniers temps m'a conduit à l'ouvrage assez récent de Ruth Tatlow, Bach’s Numbers: Compositional Proportion and Significance (2015). C'est une brillante universitaire dont j'avais lu jadis Bach and the Riddle of the Number Alphabet (1991), où, en gros, elle concluait qu'il était fort possible que Bach ait codé des messages dans sa musique, mais que, puisqu'il n'en avait pas laissé la clé, on n'en saurait jamais rien...
  Avec une telle attitude, Turing et von Neumann n'auraient pas tenté de déchiffrer les codes allemands et japonais, et abandonné le monde libre aux forces de l'Axe.
  Je n'avais pas été enthousiasmé par cette conclusion, mais l'ouvrage apportait beaucoup d'informations intéressantes, ainsi des contemporains de Bach, dont certains qu'il connaissait personnellement, composaient effectivement des musiques codant pour des messages alphabétiques.

  Je n'avais donc pas été pressé de consulter Bach’s Numbers, mais Tatlow semble avoir radicalement changé en 20 ans, et admettre en 2015 que Bach a probablement utilisé l'alphabet Schwenter préconisé par les exégètes qu'elle pourfendait auparavant. Elle ne fait cependant intervenir cet alphabet que pour soutenir sa thèse, à savoir que Bach aurait privilégié dans les formes finales de ses oeuvres des rapports simples de mesures, 1:1 et 1:2.
  Dire que Bach se préoccupait des nombres de mesures de ses compositions pourrait donner du crédit à maintes théories qui utilisent ces nombres, mais Tatlow ne daigne pas les mentionner. Section d'or et séries additives sont écartées en un paragraphe parce qu'aucun témoignage d'époque n'accrédite un intérêt des musiciens à ce sujet...
  Bref, si on écarte au départ tout ce qui est hors de la norme, on ne peut qu'aboutir à du planplan...
  Enfin ce qui m'intéresse est que le déclic qui a amené Tatlow à sa théorie a été l'étude des 2 fois 15 Inventions, totalisant 1032 mesures, entreprise proche des 24 diptyques du CBT, totalisant 2088 mesures.
1032 + 2088 = 3120, permutation des chiffres 0-1-2-3. Ceci pourrait être lié aux 3 lettres B-A-C, se trouvant faire écho au jour de naissance de Bach, un 21/3.
  Les 6 premières Inventions à 2 voix couplées aux 6 dernières à 3 voix totalisent 516, moitié de 1032, et Tatlow considère que c'est voulu. Pourquoi pas? mais Van Houten voyait aussi ses analyses sur ces mêmes 1032 mesures irréfutables, bien que menant à des conclusions extravagantes.
  Tatlow trouve un partage des 24 nombres issus du CBT  en 1044:1044 assez proche, et chacun de ces 1044 offre un partage en 522:522 (mais Dieben n'est pas évoqué). La preuve décisive serait dans ce tableau:
 

  D'accord, mais on peut imaginer d'autres schémas qui seraient autant significatifs, sinon plus. J'observe pour ma part qu'elle a omis d'examiner Préludes et Fugues séparément, bien que leurs sommes 819 et 1269 figurent dans ses tableaux. Il m'avait suffi en 2001 d'entrer les nombres séparément dans un tableur pour voir que les 8 premières fugues totalisent 423 mesures, les 16 autres 846, un partage 1:2 doublement immédiat, que Tatlow n'aurait pas manqué d'exploiter si elle l'avait vu.
  Mais ça me semblait bien moins intéressant que d'autres résultats, et je serais fort déçu si Bach avait utilisé son génie à construire de façon répétitive des rapports 1:1 ou 1:2 dans son oeuvre.

  Tatlow a de la suite dans les idées, et trouve 3120 mesures dans deux autres ensembles liés, les Clavier Übung I et II d'une part, les Clavier Übung III et IV d'autre part (en y incluant les 14 canons découverts tardivement). Ce pourrait être péremptoire si les calculs étaient incontestables, ils ne le sont pas à mon avis, mais je n'ai aucun désir de me lancer dans une critique approfondie.
  Elle trouve d'autres 3120 et 1560 ailleurs, et va jusqu'à émettre l'hypothèse d'un plan de l'Art de la Fugue en 3120 mesures, interrompu par la maladie et la mort. Pure hypothèse, mais il est parfaitement établi aujourd'hui que l'oeuvre compte 14 fugues (dites "contrepoints"), et que l'exposition du thème BACH s'achève à la mesure 207 de la dernière fugue, qui est aussi la mesure 1685 de l'ensemble, 1685 l'année de naissance de Bach. Comment ne pas en être frappé?
  J'admire cette découverte de Van Houten, lequel a gâché ses chances d'une reconnaissance universitaire en l'associant à la thèse zarbi d'un Bach rosicrucien et prophète, ayant signifié sa mort en 1750 par les 7 notes de valeur 33 achevant la mesure incomplète 1717, ou dernière mesure 239 de la fugue 14 telle qu'elle nous est parvenue.
  Curieusement, Tatlow reprend cette idée d'un inachèvement volontaire de la fugue 14. Les aficionados ayant repéré le motif récurrent 3120 dans les grands corpus de Bach n'auraient pas manqué de s'apercevoir d'un manque dans l'Art de la Fugue, et de l'évaluer à 41 mesures, JS BACH...
  Qui est le plus dingue?

  J'assume ma propre dinguerie, et déclare ma certitude de l'existence d'un phénomène X.  Tout se passe comme si X influait les créateurs pour coder des messages dans leurs oeuvres, usant de codages parfois indéchiffrables aux époques concernées. X pourrait aussi influer sur d'autres événements.
  Un autre aspect du phénomène (mais ne serait-ce pas un autre phénomène, qu'en sais-je?, aussi je le nomme Y) serait de révéler ces codages, ou d'en donner des indices, par des coïncidences, des rêves, des intuitions...
  Cacher et révéler, n'est-ce pas la nature même de l'art?

  Il existe maints témoignages de faits bien plus extraordinaires, mais j'ai été si souvent confronté aux phénomènes X et Y (ou XY) que je ne peux douter, bien qu'il me soit difficile de les caractériser plus avant.
  J'ai généralement privilégié l'approche "trickster". La diversité des messages transmis par X était telle qu'il semblait vain d'y envisager un sens global. Le sens était plutôt dans le phénomène lui-même, et dès mes premières études bibliques, il y a environ 35 ans, j'étais arrivé à la conclusion "Ça se fout de nous!".
  Et puis en 2023 et 2024 X et Y (ou XY) ont été particulièrement actifs, établissant de nouveaux liens entre mes principaux dossiers, hébreu, Bach, Virgile, Perec, Leblanc, si bien que je me pose la question d'une possible unification de tous ces dossiers.
  Hélas ceci survient concomitamment à un net affaiblissement de mes capacités intellectuelles, et je me sens submergé par l'abondance des données accumulées en 40 ans de recherche. Je crains aussi un début d'Alzheimer, avec d'inacceptables oublis.

  Précisément l'écriture de ce billet m'a confronté à l'un de ces oublis. Avoir donné plus haut la répartition des fugues du CBT1 en 423-846 mesures m'a rappelé que ces nombres correspondent aux mots hébraïques "tu vis" et "tu meurs", que j'associe depuis longtemps au rêve 1La vie 2Mortelle qui m'a marqué vers 25 ans. J'avais aussi considéré les nombres des fugues en mi (majeur et mineur, E et e) du CBT2, 43 et 86, valeurs dans l'alphabet Schwenter de Ich lebe et Ich sterbe, "je vis" et "je meurs". Bach a harmonisé de façon guillerette le choral Alle Menschen müssen sterben.
  Il me semblait que je ne l'avais pas relié aux fugues du CBT1, et ceci m'est apparu comme prodigieux...


...mais patatras, la recherche du nombre 423 sur Quaternité m'a montré que ce lien était énoncé dans ce billet de juillet 2023, et il reprenait une page bachienne de 2006.
  C'est pourtant frappant, et ça le devient plus encore lorsqu'une brillante universitaire constate après 20 ans d'étude que Bach aurait privilégié le rapport de mesures 1:2 dans ses ensembles. Si j'ai montré quelques réserves pour les pièces pour clavecin que je connais quelque peu, Tatlow étudie toute l'oeuvre de Bach avec maints résultats troublants, j'aurai probablement à y revenir.

  J'énonçais plus haut que les 819 mesures des préludes du CBT1 se scindent en 546 pour les 14 premiers, et 273 pour les 10 derniers. Le rapport 2:1 n'est pas respecté pour le nombre de préludes, mais il peut être significatif, car 14 est le NOM(bre) de BACH, et 546 se factorise en 14 fois 39, valeur de l'allemand NAHME, "nom".
  Le nom BACH a 4 lettres, et le 4e de ces préludes a 39 mesures. Seuls deux nombres de mesures sont indiqués sur le manuscrit autographe, celui-ci et les 27 mesures de F1 (et les 24 fugues de F1 à F24 totalisent 27 fois 47 mesures):
 

  Ce 39 est-il de la main de Bach? Je n'en sais rien, et laisse la question aux spécialistes car Tatlow cite Smend qui avait appuyé une thèse par la présence du nombre de mesures 84 sur l'autographe de la Messe en si mineur, mais il s'est avéré ensuite qu'il n'était pas de la main de Bach.

  Quoi qu'il en soit la réflexion sur ces rapports 1:2 du CBT1 m'a conduit à une réelle nouvelle approche, laquelle a trouvé son ordonnancement exact ce matin du 16, toujours au réveil (après un rêve où il était question d'une secte qui refusait que l'auteur d'un délit en rapport avec le nombre d'or passe plus de 24 heures en prison).
  Puisque 273 est pour moi "quatre" en hébreu, à quoi peut correspondre 546? Ma réponse immédiate est שמור, shamor, impératif du verbe shamar, "veiller", "garder".
  Le mot est important dans l'exégèse juive car il existe deux versions du Décalogue, en Exode 20 et en Deutéronome 5. La principale différence touche le 4e commandement, "Rappelle-toi le jour du Shabbat pour le sanctifier" dans l'un, "Garde le jour du Shabbat pour le sanctifier" dans l'autre.
זכור את־יום השבת לקדשו
שמור את־יום השבת לקדשו
  "Rappelle-toi" est זכור, zakhor, de valeur 233, or ce qui m'avait le plus marqué dans mon analyse des fugues en 2001 était les 11 fugues 14 à 24, totalisant 610 mesures, 15e Fibo, réparties en 377 pour les 7 premières fugues, 14e Fibo, et 233 pour les 4 dernières; 13e Fibo.
  Or le mot shabbat, שבת, est apparenté à shive'a, שבעה, "sept", de valeur 377, et on aurait donc
- 14 préludes 1 à 14 = 546 = shamor;
- 4 fugues 21 à 24 = 233 = zakhor;
- 7 fugues 14 à 20 = 377 = shive'a ("sept", 7e jour);
- 10 préludes 15 à 24 = 273 = arba' (le 4e commandement);
- aux 4 fugues 21 à 24 correspondent les lettres du titre VIER, "quatre" en allemand et 4 lettres;
- et CLAVIER est un mot de 7 lettres.

  Zakhor?, "pas zakhor" dirait Tatlow, puisque Bach ignorait l'hébreu: il faut donc oublier tout ça.
  J'ai vu un 610 dans ses Bach's numbers, pour les reprises dans les sonates pour violon et clavecin, BWV 1014-19; il s'agit aussi de 11 pièces, soit 40+61+30+115+35+36+118+60+22+62+31. Je remarque 115+118 = 233 (ou 118+22+62+31). Compter ces reprises lui permet d'arriver à un joli rapport 2:1 entre 4 et 2 sonates, 1600:800.

  Les mots shabbat, שבת, et shive'a, שבעה, "sept", sont aussi apparentés au verbe shava', שבע, "jurer", "faire serment". C'est ce verbe qu'on trouve dans Elisheva, "Dieu a fait serment", nom de la femme d'Aaron, devenu Elisabeth dans la Vulgate.
  Voilà qui nous ramène à miss Lovendale, et Tatlow m'a appris une nouvelle possibilité de 171 chez Bach. Un événement souvent cité pour montrer l'obsession de Bach pour le nombre 14 est son entrée à la société Mizler, regroupant des adeptes de théorie musicale. Mizler ayant été son élève, Bach aurait pu y entrer bien plus tôt, mais il aurait attendu 1747 pour en être le 14e membre.
  Chaque membre devait marquer son entrée par une pièce composée pour l'occasion, et Bach a composé Cinq variations canoniques sur le choral luthérien Von Himmel hoch da komm ich her. Il a déjà été remarqué que leurs nombres de mesures, 18-23-56-27-42 pouvaient constituer des signatures bachiennes, avec 18-23 = AH-BC, et le total 166 = 83.1.2, HC.A.B, mais Tatlow a remarqué qu'aussi bien l'autographe que la partition publiée plaçait en tête de la première variation l'ancienne orthographe de Luther, Von Himel hoch da kom ich her, alors que l'orthographe moderne figurait sur la page de titre:
 

  Tatlow y voit un appel à chercher plus avant, et trouve que les 5 premiers mots ont pour valeur 166,
VON HIMEL HOCH DA KOM = 47+45+33+5+36 = 166,
soit le même nombre que les mesures des 5 variations. De plus, les deux groupes permettent un partage 1:1,
 

  Van Houten a compté les notes des deux versions, avec des résultats étonnants. Tatlow ne va pas au-delà de la mesure, et certains de ses résultats trouvent des échos dans mes propres recherches, sur les nombres de notes des thèmes, et sur leurs valeurs (voir par exemple ici).

  Pour ma part, je constate que ces jeux sur 166 et 5 pourraient pointer vers leur somme, 171. En partant du titre, il est possible d'avoir un partage 81-90, avec les deux mots en M de valeurs 45 et 36 (en fait le redoublement de la lettre est indiqué par le trait au-dessus des M).
  Ce n'est pas possible à partir des mesures, où en revanche on peut obtenir le partage doré 65-106 (18+42+5 mots du titre). Au passage 171 triangle de 18 débute par 18 mesures.
  Je ne suis pas revenu récemment sur ce partage doré, d'abord remarqué pour une autre raison: 65 et 106 sont les durées de vie de Bach et Rosencreutz.
  Alors conscient de leur rapport d'or, je l'avais utilisé en 2006 dans la nouvelle L'enchanté réseau, où Bérenger Saunière découvrait en 1908 le tombeau de Rosencreutz. Il avait été aidé par Debussy qui lui avait indiqué les pièces en D et F du CBT2, en 106 et 171 mesures. Ces lettres DF interviennent aussi dans L'aiguille creuse.
  J'y étais revenu dans Novel Roman en 2018, avec notamment le chapitre 12 où était étudié le thème BACH du Contrepoint 14:

 
  Après avoir souligné que le caractère spécial de l'Invention 14 partageait 120, somme des 15 premiers nombres, en 14 et 106, Marvel Noon constatait que la valeur du thème Bach était de même
BACH   cis d cis h cis d = 14 + 106,
et que la fin du thème était superposée aux 4 premières notes du thème en quinte, avec
F E G Fis = 51, qui additionné à BACH donne 65.

  Marvel Noon ne sait rien du nombre d'or, mais ce n'est pas le cas de Nolven Amor qui, chapitre 17, exalte la double césure dorée de la formule
CREDO IN     DEUM     UNUM = 65 + 41 + 65 = 171,
magnifiée dans la Messe en si mineur.

  J'ai donné d'autres éléments ici, et je rappelle tout de même le minimum.
  Si la recherche de la lettre 14 parmi 18 mène au jeu N-AMOR (14-1..13;15..18), le rang 2 de La lettre d'amour du roi George parmi les 8 nouvelles de L'agence Barnett mène à B-ACH (2-1;3..8). D'où, ce que chercherait miss Lovendale, ce pourrait être la fin du Contrepoint 14, la pièce inachevée parmi les 18 de l'Art de la fugue.
  La nouvelle de rang 3 est La partie de baccara, où je suis tenté de comprendre que cette "partie" est BAC. Après une partie de baccara entre 5 personnes, l'un des joueurs est assassiné, et Barnett démontre que l'assassin est
MAXIME  TUILLIER = 65 + 106 = 171.
  Petite nouveauté. Tatlow privilégiant avec 3120 l'ordre CAB, j'ai cherché les occurrences de cette séquence dans l'e-book L'Agence Barnett & Cie (je remarque au passage les initiales ABC).
 

  Il y a donc 18 occurrences de CAB, la 14e dans le mot CABotinage, un mot associé à Lupin, dont c'est la seule occurrence dans le recueil.
  Je remarque que les 4 premières occurrences sont dans la 1e nouvelle, Les gouttes qui tombent, pour le mot CABinet. Cardiaque, proche de la mort, le baron Assermann entend punir cruellement sa femme Valérie en la faisant elle-même l'agent de sa perte. Son seul bien est le collier de perles qu'il lui a offert, alors il fait installer par un plombier un réduit dans le tuyau d'évacuation de l'évier de son cabinet de toilette. Il y place les perles, de telle façon qu'elles soient évacuées vers les égouts au premier usage de l'évier, et c'est à Valérie qu'il demande d'en ouvrir le robinet...
  Il y a 5 occurrences de BAC, toutes pour BACcara, dont celle du titre de la nouvelle. Ainsi 4 "CABinet" et 4 "BACcara" encadrent la quête de la lettre 14.

  Quelques petites choses n'ont pas trouvé une place immédiate en cours d'écriture, alors les voici.
  Un important facteur déclencheur a été, le 7 septembre, la prise de conscience que les 819 mesures des préludes correspondaient à 3 fois le "quatre" hébreu, et les 2088 totales du CBT1 à 6 fois le "cinq" hébreu.
  Le 11 il m'est apparu un parallèle avec des relations dont j'avais peut-être été conscient avant, mais qui prennent plus de sens maintenant:
819 = 3 fois 13 fois 21, trois Fibos
2088 = 4 fois 18 fois 29, trois nombres de Lucas,
et si l'on considère comme dans le billet précédent que les trois premiers Fibos sont 1-2-3, les trois premiers Lucas 1-3-4, alors 3-8-13 et 4-18-29 ont dans les deux séries les rangs 3, 6, et 7.

  Tatlow me semble avoir omis de souligner que le dernier diptyque du CBT1 compte 123 mesures, ce qui pourrait accréditer son idée d'un choix privilégié des nombres 1-2-3 par Bach. Je remarque que le SDG après la dernière de ces 123 mesures est le sigle pour
SOLI  DEO  GLORIA = 52 + 23 + 59 = 134, confronté dans le précédent billet à 123, je n'y reviens pas. En tant qu'échos aux suites de Fibo et Lucas, je note que les deux diptyques dorés du CBT1 sont le 14, avec 24/40 égal à 3/5, deux Fibos, et le 24, avec 47/76, deux Lucas.
   Jim est le diminutif de James, et
JAMES  BARNETT = 48 / 80 est encore un 3/5.

   Je remarque encore que 3 fois "quatre" devenant 6 fois "cinq" est équivalent à 12 pour les Préludes devenant 30 par l'ajout des Fugues, qui "vaudraient" donc 18. Tatlow considère comme significatif que le rapport 1:1 des 30 Inventions corresponde à leur partage en 12 et 18, soit 2:3. Elle se garde bien d'évoquer Fibonacci (certains exégètes s'en contentent).
  Pour le tableau reproduit plus haut, avec l'élégant schéma 1:2 répartissant les paires d'Inventions et les paires de diptyques, elle se garde de souligner que les paires sont en rapport 15/24, ou 5:8, un rapport Fibo plus significatif.

  "quatre" et "cinq" évoquent la quarte et la quinte, les harmonies musicales les plus immédiates. Le diptyque doré 14 est en fa#, dont la quarte est si, tonalité de l'autre diptyque doré du CBT1, le 24. La quinte de si est fa#, envoyant soit à ce diptyque doré 14 du CBT1, soit à celui du CBT2.

  A propos de 14, l'écriture de ce billet est restée bloquée du 14 au 16, lors de l'essai d'introspection qui m'est toujours ardu. Le 15, j'ai écouté en différé Gwenaëlle Aubry qui parlait de Perec, fort bien d'ailleurs. Elle y citait à plusieurs reprises une phrase de W, qu'elle avait placée en exergue de son roman Personne, prix Femina 2009,
L'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie.
  Le 16, j'ai pu reprendre l'écriture, et faire partager mon oubli d'avoir déjà associé les paires de nombres signifiant "vie" et "mort" en hébreu et allemand. Au cours d'un intermède, j'ai ouvert un livre voyageur trouvé quelques jours plus tôt à Manosque, Le voile noir, d'Anny Duperey (1992). Il a en exergue la même phrase de Perec.
  Le livre coûtait en 1992 149 F, et 149 est la valeur de l'expression de mon rêve de 1975,
LA VIE   MORTELLE = 49 + 100, que j'avais transformée en
MA VIE   MORTELLE = 50 + 100, pour coller au réel titre vu en rêve, 1La vie 2Mortelle.

  "mort" m'a remémoré ce soir du 17 les mots shamor et zakhor vus plus haut. J'ai pensé au paradoxe de Schrödinger, le chat en même temps mort et vivant.
  Chat mort, shamor...
  La double recension du Décalogue est aussi un paradoxe, et le Talmud l'a résolu en avançant que Dieu avait dit en même temps shamor et zakhor.
  La valeur 233 de zakhor m'évoque le plus immédiatement 'ets hahayim, "l'arbre de vie"...
 

   Tiens, Anny Duperey a publié Les chats mots, recueil de textes et de photos.

   En commençant ce billet, j'envisageais d'y étudier en détail la grille de Dieben.
   C'était plutôt rébarbatif, et d'autres pistes se sont présentées, mais un résultat immédiat mérite mention. Si les italiques-gras somment 171, somme des 18 premiers nombres, comme des 18 lettres de A à R, les romains-gras somment 351, somme des 26 premiers nombres, comme des 26 lettres de A à Z.
   La découverte de Letters de John Barth a été ahurissante, par son contenu et par les circonstances de sa découverte. Barth a choisi pour sa pénultième "lettre", la 87e, datée du 7 septembre 1969 (55 ans exactement avant le déclic à l'origine de ce billet), un vieux texte acrostiche qui n'a que 25 lignes; la lettre N y est oubliée.


8.9.24

rapports fusionnels


à Arsène & Elisabeth

  Le précédent billet a établi une étroite relation entre deux thèmes suivis depuis 1996, le sonnet Vocalisations de Perec et le nom Elisabeth Lovendale.
  Ceci ouvre un vaste champ d'investigations, car ces thèmes ont connu de multiples ramifications, l'échange Haemmerli-Jung qui a initié ce blog en 2008, les 6 grilles de lettres en 2017-18. J'ai procédé à de nombreuses récritures de Vocalisations, ou du sonnet original Voyelles, et écrit un roman entier à partir du jeu NOVEL ROMAN se déduisant du nom du personnage de Leblanc.
 
(j'expliquerai plus tard cette image doublement fusionnelle)

  Le fusionnement de ces deux thèmes est en partie dû à des fusionnements...
  Le 23 août dernier m'est venu l'idée de fusionner les valeurs 81 et 90 de ELISABETH LOVENDALE en 8190, ce qui m'a aussitôt donné envie de l'illustrer par un poème en 18 vers de valeur totale 8190, en deux groupes de 9 vers avec prénom et nom en acrostiche, et la moitié de 8190 pour chaque groupe, 4095.
  Or une vingtaine de jours plus tôt, j'avais pour la première fois eu l'idée de considérer comme un groupe les 9 premiers vers de Vocalisations, codés dans les deux premières parties de Sous les pans du bizarre, et la valeur de ces 9 vers est 4095.

  Une coïncidence exagérée, inadmissible, a souligné ces fusionnements dans le 428e billet de Quaternité, où j'en ai rendu compte, ce qui m'a fait lui donner un titre de valeur 428:
Vint le quatre-cent-vingt-huitième billet
  La valeur de Vocalisations, 6272, correspondait aussi pour moi au fusionnement de 62 72 d'ARSENE LUPIN, et je connaissais un autre cas, avec des poèmes en hommage à Perec totalisant 7647, ainsi les 3 personnages concernés par ces fusionnements sont
     ARSENE LUPIN               = 134  (62+72)
     GEORGES PEREC            = 123  (76+47)
     ELISABETH LOVENDALE = 171 (81+90)
          total :                         428

  Par ailleurs les auteurs, conscients ou non, de ces fusionnements sont:
     GEORGES PEREC           = 123  (76+47)
     ROBERT RAPILLY            = 171 (78+93)
     REMI SCHULZ                = 134  (45+89)
          total :                         428

    Un développement s'imposait, étudier les sommes des fusionnements, soit:
6272 + 7647 + 8190 = 22109, et
7647 + 7893 + 4589 = 20129.
  Les sommes sont composées des mêmes chiffres, ce n'est pas extraordinaire, mais nullement obligatoire.
  La différence entre ces sommes est 1980, soit un arrangement des chiffres de 8190. De nouveau ce n'est ni extraordinaire, ni obligatoire. Ainsi, si une paire de nombres ab et cd a même somme qu'une paire ef et gh, alors la différence entre abcd et efgh sera obligatoirement multiple de 99. Seuls 6 nombres de 4 chiffres 0-1-8-9 sont des multiples de 99: 1089, 1980, 8019, 8910, 9108 et 9801.
  Comme les nombres en question ici ne sont pas tirés au hasard, mais des valeurs de prénoms et noms, une évaluation de probabilité serait difficile, et certainement ennuyeuse, mais ceci m'a conduit à une constatation que j'aurais pu faire dès 1996.
  J'ai relié l'affaire Lovendale aux Rose-Croix, et à L'aiguille creuse qui se passe en 1908, où Lupin est blessé lors du cambriolage d'Ambrumézy le jeudi 16 avril, Jeudi saint en 1908. La confrérie Rose-Croix aurait été créée par Christian Rosencreutz, ayant vécu 106 ans, de 1378 à 1484, 13 et 14 fois 106. Le Jeudi saint est dit être un jour important pour les rosicruciens, dans Les noces chymiques de Christian Rosencreutz (1618), et l'initiation au grade de chevalier Rose-Croix, 18e des 33 grades du R.E.A.A., se fait un Jeudi saint.
  1908 c'est 18 fois 106, et l'idée de départ de Novel Roman était l'élimination mystérieuse en 1908 des 18 héritiers Veranomnol, avec en climax le 14e le 16 avril, Norman Love à Ambrumézy.
  J'ai développé ça dès 1996 dans mes brochures, confidentielles mais existantes, La roseur à réoser et Obscurcir Leblanc, puis en 2002 dans mon premier site web, perdu lors de la suppression de mes pages perso, mais toujours accessible via Wayback machine. La page Rose-Croix est ici.

  Enfin bref, 1908 ce sont encore les chiffres 81-90 d'Elisabeth Lovendale. J'ai repris tous les éléments dans les commentaires sur Novel Roman, dont le chapitre 12 attribuait au comte Adalbert von Schattenlos les découvertes de Bach et le nombre.
  Sur la page de commentaires, j'indiquais que ce Schattenlos ("sans ombre"), faisait allusion à l'auteur Adelbert von Chamisso de Peter Schlemihl. Dans ce roman un personnage se nomme Thomas John, or
THOMAS/JOHN = 76/47 est l'exact arithmonyme de
GEORGES/PEREC = 76/47, lequel avait Peter Schlemihl dans sa bibliothèque (numéro 1359).

  La recherche de "171" dans La Vie mode d'emploi m'a conduit à une seule occurrence, jamais remarquée jusqu'ici:
un exemplaire rarissime de la VITA BREVIS HELENAE d’Arnaud de Chemillé. Quarli, Venise, 1549, 171 ff. ch., 11 ff. n. ch.
d'autant plus rare que titre comme auteur et éditeur sont fictifs (voir le précédent billet). Je me demande maintenant si
A.  de  CHEMILLE  ne ferait pas pendant à
A. von CHAMISSO, CHEMILLE se réarrangeant en CHLEMIEL.

  L'homme sans ombre de Chamisso a connu de nombreux avatars, dans les Contes d'Hoffmann d'Offenbach (merci dp), dans Nocturne indien de Tabucchi, dans L'ombre d'un homme, une des Cités obscures de Peeters & Schuitten.
  Précisément, la recherche de 1980 sur Quaternité m'a rappelé que c'était notamment l'année de parution du roman de Benoît Peeters La bibliothèque de Villers, dont j'avais appris l'existence en 2001, y découvrant que 5 personnes y mouraient mystérieusement, leurs initiales formant LIVRE.
  Dans mon alors projet Novel Roman, c'étaient 18 personnes qui mouraient mystérieusement, leurs noms étant anagrammes de ROMAN NOVEL. Je le développe ici, dans les commentaires au chapitre directement inspiré par La lettre d'amour du roi George, où j'ai nommé un personnage Bénédict Perrot.

  1980 est la somme des différences entre 8190 et 7893, 297, et 6272 et 4589, 1683, soit 3 et 17 fois 99.
  3 et 17 correspondent précisément aux initiales CR de Christian Rosencreutz dans les analyses de Bach et le nombre, et voici ce que je plaçais sous la plume de Schattenlos:
FAMA FRATERNITATIS = 20 + 153 = 173,
un nombre se scindant en 17-3, rangs des initiales R-C par lesquelles les membres de la confrérie étaient dits se reconnaître.
"  L'entrée secrète du tombeau portait l'inscription Post CXX annos patebo, "Dans 120 ans je m'ouvrirai", comme si Rosencreutz mort en 1484 avait eu une prescience absolue de l'avenir.
"  Le texte énumère six autres inscriptions à l'intérieur du tombeau, et les sept inscriptions comptent 23 mots et 135 lettres de valeur 1484, l'année de la mort de Rosencreutz. Il suffit d'y ajouter l'équivalent 120 du nombre CXX pour obtenir 1604, l'année de la découverte du tombeau.
"  A noter que les 20 mots des six inscriptions se scindent en 17-3, R-C.
  J'avais alors oublié un autre livre paru aux USA en 1979, l'action s'y achevant en 1980.
   J'en parlais en 2012 ici. C'est Le second fils de l'homme, de Charles Sailor.
  Un ouvrier tombe du 24e étage et se relève sans une égratignure, puis se révèle capable de guérir les autres, sinon de les ressusciter... Le Vatican y voit la réalisation d'une prophétie faite par l'archange Uriel au pape Nicolas V en 1447: Dieu enverrait à Ses enfants un homme qui mourrait en tombant d'une haute montagne en la 32e année de son âge, puis ressusciterait, et dont le coeur serait si pur qu'il ne pourrait cesser de battre avant le Vendredi saint de l'année suivante.
  Cette date limite se trouve être le 4 avril. Aucun millésime n'est précisé, mais le 4 avril était le Vendredi saint en 1980.
  Dans Novel Roman, Norman Love était le premier héritier à ne pas mourir le jour exact prévu selon le schéma découvert par les enquêteurs. Au lieu du 16 avril, il mourait (ou semblait mourir) à 2 h le 17, Vendredi saint 1908.
  1908-1980, je me suis évidemment demandé quelle était l'année médiane, et c'est 1944, l'année de l'échange Jung-Haemmerli, le 4 avril, mardi de la Semaine sainte.
  En fait, Norman Love a pris le dessus sur l'homme qui voulait le tuer, a échangé leurs vêtements, et écrabouillé le cadavre pour le rendre méconnaissable (ce qu'a fait également Lupin dans L'aiguille creuse).

  Un autre roman est paru en 1980, L'insolite aventure de Marina Sloty, de Raoul de Warren, offrant de formidables coïncidences avec la nouvelle Tania Vläsy, de Philippe Claudel (2003), pouvant être résumées ainsi:
Dans deux textes dont des éditions ont en couverture un tableau de Burne-Jones, l'héroïne au nom slave présent dans le titre perd son pucelage le 4 avril 1959, et elle est associée au nombre 5691.

  Aujourd'hui, j'ajoute qu'il s'agit encore d'un fusionnement, car 56 91 est la valeur de MARINA SLOTY, qu'il revient au lecteur curieux de calculer, tandis que Tania Vläsy est arrachée à son traintrain de vieille fille le 4/4/59 pour se voir attribuer explicitement le matricule 5691.

  J'ai commencé ce billet ce matin, 6 septembre, ne sachant quel titre lui donner. En balade ensuite, il m'est venu "rapports fusionnels". J'ai eu la flemme d'en calculer les valeurs, attendant d'être à la maison pour voir ce qu'il faudrait y ajouter pour parvenir à quelque chose d'intéressant. Et puis
RAPPORTS  FUSIONNELS = 123 + 134 (= 257).
  Soit les valeurs de GEORGES PEREC et ARSENE LUPIN dont je connaissais les fusionnements avant de penser le 23 août à celui d'Elisabeth Lovendale.
  Mais pas que. Je sais aussi depuis longtemps que 1-2-3 sont les premiers nombres de la suite de Fibonacci, tandis que 1-3-4 sont les premiers de celle de Lucas, la seconde suite additive importante.
  Ma récente invitation à participer à une émission de Métaclassique consacrée au nombre d'or en musique m'a fait réviser ce qu'il en était des compositeurs l'ayant explicitement utilisé. J'ai parlé ici de la Klavierstück IX de Stockhausen qui enchaîne 144 (Fibo) signatures rythmiques, dont les numérateurs sont le plus souvent des Fibos (127 fois), les autres étant peu ou prou liés.
  Je ne crois pas avoir parlé de Bartok, qui s'intéressait aussi à la suite de Lucas, témoin cette analyse de sa main de la structure d'un chant populaire turc, où il ne voit que des Lucas (1-3-4-7-11-18).
 

  J'ai appris très récemment que Goubaïdoulina utilisait la suite "évangélique", addition des suites de Fibo et Lucas, soit
1-2-3-... + 1-3-4-... = 2-5-7-...
  Et le nombre fusionné 257 m'est aussi évocateur, tant que j'en diffère certains aspects à un prochain billet.

  Incidemment, le billet où je parlais de Goubaïdoulina était titré 4/18, jour de la "tomê", car il était daté du 18 avril, et le mot tomê, "section", de valeur 418 selon l'alphabet grec, désignait pour les Grecs la section d'or. C'était le 406e billet de Quaternité, et la suite de mes idées m'a fait titrer le 418e billet du vers de valeur 418 achevant Vocalisations.
  Phrère Sam m'a appris que 428 était la valeur de l'hébreu חתך, 'hatakh, HTK, "section", ainsi la section d'or se dit חתך זהב ou חתך הזהב.
 

  Fabuleusement, le métal "or" est en hébreu זהב, zehav, ZHB, composé des lettres de rangs 7-5-2. L'hébreu s'écrit de droite à gauche, ainsi le mot affiche pour nous les lettres-nombres BHZ dans l'ordre 2-5-7 (et les résultats d'une recherche avec le mot écrit ainsi sont éloquents [note: Sam me confirme que Google enregistre certaines pages en hébreu ainsi]).
  J'ai vu ailleurs que le "cambrioleur" Arsène Lupin, amateur d'anagramme, était en hébreu PWRÇ, renversement de ÇRWP, "anagramme". Chaque mot a pour valeur 376, les deux 752 (et "deux" se dit en hébreu STYM = 750, BSTYM = 752 signifie "à deux", "par deux").

  Je ne connaissais jadis que les suites de Fibo et Lucas, et ne me suis intéressé réellement au nombre d'or que fin 2001. Ainsi, il m'avait été immédiat que les valeurs 47-76-123 de PEREC-GEORGES étaient des nombres de Lucas, mais ce n'est qu'en 2005 que je me suis avisé que l'anagramme d'Arsène Lupin utilisée pour un personnage important de Sous les pans du bizarre, Irène Lapnus, correspondait au partage doré optimal de 134:
IRENE  LAPNUS = 51 83,
ce qui a eu de formidables répercussions perecquiennes, car les hétérogrammes de Perec sont construits à partir des 10 lettres les plus fréquentes en français, se répartissant en voyelles et consonnes
AEIOU  LNRST = 51 83.
  Il s'impose de regarder de près la série additive conjuguée, répertoriée 22115 sur l'OEIS. Elle commence par 2 et 11, 257 est son 9e terme, et 1089 le 12e.

  1089, toujours les chiffres d'Elisabeth, 81-90.
  Il se trouve que j'ai composé en 2005 un poème de 1089 lettres, (11+11+11)(11+11+11), inspiré par un carmen quadratum de Raban Maur illustrant par 4 croix de 69 lettres les 276 jours passés par Jésus dans le giron de Marie, du 25 mars de l'Annonciation au 25 décembre. Or en 2005 le Vendredi saint tombait le 25 mars, l'Annonciation, unissant les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption, ce qui était jadis considéré comme favorable, mais, selon des dispositions récentes, l'Annonciation est reportée au 4 avril lorsque le cas survient.
  Ainsi j'avais prévu dès 1996 la mort de Norman Love le Vendredi saint 1908, un roman ultérieur aurait pour date phare le Vendredi saint 1980, et le Vendredi saint 2005 tombant un 25 mars m'avait fait écrire un poème de 1089 lettres, carré de 33, en songeant quelque peu à l'âge supposé du Christ à sa mort, également présent dans Le second fils de l'homme.

  Il faisait partie des 257 à différer que c'est la valeur de THE GREEK COFFIN MYSTERY, d'Ellery Queen (1932). La date de l'action n'est pas précisée, le seul millésime donné étant la date de la préface de JJ McC, February 1932.
  1932 est l'année précédant 2005 où le Vendredi saint tombait un 25 mars. C'est le premier Queen que j'ai lu, ado, en anglais, parce qu'il était dans la bibliothèque familiale, et j'y avais remarqué que les titres de chapitres donnaient en acrostiche les 21 lettres du titre du roman pour le livre I, et les 13 lettres BY ELLERY QUEEN pour le livre II.
  C'est bien plus tard que j'ai su que 21 et 13 étaient des Fibos, et que les corps trouvés dans le même cercueil étaient Khalkis, "cuivre" en grec, et Albert Grimshaw, initiales AG, symbole de l'argent. Cu et Ag sont les éléments 47 et 29, nombres de Lucas, de plus de rangs 8 et 7 comme 21 et 13 dans la suite de Fibo.

  1089 était un nombre fétiche de mon ami JPLG, fasciné par le palindrome formé par ses multiples:
1089-2178-3267-4356-5445-6534-7623-8712-9801.
   JPLG avait vu qu'en scindant 1089 en 10-89, la fraction 10/89 livrait dans ses décimales la somme de l'infinité des nombres de Fibonacci divisés par les puissances de 10...
  Mais une autre voie l'avait fait retrouver 1089 à la suite d'un fusionnement. Ses calculs à partir des 52 et 36 touches blanches et noires du piano l'avaient amené à constater que l'hypoténuse d'un triangle rectangle de cathètes 52-36 était à un cheveu près 63,25. La différence entre 6325 et 5236 est 1089.

   J'ai pour ma part découvert que l'OMSOS (carré orthomagique de carrés) d'ordre 4 avec la plus petite constante carrée est celui-ci, cette constante étant 332 = 1089, le carré obtenu présentant d'immédiates harmonies. De part et d'autre de la diagonale 00-10-20-30 apparaissent des paires de nombres complémentaires.
  Multiplier les nombres du carré par 3 mènerait à la constante 992 = 9801.

  J'en viens à l'image proposée au début du billet.
  Le 22 août, j'étais toujours absorbé par les "sonnet" hétérogrammes de Métaux, carrés de 14 par 14 lettres étudiés dans les billets du 14 et du 19. Il m'est revenu que 196, carré de 14, avait pour section d'or entière 121, carré de 11, ce que j'ai déjà exploité, pas vraiment consciemment, dans mon anagramme de Vocalisations utilisant un carré orthomagique..
  Or Perec a pondu une foultitude d'hétérogrammes 11 par 11, très exactement 176, et l'idée m'a traversé qu'aux 196 lettres d'un sonnet de Métaux pourrait correspondre un onzain d'Alphabets dont la valeur des lettres serait aussi la section d'or optimale de celle du sonnet. L'onzain minimal d'Alphabets a pour valeur 1496, section d'or de 2421, ce qui ne correspond à aucun sonnet. Seuls 2 dépassent cette valeur, et j'ai cherché si des combinaisons de d'1 de ces 2 avec 1 autre pouvait avoir un multiple de 11 pour section d'or. Bingo, c'était le cas pour les sonnets en G et V, 2375 et 2537, somme 4912 dont la section d'or arrondie est 3036, 11 fois 276. G et V sont précisément les lettres jokers uniques du sonnet en F décortiqué dans le billet du 14:
 

  3036 pourrait correspondre à 1 onzain en B + 1 en F, ou encore à 2 onzains en D. Le choix était difficile...
  Dans la nuit, une partie de mes rêves a concerné la superposition d'un carré 14 par 14 et d'un carré 11 par 11. Les rêves n'avaient aucune logique et rien n'en est demeuré lorsque j'ai repris contact avec le monde dit réel.
  Toutefois c'est lors de ce retour qu'il m'est venu l'idée de fusionner 81-90 en 8190, ce qui m'a été aussitôt significatif.
  Plus tard, je me suis rappelé qu'en février j'avais étudié les nombres étoilés, et redécouvert que le carré 121 était aussi un nombre étoilé, ce qui m'avait fait examiner les onzains sous cette forme.
  Seuls deux avaient retenu mon attention au point d'en donner les représentations, et c'étaient tous deux des onzains en D. Leur choix s'imposait donc, et je regrette de n'avoir pas réussi à mieux faire que cette superposition, qualifiée abusivement plus haut de double fusionnement:


  Le rapport d'or entre les carrés de 11 et 14 est pour moi associé à une curiosité. Les nombres 11-14-18-23 ont pour triangulaires 66-105-171-276 qui appartiennent à une série additive, triple de la suite OEIS 22130, que j'appelle Golden Numbers (57-92, tiers de 171-276).
  Je rappelle que le calcul effectué sur les sonnets en G et V m'avaient conduit à ce nombre 276, et qu'il a pu cheminer dans mes neurones que le partage doré du triangle 276 est 171-105, deux triangles.

  Je conjecturais ici que 276 était le seul triangle donnant un partage doré en deux triangles.   Il existe d'autres quadruplets de triangulaires appartenant à une série additive, donnés par la suite A185243 de l'OEIS. 66-105-171-276 est le second, le premier étant 6-15-21-36 (triangles de 3-5-6-8), soit 3 fois la suite évangélique évoquée plus haut, 2-5-7-12. Décidément...


  Après les poèmes en 18 vers de valeur 8190 et acrostiche ELISABETH LOVENDALE, il m'a semblé que le nom MAURICE LEBLANC (70-49) permettait l'écriture d'un sonnet.
  Plutôt que le fusionnement 7049, difficile mais nullement impossible car j'ai écrit plusieurs sonnets de valeur supérieure, j'ai préféré 4970, d'une part plus facile, et d'autre part faisant écho aux 497 lettres de Vocalisations.
  Si l'E blanc était interdit à Perec, j'ai décidé de m'interdire l'O azur, puisque cette seule voyelle est absente de Maurice Leblanc.
  Alors mon "sonnet" est en deux heptains, le premier de 49 mots, le second de 70, et la valeur totale est 4970. Voici le premier jet:
L'A ténébreux, l'U peint, l'I carminé, l'E blanc,
Est-il un manquement magistral perceptible,
Béance satanique au divin firmament ?
La lettre qui fait cercle est si répréhensible
Au déchu Lucifer qu'il la chasse ardemment.
Nazaréen anneau, périple inadmissible,
Ce macabre linceul la cache entièrement.

Mais si l'Autre a banni la lettre à lui rebelle,
A lui sied grandement, la teinte de la nuit;
U c'est Ubu, Bubu, des amis à la pelle,
Ravageant l'infini par la gale et l'ennui;
I c'est le sang, le sang du Juste et du Fidèle...
Cependant il me reste ici l'âme qui luit,
E l'éclair de lumière au creux de ma prunelle !
  J'y ai utilisé l'anagramme "macabre linceul" découverte par Anagram artist.
  Après coup, je suis assez satisfait de voir la valeur du dernier vers, 376, comme porets ou tserouf, "cambrioleur" ou "anagramme".
  Le second heptain a 233 lettres, 13e Fibo, de valeur 2451, avec une petite césure d'or au milieu du mot AM-IS, partageant en 936 et 1515. Ces termes sont des triples de la suite additive 22124 débutant par les termes 3 et 13, avec au 7e rang 119, valeur de Maurice Leblanc.
  Mon premier vers, finissant par l'E blanc, a pour valeur 357, 3 fois 119.

  En fait, après m'être avisé que le sonnet avait 477 lettres, 1 de plus que 476, 4 fois 119, j'ai modifié le "clairement" initial du second vers en "magistral", ce qui en fait est plutôt mieux (et je rappelle que mon premier poème Lovendale avait 684 lettres, 4 fois 171).
  La page sur la suite 22124 propose cette construction où le nombre de façons de la paver par des carrés et dominos correspond à 4 fois un nombre de la suite, ici 772. Il suffit d'enlever une case de la ligne centrale pour que ce nombre passe à 476 (je n'ai pas vérifié).
  Tiens, un certain Lechoslaw Ratajczak a proposé le 4/4/21 la formule
a(n) = 5*Lucas(n+1) - 2*Fibonacci(n+1).
  Je pourrais proposer le plus simple
a(n) = 7*Fibonacci(n) + 3*Fibonacci(n+2).


4.9.24

vint le quatre-cent-vingt-huitième billet...


à Arsène & Elisabeth

  En novembre 1996 je relus la nouvelle La lettre d'amour du roi George, de Maurice Leblanc, où il est question d'une édition en 18 volumes des romans épistolaires de Richardson, chacun contenant une lettre du roi à sa maîtresse, mais le volume 14 a disparu. L'Anglaise Elisabeth Lovendale recherche ce volume 14 et surtout cette lettre 14 qui prouverait son ascendance royale... Les lettres missives restantes 1-13 et 15-18 m'ont conduit aux lettres caractères A-M et O-R,  et la lettre manquante au jeu N-AMOR, anagramme de ROMAN, tandis que l'anglais N-LOVE est l'anagramme de NOVEL...
  Le nom complet de l'Anglaise a 18 lettres, de même valeur 171 que la somme des nombres de 1 à 18, et dans ce nom la seule lettre à sa place est la 14e, N:
E L I S A B E T H L O V E N D A L E = 171
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R = 171

  Ça m'avait conduit en 1998 au projet Novel Roman qui fut abandonné lorsque JiBé Pouy me proposa d'écrire un roman pour sa nouvelle collection Pierre de Gondol.
  Le prénom et le nom de l'Anglaise ont pour valeurs 81 et 90, et l'affaire rebondit en 2017 avec la découverte des grilles de Cyril Epstein et Robert Rapilly, grilles de 81 et 90 lettres contenant chacune dans sa colonne centrale les 9 lettres PRENOM NOM, dans le désordre.
  Ça me conduisit à reprendre le projet Novel Roman, et à le mener à terme bien mieux que je ne l'aurais fait vingt ans plus tôt.
 

  Après ce résumé minimaliste, j'en viens au 23 août dernier. Il me vient assez souvent des fulgurances le matin, lorsque je peine à quitter le monde des rêves pour revenir à une certaine réalité. Ce 23 août ce fut l'idée de fusionner 81 et 90 en 8190, un nombre qui me fut immédiatement évocateur.
  J'avais déjà connaissance de tels fusionnements, comme celui des valeurs 62-72 d'ARSENE-LUPIN en 6272, valeur d'un sonnet de Perec dans l'oeuvre duquel le fameux gentleman apparaît à diverses reprises. Il m'apparut rapidement qu'il serait aisé de parvenir à la valeur 8190 avec 18 alexandrins, précisément le nombre de lettres d'Elisabeth Lovendale qui pourrait y figurer en acrostiche.
  819 m'est évocateur en tant que produit de 3 par 13 par 21, trois nombres de Fibonacci, et le facteur 10 est le produit de 2 par 5, deux autres Fibos. Il me frappa aussitôt après avoir fait ce calcul que je venais de rencontrer le produit 3 par 5 par 13 par 21, précisément pour les 9 premiers vers du sonnet de Perec de valeur 6272 comme Arsène Lupin, celui qui résout le problème d'Elisabeth Lovendale.

  J'ai découvert fin 1996, peu après l'affaire Lovendale, l'harmonie de ce sonnet, harmonie qui va bien au-delà de l'évocation de Lupin. Il m'est difficile d'évaluer aujourd'hui quelle importance avaient alors ces cas précis parmi mes autres découvertes, toujours est-il que dès 1998 j'avais consacré pas mal de temps au projet Novel Roman, dont un synopsis complet avait été achevé, ainsi que des esquisses de quelques chapitres, et qu'en 1999 il m'avait semblé impérieux de coder le sonnet de Perec dans le roman bientôt publié.
  Depuis, divers rebonds ont fait de ces deux cas les emblèmes essentiels de ma recherche, et, dans les premiers jours d'août, il m'est apparu 25 ans plus tard que mon codage de Vocalisations en 5-4-5 vers dans les trois parties de Sous les pans du bizarre pouvait souligner une harmonie insoupçonnée. Les 5 et 4 vers des parties 1 et 2 ont pour valeurs 2184 et 1911, multiples de 273, en tout 15 fois 273 pour ces 9 premiers vers, 4095, or j'ai aussitôt envisagé, après mon fusionnement de 81-90 en 8190, de créer un poème en deux séries de 9 vers avec les acrostiches ELISABETH et LOVENDALE, avec une valeur égale pour chaque série, soit 4095.

  Ces idées de fusionner 81 et 90, ou de regarder de plus près les 9 premiers vers de Vocalisations, offrant une moyenne exacte de 455, auraient pu survenir n'importe quand depuis près de 28 ans, et elles sont arrivées à une vingtaine de jours d'intervalle, sans doute pas de manière entièrement indépendante, j'y reviendrai, mais en tout cas sans lien logique immédiat.

   Mon premier projet de poème était extrême. Chaque vers aurait 38 lettres et la valeur 455. Les 9 premiers vers avec acrostiche ELISABETH (=81) compteraient chacun 9 mots, 81 en tout, les 9 autres avec acrostiche LOVENDALE (=90) chacun 10 mots, 90 en tout. Le poème compterait ainsi 171 mots et 4 fois 171 lettres de gématrie 8190.
  J'ai composé quelques vers dès le 23 août, et ai terminé une première version hier 1er septembre. Il m'est vite apparu que ces contraintes extrêmes menaient à quelque chose d'assez confus, à moins d'y consacrer beaucoup de temps, ce qui n'est pas mon habitude. Il m'est venu l'idée d'une autre version plus douce, limitée à l'acrostiche et à la gématrie 8190. J'y ai ajouté une composition en strophes de 5-4-5-4 vers, en reprenant les valeurs 2184 et 1911 des vers de Perec. Il est facile de procéder après coup aux ajustements nécessaires en modifiant quelques mots, et il arrive même que les mots proposés par mon logiciel soient préférables aux premiers choix...
  Et puis le matin du 31 août, toujours à ce moment fécond du réveil, il m'est venu qu'il serait préférable de reprendre le schéma exact de Vocalisations, menant donc à 6272, ARSENELUPIN, pour les 14 premiers vers, jusqu'au N de loveNdale, la 14e lettre.
  Puisque la valeur des 5 derniers vers de Perec est 2177, 2184 moins 7, il est immédiat que la valeur permettant de passer de ARSENELUPIN à ELISABETHLOVENDALE est 1911+7, 1918, un nombre qui m'évoque aussitôt la valeur des 8 titres des nouvelles de L'agence Barnett et Cie, parmi lesquelles La lettre d'amour du roi George, où Arsène retrouve pour Elisabeth la fameuse lettre numéro 14.
  Corrélativement, mais ça ne marche pas pour tous les diptyques prénom-nom (il faut au moins que les différences soient de même signe):
ARSENE + S = 62 + 19 = 81 = ELISABETH,
LUPIN + R = 72 + 18 = 90 = LOVENDALE.
  J'y reviendrai.

  Parmi les choses qui m'agitaient l'esprit ces dernières semaines, il y avait l'envie de revenir au numéro 9 de Formules (2005). J'en ai souvent parlé, mais sans avoir insisté sur des rapprochements qui m'apparaissent maintenant essentiels.
  Le numéro contenait 47 articles, dont ces 3:

    Cyril Epstein Écrire en colonne...........................249
    Robert Rapilly Carrés........................................361
    Rémi Schulz SONÈ............................................369

  Il n'y a que dans ce numéro que sont apparus nos noms pour des créations poétiques, toutes en carrés (c'était un thème choisi pour ce numéro).
  Cyril nommait "roman" son carré de 81 lettres, 9 par 9. La dernière colonne du carré fait lire ANAGRAMME, tandis que la colonne centrale, OMNNMREOP, est l'anagramme de PRENOM NOM.
  81 est la valeur du prénom ELISABETH comme de PRENOM.

  Robert est celui qui publierait en 2007 El Ferrocarril de Santa Fives, où l'un des poèmes les plus réussis est une grille de 90 lettres, 9 par 10. Les première et dernière colonne font lire FIVES LILLE et LILLE FIVES, tandis que la colonne centrale, NOMOPINMRE, est l'anagramme de PRENOM NOM + I.
  90 est la valeur du nom LOVENDALE.

  Cyril comme Robert se sont dits ébahis de l'anagramme que j'avais vue dans leurs colonnes centrales.

  J'ai été aussi ébahi de découvrir en 2017 LOVEN DALE dans mon SONÈ, composé de deux carrés de 64 et 36 lettres (8 par 8 et 6 par 6).

  J'ai déjà dit tout cela, et développé d'autres coïncidences liées à ces grilles, avec un premier résumé ici.
  Je me suis aussi intéressé aux trois carrés de Robert dans Formules, qui sont:
- 1: 25 lettres = 252
- 2: 361 lettres = 3633
- 3: 361 lettres = 3762
  Le premier est un carré SATOR en hommage à Perec (permettant 4 lectures d'un palindrome). Le second un carré CORNER 19 par 19 (à 2 lectures horizontale et verticale d'un même sonnet), inspiré par un mots croisés de Perec, qui y est cité dans le dernier vers. Le dernier un carré "schizonnet" 19 par 19 (les lectures horizontale et verticale donnent deux sonnets différents).
  La première curiosité est que la somme des 3 est 7647, fusionnement de
GEORGES  PEREC = 76 + 47 = 123.
  Je remarquais aussi que c'était la valeur de
PRENOM  NOM = 81 + 42 = 123,
et l'allusion aux poèmes 1-2-3 était claire, mais non explicite.
  Je remarquais encore
- la somme des deux premiers poèmes, 3885, avec 38+85 = 123, et 38-85 correspondant au partage logique EREEE GOGSPRC (lettres paires et impaires);
- la différence 123 entre 3885 et 3762;
- ce dernier nombre se factorise 171 par 22, or 171 est aussi la valeur de
ROBERT  RAPILLY = 78 + 93 = 171.

  Tout ceci a donc déjà été dit, mais il ne me semble pas avoir insisté sur le fait qu'il y avait 1 carré de Epstein, 3 carrés de Rapilly, 2 carrés de Schulz, 1-3-2 se fusionnant en 132, valeur de la colonne NOMOPINMRE de Robert.
  Ni sur le fait que les grilles 1-2-3 de Robert, exaltant le 123 de PRENOM NOM ou GEORGES PEREC, se situaient entre la grille 81 de Cyril pouvant exprimer le PRENOM (81) ELISABETH (81), et ma grille 64 où peut se lire le nom LOVEN DALE (90).
  Il m'est aussi apparu une autre factorisation de 1762, 66 par 57, or 66+57 = 123, et j'ai développé ici le fait que La Vie mode d'emploi débute entre les pièces 66 et 57 de son puzzle, dans le chapitre titré
DANS L'ESCALIER, 1 = 123.
  Avec de multiples autres occurrences, et j'ai remarqué récemment que 66 et 57 sont aussi les valeurs des prénoms de ses doubles fictionnels, GASPARD Winckler et GEORGE Bretzlee.

  Ceci tournait donc dans ma tête ces dernières semaines, en même temps que le retour de Vocalisations et de 6272 fusionnant ARSENELUPIN, aussi cela a pu jouer pour mon idée de fusionner ELISABETHLOVENDALE en 8190.
  Après avoir fini sans enthousiasme le précédent billet, j'ai débuté hier 1er septembre celui-ci, en déplorant que ce soit le 428e de Quaternité, un nombre qui a priori ne m'évoquait rien.
  Et puis je me suis avisé que les 3 personnages concernés par ces fusionnements étaient
     ARSENE LUPIN               = 134
     GEORGES PEREC            = 123
     ELISABETH LOVENDALE = 171
          total :                         428
d'où il m'a semblé impératif de trouver un titre de valeur 428 faisant allusion à ce 428e billet, et je suis parvenu à
vint le quatre-cent-vingt-huitième billet... = 428.

  C'est aussi hier que j'ai achevé une première version des 18 vers de valeur 8190.
  Et ce matin 2 septembre, encore dans les limbes du réveil, il m'est venu que les auteurs, conscients ou non, de ces fusionnements étaient:
     GEORGES PEREC           = 123
     ROBERT RAPILLY            = 171
     REMI SCHULZ                = 134
          total :                         428

  Etonnant, non? comme disait M. Cyclopède au fond de la cour.

  La valeur 1918 des 8 titres des nouvelles de L'agence Barnett et Cie (paru en 1928) m'est connue depuis 1996, mais c'est un nombre parmi beaucoup d'autres, et je n'y ai pas pensé lorsque j'ai décidé de mener à bien le projet Novel Roman, en 2018, un siècle après 1918, année où Lupin était à l'apogée de son égo, Arsène Ier, empereur de Mauritanie, à 44 ans (Les dents du tigre).
  Novel Roman se passe en 1908, parce que 1908 c'est 18 fois 106, et qu'un aspect important de l'histoire était la 14e période de 106 ans, prétendument vécue par Rosencreutz de 1378 à 1484.
  Plusieurs coïncidences ahurissantes ont accompagné mon écriture, notamment la parution en octobre 2018 du Retour d'Arsène Lupin, où Frédéric Lenormand imagine une enquête de Jim Barnett en 1908.

  Leblanc déclare dans sa préface à L'agence Barnett que Jim Barnett a exercé son activité "peu d'années avant la guerre", mais l'emploi du temps de Lupin était fort chargé à cette époque, et diverses tentatives de chronologie lupinienne se sont heurtées à d'irréductibles incohérences.
  En fait, Barnett comme le prince Sernine des Huit coups de l'horloge ne sont des avatars de Lupin que selon les préfaces de Leblanc, lequel vivait mal que seul son personnage de Lupin avait les faveurs du public, ses autres écrits n'ayant aucun succès. Aussi j'imagine que dans sa tête Sernine et Barnett étaient des personnages à part entière, et qu'il ne les a identifiés à Lupin que pour faire vendre leurs aventures, ce qui a pleinement réussi.

   Un autre roman paru en octobre 2018, La boîte de Pandore, le Werber de l'année (Werber dont il était question dans le précédent billet, en lien avec Perec) m'a conduit à d'importantes découvertes lupiniennes, alors que son seul lien avec Lupin est d'avoir 134 chapitres.
  Il y est aussi question du nombre 112, or 112 est la valeur de JIM BARNETT, et l'associer au 134 d'ARSENE LUPIN m'a conduit à
JIM+ARSENE / BARNETT+LUPIN = (32+62)/(80+72) = 94/152 = 47/76,
soit PEREC / GEORGES.

  Par ailleurs 112 est le nombre de mots de Vocalisations, et le sonnet se prête étonnamment à un partage des mots selon les valeurs des lettres composant JIM BARNETT, j'y reviendrai dans un prochain billet, car il faut que je case dans celui-ci mes poèmes 8190.

  Les grilles de Cyril et Robert m'ont conduit à forger, pour les 18 chapitres prévus dès 1998,  des titres de 18 lettres de valeur 171, formant un carré où les diagonales ont aussi cette valeur 171, ainsi que les première et dernière colonnes. C'est en écrivant ce billet que je me suis avisé que ces 22 lectures de 171 équivalaient au 3762 du carré 19 par 19 de Robert Rapilly. Carré de 19 de R., carré de 18 de S., encore le 1918 permettant de passer de 6272 à 8190.

  On trouve des 171 chez Perec, ainsi une recherche dans l'e-book m'a révélé cette occurrence dans le chapitre 22 (!) de La Vie mode d'emploi, vu récemment implicité dans 555 d'Hélène Gestern:
un exemplaire rarissime de la VITA BREVIS HELENAE d’Arnaud de Chemillé. Quarli, Venise, 1549, 171 ff. ch., 11 ff. n. ch.
d'autant plus rare que titre comme auteur et éditeur sont fictifs (171 ff. ch. signifie 171 feuillets numérotés).
  Il y a encore dans un chapitre inachevé de "53 jours" "171 séances à l'UNESCO", et mon analyse récente de Vocalisations m'a montré que, après les 9 premiers vers de valeur 4095, moitié de 8190, les 5 autres vers totalisent 171 lettres.

  Il faudra aussi y revenir, puisqu'il existe maints partages significatifs de 171, mais voici les poèmes annoncés, avec d'abord celui à contraintes douces, dont les 14 premiers vers ont la valeur 6272 d'ARSENE LUPIN.

Enigme d'une lettre au terrible secret...
Le monarque puissant, George roi d'Angleterre,
Idolâtrait Dotty, mon arrière-grand-mère,
Sa quatorzième lettre est celle où George admet
Avoir engendré Tonishpunksworth mon grand-père.

Burlesquement je cherche aux endroits les plus fous,
Et puis un vendredi bougrement atypique,
Tonishpunksworth enfin me confie, assez flou:
Hâte-toi de trouver, la lettre est bénéfique...

L'énigme était confuse, à moins d'être Dupin.
Où la trouver, ma lettre, en quelle ethnique terre?
Vraiment au bout du bout je ne savais que faire...
Enfin j'ai rencontré le gentleman Lupin,
Notoire découvreur des secrets séculaires.
 
Dorothy Lovendale eut tout l'honneur du roi,
Au mépris des tintouins, au mépris des scandales.
L'instant serait venu d'y voir mes nombreux droits:
Elisabeth mon prénom, mon nom, LoveNdale !
  J'ai ajouté au programme énoncé plus haut une contrainte supplémentaire, assez douce, les vers ELISABETH totalisent 62 mots (ARSENE), les vers LOVENDALE 72 (LUPIN).
  Le hasard a encore bien fait les choses, car une fois le poème achevé, strophe par strophe, le Gématron a donné pour sa première version 670 lettres, 5 fois 134 (ARSENE LUPIN). Je garde donc cette première version.

  Et voici l'autre poème en 684 lettres, 4 fois 171 (ELISABETH LOVENDALE), 81 et 90 mots, vers isocèles chacun de 38 lettres de valeur 455.
  Il est réparti en strophes 4-5-5-4 afin d'avoir un partage 4-5-5 pour les 14 vers 455 du "sonnet". La récente attribution (fin 2022) du numéro 554 à ma maison (marquage kilométrique) m'avait fait remarquer que
CINQ CINQ QUATRE = 43+43+82 = 168,
et composer illico un "sonnet" d'alexandrins en 544 lettres, réparti en strophes de 5-5-4 vers, avec l'acrostiche CEINQ CINQU QATR. C'était plutôt mauvais, et j'espère que ce qui suit est mieux inspiré.
  Quoi qu'il en soit, mon premier but est de montrer la faisabilité de ces contraintes. Je serais charmé que d'autres, plus talentueux ou disposés à y passer plus de temps, les reprennent.
  Voici:


Elle cherche une lettre, on voit sa quête amour,
L'amour de son aïeul, un roi vraiment scaldique.
Il enclavait des dits, des dits jour après jour,
Sa quatorzième lettre, elle en a l'art mantique.

Au dos d'un des romans, l'égrillard quatorzième-
Béni soit-il en slang, le très vieux Richardson-
Elle ouvre vers l'espoir, en sa bravade extrême.
Tout cela lui vaudrait, pour l'hiver un diadème,
Honneur gloire et vivats, chez elle et à London.

La quatorzième lettre est l'ère où le gain nait.
Où se masquait-elle en plein coeur des dix-huit,
Vu le nombre au son cher que nul n'additionnait?
Et quatre et cinq et cinq ad cent-soixante-huit,
N'en comprend-elle pas qu'elle intime un sonnet?

De là vient le roman qu'on doit depuis traduire,
Ainsi c'est seul novel qu'on devrait en déduire.
Lupin l'a fort bien su vers la terre incertaine,
En signant l'art fiction de son doux nom Arsène.



Vérification sur le Gématron.

  Après coup, cet "ars N", semblant se déduire du dernier vers (je le vois après coup), me rappelle la dernière livraison par Perec et Bens à Ça m'intéresse (numéro 14 paru en avril 82), où figurait ce jeu:
 

  J'y ai imaginé cette autre disposition...
Avoue
Rogue
Saute
Nomes
LOPIN

  Ces mots ont tous pour valeur 66, sauf AVOUE (64), et il faut être familier de la gématrie pour créer un tel jeu (que Magné attribuait à Perec).
  Quoi qu'il en soit, ceci m'a donné envie de modifier le vers pour en préciser cette lecture:

En signant l'art d'aimer du nom rupestre Arsène.
ou encore
En signant l'art haineux de son nom oint Arsène.

  Sinon, le poème était mon premier jet achevé le 1er septembre.

  4-5-5-4 m'évoque le mot DEED, signifiant "action" ou "acte"; l'usage est réservé à une action importante, comme un acte de bravoure, ou à un acte légal, précisément le genre de reconnaissance que cherche Elisabeth Lovendale.

  Je pense aussi au remarquable picking de Bert Jansch pour sa chanson Oh deed I do (ou deed est l'aphérèse de indeed, "en effet").
  Je n'ai pas trouvé son interprétation, voici celle de Donovan:



  Il me vient aussi que les notes D E E D sont chez nous ré mi mi ré...