27.6.24

tergiv...ersons

à Lolo & Riri

  Vertige, titre de Thilliez, est un mot composé des lettres E-G-I et R-T-V, doublement symétriques dans les deux moitiés de l'alphabet. Ainsi EGI devient RTV en rot-13, et vice-versa, et VTR en atbash, et vice-versa aussi. Il s'agit des seuls codages logiques où une double application du codage restitue le message initial.
 

  Ceci m'a conduit à chercher des mots composés des seules 6 lettres EGIRTV. Le GRIVET est un singe devenant TEVIRG en rot-13, TREVIG est un toponyme breton devenant GIVERT en atbash.
  Grivet est un patronyme courant, notamment celui d'une colistière de la liste Oulipo qui m'a fait connaître cette particularité en 2002. Il en va de même de Givert, notamment patronyme d'un dramaturge, auteur en 2002 de ce Neveu d'Einstein, amusant car j'ai souvent mentionné un thriller où Einstein était imaginé avoir laissé un message codé en atbash. Je m'émerveille du triangle en couverture, car ce message concerne OR,  "lumière" ou "feu" en hébreu, or le triangle pointe en haut est le symbole du feu, ou du masculin (le mot OR est doublement codé par son atbash LI, "feu" en chinois, puis le renversement IL).

  Ma plus surprenante découverte a été celle de deux romans portant le titre VERTIG, mot pourtant sans signification.
 

  Il y a donc VertiG (2019), une New Romance de Laureline Eliot (pseudo de Laureline Maumelat), et Vertig (2005), de Richard Morgiève, auteur reconnu, titulaire de plusieurs prix littéraires, dont le prix Wepler pour Vertig.
  Les 3 vignettes de droite de l'image ci-dessus résultent d'une seule capture d'écran, sur cette page, après avoir sélectionné ce 24/06 le première image (Booknode).

  J'imagine que, dans une même langue, il est déjà extravagant de trouver deux romans ayant pour titre un même mot inexistant, mais il devient vertigineux, c'est le mot, que ces romans offrent de rares points communs, bien qu'ils appartiennent à des genres fort différents.
  Je n'avais jamais lu jusqu'ici de New Romance, une évolution de la romance style Harlequin incluant à ce que j'en savais des descriptions détaillées de scènes sexuelles.
  Il n'y a en fait rien de tel dans VertiG. Les deux principaux personnages, Ava Langlois et Oliver Astier, y baisent, certes, mais pas si souvent que ça, et sans détails. Ainsi un organe génital n'est nommé qu'à deux reprises, "sexe", une seule fois pendant un acte effectif. Je remarque cependant que la couverture de VertiG(e) peut suggérer "VerG(e)"...
  Ava, 28 ans, dirige la compagnie d'escort-boys VertiG, qui n'offre ses services qu'à des femmes cherchant la compagnie d'hommes, sans qu'il soit question de sexe au départ. Oliver, 30 ans, est l'un de ses employés. Ava, attirée par Oliver, refuse toute relation affective, alors qu'Oliver désire bâtir une relation durable, et doit briser les murs qu'à érigés Ava...
  Le roman a la particularité d'offrir une stricte alternance de 42 chapitres introduits alternativement par Ava et Oliver, narratrice et narrateur à tour de rôle. Ce n'est pas une innovation, mais je suis incapable de citer un autre cas où l'alternance est observée aussi strictement; il peut y avoir d'autres personnages, ou un épilogue réunissant les deux fils narratifs.

  Vertig de Morgiève est un "thriller lacanien" (selon Philippe Didion) en 950 sections introduites alternativement par Un et Zéro. La seule anomalie que j'ai relevée dans cette alternance hypnotique est page 168, où la section 537 est introduite par UN:
 

  Est-ce intentionnel? Auquel cas je n'ai aucune idée de ce que ça peut signifier... C'est moi qui ai numéroté les sections, calcul ensuite vérifié. Esther est ici la soeur de Gégé, mais le contexte suggère la lecture "Est-ce taire ?" J'ai signalé ici que la seule occurrence biblique de esther en tant que verbe ("cacher") y a trait à Caïn chassé "à l'est d'Eden" et déclarant "je serai caché".

  Le roman est écrit à la première personne, par Gérard Mas, dit Gégé, double de l'auteur, orphelin à 13 ans, Mas étant le nom du beau-père qui l'a ensuite élevé. Ava est aussi dite Vava dans VertiG. Gérard est patron d'une entreprise, Technolevage, fabriquant des ponts. Ava chercherait à créer des ponts entre les individus?
  C'est dans la dernière section des deux romans qu'est révélée la signification du titre. Au chapitre 42 de VertiG, après bien des rebonds pas forcément nécessaires,
Ava avoue son amour pour Oliver, et lui révèle le secret du nom de son agence:
– C’est l’acronyme d’une phrase qui avait du sens quand j’ai développé l’idée. « Vous Êtes en Relation avec un Travailleur d’Intérêt Général », explique-t-elle en éclatant de rire. Ridicule, non ?
  Vertig est un roman biotextuel, où Gégé, ou plutôt Riri, tente d'exorciser les drames de sa vie, sa mère morte d'un cancer lorsqu'il avait 7 ans, son père suicidé lorsqu'il en avait 13, sa première femme qui vient de mourir d'un cancer.
  Gégé est à la recherche d'un mot. Un premier indice lui vient à la section 613, limitée à un mot, Vierzig. Il se souvient d'une litanie en trois mots qu'il se répétait jadis. Le second mot lui vient à la section 739
                  Un
Fünfzig !

                  Zéro
VIERZIG FÜNFZIG !

                  Un
J'ai crié VIERZIG FÜNFZIG ! J'étais tout près tout près du mot j'ai.

                  Zéro
VIERZIG FÜNFZIG ! J'ai.

  Et c'est dans la section 950, la plus longue du texte, que le mot arrive. Son père, né en Pologne, Morgiewicz apprendra-t-on dans un autre livre, lui parlait souvent en allemand. Ou en yiddish, là j'extrapole, mais son père est supposé être juif.
Pour nous prévenir de la mort de notre mère mon père avait dit: "C'est fini. Elle ne souffrira plus." Ultérieurement il s'était mis en tête de m'apprendre l'allemand et fertig signifie - fini. C'est fini - c'est fertig que j'écrivais VERTIG même si je me répétais comme une prière mon pense-bête absurde - VIERZIG FÜNFZIG FERTIG V F F ! VIERZIG FÜNFZIG FERTIG V F F ! Elle était morte elle ne souffrira plus c'est VERTIG c'est fini - c'était le vertige sans elle (...)
vertige sans "e" sans eux puisqu'il se suiciderait se suicidait me laissait seul et tout était vide tout était vertig mais je temps était allé je vivais et à cette heure le vertige le vertig ça me faisait penser à fertile c'est fertile - "C'est fertile Richard. Elle est morte tu as traversé la rivière."
  Je précise que, en allemand, V en début de mot se prononce comme F. J'avais pensé à ce mot fertig dans mon étude de l'heptalogie de Thilliez qui semblait constituer une équation fibonacienne à lire à rebours, 68 chapitres de (7) à ajouter aux 220 de (4-5-6) puis ajouter à ce 288 les 89 de (3) pour avoir 377, qui avec les 64 de (2) donne 441, valeur de l'hébreu "vérité". Ce n'est qu'alors, en finale, qu'on peut comprendre le rôle de Vertige, (1), se passant dans le gouffre Vérité.
  Le mot final de Vertig est VERTIG.
  Il y a un vertige de l'infini, plus aisément sensible aux mathématiciens et aux alpinistes.
  Le mot lui-même est curieux, se renversant en inifni... Et l'Un, est-il fini? Il y a une infinité de nombres entiers, et un autre infini de nombres fractionnaires, entre Zéro et Un, formé des inverses des entiers. Cantor a montré que ces infinis étaient de nature différente, et qu'entre les interstices de ces nombres fractionnaires existaient d'autres infinis, infiniment peut-être... Cantor a fini dingue...

  Un autre point commun entre les deux romans est peu immédiat: aucun nom de lieu n'est précisé. On peut imaginer qu'ils se passent en France, mentionnée une fois dans VertiG, pour dire que la famille de la secrétaire d'Ava est éparpillée aux quatre coins de la France. Si l'agence VertiG est dans une ville, rien ne précise si elle est de moyenne ou grande importance.

  C'étaient les coïncidences absolues entre les romans, accessibles à tous les lecteurs.Et puis il y a mes obsessions personnelles...
  Lorsque j'ai appris il y a peu l'existence du genre New Romance, aussi traduit Nouvelle Romance, j'ai aussitôt pensé à Ricardou, lequel a utilisé le logo de son éditeur, Les impressions nouvelles, pour transformer le nom de son essai Le nouveau roman en Les romances nouvelles, et l'utiliser pour un chiffrage complexe dans un recueil de nouvelles en 1988.


  Or Ricardou a aussi imaginé une numérologie particulière, dans laquelle la lettre O vaut zéro, les autres lettres ayant les valeurs de leurs rangs une fois O ôté.
  Ainsi, dans  La prise de Constantinople (1965), des explorateurs vénusiens découvrent une roche, avec des fissures pouvant se lire LEON, et une exploratrice constate que c'est le prénom de son collègue Léon Doca: 
- Pas du tout, rétorque Doca. Il suffit de ne plus hésiter à inverser complètement la lecture pour découvrir le simple nombre 4031 qui n'offre pas le moindre rapport avec l'un quelconque d'entre nous. D'ailleurs...
- En es-tu si assuré, Doca ? dit Elise Sas. J'aimerais avancer une brève démonstration. Donnons au zéro la valeur d'un O, puis considérons en chaque chiffre la lettre qui lui correspond dans l'alphabet. Nous découvrons alors le sens de ce mystérieux message: 4 égale D, zéro donne O, 3 signifie C, 1 indique le A de Doca.
  Alors aux initiales A d'Ava et O d'Oliver correspondraient Un et Zéro, les intitulés des sections de Vertig, comme Ava et Oliver sont ceux des chapitres de VertiG.
  Je suis venu à ces romans parce que EV-GT-IR sont des couples atbash dans notre langue, or Oliver est probablement le seul prénom usuel formé de 3 couples atbash, EV, IR, LO.

  J'ai poursuivi plus haut la citation de Vertig jusqu'à "traversé la rivière", parce qu'elle me semble importante, et d'autres passages du roman pourraient être cités, en rappelant que l'entreprise de Gégé construit des ponts. RIVIER-E comme VERTIG-E est un mot dont les lettres appartiennent toutes à des couples atbash.
  Le couple TG de VERTIG-E est remplacé par RI dans RIVIER-E. Il me souvient qu'un épisode important du film TRUE GRIT est la traversée d'une rivière. Rooster Cogburn et La Boeuf ont interdit à la jeune Mattie de traquer avec eux les meurtriers de son père, mais Mattie traverse à cheval la rivière, et son entêtement convainc Cogburn de la laisser les accompagner.
  Ce qui était interdit sur une RIVE devient licite sur l'autre EVIR (rot-13), l'autre IREV (atbash).

  True Grit, le vrai courage. C'est encore la vérité qui a guidé ma démarche, et notamment la valeur du mot "vérité" en hébreu, 441, ou 21 au carré, ce qui est exploité par l'exégèse, interprétant le nom divin "Je suis qui je suis" par le carré de la valeur 21 de "Je suis".
  Il y a 21 chapitres Ava et 21 chapitres Oliver.
  C'est un peu plus compliqué pour Vertig, où il y a des sections vides; on passe directement de Zéro à Un, sans texte, ou réciproquement. Il y a ainsi 52 sections vides en tout, avec un net avantage pour les Zéro, 34, contre 18 pour les Un. Autrement dit, il y a 441 sections Zéro avec du texte, contre 457 Un.

  A 14 reprises deux sections vides, jamais plus, se suivent, Un-Zéro ou Zéro-Un. Je me suis demandé si les 2 et 1 apparaissant ainsi pouvaient coder du Morse, avec trait pour 2 et point pour 1. Les 52 sections vides se répartissent ainsi:
2 1 2 2 2 1 1 1 1 1 1 2 1 2 1 1 2 2 2 1 1 2 2 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1
  Aux lettres VERTIG correspondent les codes
V: 1 1 1 2; E: 1, R: 1 2 1; T: 2, I: 1 1; G: 2 2 1
et il est plutôt frappant qu'une tentative de décodage utilisant au mieux ces codes (soit en choisissant à chaque étape la lettre dont le code est le plus long) débute ainsi
T E T G I V R E T
livrant non seulement une succession des 6 lettres, mais dans un désordre en donnant une autre signification
TET GIVRET, t'es givré, ou T GIVRE...

  Il y a bien sûr de multiples autres possibilités en utilisant tout l'alphabet... TETGIVRET s'achève section muette 432, et il est intéressant de lire ce qui se passe ensuite, des sections 433 à 442 (j'omets quelques mots)
                  Un
Assis derrière la palissade je regardais dans le trou - je regardais de l'autre côté du fleuve ou de la rivière (...)

                  Zéro
Je me taisais.

                  Un
Je me masturbais.

                  Zéro
Je me masturbais (...)

                  Un
(...) Le mystère du trou est dans la masturbe dans la perturbe de mon patronyme. Dont.

                  Zéro
(...)

                  Un
(...) le trou c'était la tombe dans la tombe on mettait la mère et plus tard le père (...)

                  Zéro
(...)

                  Un
Pour moi c'était le foutre c'était le foutre qui prenait c'était le foutre qui animait qui faisait vivre.

                  Zéro
Le problème sur la tombe de ma mère était écrit ANDREE COLOMBE (...)
  Désolé de trahir par ces omissions. Il faudrait tout citer, et surtout lire tout le livre. Si Gérard Mas utilise son patronyme pour le jeu "masturbe"-"perturbe", ailleurs Richard joue avec son prénom dont le diminutif Dick signifie "bite" en anglais.
  Il semble bien que la mère de Richard était prénommée Andrée, son nom de jeune fille était-il Colombe? J'anticipe sur la trilogie United colors of crime - Boy - Love, dont l'étude devra probablement être remise à un prochain billet, pour remarquer un écho entre "tombe" "colombe" "boy" "love" et ma découverte récente d'un live du 23 mai 1976, 35e anniversaire de Dylan, où il interprète avec Joan Baez le traditionnel Railroad Boy, dont le dernier couplet est
Go dig my grave both wide and deep,
Put a marble stone at my head and feet,
And on my breast put a snow white dove,
To warn the world that I died of love.



  J'ai été frappé par leur interprétation, et peu après ces fertigen rimes dove-love (colombe amour) sur la tombe de la fiancée du railroad boy, je découvre ces rimes colombe-tombe après l'éventuelle énonciation de TETGIVRET.
  J'adore ces ballades tragiques. Je connaissais par coeur Pretty Polly qui était à mon répertoire quand je jouais de la guitare, et j'appréciais Railroad Boy dont je ne connaissais que la version de Joan Baez seule.
  LOVE est aussi un mot composé de deux couples atbash, et BOY, le second volet de cette réelle trilogie complète, introduit un autre couple, BY.

  Je suis effaré des jeux MAS-PER-MER et RICHARD-DICK-BITE.
  Il y a pas loin de 40 ans, je découvrais naïvement le Sefer Yetsira, et apprenais qu'il y avait 3 lettres mères, Mem-Alef-Shin, M-A-S, שמא, correspondant à Eau-Air-Feu, et 7 lettres doubles, correspondant au centre et aux 6 directions de l'espace, le centre étant la lettre Bet, écrite pleinement BYT, בית.

  J'y avais associé divers faits, comme celui que 4 livres bibliques (le premier et le dernier, et les deux attribués à Salomon) débutent par une grande lettre, alors que l'hébreu ignore les capitales, et ces lettres sont BAMS, mais ce n'est qu'en 2016 que j'ai osé franchir ce pas:
  BYT est donc l'écriture développée de la lettre Bet ou Beth, correspondant originellement à "maison" dans l'alphabet acronymique sémitique. Il m'est depuis près de 30 ans essentiel que ces trois lettres correspondent dans l'alphabet hébraïque inversé à SMA, Shin-Mem-Alef, les trois lettres mères, mais ce n'est que le mois dernier qu'il m'est apparu que ces lettres, à l'origine directe des lettres SMA de notre alphabet, se réarrangent en MAS, signifiant notamment "maison" dans ma langue.
  Autrement dit, SMA est l'atbash de BYT, et ma représentation ci-dessus illustrait idéalement la correspondance de notre MAS et du BYT hébraïque. Je laisse à Richard l'entière responsabilité de sa "bite"; y aurais-je pensé, j'aurais évidemment choisi d'y associer le triangle pointe en haut.

  Dans cette interview de 2005, Richard dit:
J'avais plusieurs buts : d'abord poursuivre mon travail romanesque sur le problème du trou, qui est le problème même de la psychanalyse. J'ai consacré trois livres à ce sujet. Le premier volume est Full of love, publié l'an dernier, suivi de Vertig, et le prochain titre à paraître est w.no, dans lequel je m'attaque frontalement à ce problème qui ne peut se résoudre au niveau mathématique, ni même physique, mais qui s'inscrit "naturellement" dans nos vies. En vérité, il n'y a pas un être qui puisse échapper au trou. Le héros de la trilogie, Gérard Mas, ne parvient plus à traverser les ponts. Pourquoi ? Il cherche le mot, le vertige qu'il y a dans "vertig" ; quel est ce "fertig" dans le vertige qui est le sien ? Vertig est conçu comme un thriller, j'y ai inséré différents contes. Le système binaire est à l'origine de l'informatique. C'est pourquoi ce livre s'écrit entre un et zéro. J'ai fait en sorte que la première histoire mette en scène un homme contaminé par un virus informatique. C'est une allégorie - qui n'est pas contaminé par l'informatique à l'heure actuelle ? Un autre thème que je travaille, dans ce livre et le suivant, est le cauchemar à haut débit (ce qui est encore une référence à l'informatique) : comment rire de nos peurs ? Il m'aura fallu trois ans pour écrire ces ouvrages. Ce temps, je l'ai consacré à rendre le plus simple possible un projet qui ne l'était pas.
  Heureusement que c'est simplifié...

  Bien que le troisième volet, w.no, semble écrit, il n'est pas paru à ce jour.
  Je constate que le premier titre, Full of love, est composé de lettres formant 3 couples atbash, F-U, OL, EV, l'expression pouvant s'écrire ful o' love, entièrement atbash FU-LO-LO-VE...

  Le roman a encore une structure plutôt complexe, malgré la simplification.
  Il semble constitué de 49 sections, débutant à divers points de la page, comptant 26 lignes. Je ne sais comment interpréter les 3 premières sections, mais les 26 suivantes, 4 à 29, semblent obéir à un motif d'une absolue régularité, débutant aux lignes
1-4-7-10-13-16-19-22-25
2-5-8-11-14-17-20-23-26
3-6-9-12-15-18-21-24
  Bref, on ajoute 3 lignes à chaque fois, et quand ça dépasse 26, on retranche 26.
  Ensuite, c'est moins net pour les 10 sections suivantes,
4-7-11-8-15-22-3-10-17-24
  Les 7 dernières de ce groupe, de 8 à 24, correspondent à "ajouter 7 à chaque fois". Cette autre série logique s'achève sur 24, rang de la lettre X. La 48e section (24+24?) s'achève sur la constatation que la règle de 3 implique de tracer un X, que X est aussi le symbole de l'inconnue et du porno. Gégé (gématrie 24!) se souvient aussi que X est la croix de Saint-André, et que sa mère se prénommait Andrée.
  A 3-10-17-24 correspondent les lettres C-J-Q-X, formant deux couples atbash, CX et JQ. Deux rangs plus loin ce sont EV et LO, formant LOVE.

  Il faut tout de même dire que le dernier volet de la trilogie, Love (2015), a un point commun avec Vertig, malgré une construction classique et une réelle intrigue romanesque: Chance, le 'héros", est tombé amoureux d'une femme qu'il a croisée, et tente d'imaginer son prénom. Il la retrouve, mais son prénom ne sera pas révélé. Il est loisible d'imaginer que ce soit Love.
  Au cours de sa quête, Chance a rencontré diverses personnes, et leur a demandé de lui donner des prénoms féminins. L'une d'elles, après quelques autres, cite:
— Wala, Kaithleen, Zola…
— C’est un écrivain, a objecté Chance.
— C’est un prénom de femme…
  J'ai vérifié, car j'avais vu jadis en ZOLA un mot autoatbash, et avais composé à partir de son nom un texte palindrome-atbash en 2002.
  Oui, Zola est bien un prénom, et selon certaines sources il signifierait "amour":
Zola from Kongo tribe means 'love' and is of Bantu origin.
  W... K... Z...: j'ai signalé ailleurs que KWZ(W) est un codage de YHW(H), codage connu de chaque Juif car il figure sur le parchemin de la mezouza au seuil de sa MAISON.


  Je reviens aux sections de Full of love. Les 10 dernières débutent aux lignes
4-7-10-13-16-19-22-25-2-1
  On y retrouve le même schéma qu'aux sections 4 à 13, mais le 1 initial de la section 4 est passé  en queue.
  Quant aux 3 premières sections, elles débutent toutes à la ligne 1, mais avec des décalages sur la ligne elle-même pour les sections 1 et 3, avec des retraits de 4,1 et 4,3 cm, alors qu'il n'y a aucun retrait ailleurs de début de paragraphe, sauf à la section 29, celle qui achève les 26 "+3".
  Une autre particularité touche cette section 29, elle est suivie d'une page blanche, c'était aussi le cas des sections 1 et 2.
  Quel est le rôle de ces pages blanches? Mystère, et ce n'est pas le seul. Et si jamais il fallait considérer le nombre total de lignes de chaque section? où celui des lignes blanches en fin de section? J'y renonce.

  Dans les calculs qui m'ont traversé l'esprit, il y a que les rangs des sections 30 à 39, donnent par leur somme 345, valeur de l'hébreu ha-shem, "Le Nom", désignation du Tétragramme YHWH, de valeur 26. Une formule essentielle du judaïsme est "YHWH (est) un" , YHWH AHD = 26+13 = 39.
  En comptant les rangs 1-2-3 des 3 premières sections, 345 + 6 = 351 pour ces 13 sections "spéciales", encadrant les 26 sections "régulières" qui débutent aux lignes 1 à 26, or la somme de ces nombres 1 à 26 est aussi 351.

  Coupler avec Vertig donne 999 sections, 49+950, et les livres ont 144 et 300 pages, total 444. Il est assez évident que ces textes ont été composés sur ordi, avec donc le contrôle sur l'état final du livre publié.

  Dans l'optique X 24e lettre, 144 est le carré de 12, 12+12 = 24, et 300 la somme des 24 premiers nombres. 24 est encore la factorielle de 4, en allemand VIER, composé des couples atbash EV et IR.
.
  J'avais aussi vu une possibilité dans l'apparition du mot vierzig, "quarante", à la section 613. Le judaïsme connaît 613 mitswot, "prescriptions", dénombrées par les sages dans les paroles divines pendant les 40 ans du séjour des Hébreux dans le désert.
  Une exégèse touche ce mot au singulier. La mitswa aurait une réalité cachée au-delà de celle immédiate, car les 2 premières lettres du mot MÇWH donnent par atbash YH, donc YHWH...

  Bref c'est une chose de coder, et une tout autre chose de décoder...

  950 a peut-être une valeur biotextuelle. Gérard réalise dans Full of love que la "preuve par 9" qu'il cherche est peut-être liée à sa naissance un 9 juillet, mais ne précise pas qu'il s'agit de l'année 1950.
  Je suis né 3 jours avant lui. Ainsi nous sommes nés les 6 et 9 sous le signe du cancer qui a emporté nos mères et nos femmes...
  Je pense encore à Ricardou qui a joué avec le renversement entre les 6 et les 9, notamment dans Le lapsus circulaire.

  Vierzig, fünfzig, VERTIG. J'ai tendance à y lire
40, 50, 81, et à y retrouver le 81 90 de l'
ELISABETH LOVENDALE de Leblanc, ou le 90 81 de l'
OLIVIER LASIUS de Ricardou, et toute l'intrication qui a suivi mes premières découvertes de 1996 (96!). Un accès ici.
  Alors que je ne savais pas que j'allais, forcément, dédier ce billet à Lolo & Riri, j'ai dédié le précédent à Lili & Roro, en pensant à ROBERT RAPILLY qui intervient dans l'affaire LOVENDALE par sa grille de 90 lettres, et qui est lui-même un 171 (78+93).
  J'ai pensé au verbe "tergiverser", et quand je me suis avisé que
TERGIV  ERSONS = 81 90,
il m'a semblé obligatoire que ce soit le titre du billet.

  Un nouveau roman de "Riri" est annoncé pour août prochain.
  Sa couverture m'évoque moult autres labyrinthes, Borges, Danielewski, Thilliez, Paul Halter, Maurice Henry évoqué récemment pour une couverture également dédaléenne.
  Il débute le 6 juin 44, avec un Jacques qui pique une tête dans la rivière, bien que ne sachant pas nager... Je pense à Jacob au gué du Jaboc...

Note le soir du 27/6: Il est bien possible que le jeu atbash entre les lettres hébraïques MAS et BYT m'ait évoqué le trivial "masser la bite". Je n'en ai pas de souvenir, mais ce dont je suis sûr, c'est d'avoir transformé une célèbre citation de Nietzsche en cette contrepèterie:
Quand tu mates l'abysse, l'abysse te mate aussi.
Je l'avais citée en 2020, sans signaler que ce jeu m'évoquait une pratique du tantrisme, le coït inversé, où des exercices inouïs conduisent à donner une force aspirante au méat urinaire telle qu'il peut provoquer l'éjaculation du clitoris dans l'urètre...
Note du 28: Une recherche me montre que j'avais donné ce contrepet sur la liste Oulipo le 18 mai 2007, en conclusion d'un message remerciant la liste pour sa collaboration à un hommage aux 60 ans d'Anne. Je l'avais vraisemblablement composé antérieurement.






22.6.24

VOW FLY, ELDUOB, BOUDLE, DOUBLE


à Lili & Roro

  Les 7 romans de Thilliez au Fleuve Noir, en-dehors de la saga Sharko-Henebelle, constituent une ahurissante énigme qui m'intéresse depuis la parution de Rêver (2016), mais qui n'a révélé toute sa complexité qu'avec Norferville cette année. Cette complexité passe par l'intrication de plusieurs thèmes et de plusieurs niveaux d'analyse:
- Fibonacci, avec les nombres de chapitres des 6 derniers romans formant un équilibre arithmétique si précis qu'aucun ne semble pouvoir être modifié. Cet équilibre semble inspiré par les nombres 64 et 441, 64 nombre de chapitres de Puzzle, le premier des 6, 441 nombre de chapitres des 6. 64 et 441 sont les carrés des nombres de Fibonacci 8 et 21.
- 64 et 441 sont les valeurs du mot "vérité" en grec et hébreu, or le roman précédant ces 6 est Vertige, se passant dans un gouffre nommé Vérité. On peut dénombrer 210 occurrences du mot "vérité" dans les 7 romans, totalisant 490 chapitres, la somme des valeurs de leurs titres étant 910, multiple de 7 comme 210 et 490.
- Multiples occurrences des nombres 52-84-136-220 (Fibos multipliés par 4) dans les 4 derniers romans, sous diverses formes, nombres de chapitres (84 pour Il était deux fois, 136 pour les deux autres volets de la trilogie, 220 pour la trilogie), nombres de lettres des acrostiches (84 pour Il était deux fois, 52 pour Le manuscrit inachevé), gématries (entre autres, 52 et 84 pour les acrostiches achevant les deux versions du Manuscrit inachevé, 136 pour NORFERVILLE). J'ai émis l'hypothèse que le germe initiateur soit la valeur 52 d'ABRACADABRA.
- Jeux avec les valeurs des noms de l'auteur, THILLIEZ = 101, palindrome, et FRANCK THILLIEZ = 154, autorisant les partages palindromes 68-86 (VERTIGE-REVER), et 59-95 (DOUBLE-JUMEAUX, ainsi que les nombres de lettres des acrostiches de Il était deux fois et Le manuscrit inachevé).
  Je crois n'avoir pas souligné jusqu'ici qu'au centre de l'heptalogie figure LE MANUSCRIT INACHEVE = 202, débutant par le crash de la voiture JU-202-MO. Ce double de THILLIEZ = 101 est précédé par PUZZLE = 106, double de FRANCK = 53.
- Il y a encore la piste ILE-LAC, menant aux mots CE-LA-IL, valeurs Fibos 8-13-21. Je remarque maintenant que IL apparaît deux fois dans le nom thILLIez, sous forme palindrome, au centre du nom, laissant THEZ = 59, et donc 95 pour FRANCKILLI. On peut lire dans les prénom et nom, superposés sur les couvertures comme sur les dos des livres, CE IL LA.

  Cet archi-bref résumé des milliers de mots des billets de mai-juin m'a ainsi conduit à cette nouvelle découverte, qui a un écho immédiat avec Yves Durnan, le père d'Abigaël dans Rêver, qui mène une double vie sous le nom de Xavier ILLInois.
  A remarquer que les valeurs de ce prénom-nom, 79-99, encadrent le nombre de chapitres, 89 (Fibo).
  J'avais aussi vu que X, le chiasme, était un élément commun avec les deux romans suivants (et avec quelques autres aussi), or la capitale de l'Illinois est Chicago, dont un diminutif courant est Chi, ou Chi-town (Chi ou Khi nom de la lettre grecque χ, s'écrivant χί d'isopséphie 610, 15e terme de la suite de Fibonacci).
  Et ceci me rappelle que le film X de Othmar Mölzer, dans Labyrinthes, compte 610 plans:
— Le film dure exactement cinq minutes et trente-quatre secondes, mais il comprend six cent dix plans mélangés et recollés bout à bout.
  5 et 34 sont aussi des Fibos, et Fibonacci semble bien être le point commun entre ces diverses pistes (59-95 constitue le partage doré de 154), mais jusqu'où cela va-t-il?
  Franck a reconnu utiliser la fameuse suite dans certains de ses romans, Labyrinthes venant tout de suite à l'esprit avec son docteur Fibonacci, et les termes de la suite émaillant le texte, en 55 chapitres, son 10e terme.
  Mais voilà, dans les "secrets d'auteur" qui étaient en 2022 accessibles en ligne à ceux qui auraient résolu l'énigme de la page 377 (14e terme), Franck écrivait:
  Vous l’avez peut-être remarqué, il y a trois temporalités très différentes dans le livre : la séquestration de Julie qui s’étend sur huit ans, la quête de Lysine qui dure une semaine, et le mystère autour de Véra, qui se passe principalement sur vingt-quatre heures. Ces trois fils sont à peu près équilibrés, en termes de volume, même si le nombre de chapitres diffère légèrement : 20 sont consacrés à Véra, 23 à Lysine, et 16 à Julie.
  Ceci fait déjà 59, et ne prend pas en compte les 2 chapitres Camille. Selon mes propres calculs, il y a 18 chapitres Véra, 19 Lysine, 16 Julie, total 53, + les 2 chapitres Camille, 55: le compte est bon.
  Mais Franck n'en savait rien? Si l'erreur était envisageable en 2022, des milliers de lecteurs ont lu le texte, et ont pu signaler cette incohérence, comme moi sur Quaternité, or ces "secrets" ont été repris tels quels dans l'édition collector de la trilogie, en septembre 2023. Alors? je n'ai aucune idée de ce que peuvent signifier ces bizarreries.
  La meilleure analogie qui me vient à l'esprit est l'IA du style ChatGPT, qui, malgré ses connaissances pratiquement eidétiques, peut proférer les bourdes les plus énormes. Je n'arrive pas à imaginer quel esprit aurait pu concevoir une architecture accumulant de telles harmonies enchevêtrées, mais si c'était le résultat de milliers d'heures de calcul d'un super-ordi?

  J'ai aussi parfois l'impression que Franck se moque de son lectorat, et profite de son statut d'auteur reconnu pour assener les outrances les plus invraisemblables. Ainsi, Sophie Enrichz, personnage de Labyrinthes, voit son irréalité exposée dans le roman, son nom étant l'anagramme de "schizophrénie". S'il est aussitôt signifié que c'est un pseudo, la journaliste Lysine Bahrt est assurée être un personnage réel, or il n'est pas difficile d'en découvrir l'anagramme, "labyrinthes".
  On n'en est peut-être plus à ça près avec le docteur Fibonacci qui mène la danse, mais ce nom Bahrt est aussi l'anagramme de Barth, or John Barth est un important littérateur américain, également amateur de nombre d'or et de Fibonacci. Son chef-d'oeuvre Letters (1979) envisage via son double littéraire James Bray le renouveau de la littérature par l'informatique, et l'écriture du roman idéal par un ordi, roman idéal que le lecteur peut comprendre être précisément Letters.
  Incidemment, Letters peut constituer le 7e volet d'une heptalogie, car c'est un roman épistolaire constitué d'échanges entre "l'auteur" et 6 personnages issus de ses 6 premiers romans.
 
  Il vient de me venir une idée ce 19 juin: quels sont les rangs des romans de l'heptalogie au Fleuve Noir?, où Franck a publié 16 romans, 9 de la saga Sharko-Henebelle, et ces 7, qui y ont les rangs 3-5-8-10-12-14-16, somme 68, la même que pour les Sharko, 1-2-4-6-7-9-11-13-15.
  Etonnant, d'autant que NORFERVILLE = 136, la somme de ces 16 rangs, et qu'il compte 68 chapitres, la somme des rangs des 7 non-Sharko.
  Après tout, si j'ai pu envisager un plan à partir de Vertige en 2011, ce n'est qu'un petit pas de plus de partir de 2010 avec Le syndrome E, et l'arrivée de Franck au Fleuve Noir.
  Fleuve Noir... Le nom de la maison présente certaines analogies avec Norferville, ce titre aurait-il été choisi dès 2010?

  9 et 7, 7 et 9... Ma quête de vérité m'a conduit à la valeurs 79 de VERITE. Ceci me fait souligner que Le manuscrit inachevé débute par la phrase
Juste un mot en avant : un xiphophore.
en 7 mots livrant l'acrostiche JUMEAUX, et s'achève sur la phrase
Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel.
en 9 mots livrant l'acrostiche C'EST LEANE.
  Le manuscrit inachevé débute doublement par la phrase JUMEAUX, car c'est d'une part l'exergue du prétendu roman de Caleb Traskman, et d'autre part la première phrase de sa prétendue préface par son fils Jean-Luc (que j'ai comptée comme un chapitre).

  Les valeurs 95 et 84 de JUMEAUX et C'EST LEANE font partie des éléments qui m'ont conduit à identifier les séries additives de type Fibonacci 59-95-154... et 52-84-136... dans l'heptalogie.
  Je renonce pour l'instant à étudier plus avant cet ensemble de 16 romans, me bornant à un constat immédiat. Je n'ai vu de relations 52-84... que dans les 4 derniers romans de l'heptalogie, rangs 10-12-14-16, somme 52. Il reste donc 84 pour les rangs des 12 autres titres.
  Par-delà le surcroit de complexité que laisse présager cette nouvelle approche, elle efface le sentiment de manque que j'éprouvais à ne considérer que les 7 romans sans Sharko.

  Je peux enfin en venir à ce qui était prévu en débutant ce billet, quelque chose qui m'est apparu il y a une quinzaine environ, mais que j'hésitais à partager tant il me semble que ça n'a rien à voir avec les éventuelles intentions de Franck, tant ça m'entraîne vers des abîmes où je pourrais perdre le peu de raison qui me reste.
  Je crois que le déclic a été de considérer la trilogie Traskman comme un tout, et de réduire l'heptalogie a 5 éléments, avec au milieu Rêver, un palindrome cher à Franck.
  Enlever les 89 chapitres de Rêver au total 490 mène à 401, un nombre qui évoque à l'hébraïsant les première et dernière lettre de l'alphabet hébreu, Alef et Taw, A et T qui sont aussi les chiffres 1 et 400.
  Il y a quantité de théories diverses sur ces lettres, qui ont par exemple inspiré la série BD de Jodorowsky, dont le dernier tome dessiné par Arno est La porte de la vérité. Je n'ai pas lu, mais me permets d'imaginer qu'il y a un rapport avec le mot hébraïque emet, "vérité", AMT, dont les première et dernière lettres sont A et T.
  M, Mem, est vue comme "milieu de l'alphabet", ce qui n'est exact qu'en considérant les formes finales des lettres. On a ainsi 27 glyphes dont M est le 14e.
  Difficile de voir un M dans Rêver, quoique, avec le V au centre, on peut toujours
.
  Son héroïne Abi a la phobie de l'eau, et l'eau est extrêmement importante dans le roman. La lettre Mem a pour origine mayim, "eau".

  AT est aussi le premier couple atbash, ou ATBS, le code dont la présence authentifiée dans la Bible est probablement le plus vieux témoignage de codage alphabétique.
  Il s'agit de substituer à l'une des 22 lettres de l'alphabet hébreu la lettre correspondante dans l'alphabet écrit à rebours. Il y a ainsi 11 couples de lettres, et 11 valeurs pour ces couples, en fait 10 car les derniers sont YM = 10+40 et KL = 20+30.
  A noter que AT est un mot très courant en hébreu, mais qui ne se traduit pas. Il indique que le nom qui suit est à l'accusatif . KL à l'extrême est très courant aussi, et signifie "tout", ainsi les exégètes voient en KL et AT "tout" et "rien"...

  Avoir vu dans les 401 chapitres, hors Rêver, la valeur du couple atbash AT a presque aussitôt conduit à un dessillement. Les nombres 59, 95, 68, 86, rencontrés à plusieurs reprises dans mon étude, sont aussi des valeurs de couples atbash (NT, ÇH, SH, PW). Je n'y insiste pas, car la plus importante révélation a été 136, valeur du mot auto-atbash KPWL, כפול, kafoul, "double".
  Un mot auto-atbash est un mot dont l'atbash est son propre renversement, ainsi KPWL devient LWPK. C'est une obsession personnelle, souvent évoquée sur Quaternité.

  136 et "double" ont tant d'échos que je ne sais trop par où commencer.
  Bien sûr NORFERVILLE = 136, double de son chapitrage.

 Il s'y ajoute qu'il s'agit du 16e roman de Thilliez au Fleuve Noir, 136 somme des nombres de 1 à 16, et du 7e en dehors des Sharko, ces 7 ayant les rangs 3-5-8-10-12-14-16, somme 68.

  J'avais aussi vu que 136 était le double de la valeur de REVER, avec possibilité de lire l'anagramme
REVER  FILLON = 68 68.
  Sharko a-t-il voté Fillon ?

  Il y a toujours le découpage doré des 68 chapitres et 440 pages en 42 et 272, double de 136. A ce sujet j'avais rappelé que le premier roman de Franck ayant retenu mon attention était
DEUILS DE MIEL = 118, 2 fois 59 = DOUBLE,
en 34 chapitres, moitié de 68,
et qu'avec l'auteur
DEUILS DE MIEL FRANCK THILLIEZ = 272, mais j'avais alors oublié que 272 était le double de kafoul, "double", ce que j'avais pourtant souligné en 2015.

  118 est aussi la valeur de MANUSCRIT, et le fameux Manuscrit inachevé est double à plus d'un titre, car c'est le titre du roman de Thilliez qui contient le roman de même titre de Caleb Traskman, dont l'héroïne est l'auteure d'un roman de même titre...
  Et le Manuscrit inachevé a un double dénouement, énigmatique dans chaque cas, les énigmes résolues livrant
C'EST CELA  ABRACADABRA = 84 + 52 = 136, maintenant consciemment kafoul, "double".

  Si les doubles concernent 68, 136, 59, et en dehors du thème du double 53 et 101, valeurs de FRANCK et THILLIEZ, il y une curiosité avec le couple atbash ÇH, צֶה, valeur 95.
  Parce qu'elle est atteinte d'une maladie qui peut la faire tomber en catalepsie à tout moment, Abi Durnan dans Rêver est surnommée Tsé-Tsé par ses collègues, or en hébreu la mouche tsé-tsé se dit זְבוּב הַצֶּה־צֶה, zevuv ha tsé-tsé, avec donc la répétition de ce couple atbash צֶה.
  J'avais renoncé à mentionner ma première interprétation de ce surnom, de valeur 44+44 selon notre alphabet, soit 88. Comme déjà dit, Rêver s'achève sur un chapitre 89, mais n'en compte que 88, parce que le chapitre 57 qui donnait une clé du mystère est délibérément omis (mais rien n'obligeait Franck à écrire ce chapitre, accessible en ligne).
  Je n'ai pas pris en compte ce chapitre absent, mais ai pris comme pour les autres romans l'épilogue en compte, pour arriver au total 89 (Fibo).

  Il est possible de parvenir au double de 86 par l'addition des chapitres de Vertige, Labyrinthes, et  Norferville,
49 + 55 + 68 = 172,
en remarquant au passage que la somme intermédiaire est 104, valeur du couple atbash DQ, renversement du 401 de AT.

  Curieux de parvenir à ce résultat avec les 68 chapitres de  Norferville, et ceux de Vertige dont la valeur est le seul 86 immédiat, mais il y a bien davantage avec une révélation qui aurait pu survenir bien plus tôt.
  Les 6 lettres différentes de VERTIGE forment 3 couples atbash dans notre alphabet, EV-GT-IR.
  Et ceci, je le sais depuis le 9 février 2002, où une colistière a partagé sur la liste Oulipo que son nom, GRIVET, devenait TEVIRG selon le rot-13 (code consistant à remplacer chaque lettre par sa correspondante 13 rangs plus loin, ou 13 rangs plus tôt).
  C'était la première fois que j'entendais parler du rot-13, dont il existe un équivalent en hébreu, l'albam, qu'on pourrait appeler rot-11, sans usage biblique avéré. Il m'était presque aussitôt apparu que les groupes E-G-I et R-T-V étaient doublement symétriques dans les deux moitiés de l'alphabet, ainsi EGI devenait RTV en rot-13, et vice-versa, mais VTR en atbash, et vice-versa aussi.
 

  Les correspondances atbash et albam représentées par phrère Sam:
 

  Si GT est le couple central des deux moitiés de notre alphabet, le couple correspondant dans l'alphabet hébreu est פו, WP, de valeur 86, celle de VERTIGE qui a contribué à m'orienter vers la piste atbash...

  Vertige ultime... La recherche de mots composés des 6 lettres VERTIG m'a appris qu'il existe un médicament contre les troubles de l'oreille interne nommé Vertig, ce qui est tout à fait logique, mais il l'est beaucoup moins qu'il existe DEUX romans français portant ce titre, lesquels seront étudiés dans le prochain billet.
  Leurs auteurs se prénomment Laureline et Richard. La découverte plus haut que ILLI était au centre de THILLIEZ m'a fait dédier ce billet "à Lili & Roro", en pensant à une Lili qui m'est chère, et à Robert Rapilly, un colistier oulipien qui m'a beaucoup inspiré (mais que je n'ai jamais appelé Roro). Le prochain billet sera donc dédié "à Lolo & Riri".

  Pourquoi Roro après Lili ? Mon obsession atbash et double renversement m'a fait souvent mentionner le thriller La formule de Dieu, où Einstein est imaginé avoir laissé un ultime message, ! ya ovqo, doublement codé, par le chiffre d'Alberti qui livre ! il rsvb, puis par atbash, ! ro ihey, qu'il suffit de renverser pour obtenir yehi or !, le Fiat lux ! de Gn 1,3, "Que la lumière soit !"
  Le jeu atbash LI-OR m'a paru remarquable, car or signifie "lumière" ou "feu" en hébreu, de même li en chinois. La résolution de l'énigme passe d'ailleurs par la Chine, plus exactement le Tibet, où un sage bouddhiste élève d'Einstein révèle que la formule ! ya ovqo résulte d'un double codage. Le sage éprouve le besoin de sortir pour mettre les enquêteurs sur la voie:
– Où ?
– À la lumière, dit Tenzing. J’éclairerai votre chemin sur un chemin lumineux.       
  C'est la fin du chapitre 32 du roman qui compte un prologue et 53 chapitres. Je découvre en reprenant le texte que cette "lumière" dévoilée au 33e élément correspond à la césure d'or de 54 éléments, 54 étant la valeur de LI OR. De fait, tout couple atbash tel LO ou IR a pour valeur 27, ce qu'indique Wikipédia sous une étrange formulation.
  Au moment où je m'étais repenché sur ce jeu LI OR, un hasard m'avait conduit à un roman dont l'héroïne se nomme Lior. C'est une orpheline originaire du Népal, et je n'avais plus à l'esprit alors l'épisode tibétain de La formule de Dieu.

  Si Albert Einstein n'a jamais dit "Tout est relatif", la formule lui est souvent attribuée; Jacques Perry-Salkpw a trouvé cette superbe anagramme de son nom,
Rien n'est établi.
  J'ai cité récemment Jacques à deux reprises, pour ses anagrammes de "Irène Adler" et "La vérité". Membre de la liste Oulipo, Jacques a été gratifié par ses colistiers d'un recueil d'hommages pour ses 50 ans, le 11 juin 2009. Parce que Jacques est aussi un palindromiste hors pair, ma principale contribution était un carré Sator atbash, en hébreu.

  Il se trouve que SaLKoW peut s'écrire en hébreu SLKB, un mot auto-atbash, et que KPWL, le kafoul ou  "double" vu plus haut, se conjugue idéalement avec lui pour composer ce carré SATOR dont les deux lignes inférieures sont non seulement le renversement des deux supérieures, mais aussi leur atbash. L'ensemble peut constituer un énoncé valide, BKL SKPWL, LW PK: SLKW, "Par tout ce qui est double, à lui le flacon: Salkow".
  Je n'avais pas souligné à l'époque que chaque ligne ou colonne contenait les lettres KL, כל, de valeur 50.

  Une formidable série de coïncidences est associée à l'édition de ce recueil, qui fut remis à Jacques le 22 mai 2009. Je ne pourrais y croire si je n'en avais les preuves, accessibles à tous.
  On en trouvera des échos ici, et dans d'autres billets de l'époque. Il n'est pas question de tout reprendre, mais une des coïncidences s'enrichit aujourd'hui d'un important écho. Alors que je n'avais rien publié sur papier depuis plus d'un an, je reçus trois jours après la remise de la BLO 13 à Jacques mes exemplaires d'auteur de l'OdS 34, le recueil de nouvelles Rêves de Razès, et de la revue FdL 21, Fleur de Lune, éditée par mes amis BD & BD, qui m'avaient fait la surprise d'y publier un de mes textes sans me prévenir.
  13-21-34 sont mes Fibos fétiches, ce qui explique comment je mes suis intéressé particulièrement à Franck, après la découverte de Deuils de miel, en 34 chapitres offrant un clair partage 21-13.
  J'avais rencontré deux ans plus tôt Philippe Marlin, le directeur de l'OdS (l'Oeil du Sphinx), alors qu'il venait de recevoir les exemplaires de sa prochaine parution, un hommage à la revue Planète. Ceux qui comme lui et moi étaient des ados curieux dans les années 60 appréciaient cette revue. Il s'était trouvé qu'en juillet 2003 un bouquiniste du marché de Digne en avait quelques numéros, dont le n° 34 (mai 1967) dont je me souvenais pour son dossier sur Ernst Fuchs. Le bouquiniste avait aussi, parmi une dizaine de numéros, les 13 et 21, et mon obsession m'avait fait les acheter aussi.
  Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi, peu après la parution de l'OdS 34, il m'est venu d'éplucher le Planète 34, jusqu'à lire le détail en page 202 des 100 lecteurs parmi 5500 qui avaient gagné un abonnement à la revue en répondant à un questionnaire, mais le 11e de la liste était Philippe Miecret, que je savais depuis peu être le vrai nom de Marlin.
  J'ai déjà dit tout ça, mais l'élément nouveau est que, en présentant le tableau atbash plus haut, je me suis avisé que les couples atbash FU et HS, intermédiaires entre les EV-GT-IR composant VERTIGE, ces couples FU HS figurent dans FUcHS. Rusé renard! Crédité de 16 enfants (une bio détaillée ici, mais traduite approximativement du russe).
  Rêver a en couverture une tête de renard, car le psychopathe surnommé Freddy par les enquêteurs se cache sous un masque de renard.

  Comme le nombre 401 des chapitres de l'heptalogie, sans Rêver, m'a orienté vers le premier couple atbash, formé des première et dernière lettre de l'alphabet hébreu, j'ai confronté le premier titre et le dernier. Chacun contient 3 couples atbash (dans notre alphabet):
VERTIGE = EV-GT-IR + E = 81 + 5;
NORFERVILLE = EV-LO-IR + NFRLE = 81 + 55.
  Incidemment, 81 fait partie d'une suite additive qui m'intéresse, récemment étudiée; chacun de ses termes est la somme de 5 Fibos consécutifs, ainsi 81 correspond à 5+8+13+21+34, et il s'ensuit qu'un terme de la suite 52-54-136..., ou 4*F(n), présente sur l'OEIS, correspond à la somme de 6 Fibos consécutifs. Je n'ai pas souvenir de l'avoir remarqué avant cette opération sur NORFERVILLE, mais l'OEIS donne l'équation équivalente
4*F(n) = F(n-2) + F(n) + F(n+2)
ainsi que
4*F(n) = F(n+3) - F(n-3).

  Quant au 86 de VERTIGE, ou 5+8+13+21+34 + 5, 5 est aussi 2+3, ainsi 86 est la somme de 7 Fibos consécutifs, pas mal pour un titre de 7 lettres débutant une heptalogie.
  Il s'agit de la suite 22096 de l'OEIS, où cette propriété est remarquée:
a(n) is the sum of seven consecutive Fibonacci numbers.

  Passons... Ces 81+5 et 81+55 m'ont aussitôt rappelé quelque chose qui n'a évidemment aucun rapport logique avec Thilliez, mais je suis assez confiant qu'une bonne part de mes investigations de mai et juin est fort éloignée de ses intentions...
  C'est quelque chose qui m'a marqué, et que j'ai cité à maintes reprises. Au plus bref, le 2 juillet 2010, 4 jours avant mon 60e anniversaire, j'ai appris l'apparition d'un crop circle dans le Wiltshire codant pour le nombre d'or arrondi à 8 décimales, 1.61803399, alors que j'étais en train d'étudier une BD où 5 crop circles codaient pour les 60 premières lettres du mot infini de Fibonacci, soit:


  Il n'y a pas de sens immédiat à arrêter à 60 lettres ce mot infini qui est constitué d'états successifs significatifs, les 5 lettres BABBA au stade 5, par exemple, le dernier état significatif étant les 55 premières lettres, au stade 10 (5 et 55 sont les Fibos 5 et 10).
  Ce mot infini de Fibonacci est sur l'OEIS la suite 5614, où les B et A sont remplacées par des 1 et 0.
   J'avais été frappé d'y trouver un commentaire d'Eric Angelini, un colistier de la liste Oulipo, posté le jour de mon 55e anniversaire, aussi j'avais proposé aux premières heures du 6 juillet 2010 un commentaire, qui fut agréé par les responsables du site, et qui est effectivement enregistré à cette date.

  La veille, le 5, le facteur m'apportait une surprise, un recueil d'hommages des colistiers oulipistes, pour mes 60 ans. Il y avait une contribution d'Eric, une autre de Jacques Perry-Salkow...
  J'ai détaillé ces événements ici et , les volumes de la BLO sont en ligne, mais le contexte thilliézien amène de nouveaux commentaires.

  C'était donc en juillet 2010 et le premier roman de Franck au Fleuve Noir paraîtrait en octobre, Le syndrome E. Etait-il en train d'y travailler? Il me semble qu'il n'y a aucune raison donnée dans le roman au "E" du syndrome. Ce pourrait être n'importe quoi, et je pense au E en sus de VERTIG-E, 81+5.

  Mon intérêt pour les crop circles était en grande partie dû à un lieu de prédilection de leurs apparitions, Oliver's Castle, parce que OLIVER est constitué de 3 couples atbash. La seule manière que j'avais trouvée en 2009 pour obtenir deux mots existants inverses atbash avec ces lettres était LIEVRO-ORVEIL, et je découvris peu après que le lieu apparaissait dans l'adaptation en 1984 du roman d'ORWELL.

  J'avais vu à l'époque, sans le commenter, que le n° de la suite OEIS, 5614, était 401*14, 401 valeur du premier couple atbash, et 14 de zehav, le métal "or" en hébreu.

  Mon commentaire sur cette suite s'inscrivait dans la continuité de celui d'Eric, qui définissait 1 comme étant le nombre de 0 entre deux 1 dans une chaîne de 1 et de 0. Je partais du fait que 1 tout seul serait alors issu de la chaîne "101", et que cette chaîne 101 serait issue de "101101", l'itération conduisant à l'infini au mot de Fibonacci.
  101 aurait fort bien pu être BAB, mais cette chaîne est aussi le nombre 101, valeur de THILLIEZ. 101101 me fait penser au dernier mot du manuscrit de Caleb Traskman, MaMMaM...
  La chambre 101 de 1984 est devenue un symbole universel.


  Je m'en tiens là, pour le moment, car les deux romans Vertig de Lolo et Riri vont prolonger ces intrications, déjà bien au-delà de l'admissible.
  Il me reste cependant à expliciter mon titre, choisi alors qu'il me semblait que le mot kafoul, "double", constituerait le fait essentiel de ce billet.
  J'ai donc cherché ce que devenaient les lettres DOUBLE en atbash, soit WLFYOV, et cherché des possibilités avec ces lettres. La VOW FLY company m'a retenu, entreprise de Floride fabriquant des articles pour la "pêche à la mouche", fly fishing.
  Vow signifie "voeu" en anglais, mais je ne sais s'il y a un rapport avec ce VOW, qui peut aussi faire allusion à l'exclamation Wow!, ou avoir un rapport avec le boss de l'entreprise, Jonathan VanHoose.
  C'est après ce choix que j'ai pensé à la mouche tsé-tsé, peu prisée par les pêcheurs à la ligne.

Note du 23/6: relire mon commentaire sur la suite 5614 m'amène à constater qu'il était erroné. Il offrait en quelque sorte un renversement du commentaire d'Eric Angelini, qui par exemple transformait 101101 en 101. Mais ma proposition que 101 devient obligatoirement 101101 est fausse, ce peut être aussi 10101.
  Ma proposition basée sur les palindromes successifs lisibles dans le mot infini de Fibo a cependant un écho aujourd'hui, car ces palindromes sont de longueur F(n)-2, et le plus long lisible dans les 60 lettres de la BD a donc pour longueur 55-2, soit 53, valeur de FRANCK.

Note du 1/7: Gef me dit que ce commentaire de 2010 n'avait rien d'erroné. Je lui fais confiance, mais mon esprit maintenant fatigué n'arrive plus à s'y retrouver dans ces récurrences.



10.6.24

O l'Omicron, rayon violin dans son Voir !

à Jojoe & Aleister

 Petite parenthèse dans mes investigations thilliéziennes, car j'arrive au 418e billet de Quaternité, et 418 est la valeur du grec tomê, τομἠ, "section", désignation par les anciens Grecs de la section d'or.
  Je me suis avisé il y a peu que c'était la valeur du dernier vers de Vocalisations de Perec, or les 13 autres vers du sonnet présentent une superbe harmonie dorée:
8 vers / 5 vers (Fibonacci) > 3618/2236 = 1,61806...
  Je l'avais donnée sur une vieille page tentant de rassembler toutes les coïncidences de ce sonnet, ensuite reprise sur Perecqation après la suppression de mon site, et je m'aperçois que j'y mentionnais déjà la correspondance de la valeur du dernier avec tomê; la déliquescence de ma cervelle me désole, mais j'attends toujours la relève...

  Le mot τομἠ se prononce tomi en grec moderne, et une recherche sur ce mot m'a appris que c'était, entre autres, une marque de nourriture pour animaux. C'est aussi une marque de montres, et le diminutif du prénom Thomas ("jumeau" en araméen).
  J'ai relaté une coïncidence marquante ici. Venant d'apprendre que le nom de la Mesnie Hellequin venait d'Arlequin, et pensant aux arlequins de La mort et la boussole de Borges, j'ai eu pour la première fois la curiosité de googler "mydagel", les initiales des victimes de la nouvelle, et les seules réponses, hormis Quaternité, étaient un blog où il était aussi question de la Mesnie Hellequin, et la chaîne You Tube My Dagel de la marque italienne de nourriture pour animaux Dagel.
  Les produits Tomi sont en vente dans plusieurs pays, mais plusieurs des premières pages concernent la Malaisie, dont l'indicatif internet est .my.
 
  J'ai évidemment pensé à Tomi Ungerer qui a dessiné beaucoup de chats, et appris qu'il avait collaboré avec l'architecte Ayla-Suzan Yöndel aux plans de cette école-chat.


  Reprendre vingt fois le sonnet de Perec amène cependant parfois de nouvelles trouvailles, et je ne trouve pas trace de ceci. Le dernier vers compte 31 lettres
O l'Omicron, rayon violin dans son Voir !
dont 14 voyelles:
O O I O A Y O I O I A O O I = 168 = 14 fois 12, nombre de pieds du sonnet, et la césure d'or 104 apparaît pour les 8 premières lettres
O O I O A Y O I = 104 = 8 fois 13 (168 est aussi 8 fois 21, toujours Fibonacci).

  Plusieurs coïncidences concernaient ce nombre 104 dans ma page originelle, il s'en est ajouté d'autres en 2021 et 2022.
  Je notai dans la page originelle que le partage voyelles/consonnes de l'acrostiche du sonnet,
ANAQ CHID UPS OSO = 162,
menait à
AAIUOO  NQCHDPSS = 62 100, partage doré idéal de 162, qui plus est très évocateur, faisant intervenir le nombre rond 100. C'est encore un partage en 8 et 6 lettres.

  C'est début avril que je me suis "ressouvenu" de tomê, et me suis ensuite avisé qu'approchait le 18 avril, 4/18 à l'américaine, d'où l'idée de publier ce jour 4/18, jour de la tomê.
  La valeur 300 de l'initiale Tau m'y avait amené à étudier la série 114-186-300-486-786 chez Bach, ou 3 fois 38-62-100-162-262, mais je n'avais pas alors pensé à l'acrostiche de Vocalisations.
  C'est ce matin, 10 juin, qu'il m'est venu d'étudier les voyelles de son dernier vers, ce qui m'a fait me remémorer son acrostiche de valeur 162. Je me suis alors aperçu que ce jour est le 162e de 2024, et ai décidé de publier ce jour mon 418e billet.

  Ceci impliquait de finir l'exercice dont la 1e partie a été donnée le 2 juin. L'apprentissage récent que les 154 premières décimales de Pi comme de Phi avaient la même somme, 703, m'avait conduit à envisager d'écrire deux poèmes gématriques en 154 mots, l'un où le nombre de dizaines de la valeur de chaque mot vaudrait la décimale correspondante de Pi, augmentée de 2, tandis que le nombre d'unités correspondrait à la décimale de Phi. Pour l'autre ce serait l'inverse.

  J'ai eu la folle prétention d'écrire le premier poème en 22 alexandrins en terza rima, ce qui, à moins d'y passer des semaines, ne pouvait que conduire à un total charabia, ce qui n'a pas manqué d'être le cas. Mais ça ne me dérange pas outre mesure d'associer des mots sans rapport les uns avec les autres; après tout, on rencontre parfois les appariements les plus étranges dans la poésie moderne, sans contrainte annoncée, et surréalistes comme oulipiens se sont ingéniés à forger les plus folles incongruités (comme Bouddha versait du cidre au flibustier sphérique, de Le Lionnais).
  Le texte composé le 1er juin avait 888 lettres, 3e coïncidence 888 de la journée, écho à divers autres cas que je donnais dans le billet, mais il y en a un autre, fabuleux, que j'avais oublié, et qui était relaté dans ma page sur Vocalisations. Je cite:
  Il est par ailleurs plus connu et commenté qu’en grec
IHSOUS XRISTOS = 888 + 1480 = 2368, ce qui correspond à la triade des nombres de Fibonacci 3-5-8, multipliés par 296.
  Ce fut l’occasion de plusieurs coïncidences troublantes, sur mon premier blog Blogruz dont l’identifiant, ou BlogId, un nombre de 19 chiffres, finit par les chiffres 1480. La plus extraordinaire survint pour mon billet du 12/12 2007, posté à 12 :12, ce qui était intentionnel. Ce qui ne l’était pas, et ne pouvait l’être puisque j’ignorais alors que chaque billet avait un autre identifiant de 19 chiffres, ou PostId, qui lui était attribué une fois pour toutes dès la création de son brouillon. Plusieurs mois plus tard, je découvris que le PostId de ce billet débutait par 888, et, ce PostId étant précédé dans l’URL du billet par le BlogId, il y apparaissait la succession …1480-888…, or ce billet était le premier que j’avais illustré d’une représentation du Christ, une image d’un film de Rohmer.

  Voici l'image en question, à laquelle j'avais superposé quelques tracés d'or avec l'outil Phimatrix de Gary Meisner:

  J'ai cessé de parler de Rohmer lorsque j'ai appris ses accointances avec des personnages d'extrême-droite. Divers indices m'ont confirmé depuis que mes suppositions sur temporalité et spatialité dans ses films étaient proches de ses intentions, voire largement en deçà. Il imposait à son éclairagiste de placer les sources lumineuses en des points commandés par le nombre d'or.
  Ceci dit, le nombre d'or est apolitique, et Eisenstein en était un autre grand utilisateur.

  Pour revenir au premier texte composé le 1er juin à partir des 154 décimales de Pi et Phi, et publié le lendemain, je me suis aperçu après coup que le 2 juin était le 154e jour de 2024.
  Et tout ça n'est pas sans rapport avec
ARTHUR  RIMBAUD = 86+68 = 154,
signature que Perec n'a pas hésité à placer sous ses Vocalisations.
  Si j'ignorais cette relation sur les 154 décimales en 2009, la page contient d'autres curiosités sur les décimales de Phi, mais je ne vais pas tout reprendre.

  Donc, ce second texte est en prose, sans autre contrainte qu'une répartition en deux paragraphes de 95 et 59 mots (partage d'or de 154). J'y utilise aussi l'élision pour introduire de nécessaires articles.
  J'ai tâché d'y parler de Phi, aidé par un hasard: parmi les 154 valeurs issues de la contrainte (100 possibilités de 20 à 119) revient trois fois 33, valeur de PHI, plus l'autre occurrence formant le titre, à partir des parties entières de Pi et Phi, 3 et 1, soit 10*(1+2) + 3 = 33.
  Mais la contrainte reste difficile et j'ai souvent choisi les solutions les plus immédiates...
  Voici le résultat:

                                          Phi

  Toute grâce suscitée du double calcul géométrise d'euclidiens plaisirs. Trésor inégalable, l'intégrité inclurait l'improbité, soit totalité, soit fulgurance d'une clef, Fibonacci. L'élégant rapport subtil, naïvement divin, exacerbe ainsi d'effrénées gnoses fractales. Vrai solstice dans l'île chaudement orageuse, comme ces élans d'acide ébullition, Phi nécessite d'éternelles fantaisies. Ces probes comptes sacrent l'or, rondement définitif.  Une joie, réelle extase, accroit l'idéelle célébration, éthique cause peu pudique. Ceci concerne son évaluable fief, lors l’inouï demain s’incarnera dans l’immanente affirmation. Déjà l’idéale unité avalise l’originelle polarité, car l’intense réel va crument aller au dicton : Phi, rapport immarcescible, bâtira l’inévitable.
  D’or béni, l’ardu argentier cherchera l'implicite refuge, l'unitif facteur majeur. Sa tangibilité subjugue Pi, indivise entité. L'une préserve décemment l'infaillible sérialisme, loi triviale, l'impact épate afin d'accabler l'abruti hostile. Telle beauté, clandestine spirale, crible l'or, credo rêvé. Tous, avant d'éclaircir allègrement l'ocre dédale, désignent l'excellent enjeu, Phi. Gravement, on se réitère: Si l'époque exacerbera l'astrale sommité, noble mesure reine?    

  Comme pour le premier poème, j'ai découvert après coup le nombre de lettres, 1012, 124 de plus que le premier, bien que les deux textes totalisent la même valeur, 10813.
Note: je viens de compter les élisions, il y en a 33, PHI. Il y en avait 23 dans Pépie, manquait 2 pour faire PI.

  Tiens, la somme 888+1012 = 1900, un nombre évoquant Perec, avec la naissance de Bartlebooth.
  J'avais aussi vu une curiosité en séparant voyelles et consonnes dans ce nom hybride (Bartleby-Barnabooth):
AEOO - BRTLBTH = 36-82, soit les dates de Perec (1936-1982).
  J'avais encore vu
VIDA y MUERTE = 36 et 82,
et la permutation 2368, se lisant CENT sur un cadran de téléphone, mort de Bartlebooth au 100e chapitre de LVME, le 23/6 à 8 h du soir,
et 2368 = 888+1480, Jésus-Christ...

  Pour d'éventuels vérificateurs, les 1+154 valeurs obtenues à partir des décimales de Phi (augmentées de 2 unités) et Pi:

33
81 34 101 25 59 52 116 105 103 95 68 119 107 119 63 102 63 108 44 26 62 76 104 83 103 58 63 52 87 79 85 50 102 38 38 94 91 49 27 51 26 119 33 99 119 103 27 75 91 80 45 108 82 40 39 57 74 69 64 104 85 49 42 93 20 77 48 81 26 64 80 46 102 38 106 112 20 48 69 69 118 96 22 98 40 23 94 48 22 65 33 104 112 51 111 37 30 56 97 69 108 62 91 74 68 20 108 106 25 91 73 52 108 82 103 110 36 96 74 47 30 49 83 88 54 54 106 80 49 45 45 50 75 58 82 112 53 31 97 112 55 33 105 29 24 80 28 91 82 88 94 48 81 51