24.2.25

Thoma ! Thoma ! Thoma !


à Aur & Emmet

  J'avais annoncé vouloir abandonner l'étude de Thilliez, mais l'imprévu est survenu. Ma santé se détériore au point qu'il va falloir clore Quaternité. Comme le billet précédent était le 442e, il me semble s'imposer de viser 444. J'ai des idées pour le billet final, et c'est encore de Thilliez dont j'ai envie de parler pour celui-ci.

  Au-delà des diverses constructions que j'ai proposées, à partir de certaines curiosités des écrits signés Thilliez, sans en déduire quoi que ce soit de péremptoire, d'autres curiosités me sont souvent restées impénétrables...
...mais un semblant de lumière peut survenir à forces de cogiter, ainsi...
 
  Le manuscrit inachevé s'ouvre sur un prologue signé Jean-Luc Traskman, lequel a trouvé dans les affaires de son père récemment suicidé, le polardeux Caleb Traskman, un manuscrit inachevé, sans titre. Il y est question d'une romancière, Léane Morgan, qui vient de publier sous son pseudo Enaël Miraure un roman intitulé Le manuscrit inachevé, roman qui ressemble étrangement à un petit polar publié 25 ans plus tôt par Michel Eastwood, où un personnage torture un écrivain afin de lui faire révéler "la fin de l'histoire", ce qui est aussi l'argument du roman de Miraure...
  C'est dans la fin manquante du manuscrit de Caleb Traskman qu'il y aurait la solution de la vertigineuse énigme posée. Le texte était ainsi impubliable, jusqu'à ce qu'une employée de l'éditeur découvre un indice éclairant, lequel va permettre à Jean-Luc Traskman d'écrire une fin satisfaisante à l'histoire de son père.
 
  Dans le roman suivant, Il était deux fois, on apprend que Caleb Traskman était un affreux criminel, comme les écrivains des romans de Miraure et Eastwood, et que Le manuscrit inachevé paraphrasait sa propre histoire.
  Le dernier volet de la trilogie, Labyrinthes, révèle que Caleb passait pour mort grâce à un subterfuge analogue à celui du Manuscrit inachevé: il avait un jumeau caché, de même que le criminel Luc Thomas était le jumeau du mari de Léane Morgan; c'était ignoré de tous, même de leur père Jacques Morgan (tout de même pas de la mère).
 
  Dans Il était deux fois est aussi retrouvé le dénouement original de Caleb Traskman, donné en écriture manuscrite en annexe. Il y a deux anomalies (au moins). Luc Thomas y est appelé Alain Thomas, et son père serait Claude Morgan, au lieu de Jacques.
  Si je joue le jeu de la fiction, en oubliant que les textes ont évidemment un seul auteur, je ne vois pas pourquoi Caleb aurait changé les noms de ces personnages dans le dernier chapitre, et il semble qu'il faille comprendre que c'est l'éditeur qui a fait les deux modifications dans le roman final livré au public, où on trouve partout Jacques et Luc (d'ailleurs aussi dans le dernier chapitre publié, censément écrit par Jean-Luc Traskman).
  Les nombreux personnages du roman sont loin d'être tous présents dans cette fin, aussi est-il loisible d'imaginer que d'autres détails aient été modifiés, mais c'est si conjectural qu'on ne peut aller plus loin.
  On peut en revanche se demander pourquoi Alain est devenu Luc, et Claude Jacques. Sachant que Thomas est la grécisation de l'hébreu te'om, "jumeau", il m'avait paru que le choix de ce nom était intentionnel, et que c'était un beau hasard dans la fiction que le bébé abandonné, dont nul ne savait que c'était un jumeau, eût été placé dans une famille Thomas.

  J'avais vu alors le pataquès Alain-Luc, sans pouvoir en tirer quelque chose. Ce n'est qu'il y a peu que je me suis avisé qu'un des Luc les plus people est Luc Besson. Les lecteurs de George Sand savent que les bessons sont des jumeaux ressemblants, en conséquence Luc Thomas kif-kif Luc Besson.

  Dans le même esprit, il peut venir que Jacques est issu de Jacob, le patriarche Jacob étant LE jumeau de l'Ancien Testament, même si ce n'est pas un besson. Au cours des millénaires ont été ressassés les procédés minables utilisés par Jacob pour voler à son frère Esaü le droit d'aînesse et la bénédiction d'Isaac, puis leur réconciliation par l'offrande de "tout un camp" à Esaü.
  C'est plutôt consternant, même si la connaissance de l'hébreu révèle que ces histoires pourraient être construites à partir d'anagrammes ("droit d'aînesse" = "bénédiction", "camp" = "offrande") et d'autres jeux.

  Il y a un Jacob dans le récit, Félicien Jacob, le vieux gardien de l'internat des Roches Noires. C'est lui qui met les enquêteurs sur la piste de Luc Thomas, devenu David Jorlain. Il existe un compositeur nommé Félicien David (1810-1876), mais sa fiche ne m'éveille aucun rebond. Je ne le connais que parce qu'une copine parisienne habitait rue Félicien-David, près de la Maison de la Radio. Je me sens plus concerné par Félicien Rops (1833-1898), peintre sulfureux, notamment de cette Tentation de Saint Antoine.

  Alors, en considérant les différents niveaux fictionnels, il est loisible d'imaginer que l'éditeur ait introduit Luc et Jacques en tant que "détectandes scripturaux", selon l'expression d'Annie Combes. Il s'agit de procédés d'écriture visant à mener subrepticement le lecteur vers où l'auteur le souhaite, ici le thème de la gémellité.
  Si l'expression n'est pas employée, Léane Miraure utilise le procédé dans son Manuscrit inachevé:
Léane avait caché des énigmes dans son roman, qu’elle n’avait signalées à personne. Elle avait notamment renforcé la présence du chiffre 2, avait mis en évidence des palindromes pour symboliser le miroir, le double. Laval, Noyon, le groupe ABBA… Eastwood avait utilisé le même procédé. Ou, plutôt, c’était elle qui avait reproduit ce qu’avait fait Eastwood.
  Cette surdétermination des "2" et "palindromes" est aussi présente dans le Manuscrit inachevé de Caleb Traskman, avec d'autres jeux plus explicites: le récit débute par l'accident de la voiture JU-202-MO, le mari de Léane se nomme JUllian MOrgan.
  Luc Thomas, l'aîné des jumeaux de Jacques, a repris la place que lui avait usurpée Jullian, et Léane le rencontre pour la première fois dans la chambre 222 de l'hôpital:
  Devant la porte 222, Léane serra les deux poings contre son corps et entra. Jullian était allongé sur les draps dans un pyjama blanc, (...)
  Il est ébouriffant que, en hébreu, 222 soit la valeur du verbe BKR, bakhar, "être l'aîné":
  Luc Thomas avait précédemment fait enlever la fille des Morgan, Sarah. La Sarah biblique est la mère d'Isaac, la grand-mère des jumeaux Jacob et Esaü. A noter que Luc tue aussi son père, Jacques, et aurait volontiers tué sa mère si elle ne s'était suicidée quelques mois plus tôt.
  Esaü se distingue de son frère par sa rousseur velue, et il y a un rouquin dans l'histoire, le flic local Colin Bercheron, amoureux de Léane. Luc planifiait de récupérer sa vie volée en endossant définitivement l'identité de Jullian, mais il est assez lucide (le mot est effectivement employé) pour comprendre que les soupçons de Léane vont aboutir à son démasquage:
T’es trop fragile, tu aurais fini par craquer et tout balancer au rouquin qui tuerait père et mère pour t’avoir.
  On apprend dans Il était deux fois que Caleb Traskman a paraphrasé ses propres crimes dans Le manuscrit inachevé. Caleb a enlevé une fille nommée JUlie MOscato.
  On arrive ici au dernier (?) niveau de fiction, celui du réel (?) auteur Thilliez. C'est bien entendu lui qui a choisi les noms Luc et Jacques, et leur remplacement par Alain et Claude. Quelque chose à tirer de ces noms? Je pense à Poher, car je connais un Alain et un Claude portant ce patronyme, mais il y a sans doute bien d'autres correspondances...
  La plus séduisante me semble maintenant Aaron et Caleb Trask, les jumeaux de A l'est d'Eden, référence explicite à Abel et Caïn. Il est au moins évident que Caleb Traskman en découle, laissant supposer l'existence d'un jumeau (nommé Martial, là je ne vois pas pourquoi).

  La nouvelle approche étudiée en janvier privilégiait Luc en tant que nom d'Evangéliste, ce qui n'empêche en rien Luc Besson d'être une autre piste. L'une ou l'autre peut être intentionnelle, ou les deux, ou aucune...
  Il m'a semblé remarquable de trouver dans chaque roman de l'heptalogie non-Sharko un nom d'Evangéliste associé au criminel principal, et j'ajoute maintenant que rien de tel n'apparaît dans la saga Sharko.
  Une relecture maintenant informée du Manuscrit inachevé m'a fait découvrir que les 4 noms y figurent:
- le propriétaire de la villa où sont choisies les victimes est Alexandre Mattioli;
- l'enquête savoyarde est déclenchée par l'accident de la JU-202-MO, poursuivie par le douanier Marc Norez;
- le principal criminel est Luc Thomas;
- un psy détient des infos essentielles, John Bartholomeus.

  La structure des Evangiles étant possiblement dorée, il est notable que les formes particulières de ces noms permettent un bon rapport d'or:
Mattioli = 99
Marc = 35
Luc = 36
John = 47
soit 217 au total réparti en 134-83, avec 217/134 = 1.619... (Phi = 1,618...) Mieux, à ce 134-83 correspondent 12-7 lettres, 7 et 12 nombres de la suite OEIS 1060, nommée "suite évangélique" par Georges Arnoux dans Musique Platonicienne: Ame du monde (1960).

  Le dernier billet de ma trinité évangélique m'a fait souligner un point pourtant déjà vu: une graphie biblique de "jumeau", TAM, est l'anagramme de 'vérité", AMT. Or dans le chapitre final du Manuscrit inachevé, chapitre 79, est révélée la vérité expliquant toute l'énigme, Jullian Morgan avait un jumeau, David Jorlain (né Luc Thomas), et
JULLIAN = JORLAIN = 79 = VERITE.

  Les autres permutations de AMT font sens en hébreu, avec
ATM, pronom personnel "vous";
MAT, forme construite du nombre MAH, "100", à comprendre "cent fois".
  Il faut passer à l'araméen pour trouver les deux autres,
MTA, lu matha, signifie "ville" (l'heptalogie s'achève sur Norferville),
TMA, lu thoma, signifie "destin"; le héros d'un one-shot précédent, L'anneau de Moebius, se nomme Stéphane Kismet ("destin" en turc), et il est détenteur du billet gagnant du loto, 4-5-19-20-9-14 (D-E-S-T-I-N).
Dictionnaire Chaldéen-Français
de Joseph Guenassia, page 326:
  Aïe Aïe Aïe...
  Jorlain-Thomas déclare au chapitre 79: 
On dit que les destinées des jumeaux sont liées, quoi qu’ils fassent, où qu’ils aillent.
  Aïe Aïe Aïe !!!
  Comme dirait Harry Bosch, Remue-toi le cul et va secouer les dicos. Le mot "fassent" étant le seul mot non trivial de la phrase à ne pas être lié à "thoma", j'ai consulté le Guenassia et découvert page 235 que phass signifie "tirer au sort". A noter qu'il est très rare qu'une lettre פ, au début d'un mot araméen, se prononce "ph", en hébreu biblique c'est toujours "p" dur.
  Ouille Ouille Ouille !!!
  Le monde entier est une fiction.

Note du 23/3: Luc-Alain Thomas et son père Jacques-Claude Morgan... Il vient de me souvenir que j'avais un livre écrit par Jacques Thomas, LA DIVINE PROPORTION & L'ART DE LA GEOMETRIE Etudes de Symbolique chrétienne (1993). Ressorti d'un placard, c'est encore un auteur qui se prend pour Guénon, et il n'y a à mon humble avis rien à trouver dans cette voie. Toujours est-il qu'on y trouve une longue citation de Mgr Devoucoux sur l'interprétation des nombres de chapitres des Evangiles, pris isolément ou par groupes. Pas de Fibonacci qui n'était alors pas en vogue, mais un lecteur actuel, conduit à lire ce livre par son titre, pourrait être titillé par les 21 ch de Jean et les 89 de l'ensemble.
Ceci me rappelle que, dans [GATACA], le livre de Stéphane Terney, La clé et le cadenas, sous-titré Les codes cachés de l'ADN, était nettement inspiré par l'ouvrage réel de Jean-Claude Perez, Codex biogenesis - Les 13 codes de l'ADN (2009), fondé sur Fibonacci.
Enquêtant un peu plus avant aujourd'hui, je constate que les savants fous du roman, Stéphane Terney et Napoléon Chimaux, sont manifestement inspirés par Patrick Tierney et Napoleon Chagnon, mais je m'arrête là, me bornant à constater que les noms choisis par "Thilliez" sont
TERNEY = 87 = TRUTH, et
CHIMAUX = 79 = VERITE.


  Lors de ma première approche du Manuscrit inachevé en 2020, j'avais bien vu que c'était au chapitre 79 et dernier qu'était révélé que JORLAIN=79 était le jumeau de JULLIAN=79, mais lorsque j'ai développé l'an dernier l'idée d'une heptalogie exaltant diverses formes du mot "vérité", j'utilisais les chapitrages totaux incluant prologues et épilogues, et Préface dans le cas du Manuscrit.
  Revoici le tableau déjà donné, avec en première colonne un indicatif pour chaque roman, en seconde le chapitrage modifié, en 3e le numéro effectif du dernier chapitre, puis les occurrences de "vérité", celles de "lumière", les valeurs des titres, et enfin les titres eux-mêmes:

VER  49  48   42   61      86   Vertige
PUZ  64  64   42   93    106   Puzzle
REV  89  89   30   54    68   Rêver
LEM  81  79   25   51   202   Le manuscrit inachevé
ILE   84   83  30   53   179   Il était deux fois
LAB  55  55   31   35  133   Labyrinthes
NOR  68  67  10   38   136   Norferville
 
  On a donc maintenant toujours 64 pour PUZ, valeur de "vérité" en grec selon l'alphabet grec, 89 pour REV, valeur de "vérité" en latin selon l'alphabet latin, mais 79 pour LEM, valeur de "vérité" en français selon l'alphabet français.
  Et VER se passe toujours dans la grotte Vérité, où sont prisonniers les trois personnages dont les valeurs des noms totalisent 441, valeur de "vérité" en hébreu selon l'alphabet hébreu.
  Une autre nouveauté est le chapitre 83 et dernier de ILE, 83 valeur de "lumière" en français, mot que j'ai pensé important lorsque j'ai découvert la devise de Yale, "traduction" de l'oracle évoqué dans la Bible, les Ourim et Toumim (אורים ותמים).
  Ainsi les deux romans complémentaires LEM et ILE s'achèvent-ils sur des chapitres 79 et 83, Vérité et Lumière, et les chapitrages totaux  mènent à
81+84 = 165 = LUX ET VERITAS (52+24+89 selon l'alphabet latin). 

JE n'ai pas du tout fini, mais je pars consulter et poste ce message inachevé, n'étant pas assuré de pouvoir le finir.
 
Un petit retour ce 17/03, avec une intuition venue vers 18 h. Je reprends le passage ci-dessus:
  On a donc maintenant toujours 64 pour PUZ, valeur de "vérité" en grec selon l'alphabet grec, 89 pour REV, valeur de "vérité" en latin selon l'alphabet latin, mais 79 pour LEM, valeur de "vérité" en français selon l'alphabet français.
  Et VER se passe toujours dans la grotte Vérité, où sont prisonniers les trois personnages dont les valeurs des noms totalisent 441, valeur de "vérité" en hébreu selon l'alphabet hébreu.
Or ces 4 vérités livrent la somme

64 + 89 + 79 + 441 = 673, et 673 est la valeur de la forme construite du nombre "quatre" en hébreu, ארבעת.
Ainsi:
En français, on dit plutôt "les quatre vérités", et le traducteur Google ajoute alors un article agglutiné:
  Ce n'est qu'un détail, l'important pour moi étant que le Gématron livre
LES  QUATRE  VERITES = 36 + 82 + 98 = 216
en 16 lettres, soit une formule 4-4-4-4 parfaitement équilibrée autour de la valeur moyenne d'une lettre de notre alphabet, 13,5. Parmi ces 16 lettres, il n'y a que 2 couples atbash, EV et IR, formant le mot
VIER, "quatre" en allemand (ou néerlandais).

  216 était un nombre fétiche pour mon ami Jean-Pierre Le Goff, autour duquel il organisa maintes interventions. Je signale la création récente d'une Association des Amis de JPLG, prévoyant la parution de nombreux inédits, et d'un Cahier JPLG annuel. Je ne serais pas étonné de lui avoir signalé l'équivalence de 216 avec "les quatre vérités", à rechercher dans ses ordis, ou les miens.
 
  673 se renverse en 376, valeur de l'hébreu tserouf, procédé homilétique, notamment "anagramme".
  Aussi valeur de tsippor, "oiseau", or j'avais indiqué à JP que "legof" se renverse en "fogel" ou Vogel, "oiseau" allemand.

18 mars.
  Après avoir écrit ces lignes hier, j'ai tenté de dormir un peu. Je ne supporte pas la position allongée, et dors donc assis, la tête posée sur des coussins sur une table haute.
  Et je ne peux rester longtemps dans la même position... enfin je n'épilogue pas sur mes petits bobos. Je me suis relevé vers 1 h pour étudier plus avant la numération en hébreu biblique. Chacun des 10 premiers nombres y existe sous 4 formes, masculin, masculin construit, féminin, féminin construit. Allez savoir pourquoi, les nombres féminins de 3 à 10 s'emploient avec des substantifs masculins, et vive-versa. Quant à l'état construit ou non, ça dépasse ma compréhension.
  Toujours est-il que ארבעת, arba'at, donné plus haut pour sa valeur 673, somme des 4 "vérité" en 4 langues, est la forme construite féminine du nombre "quatre", et ne peut pas en hébreu biblique être utilisé avec un substantif féminin tel amitot, "vérités", donné plus haut.

  En fait, c'était pour moi un détail très secondaire lors de ma première approche, la chose importante étant alors qu'il existât une forme du nombre "quatre" de valeur 673.
  Maintenant, la recherche d'un équivalent masculin m'amène à toumim, de l'oracle ourim wetoumim, traduit Lux & Veritas.
   Je rappelle que, dans Vertige, trois hommes sont enchaînés au fond du gouffre Vérité. Il leur est demandé d'avouer qu'ils sont respectivement un voleur, un menteur, un tueur. Ils ne peuvent être libérés que par la bonne combinaison d'un cadenas à 6 chiffres, solution qui sera 93-96-85, pour
VOLEUR = 93, MENTEUR = 96, TUEUR = 85.
   Ceci ne peut qu'inviter à calculer les valeurs de leurs noms, soit :
JONATHAN TOUVIER = 83+110 = 193;
FARID HOUMAD = 38 + 62 = 100;
MICHEL MARQUIS = 50 + 98 = 148;
somme = 171 + 270 = 441 (valeur de l'hébreu emet, "vérité").
  C'est donc l'association avec les chapitrages des trois one-shot suivants, valeurs de "vérité", qui a conduit à
441+64+89+79 = 673, valeur de arba'at, "quatre".
  Cette forme commande le masculin avec intégration de l'article, et haamitot est féminin, tandis que hatoumim est masculin. Farid est une forme de Wahid ("un"), donc les initiales des prisonniers forgent HTWMYM, "les (quatre) vérités", cqfd.
  La seule équivalence hypothétique ici est celle du H de Houmad avec un He hébraïque (je n'ai pas trouvé de lien avec un mot arabe, et suggéré l'interprétation F (H)oumad, fou-mad). Jonathan et Michel sont directement issus de l'hébreu (Yehonathan et Michael).
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64+89+79 = 232, les 4 lectures du Tétragramme 45-52-63-72. 
et valeur de l'hébreu yehi 'or, "que la lumière soit", souvent commentée.
J'avais noté au passage en vue de commentaires ultérieurs, mais il y a plus important maintenant.
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  Les prisonniers de la grotte Vérité sont en fait 4. Aux 3 hommes s'ajoute le chien de Touvier. Je n'avais rien trouvé à partir des deux formes de son nom, mais sans doute faudrait-il y revenir en corrélation avec tous les nouveaux éléments découverts depuis. Et il y a toujours le jeu dog-god.
  Touvier laisse entendre "tout", et VIER les 4 lettres en symétrie parfaite dans notre alphabet, signifiant encore "quatre" en allemand. 
 
  Toujours est-il qu'il m'est revenu que Claude Amoz m'avait informé d'une intention "évangélique" dans son roman Dans la tourbe, où la narration est partagée entre 4 personnages.
  Il me faudrait relire ce roman, mais la morphine n'aide guère à la concentration.
  J'achève donc en reprenant la correspondance Thilliez-Evangiles, en soulignant quelques points.
 
  On a donc 68 chapitres des synoptiques, 28-16-24 pour Matthieu-Marc-Luc, et 21 pour Jean, avec Fibonaccci à tous les niveaux, mais même si 21 et le total 89 mettent la puce à l'oreille, ce sont encore des nombres suffisamment bas pour passer pour de "simples hasards".
  En se bornant à l'homologation avec les 4 derniers Thilliez, 220 chapitres pour la trilogie Traskman, 68 pour Norferville, une première constatation est que les nombres sont plus élevés, et que la parfaite corrélation en est donc plus remarquable.
  Revoici les chapitrages, limités aux 5 derniers romans de l'heptalogie. 

REV  89  89   30   54    68   Rêver
LEM  81  79   25   51   202   Le manuscrit inachevé
ILE   84   83  30   53   179   Il était deux fois
LAB  55  55   31   35  133   Labyrinthes
NOR  68  67  10   38   136   Norferville
 
  Si on applique quelques règles de 3 pour calculer ce que deviendraient les 28-16-24 des synoptiques pour les 220 de Traskman, on trouve, en arrondissant,
- 52 pour Marc, proche des 55 de LAB dont le narrateur est Marc Fibonacci (pour 53 chapitres); 
- 90 pour Matthieu, proche des 84 de ILE, où il ne semble y avoir aucun personnage évoquant "Matthieu";
- 78 pour Luc, proche des 81 de LEM, dont le coupable principal se nomme Luc Thomas.
 
  Les saint-thomas auront-ils besoin d'une déclaration de Thilliez devant huissier attestant qu'il s'est bien inspiré des Evangiles? Et pourtant il me semble parfaitement envisageable qu'il n'y ait aucun rapport logique entre ces correspondances, et ce n'est pas fini.

  Il a déjà été vu que les 89 chapitres de REV offraient une possibilité de partage 68-21, correspondant aux 3 synoptiques et à Jean.
 
  Mais l'hypothèse de départ était un exact report du double schéma fibonaccien des Evangiles sur les 5 livres de REV à NOR, avec donc
- 16 ch de Marc correspondant à 68 de NOR;
- 52 ch de Matthieu+Luc correspondant à 220 de trilogie Traskman;
- 21 ch de Jean correspondant à 89 de REV.
   Une question simple surgit, comment se répartirait le 28-24 de Matthieu+Luc dans les 220 ch de la trilogie?
 
 La réponse est non moins simple, en arrondissant, 118-102, or 118 c'est 84 de ILE + 34, et 102 c'est 81 de LEM + 21, 34 et 21 correspondant aux Fibos dont la somme Fibo est 55, le nombre de ch du LAB du docteur Fibonacci.
  Après avoir écrit ça je peux m'en aller.
 
 
 

2.2.25

Prælude op. 2025

à Gilles & Robert

  Le 11 janvier, Robert Rapilly proposa une nouvelle contrainte sur la ListeOulipo, le "rafalanagramme", constituant à bâtir des textes composés d'anagrammes de mots, par exemple
Subito, éternellement,
tu bois tellement, René :
le cœur à terre,
écroulé... arrête !
  Des propositions très voisines avaient déjà été faites sur la liste, mais pas aussi radicales: chaque mot doit trouver l'exacte redistribution de ses lettres en plusieurs mots.
  Quelques oulipotes ont suivi, et j'ai ainsi proposé
vrai ciné :
écrivain.
vaticiner :
écrit vain.
  Puis il m'est venu l'idée du "rémifalanagramme": chaque mot utilisé doit être l'anagramme d'une série de notes. J'ai proposé un exemple s'achevant par
Mobiles, d'Aloïs Bercera
si bémol la do si bécarre
soit l'équivalent des notes b a c h dans le système allemand.

  Gef a pris le relais avec quelques phrases dont il donne sur son site une version mp3, puis un sonet (anagramme de "notes") rimé.
  Connaissant ma passion pour Bach, il m'a transmis quelques séries de notes, de valeur 187 comme si bémol la do si bécarre.
  Il m'est venu l'idée de créer de la musique isogématrique, dont les sommes des valeurs des noms des notes de chaque mesure seraient identiques. J'ai pensé qu'en ôtant bécarre=52, il restait
si bémol la do si = 135,
 et que 15 fois 135 font 2025.
  Je suis donc parti sur l'idée d'un système de deux portées, avec une basse ostinato si bémol la do si sur 9 doubles mesures, car la barre de mesure annule l'altération sur le si de la mesure précédente.
  La voix supérieure aurait 6 doubles mesures écrites, avec les notes issues des équivalences fournies par Gef, celles comportant un bécarre, supprimé. Ça laissait un choix assez limité, dans lequel apparaissaient souvent les notes mi fa, ce qui a orienté ma composition, en pensant à l'énigmatique canon Super Fa Mi de Bach, également construit sur une basse continue, énonçant Fa Mi et Mi Fa est tota Musica.

  Bref, voici ce à quoi je suis arrivé, que j'ai d'abord appelé Musique pour 2025, en pensant à l'album Musique pour 88 de Tom Johnson (1988, mais le piano a 88 touches).



  J'ai essayé de l'enregistrer sur mon piano, via l'enregistreur du PC. C'était atroce, et le résultat ci-dessus a été obtenu par Gef avec un logiciel performant.

  J'avais écrit en 2007 une page sur le canon Super Fa Mi, que je viens de remettre en ligne. Lorsque je reprends ces vieilles pages, je me rends compte que j'avais alors l'esprit nettement plus affûté qu'aujourd'hui, et c'est peu dire.
  J'invite donc à se reporter à cette page pour aborder la complexité de ce canon à 7 voix, 8 en comptant la basse continue.
  Le retour à sa partition m'a été l'occasion d'une formidable surprise...
 

  Sa dernière mesure est mi ré mi, exactement la même que ma dernière mesure, à ceci près que Bach notait noire-noire-noire-silence,
et moi noire-noire-blanche, avant tout par paresse (à l'exécution, c'est à l'instrumentiste de choisir le temps exact pendant lequel il tient chaque note, liée ou piquée). 
  On peut penser que c'est une imprégnation inconsciente qui m'a poussé à reprendre cette dernière mesure du canon (plutôt dernière mesure écrite, car c'est un canon perpétuel), dont je ne cache pas avoir décortiqué la partition en 2007, pianotée dans la limite de mes possibilités, à une seule voix plus la basse. Tout ce que je peux dire est que le réexamen de la partition a été une totale surprise, et que j'avais une excellente raison d'achever ma pièce ainsi, après avoir repéré qu'une des combinaisons de notes de valeur 135 associait 3 et 3 mi.
  Outre la signature ré mi, je rappelle que 2025 est le carré de 45, soit REMI x REMI, donc ma pièce s'achèverait sur les notes ré mi ré mi. J'ai utilisé une autre combinaison, 8 fa 3 do 1 mi, pour construire une phrase musicale acceptable.

  Pour autant que je m'en souvienne, ma dernière composition a été vers 2009 une réécriture du Menuett II de la Partita BWV 825, en un Bachulz dont chaque reprise a 21 notes à la main gauche et 38 à la droite, pour compléter les harmonies 21-38 de cette Partita.

 
   Le titre est à décomposer en B.A-C.H-U-LZ, soit numérologiquement 2.1 – 3.8 – 21 – 38. Je suis encore surpris qu'après cette adéquation entre le nom Bach et le mien, l'écriture de la nouvelle pièce ait révélé une coïncidence sur mon prénom.
  J'avais fait du Bachulz un opus 2138, il s'imposait de faire de cette pièce un opus 2025. Constatant que OP = 31, il restait à trouver un titre de valeur 82 pour parvenir à l'ensemble des chiffres bachiens 2-1-3-8. "Javanaise" convenait, mais c'est une danse à 3 temps, et j'ai forgé "Prælude" qui m'a satisfait. Præludium a été souvent employé par Bach, et ma page sur le canon Fa Mi montrait notre chatte Zéphir installée sur le piano devant la partition d'un Præludium (BWV 999), les pattes avant sur les notes mi fa.
 

  Nouvelle surprise confirmée par le Gématron:
Praelude op. 2025 = 2138 !! ! !!! !!!!!!!!
en 14 signes.. . ... ........

  Autre constatation après coup: avant le final rémi.rémi = 2025, les 14 notes précédentes de la phrase musicale sont
2 mi 1 3 do 8 fa. (Fa Mi et Do Ré est tota Musica)

  J'ai encore eu la curiosité de transcrire en notes françaises le Bachulz, et constater que les reprises ont les valeurs 2022 et 2125. Il n'est pas hors de ma portée de réécrire la pièce afin d'avoir les valeurs 2138 pour chaque groupe de 21+38 notes. Ce serait une occasion de refaire la vidéo de 2009, pas terrible...
  En l'état, la valeur 4147 pour l'ensemble correspond à 11 fois 377, 14e terme de la suite de Fibonacci.

  L'affaire de la dernière mesure m'a conduit à une autre version, en prenant pour basse continue les notes fa la si bémol mi du canon de Bach. Je suis arrivé à une forme de valeur 135 en ajoutant deux notes,
fa do la la dièse do mi, sympathique car fa do la correspond à l'accord de Fa Majeur, et la dièse do mi à 3 notes de l'accord de septième diminuée de Do Majeur.
  J'ai opté pour un rythme de bossa à la basse, et un tempo plus rapide:


 
  Il y a de nombreux enregistrements du canon de Bach, tournant souvent à une bouillie infâme de sons, mais existe-t-il des canons audibles à 8 voix? Peut-être ne s'agit-il que d'une oeuvre théorique non destinée à l'exécution, ou peut-être faut-il choisir une instrumentation adéquate, diverses octaves...
  Parmi ce que j'ai écouté, cette version limitée à 4 voix (sans basse) me semble la plus audible (2 tons plus haut). Voici une version me donnant l'impression de bouillie, et même Gustav Leonhardt n'y échappe pas. Celle-ci donne lieu à une illustration plus ou moins fractale...

  Gef a aussi fait un canon, à partir d'ensembles de notes de valeur 100 choisis pour leur assonance. Bientôt sur son site.
 
  Ce billet étant un peu court, j'y adjoins, sans rapport, quelques souvenirs d'un rêve au matin du 1er février.
  J'étais chez moi, un chez moi ne ressemblant en rien à la réalité, lorsque le téléphone sonna. Je ne savais pas si c'était le fixe ou le portable, et ne parvenais à repérer ni l'un ni l'autre lorsque la sonnerie s'arrêta, laissant la place à une voix assurée:
- Bonjour, je suis Iée Frugier.
  Dans le rêve, je savais qui était cette Iée, quelqu'un que j'avais contacté parce qu'il me semblait que nous avions quelque chose en commun, mais ça m'étonnait qu'elle me téléphone. Je voulus lui demander de continuer à parler pour pouvoir localiser le téléphone, mais aucun son ne pouvait sortir de ma gorge.
  Le téléphone était dans la poche de mon pantalon. Je compris que la fille était toujours en ligne, et arrivais péniblement à dire "Je ne peux pas parler". "Vous ne pouvez pas parler", reprit-elle.
  Je sortis, et Iée était précisément dehors, avec une autre fille que je connaissais un peu. Cette autre fille lui dit quelque chose comme "Ça ne me gêne pas d'avoir plusieurs boulots, et d'avoir à faire 5 heures de vélo", avant de grimper les quelques marches menant à l'entrée d'un chalet, juste à droite de chez moi... 

  C'est tout ce dont je me souviens, mais je savais en me réveillant l'orthographe exacte de Iée (iée) Frugier , que j'ai aussitôt notée. Je découvris que "frugier" était une ancienne forme de "fruitier", et que ça existait en tant que patronyme.
  En revanche, pas trace de prénom "Iée"... 

Note du 24/3: J'ai donc achevé mon Prælude par les notes mi-ré-ré-mi-ré-mi, ou EDDEDE, avec la mesure finale EDE exacte répétition de la mesure finale du canon de Bach.
Relisant mes anciens posts, je vois que je finissais le 428e par 
      Il me vient aussi que les notes D E E D sont chez nous ré mi mi ré...
et ceci me rappelle que ma dernière anagramme de Bergère pas de tentation (...) dans L'enchanté réseau s'achevait par la réorganisation des lettres résiduelles en

JEAN DE L’EGLISE
HELENE-DEDE