à Dom, sincèrement
Je n'en ai pas fini avec le rond-point d'Aiglun, mais les développements m'entraînent si loin que je prends un peu de temps avant d'y revenir.
Les récentes coïncidences parisiennes présentées ici ont néanmoins quelque rapport avec l'affaire "die Salbe". Après avoir appris le sens de ce mot, "onction", en rapport avec le Christ, "l'Oint", der Gesalbte, il me vint qu'il était très proche du latin salvo, "sauver", précisément le sens de la racine du nom "Jésus", Yeshoua, "Dieu sauve". Je découvris bientôt qu'un même mot anglais, salve, est aussi bien le substantif "onction" que le verbe "sauver" (moins usité que save). Je le mentionnai dans un message le 1er décembre sur le forum Unus Mundus, et le lendemain un membre américain, Gregory Sova, m'interrogea en privé sur sa généalogie, remontant à un François Sauvé né en 1622 à Libourne, qui eut pour fils Pierre Sauvé dit LaPlante.
Je ne pus alors lui répondre que des banalités, n'ayant pas encore vu qu'il existait une plante résolvant via l'allemand l'équation Jésus = Christ, la sauge, salvia en latin car ses vertus salvatrices sont depuis longtemps connues, devenue Salbei en allemand (et il y a 3 sortes de sauges sur le rond-point). J'appris en consultant le Dictionnaire des noms propres de Dauzat pour renseigner Sova que Sauvé était aussi un prénom, hommage à Jésus comme Sauveur.
Le lendemain 3 décembre je partis pour quelques jours à Paris, voyage prévu de longue date. J'avais appris peu avant que mon amie Dominique de Liège signait le soir même son dernier livre, et cette simultanéité me fit me débrouiller pour être présent, car d'autres publications de Dominique ont éveillé de remarquables échos avec mes recherches, notamment en rapport avec Jung.
Le hasard était une fois encore au rendez-vous. En faisant la queue pour faire signer mon exemplaire de Menteuse, je feuilletai le livre et découvris qu'il avait été imprimé par l'entreprise JOUVE, sise 1 place du docteur Sauvé à Mayenne.
Jouve est apparenté à Jung, via le latin juvenis, "jeune", ainsi ces 3 premiers noms m'ont aussitôt évoqué Sova descendant de Sauvé, disciple du docteur Jung. Ce n'est que plus tard que je me suis avisé que "Mayenne" entrait dans une autre coïncidence, la signature ayant été organisée avenue du Maine, or Mayenne et Maine sont deux noms locaux d'une seule et même rivière (cas aujourd'hui unique en France) qui a donné son nom à la ville de Mayenne comme au comté du Maine.
Le lendemain 4 décembre je traversais Paris à pied pour faire des recherches à la Bilipo. En arrivant sur l'île de la Cité, par le pont Notre-Dame, une dame me demanda si je savais où se trouvait la rue des Ursins. Non, mais ma curiosité éveillée me fit plus tard consulter un plan, pour découvrir qu'il existait bien une rue des Ursins sur l'île de la Cité, aboutissant rue de la Colombe... Or un de mes domaines de recherche est la relation ours-colombe, initiée par une remarque de Michel Pastoureau dans son livre L'ours, Histoire d'un roi déchu.
L'historien s'y interroge sur l'insistance des ours au voisinage des saints colombins, à commencer par Ste Colombe, au 3e siècle, qui aurait été sauvée des tourments de ses persécuteurs par une ourse :
"Peut-être est-ce dû à un jeu de mots - mais dans quelle langue ?- entre le nom du saint et celui de l'animal."J'avais ma petite idée, car en hébreu "ours" se dit dov, parfait homonyme de dove, "colombe" en anglais, ce qui donna lieu à plusieurs pages sur mon autre blog.
Il ne semble y avoir aucune relation entre les noms de ces rues. La rue de la Colombe doit son nom à une anecdote survenue en l'an 1223, où une maison s'effondra, laissant une colombe prisonnière dans un pigeonnier inaccessible. Le mâle avait réussi à s'échapper, et pendant plusieurs semaines il vint nourrir chaque jour sa compagne, ce qui émut la populace et fut le départ d'un culte que les autorités religieuses cherchèrent en vain à enrayer.
La rue des Ursins doit semble-t-il son nom à la puissante famille Juvénal des Ursins, dont un membre a été Chancelier sous Charles VI. La rue aurait pris au 16e siècle son nom à la famille qui y avait un hôtel particulier, mais peut-être ce nom était-il usurpé, pour étayer la prétention de la famille à être liée aux Orsini d'Italie, comme il l'est supposé ici.
Quoi qu'il en soit, l'intention ursine est avérée, comme en témoigne cette tapisserie tissée pour la famille Juvénal ou Jouvenel dont le nom fait encore écho à la juventa, la "jeunesse" jungienne.
En résonance éloignée avec ceci, je parlai plus tard à dp de la sauge salvatrice, et ce puits de connaissances lyriques m'informa qu'il existait une légende de la sauge, notamment exploitée par Massenet dans Le jongleur de Notre-Dame (une ancienne orthographe est jungleur...)
Marie poursuivie par les soldats d'Hérode aurait demandé à diverses plantes de cacher Jésus, mais seule la sauge agréa à sa demande, ainsi la sauge sauva le Sauveur, Salvia salvabat Salvatorem (sauf erreur).
C'est une nouvelle curiosité que cette légende de la sauge associée par Massenet à Notre-Dame, dont la flèche est visible de la rue des Ursins, et j'apprends à cette occasion qu'il est mort le 13 août 1912, le 13/8 ou 8/13, jeu qu'il m'a semblé avoir été opéré par Leblanc lui-même dans "813", qui se passe en 1912 :
A la Bilipo, j'ai suivi mon programme de recherches, assez éloigné de ces préoccupations. Il ne concernait aucunement Agatha Christie, mais en me déplaçant d'un rayon à un autre mon regard a accroché le dernier volume d'un des rayonnages consacrés à la romancière, et le nom de son auteur, Dawn B. Sova.
Une rapide enquête m'a appris que cette Dawn était le seul porteur du nom Sova associé à la littérature policière, et que son ouvrage concerne CHRISTie est encore une coïncidence.
Si le nom Sova n'est pas rarissime aux USA, il est essentiellement porté par des familles juives originaires de pays slaves, où ce nom signifie "hibou". En hébreu "hibou" se dit kos, un nom évoquant aussitôt Jung (le basileus de Kos), se renversant en sok, "oindre", synonyme de masha'h qui a donné Messie, comme masha'h devenant chriô en grec qui a donné Christ et salben en allemand qui a donné Gesalbte (par exemple en Ez 16,9, ici en hébreu et allemand, là en grec).
Ainsi Jésus
> Sauveur
> Sauvé
> Sova
> hibou
> kos
> sok
> chriô
> Christ...
Je reviendrai en détail dans un prochain billet sur ces correspondances. J'ai fait appel pour l'illustration ci-dessus au Basil découvert dans le précédent billet, le peintre animalier Basil Ede (anagramme de die Salbe), qui a évidemment peint des hiboux.
Je n'en avais pas fini avec les coïncidences ours-colombe. Le 7, je passais la matinée avec ma mère, devant la TV. Le hasard voulut que FR3 diffusât alors le documentaire Vivre avec les ours, de Michel Tonelli, et j'appris que le président de la Fondation de l'Ours Cantabrique se nommait Guillermo Palomero, un nom qui l'aurait plutôt destiné à s'occuper de colombes (paloma).
Ci-dessous le fameux Cucurrucucu, choisi parce qu'on y voit de belles images de colombes, mais j'avoue un faible pour la version de Dario Moreno.
Puis le documentaire passa en Slovénie, où le spécialiste ursin était un certain Marko Jonozovic. Soit un "fils de Jonoz" qui pourrait être un équivalent de Jonas, grécisation de l'hébreu iona, "colombe". Je n'ai pu en trouver ni confirmation ni infirmation.
Le lendemain était mon dernier jour à Paris. La grève à Beaubourg ayant perturbé mon programme, je visitai pour la première fois la médiathèque musicale des Halles.
Rayon Bach illico, où la seule chose qui retint mon attention fut un recueil récemment édité (2008) d'oeuvres pour clavier attribuées à Bach, parmi lesquelles 5 fugues sur le nom BACH.
Il me fallait étudier cela plus avant, puisque ces signatures bachiennes m'intéressent tant que j'ai composé un menuet sur le nom BA-CH, qu'on peut entendre ici, et donc acquérir le recueil. J'ai guidé mes pas vers la rue de Rome, où je l'ai aisément trouvé, puis songé à regagner ma résidence, vers Château-Rouge. Place de l'Europe, puis rue de Liège, ce qui me fut l'occasion d'une pensée pour Dominique de Liège.
Je regardais le recueil lorsque le trottoir n'était pas trop encombré, et découvris que son éditeur était Bärenreiter, "Chevalier des ours" si je ne m'abuse, en tout cas le logo est éloquent.
Rue Pigalle, puis je passai de l'autre côté des boulevards pour prendre la sympathique rue d'Orsel. Un bouquiniste..., je fus incapable de résister à l'envie d'y fureter, et mes yeux tombèrent aussitôt sur le sommet d'une pile où trônait Colombarium, un polar d'auteur et d'éditeur inconnus.
Le titre devient Columbarium à l'intérieur. Je ne crois pas nécessaire d'en dire long sur le contenu. On sait que l'édition à compte d'auteur n'est pas regardante sur ce qu'elle publie, mais ceci dépasse de loin l'imaginable, au point d'être plutôt rigolo. Je n'en dis pas plus, car l'auteur a son blog, où il publie ses créations littéraires, dont Columbarium. Je me borne à témoigner que le texte présenté est absolument identique à celui du livre en ma possession.
Une fois revenu à Mézel, j'ai pensé que j'avais acheté ce Colombarium rue d'Orsel, un nom quelque peu ursin, ce que confirme le Dauzat. J'ai sorti un plan de Paris pour y retrouver l'itinéraire suivi jusqu'à cette rue d'Orsel et n'y ai pas trouvé trace de la rue de Liège !
Avais-je rêvé ? Non. On pourrait me qualifier de passéiste car mon plan de prédilection date de 1908, du temps où il existait une impasse des Kroumirs...
...et une rue de Berlin, car, pour des raisons compréhensibles, la rue a été débaptisée en 1914, et renommée en hommage à la résistance héroïque de Liège aux hordes prussiennes. Or Berlin est une ville de l'ours, même si son étymologie n'est pas liée au Bär allemand; son blason est d'argent à un ours de sable en pied. Et dire que c'est peut-être dans cette ci-devant rue de Berlin que j'ai découvert l'éditeur Bärenreiter.
Un ours de sable... Ceci m'a rappelé que l'ouvrage de Michel Pastoureau publié juste après L'ours, Histoire d'un roi déchu a été Noir, Histoire d'une couleur.
S'il y a des ours de sable, il doit bien y avoir aussi des colombes d'argent, et j'en ai trouvé pas plus loin que dans les armes de Mallemoisson, la localité située juste après le rond-point de sable et d'argent, sur la RN 85. Dans le département, on trouve encore un ours de sable sur le blason de Riez où habite notre autre fille.
Mes recherches m'ont amené à cette autre colombe d'argent, illustrant le premier timbre émis par le canton de Bâle en 1845, et connu comme Colombe de Bâle.
Je rappelle que c'est à Bâle, Basel anagramme de Salbe, que Jung a passé sa jeunesse, Jungheit, dans ce pays dont la capitale est elle réellement la ville de l'ours, affichant un autre ours de sable sur son blason.
Ceci m'a rappelé que j'avais déjà donné ce blason il y a quelques mois, parmi quelques calembours sur le nom de la biographe de Jung, Deirdre Bair.
Ce 31 décembre ne fête pas que les Sylvestre, c'est aussi la Sainte Colombe.
PS 12 janvier : il m'est venu hier que sok, "oindre", est en hébreu le miroir de kos, "hibou". Après le "die Salbe" de mon rêve du 24 novembre, je me suis demandé si j'aurais pu apprendre ce mot dans mes cours d'allemand de 4e ou 3e, qui étaient centrés sur les aventures de Till L'Espiègle, dont une se passait dans un hôpital. Or son nom allemand, d'où vient l'adjectif "espiègle", est Eulenspiegel, interprété comme "miroir aux hiboux". Si l'étymologie en est peut-être plus triviale, ses attributs traditionnels sont un hibou et un miroir. J'y reviendrai.
Mes recherches sur la présence du mot Salbe dans ces aventures ont été vaines, mais je me rappelle ce matin en écrivant cette note que j'ai acheté en 1982 un tube de pommade contre les moustiques en Autriche, sur la seule foi d'un dessin évocateur sur l'emballage puisque j'avais à peu près totalement oublié ce que j'avais pu apprendre d'allemand. J'ai conservé ensuite un certain temps le tube, sur lequel je me souviens qu'il était écrit quelque chose comme schweckt mückte ab, plus probablement après recours au dictionnaire schreckt Mücken ab, "terrifie les moustiques". Il est probable qu'il y avait aussi SALBE sur ce tube de pommade, mais ceci n'explique guère comment ce mot serait revenu dans mes rêves après des coïncidences christiques.
Le lendemain était mon dernier jour à Paris. La grève à Beaubourg ayant perturbé mon programme, je visitai pour la première fois la médiathèque musicale des Halles.
Rayon Bach illico, où la seule chose qui retint mon attention fut un recueil récemment édité (2008) d'oeuvres pour clavier attribuées à Bach, parmi lesquelles 5 fugues sur le nom BACH.
Il me fallait étudier cela plus avant, puisque ces signatures bachiennes m'intéressent tant que j'ai composé un menuet sur le nom BA-CH, qu'on peut entendre ici, et donc acquérir le recueil. J'ai guidé mes pas vers la rue de Rome, où je l'ai aisément trouvé, puis songé à regagner ma résidence, vers Château-Rouge. Place de l'Europe, puis rue de Liège, ce qui me fut l'occasion d'une pensée pour Dominique de Liège.
Je regardais le recueil lorsque le trottoir n'était pas trop encombré, et découvris que son éditeur était Bärenreiter, "Chevalier des ours" si je ne m'abuse, en tout cas le logo est éloquent.
Rue Pigalle, puis je passai de l'autre côté des boulevards pour prendre la sympathique rue d'Orsel. Un bouquiniste..., je fus incapable de résister à l'envie d'y fureter, et mes yeux tombèrent aussitôt sur le sommet d'une pile où trônait Colombarium, un polar d'auteur et d'éditeur inconnus.
Le titre devient Columbarium à l'intérieur. Je ne crois pas nécessaire d'en dire long sur le contenu. On sait que l'édition à compte d'auteur n'est pas regardante sur ce qu'elle publie, mais ceci dépasse de loin l'imaginable, au point d'être plutôt rigolo. Je n'en dis pas plus, car l'auteur a son blog, où il publie ses créations littéraires, dont Columbarium. Je me borne à témoigner que le texte présenté est absolument identique à celui du livre en ma possession.
Une fois revenu à Mézel, j'ai pensé que j'avais acheté ce Colombarium rue d'Orsel, un nom quelque peu ursin, ce que confirme le Dauzat. J'ai sorti un plan de Paris pour y retrouver l'itinéraire suivi jusqu'à cette rue d'Orsel et n'y ai pas trouvé trace de la rue de Liège !
Avais-je rêvé ? Non. On pourrait me qualifier de passéiste car mon plan de prédilection date de 1908, du temps où il existait une impasse des Kroumirs...
...et une rue de Berlin, car, pour des raisons compréhensibles, la rue a été débaptisée en 1914, et renommée en hommage à la résistance héroïque de Liège aux hordes prussiennes. Or Berlin est une ville de l'ours, même si son étymologie n'est pas liée au Bär allemand; son blason est d'argent à un ours de sable en pied. Et dire que c'est peut-être dans cette ci-devant rue de Berlin que j'ai découvert l'éditeur Bärenreiter.
Un ours de sable... Ceci m'a rappelé que l'ouvrage de Michel Pastoureau publié juste après L'ours, Histoire d'un roi déchu a été Noir, Histoire d'une couleur.
S'il y a des ours de sable, il doit bien y avoir aussi des colombes d'argent, et j'en ai trouvé pas plus loin que dans les armes de Mallemoisson, la localité située juste après le rond-point de sable et d'argent, sur la RN 85. Dans le département, on trouve encore un ours de sable sur le blason de Riez où habite notre autre fille.
Mes recherches m'ont amené à cette autre colombe d'argent, illustrant le premier timbre émis par le canton de Bâle en 1845, et connu comme Colombe de Bâle.
Je rappelle que c'est à Bâle, Basel anagramme de Salbe, que Jung a passé sa jeunesse, Jungheit, dans ce pays dont la capitale est elle réellement la ville de l'ours, affichant un autre ours de sable sur son blason.
Ceci m'a rappelé que j'avais déjà donné ce blason il y a quelques mois, parmi quelques calembours sur le nom de la biographe de Jung, Deirdre Bair.
Ce 31 décembre ne fête pas que les Sylvestre, c'est aussi la Sainte Colombe.
PS 12 janvier : il m'est venu hier que sok, "oindre", est en hébreu le miroir de kos, "hibou". Après le "die Salbe" de mon rêve du 24 novembre, je me suis demandé si j'aurais pu apprendre ce mot dans mes cours d'allemand de 4e ou 3e, qui étaient centrés sur les aventures de Till L'Espiègle, dont une se passait dans un hôpital. Or son nom allemand, d'où vient l'adjectif "espiègle", est Eulenspiegel, interprété comme "miroir aux hiboux". Si l'étymologie en est peut-être plus triviale, ses attributs traditionnels sont un hibou et un miroir. J'y reviendrai.
Mes recherches sur la présence du mot Salbe dans ces aventures ont été vaines, mais je me rappelle ce matin en écrivant cette note que j'ai acheté en 1982 un tube de pommade contre les moustiques en Autriche, sur la seule foi d'un dessin évocateur sur l'emballage puisque j'avais à peu près totalement oublié ce que j'avais pu apprendre d'allemand. J'ai conservé ensuite un certain temps le tube, sur lequel je me souviens qu'il était écrit quelque chose comme schweckt mückte ab, plus probablement après recours au dictionnaire schreckt Mücken ab, "terrifie les moustiques". Il est probable qu'il y avait aussi SALBE sur ce tube de pommade, mais ceci n'explique guère comment ce mot serait revenu dans mes rêves après des coïncidences christiques.