18.7.24

Là tout n'est que dualité : lux et vérité


à Or & Li

  Le 2 juillet dernier, Gef (Gilles Esposito-Farèse) postait sur la liste Oulipo un "Quintil dont tout triplet de vers successifs définit un cycle d'inégalités intransitives." Je tenterai plus loin d'expliquer ce que ça signifie, l'important pour l'instant étant de savoir que les nombres du diagramme ci-dessus correspondent à la plus petite solution répondant à cette définition.
  Gef a rendu chaque nombre de ce diagramme par un vers, dont chaque mot a pour nombre de lettres un chiffre du nombre de départ. En bref voici le poème:
Ô jougs extrêmes       1-5-8
Qui nous taillez          3-4-7
De courts poèmes      2-6-6
Vite noyez                    4-5
Tôt nos problèmes     3-3-9
  Je suis depuis longtemps fan de Gef, même si je ne partage pas tous ses goûts, ainsi ce concept d'intransitivité me semble peu immédiat, j'y reviendrai.
  Je passe souvent les poèmes de Gef, et ceux de Robert, au Gématron, ce qui a parfois donné des résultats remarquables (par exemple les 3 poèmes de Robert en hommage à Perec dans Formules n° 9, totalisant la valeur 7647, soit
GEORGES PEREC = 76 47,
par hasard bien sûr.
  Le quintil de Gef a pour valeur 924. Selon les contraintes imposées, il compte 14 mots et 66 lettres, or 924 c'est 14 fois 66. C'est encore un hasard. Gef m'a certifié avoir pondu à la va-vite ce poème illustrant la contrainte.
  Pour moi qui suis habitué à l'étude gématrique de textes comme à la composition de textes utilisant la gématrie, c'est absolument fantastique. D'une part par la totale adéquation aux nombres définis par la contrainte, d'autre part parce que 14 est une moyenne très élevée par lettre pour un texte. Dès qu'un texte (en français) atteint une certaine longueur, la moyenne par lettre se situe entre 11 et 13.

  La perfection d'un texte de M mots, de L lettres, et de gématrie M fois L implique qu'il soit assez court, 14 mots semblant proche du maximum envisageable. Si j'ai composé des vers répondant à cette contrainte, je ne me souviens que d'un cas trouvé par hasard, le 13 juin 2016, dans des circonstances très particulières.
  Ma femme Anne-Marie venait d'être hospitalisée quelques jours plus tôt. Elle était couchée en train de lire lorsque j'arrivais, avec un livre que je venais d'acheter, Le secret dévoilé, de Christian Doumergue, essentiellement parce que j'étais intrigué par le titre d'un chapitre, 8113. J'y jetais un oeil tout en échangeant quelques propos avec Anne, qui poursuivait aussi sa lecture.
  Je repérais des lettres en gras dans le texte du chapitre, et commençais à me demander si elles ne formaient pas un message, ainsi page 369:


  A cet instant même Anne me dit qu'il me faudrait regarder le livre qu'elle était en train de lire, où elle avait repéré certaines lettres accentuées!   C'était Le mystère Henri Pick de David Foenkinos, paru en mars 2016. Effectivement l'anomalie était perceptible sur ce paragraphe de la page 236, où Anne avait souligné un l et un i:


  Je devais assez vite comprendre qu'il s'agissait d'un défaut d'impression sur une fine bande verticale, présent toutes les 32 pages (les livres sont imprimés en grandes feuilles ensuite pliées en cahiers de 32 pages). Ce défaut se révèlerait absent d'autres tirages.
  En revanche les lettres en gras du chapitre 8113 formaient bien un message, et il y en avait d'autres dans 4 chapitres du livre. J'avais été effaré par celui du premier chapitre, La Puissance et la Mort, énonçant
Ma Dame adorée dans l’heure fleurie dissout les ombres ténébreuses
  Le web m'avait appris que c'était une adaptation en français moderne de vers de Jehan l'Ascuiz figurant en exergue de L'énigme sacrée.
  Cette phrase a 11 mots, 56 lettres, dont le Gématron livre la valeur 616, 11 fois 56. Ceci m'était particulièrement significatif parce que je suis à ma connaissance le premier à avoir utilisé la PAO (Publication Assistée par Ordi) pour dissimuler un message dans un livre édité.
  J'avais en effet codé, par des lettres en corps supérieur d'un point au texte normal, les 14 vers du sonnet de Perec Vocalisations dans les 14 chapitres de Sous les pans du bizarre (écrit l'été 1999, publié en octobre 2000). J'étais obsédé par ce sonnet, parce qu'il avait 4 strophes, 14 vers, 112 mots, et que sa gématrie était 6272, 4 fois 14 fois 112.
  Autrement dit, 112 mots de moyenne 56, de même que les 11 mots de Jehan l'Ascuiz.

  J'étudiais ces divers messages sur Code ad hoc en 2016 (année propice au sonnet, car 12 fois 168, nombre de pieds d'un sonnet d'alexandrins), mais je n'avais jamais cherché un sens aux lettres soulignées par Anne, li, après avoir décrété que c'était un défaut d'impression.
  Ç'aurait d'ailleurs été difficile, car ce n'est qu'en 2021, quelques mois après que la maladie ait emporté Anne, que j'ai appris que le trigramme Feu (), Li, pouvait aussi signifier "lumière", selon par exemple cette page.

  Or le chapitre 8113 avait attiré mon attention en référence à 813, titre de Leblanc, et le titre de Leblanc m'évoquait le 3e verset de la Genèse, de valeur 813 (en hébreu):
וַיֹּ֥אמֶר אֱלֹהִ֖ים יְהִ֣י אֹ֑ור וַֽיְהִי־אֹֽור׃
wayomer elohim: yehi or! wayehi or.
Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut.
  Or un élément essentiel du chapitre 8113 est la "lumière", d'ailleurs 3e mot du paragraphe donné plus haut. Doumergue avait relié divers textes où il était question d'un temple éclairé par une lumière surnaturelle, et se demandait s'ils ne faisaient pas référence à un lieu réel... Je signalais que plusieurs de ces textes avaient une même origine, Hypnerotomachia Poliphili, d'où il n'y avait pas vraiment lieu de s'en étonner.
 

  Plus étonnant pour moi est le thriller La formule de Dieu, souvent rappelé pour l'invention que Einstein eût laissé un message codé révélant l'ultime vérité à laquelle il avait abouti. Ce message était le "Que la lumière soit!" biblique, dans sa forme hébraïque yehi or!, avec pour premier codage la transformation atbash dans notre alphabet, bvsr li! (les lettres symétriques dans l'alphabet de 26 lettres).
 

  Ainsi OR, "lumière" hébraïque, devenait LI, "lumière" chinoise. Et ça marchait aussi pour le "feu", désignation immédiate du trigramme Li, le mot or signifiant aussi "feu" en hébreu.

  Je n'avais semble-t-il pas jusqu'ici étudié la transformation de YEHI en BVSR, qui me disait quelque chose, mais je n'avais pas vérifié, ou avais mal cherché. La lumière se manifeste par des couleurs, or un standard de couleurs est SRVB, pour Spectral Response Visible Band (j'étais persuadé en lançant ma recherche que RVB signifiait Rouge-Vert-Bleu, les 3 couleurs de base en infographie).

  J'ai souvent mentionné le jeu li<>or, en donnant chaque fois pour signification de li "feu" ou "lumière".
  L'importance prise par le message posthume d'Anne m'a fait désirer aller plus loin, et chercher toutes les significations de l'idéogramme li.
  La pensée asiatique est complexe, et l'idéogramme  signifie traditionnellement "s'attacher à quelque chose" (et aussi "clarté"), selon cette page sur le Yi-King, mais semble avoir une toute autre signification en chinois moderne, "partir", "divorcer". Il est aussi signalé que c'est le 3e trigramme et le 30e hexagramme (formé de 2 trigrammes Li).
  Incidemment, suivre les liens donne flame ("flamme") pour signification du trigramme, et clinging fire ("feu accroché") pour l'hexagramme.

  Revenons à plus simple... La moindre des choses après ce message posthume était de lire Le mystère Henri Pick, et ça valait le coup.
  Je vais divulgâcher un max, sans scrupule puisque le roman date de 8 ans, et que le dénouement est une insulte au lecteur qui, s'il reprend la lecture au début, y trouvera des contradictions flagrantes avec ce dénouement.
  Delphine Despero est éditrice "junior" chez Grasset. Quelques réussites lui permettent de faire éditer le premier roman de son amant, Frédéric Koskas, La baignoire, qui ne trouve aucun succès.
  Koskas travaille à un autre roman, avec pour titre provisoire Le lit. Frédéric et Delphine vont passer quelques jours chez les parents de cette dernière, à Crozon. Ils y apprennent que le responsable de la médiathèque municipale, Gourvec, y avait créé une salle dédiée aux livres refusés, où ont atterri au fil des ans près de mille manuscrits... Delphine la visite, furète, et dégote Les Dernières Heures d'une histoire d'amour, du défunt pizzaiolo Henri Pick, qu'elle trouve sublime et fait éditer.
  Le livre rencontre un immense succès, ce qui dérange un critique littéraire, Jean-Michel Rouche; il entend démonter l'arnaque et trouver le réel auteur du texte.
  Gourvec est mort. Rouche découvre qu'il avait fait un mariage blanc à la fin des années 50 pour permettre à l'Allemande Marina Brücke d'acquérir la nationalité française. Elle avait passé quelques mois avec lui, platoniquement, puis était partie. Rouche devine que Gourvec l'avait aimée, avait sublimé cet amour impossible dans Les Dernières Heures..., et l'avait caché parmi ses manuscrits refusés. Il retrouve Marina, aveugle, dans une maison de retraite de Montmartre, La Lumière; il lui lit le texte, où elle se reconnaît.
  Rouche a trouvé sa vérité, mais l'épilogue montre Frédéric proposer à Delphine de publier son nouveau texte, L'homme qui dit la vérité. Cette autre vérité, c'est que Les Dernières Heures..., c'est Le lit de Frédéric rebaptisé, et qu'ils ont forgé cette histoire de manuscrit trouvé pour faire un coup, réussi.
  Mais Frédéric souffre de n'être pas reconnu  et veut rendre publique la vérité. Delphine le menace d'interrompre sa grossesse, et L'homme qui dit la vérité échoue dans la bibliothèque des livres refusés...
  Les contradictions avec de précédents dialogues entre Delphine et Frédéric sont telles que je me demande si l'auteur n'entendait pas montrer ainsi que la vérité était ailleurs, peut-être celle de Rouche, peut-être une autre (Joséphine ? la fille de Pick).

  Quoi qu'il en soit, le roman offre de prodigieux échos avec le li-"lumière" noté par Anne, et avec mes très récentes préoccupations liées à la devise de la prestigieuse université Yale, Lux et Veritas, "Lumière et Vérité", abordées dans les deux précédents billets. Il y est aussi beaucoup question de l'atbash dans notre alphabet, avec notamment les titres "auto-atbash" Vertig et Love de Richard Morgiève.
  Ainsi, le titre original du roman de Pick aurait été Le lit (Frédéric l'a changé parce qu'il craignait que la mère de Delphine ne l'ait vu), LIT homophone de LI.
  Une première vérité est donnée dans la maison de retraite La Lumière...
  La seconde vérité serait dans le nouveau livre de Frédéric, L'homme qui dit la vérité.

  Rémi Bezançon a adapté le livre en 2019, et aucun de ces éléments n'apparaît dans le film.
  Le projet de roman de Frédéric n'est pas nommé.
  C'est avec une Russe que Gourvec avait contracté un mariage blanc, Ludmilla Blavatsky, et Rouche la rencontre dans un appartement.
  Le livre où Frédéric donne sa vérité a pour titre La révélation. Dans le film, c'est Frédéric seul, à l'insu de Delphine (devenue Daphné), qui a réalisé le subterfuge, ainsi plus crédible.
  Joséphine est aussi une suspecte, accréditée par des connaissances littéraires absentes du livre.
  Un épisode qui m'était significatif du livre est aussi omis. La responsable de la médiathèque de Crozon, Magali, a une aventure torride avec un jeune auteur venu déposer son manuscrit, Jérémie. C'est dans le livre biblique de Jérémie, chapitre 51, qu'est utilisé l'atbash. Magali... 51, LI en chiffres romains...

  Il y a davantage. C'est sa fille Aurélie qui avait amené à Anne quelques livres, parmi lesquels Le mystère Henri Pick.
   Selon le codage attribué à Einstein, OR est LI, Aurélie!
  J'ai connu Anne début 1973, en Charente (16), alors qu'elle était enceinte d'Aurélie. Son père avait choisi ce prénom d'après Aurélia de Nerval, lequel, en orientaliste, y lisait peut-être une "fille du feu" (ou de lumière). Fin 74, nous vivions ensemble en communauté dans les Pyrénées (64). A la dissolution de la communauté en 78, j'ai vécu en couple avec Anne, dans différents endroits, jusqu'à l'installation en 1984 dans le 04, dont nous n'avons plus bougé.
  4, 16 = 4.4, 64 = 4.4.4, j'attendrai un département 256 pour mon prochain déménagement.
  Aurélie est aujourd'hui légalement ma fille.

  Aurelia s'écrit en latin AVRELIA, et cette orthographe est toujours actuelle, avec un modèle de voiture chez Lancia, un prénom dans plusieurs pays, et maints autres usages, voir ici.
  Je remarque particulièrement un jeton orléanais de 1608 portant l'inscription AVRELIA, pour AVRELIANVM, nom latin de la ville, en l'honneur de l'empereur Aurélien.
 

  C'est qu'Anne est née à Orléans, et a vécu dans le Loiret jusqu'à 25 ans. Aurélie est née à Soyaux, code postal 16800, ce qui m'évoque aussitôt les 168 pieds du sonnet d'alexandrins, cités plus haut,
  LOIRET : OR  ET  LI  !!!

Note du 19/7: C'est en écrivant ce billet que j'ai découvert l'ancien nom d'Orléans, Aurelianum, en l'honneur de l'empereur Aurélien, or le message codé dans le chapitre 8113, découvert au moment où Anne me signalait les lettres bizarres dans le roman apporté par Aurélie, était
villa quae vocatur Constantianum
soit "le village appelé Constantine". Evidemment Constantianum est en l'honneur de l'empereur Constantin.
J'ai abandonné cette note pour aller au "boulot" (bibliothécaire bénévole), en pensant à divers prolongements, la croix de Constantin chez Ricardou, le cas "Constantin" relaté par la psy de Sinoué... Une lectrice a rendu un  polar de Destombes, et, en le rangeant, m'a frappé un livre proche, Le Goya de Constantin, de Del Pappas (2017). Je n'ai jamais rien lu de cet auteur local (Marseille), et ignorais qu'il avait écrit 22 aventures de son héros, Constantin le Grec.
Constantin vole ce Goya au musée Borély, dans le parc Borély. J'ai dû aller 2 ou 3 fois dans ce parc, mais mon seul souvenir net est que j'y avais emmené Aurélie et Anne il y a une vingtaine d'années. Nous admirions un héron naturalisé au bord du lac, mais plus d'une demi-heure plus tard l'oiseau s'envola...
Je ne me souviens pas avoir alors fait de lien entre Borély et Aurélie.

Note du 22/07: Honte à moi, doublement car j'aurais pu, dû, le voir dès 2016. Dans mon roman de 2000, le premier à ma connaissance à avoir utilisé la PAO pour coder un message, la partie centrale était intitulée IL, parce qu'il me fallait un titre de valeur 21, ce qui ne laissait pas beaucoup de choix. Comme je l'indiquais dans Clinamen: "il" en manc, ce IL désignait à la fois Tom Lapnus et sa femme Irène Lapnus, soit moi et Anne, mais il faudra y revenir.


  J'ai cherché "or et li": il y a divers résultats, notamment dans Perceval le Gallois, avec deux occurrences proches dans ce passage:
je vos di que li traiant sont de soie et li chevillon d'or et li merriens del char est bruis, li char est couvers par desus d'un noir samiz et a desuz une croiz d'or tant com il dure; et, au desoz la couverture el char, a C. et L chiés de chevaliers, de qui li un sont séélé an or et li autre an argent et li tierz an plon.
  On trouve aussi "or est li", par exemple à plusieurs reprises dans La chanson de Roland:
Or est li jurz que l’s estuverat murir.
Et voici le jour qu’il leur faudra mourir.
  Ceci me rappelle les vers de Jehan l'Ascuiz en exergue de L'énigme sacrée,
Nostres dames adorées
Dans l'heure fleurie
Dissoudent les ombres ténébreuses du temps.
"traduits" par Christian Doumergue.
  Dans L'énigme sacrée, Henry Lincoln conte l'origine de son enquête, la découverte d'un code dans le petit parchemin reproduit dans L'or de Rennes de Gérard de Sède (1967), parchemin prétendument trouvé par l'abbé Saunière sous l'autel de son église. Beaucoup de détails ici sur ce parchemin, mais sur un site où il est jugé authentique, alors qu'il m'est évident qu'il s'agit d'un document forgé par l'équipe du mégalo Plantard qui visait à être reconnu comme descendant des Mérovingiens, sinon du Christ...
  Quoi qu'il en soit, des lettres surélevées dans le parchemin codaient
a dagobert ii et a sion est ce tresor et il est la mort
et j'y vois maintenant la succession or et il:
 

  Je me souviens qu'ado, j'avais été frappé lors de ma première approche de l'énigme de Rennes-le-Château par les mystérieuses lettres PS, interprétées par le décalage d'un rang des lettres OR. Je ne me rappelle ni la source, ni la date.

  Dans aVRELIa il y a LIVRE, et il existe un livre portant ce titre, AVRELIA...

  En hébreu li, לֹי, est un mot très courant, signifiant "pour moi", "à moi" (agglutination d'une conjonction en préfixe et d'un pronom en suffixe).


  Quelques détails du Mystère Pick m'ont rappelé ma lecture précédente, LUX, de Maxime Chattam. Son héroïne est Zoé Margot, et Delphine est originaire de Morgat, un port maintenant partie de la commune de Crozon.
  L'amant de Delphine, auteur du Lit et de L'homme qui dit la vérité, est
FREDERIC  KOSKAS = 68 76 = 144, mêmes valeurs que le chef de la plate-forme LUX,
EMMETT  LLOYD = 76  68 = 144.
  Son prénom est homophone de l'hébreu emet, "vérité", de gématrie 441, renversement de 144.
  
  76 68 est aussi la valeur du 10e Queen, Halfway House (1935), évoqué dans les précédents billets pour le motif 9-1, entre autres, or le Mystère Pick est construit en 9 parties, totalisant 106 sections, et l'épilogue en 5 sections, dévoilant la "vraie vérité".
  J'ai vu récemment 106 pouvoir correspondre à une double vérité chez Thilliez.
  C'est au moment de la publication du 10e Queen qu'il a été révélé que le pseudo cachait un duo d'auteurs, les cousins d'origine juive Dannay et Lee, Lee s'écrivant לֹי en hébreu, toujours LI.

  Dannay concevait des intrigues hardies que Lee appréciait de moins en moins, au point qu'il fut décidé que Le mot de la fin serait le dernier Queen en 1958. Mais Lee jugea qu'il était dommage d'abandonner la prestigieuse et fructueuse signature, et la confia à des écrivains mineurs...
...ce qui décida Dannay à enfin écrire des romans pleinement métaphysiques sans avoir à batailler avec son cousin, à commencer par The player on the other side en 1963, où il semble donner libre cours à son ressentiment en imaginant Dieu lui-même exterminer une série de cousins.
  Curieusement, le roman est dédié To Lee, alors qu'une réelle dédicace amicale aurait été To Manny. Ce n'est qu'aujourd'hui, après près de 30 ans de lecture approfondie des Queen, que je m'aperçois qu'il faudrait peut-être y lire l'hébreu li, לֹי , to me, "pour moi".


  Au plus bref, j'en viens à un autre point qui m'a abasourdi lorsque le quintil intransitif de Gef m'a rappelé l'harmonie gématrique similaire trouvée dans Le secret dévoilé, le jour même où Anne me montrait la page 236 du Mystère Pick où elle avait souligné les lettres li. Il se trouve que 236 est la valeur du nom complet de Gef:
Gilles Esposito-Farèse = 64+118+54 = 236,
nombre qui m'est significatif pour pas mal de raisons, certaines étant données dans mon 236e billet, à lui dédié, double double c quadruple, au titre de valeur 236 inspiré par une de ces raisons. Il y est rappelé différents usages que j'en avais fait précédemment, un texte avec des blocs de 236 lettres lors de ses 40 ans en 2004, d'autres textes pour ses 50 ans exploitant 118, moitié de 236 (et valeur d'ESPOSITO).
  Il y a eu de nombreux autres textes exploitant les lettres G-E-F ou les nombres 7-5-6 correspondants. J'ai notamment remarqué le carré de 84, 7056, et composé le sonnet GoEF en 588 lettres de valeur 7056, 588 fois 12. Un autre sonnet 7056 ici.
  Ses 60 ans en février dernier m'ont conduit à écrire un poème en abîme de 4 strophes, totalisant 236 lettres, répétées ad libitum. J'en avais imaginé une lecture polyphonique qui fut enregistrée avec 4 personnes, dont Aurélie.
  La relecture de double double c quadruple m'a rappelé que le 236e jour de l'année de 365 jours est le 24 août, or c'est l'anniversaire d'Aurélie, qui fêtera bientôt ses 51 ans, LI en chiffres romains...


  J'ai promis quelques explications sur l'intransitivité, alors voici.
  Il s'agit de confronter chacun des chiffres des nombres impliqués avec les suivants, ainsi pour 158 et 347,
1 perd face à 3-4-7,
5 gagne face à 3-4, perd face à 7,
8 gagne face à 3-4-7,
en tout 5 gains contre 4 pertes, 158 l'emporte.
  Pour les 5 nombres, on obtient un cycle pouvant se poursuivre à l'infini:
1 5 8  5/4
3 4 7 5/4
2 6 6 4/2
4 5  4/2
3 3 9 5/4
(158)
  Il en va de même pour les sauts représentés par l'étoile :
1 5 8  3/2 1=
4 5    3/2 1=
3 4 7 4/3 2=
3 3 9  5/4
2 6 6  6/3

(158)
  Ce sont selon Gef les plus petits nombres permettant ces deux cycles quinaires, et je lui fais confiance. Son poème utilise d'ailleurs ces plus petits nombres, alors que les cycles demeurent après permutation des chiffres de chaque nombre (648 possibilités).
   Outre les 14 mots en 66 lettres de valeur 14 fois 66, le premier vers
Ô jougs extrêmes
a 14 lettres de valeur 14 fois 14, les 52 autres lettres totalisant donc 52 fois 14. Ceci souligne la quaternité 1-4, en faisant de plus intervenir la valeur 52 de JUNG.
  Et ces 14 lettres traduisent le nombre initial 158, or Gef comme moi sommes amateurs des jeux bachiens qui font intervenir
BACH = 14, bien connu, et
JOHANN SEBASTIAN BACH = 58+86+14 = 158, selon l'alphabet prêté à Bach par ses exégètes. 185 aurait comme il vient d'être dit été un nombre tout aussi valide que 158, or c'est le 3 juillet, 185e jour de cette année bissextile, que j'ai repensé aux lettres li soulignées par Anne, le lendemain du jour où Gef a publié son poème.

  Je suis encore ahuri que mes billets du 22/6 et du 27/6 aient été dédiés à Lili & Roro et à Riri & Lolo, avec des raisons bien précises, orientées pour le premier parce que je savais que le prochain serait consacré à l'étude des deux romans Vertig, de Richard et Laurence. Lili venait de mon hypothèse sur les mots ILE et LAC chez Thilliez, avec ILLI présents dans son nom, et Roro faisait allusion à Robert Rapilly, un autre ténor de la liste Oulipo.
  Le jeu OR-LI prêté à Einstein était évidemment présent dans ces dédicaces, mais ce n'est qu'avec le poème de Gef que j'ai fait le lien avec les lettres li soulignées par Anne, et leur lumineuse signification...

  Une recherche "or li" m'a conduit à cet élixir miraculeux du laboratoire Oronalys, dont le logo est un symbole solaire.

  Je laisse de côté pas mal de choses... Il y aura des suites.

  Le titre de ce billet a d'abord été celui du précédent, qui était le
422e billet de Quaternité, et puis je m'étais avisé que la valeur de ce titre est 423, et ce 423e billet est encore largement consacré à LUX et VERITAS.
  Je me rappelle avoir assez récemment relié GEF ou 756 à une triade de lettres ou de chiffres (N)(N-2)(N-1), mais rien de plus précis. Quoi qu'il en soit, 423 est de cette forme.
for me
ou to me, en pensant au grec tomê, également à l'honneur récemment.
  Je pense encore à notre 3e voiture dans le 04, la Marbella immatriculée 821 LY 04.

Note du 23/7: Dans le chapitre 8113, Doumergue a fait correspondre la majuscule de Constantianum à celle du Cinquième livre de Rabelais. Il y décrit le temple de la Dive et cite l'inscription en lettres d'or: Έν όίνω άλήθεια. Dans le vin la vérité.

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