14.3.25

à Jean, et Franck, et Luc, et Marc, et Georges, et Mattieu


à Mattieu & Georges & Marc & Luc & Franck & Jean

   Un ahurissement absolu est survenu hier, 27 mars, la constatation que trois oeuvres littéraires semblent gouvernées par une même formule mathématique, à savoir
  2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5)
  Ces oeuvres sont :
- le livre le plus diffusé au monde, la Bible, ou plus exactement sa partie la plus diffusée, les Quatre Evangiles du Nouveau Testament;
- les 5 derniers romans de Franck Thilliez parus au Fleuve Noir, en dehors de la saga Sharko-Henebelle; si ce ne peut être comparé aux milliards d'exemplaires de la Bible dans le monde entier, le premier tirage français du dernier Thilliez, Norferville (2024), était de 460 000 exemplaires, et plusieurs autres tirages lui ont succédé;
- l'autre texte concerné est un poème d'un livre de bibliophilie à diffusion fort restreinte, Métaux (1985) de Georges Perec, dont le tirage réservé à la vente était de 73 exemplaires. Le poème n'a à ma connaissance été repris que dans les Cahiers Georges Perec 5, à quelques centaines d'exemplaires.

  Dans la formule ci-dessus, les nombres F(n) désignent des nombres d'une suite additive de type Fibonacci, telle que
F(n) + F(n+1) = F(n+2),
les nombres ci-contre correspondant à la suite de Fibonacci elle-même, laquelle semble gouverner les deux premiers cas.
  Les 4 Evangiles comptent ainsi,
Matthieu, 28 chapitres,
Marc, 16, soit 2F(6), avec F(6)=8;
Luc, 24, 52 avec les 28 de Matthieu, 4F(7), avec F(7)=13;
Jean, 21, F(7), et on a donc pour l'ensemble
2F(6) + 4F(7) + F(8) = 16+52+21 = 89 = F(11)

  On ne peut que constater l'adéquation des chapitres avec la formule fibonaccienne, mais il faut tout de même signaler que la fameuse suite n'est apparue en Occident qu'au début du 13e siècle. Si les nombres sont de toute manière relativement petits, il est à remarquer que l'Evangile de Jean, proche d'un texte gnostique, se distingue nettement des trois autres, dits synoptiques, or c'est cet Evangile seul qui offre un chapitrage directement fibonaccien. La formule générale peut se comprendre comme le doublement de la règle
F(n) + 2 F(n+1) = F(n+3), ou
21 de Jean + 68 des 3S = 89.

  A notre époque Fibo a la cote et divers créateurs en revendiquent l'utilisation. Plusieurs Thilliez mentionnent la suite et le nombre d'or auquel elle est associée, mais ce n'est qu'à la parution de Norferville que j'ai été amené en mai dernier à voir un schéma couvrant une succession de romans:
68 + 220 + 89 = 2F(9) + 4 F(10) + F(11) = 377 = F(14).
  Voici le détail de mes comptes:

REV   Rêver (2016)    89 = 1 Prologue + 88 chapitres
(TRA)  la trilogie Traskman en 220 éléments:
LEM Le manuscrit inachevé (2018) 1 Préface + 1 Prologue + 79 ch
ILE    Il était deux fois (2020) 84 = 83 chapitres + 1 Epilogue
LAB    Labyrinthes (2022)   55 chapitres
NOR   Norferville (2024)  68 = 1 Prologue + 67 chapitres

  J'ai tenté de pénétrer la profonde complexité de ces romans dans une quinzaine de billets de mai à juillet dernier, mais ce n'est que ce 8 janvier que m'est venu le rapprochement avec une structure des Evangiles envisagée il y a bien longtemps.
  Non seulement l'adéquation est parfaite, mais tous les noms des Evangélistes apparaissent dans les Thilliez, souvent associés aux criminels, et ceci survenait peu après avoir mis en évidence les Evangélistes "tueurs" dans Terminal Grand Nord d'Isabelle Lafortune, que j'ai lu parce qu'il se passait à Schefferville, transformée par Thilliez en Norferville. Isabelle contactée a confirmé mon interprétation, offrant une logique certaine dans son roman, mais les choses sont bien moins claires chez Thilliez.
  A tel point qu'il m'a fallu y consacrer 3 autres billets, sans parvenir à les élucider.

  Ce qui m'a paru le plus frappant est la prise en compte de la formule fibonaccienne présumée doublée dans les Evangiles, ainsi:
- aux 68 chapitres des Synoptiques + 21 de Jean peut correspondre dans une stricte égalité un partage 68-21 des 89 éléments de Rêver, avec un fait crucial survenant à la fin de l'élément 68;
- aux 3 Synoptiques + Jean peuvent correspondre les 220 éléments de la trilogie Traskman et les 68 de Norferville, selon une translation F(n) devenant 2F(n+1); il semble alors décisif qu'en cherchant une correspondance entre les Synoptiques et la trilogie il s'impose qu'à Marc corresponde Labyrinthes, dont la presque totalité consiste en une narration d'un personnage nommé Marc Fibonacci;
- enfin considérer TRA+NOR correspondre aux Synoptiques et REV à Jean équivaut à une translation F(n) devenant F(n+3), avec de nouveaux étonnements en affinant les correspondances.

  Et puis ma préoccupation essentielle a été de relire et corriger les récents articles de Quaternité, à l'approche de la clôture du blog, et c'est ainsi que je suis tombé sur un billet pourtant récent, du 14 août dernier, où une nouvelle approche du "sonnet" en F de Métaux avait révélé une formidable possibilité d'architecture secrète.
  Métaux, c'est un ensemble de 7 hétérogrammes de 14x14 lettres, avec chaque ligne contenant les 12 lettres AEIOU LNRST DM, + 1 lettre propre à chaque poème, + 1 joker par ligne, à choisir parmi les 13 autres lettres restantes. Le poème, ou "sonnet", en F a la particularité d'offrir une double contrainte, deux diagonales isogrammes en M et U, représentées ci-dessous en orange:
 

     C'est un cas unique chez Perec, avec une conséquence immédiate. Les 11 lettres identiques dans chaque ligne, hormis MU, sont
ETAL RISFOND, de valeur 123 selon l'équivalence ordinale de l'alphabet, 123 qui est aussi la valeur de
GEORGES  PEREC = 76 + 47 = 123,
avec une particularité.
47, 76 et 123 sont des nombres de la suite de Lucas, la suite additive la plus connue après celle de Fibonacci, s'en déduisant d'ailleurs de façon très simple:
 

  Chaque nombre de Lucas de rang n est la somme des deux nombres de Fibonacci qui l'encadrent.
  Il est remarquable que le prénom et le nom de Perec correspondent à des nombres de Lucas consécutifs, car son oeuvre témoigne explicitement de son intérêt pour les suites additives et le nombre d'or (dans chaque suite additive le rapport de deux termes consécutifs tend vers le nombre d'or).
  Si je n'ai aucune preuve qu'il ait connu cette adéquation avec son propre nom, du moins est-il acquis qu'il s'intéressait à la gématrie, à ce type de calcul selon l'équivalence ordinale des lettres, et l'une des premières opérations à laquelle se livre quelqu'un s'engageant dans cette voie est le calcul des valeurs de ses prénom-nom, d'autant plus remarquables ici que
PRENOM  NOM = 81 + 42 = 123.

  Divers textes de Perec laissent entrevoir des possibilités de construction à partir de 47, 76, et/ou 123, mais celui-ci est remarquable par sa concision, faisant apparaître 14 fois 123, dans chaque ligne horizontale, et une autre fois dans la verticalité, avec la valeur 123 des 14 lettres jokers choisies, avec de plus la répartition ordonnée
GBPV  PCBPPBBCHH = 47 + 76 = 123, et
QUATORZE = 123 (47 + 76).

   Ceci m'était connu depuis longtemps, mais le billet du 14 août, 14!, de plus Phi-point de l'année, m'avait amené à un formidable rebond. Les lettres jokers se répartissent en 3 types de paires, correspondant au schéma de rimes d'un sonnet:
4 fois PB = 18, 72 en tout,
2 fois CH = 11, 22 en tout,
1 fois GV = 29, (29 en tout),
avec 11-18-29 nombres de la suite de Lucas, et une absolue corrélation avec la formule découverte chez Thilliez,
  2F(n) + 4F(n+1) + F(n+2) = F(n+5)

  Je n'avais aucune idée alors de l'égale adéquation avec les Evangiles, ce qui relance totalement la donne, au-delà du vertige.
  Ainsi 123 est l'addition des Fibos 89, les Evangiles, et 34, lui-même somme des Fibos 13 et 21, correspondant aux lettres MU formant les diagonales du carré 14x14.
  Parmi les lettres ETALRISFOND, de valeur 123, il reste deux possibilités de couples de valeur 34, NT, sigle du Nouveau Testament, et OS, mot fréquent dans les hétérogrammes de Perec.

  Aux 3 Synoptiques + Jean (68+21) correspondrait ici 94+29, avec 29=VG, les seules lettres n'apparaissant qu'une fois dans la grille.
EVANGILES = 94
selon la Vraie Gématrie, et sans les jokers uniques V et G il serait impossible d'écrire ce mot "Evangiles" avec les lettres du sonnet.
  Beaucoup de mystiques considèrent Jean comme le seul "vrai Evangile".
  Les lignes 1 et 4 permettent donc d'écrire le mot "Evangiles", et les lettres résiduelles, avec ou sans MUMU, offrent des dizaines d'anagrammes qu'il pourrait être intéressant d'étudier.
  Par exemple LORD OFFRANT DITS, en songeant à "Dieu" pour Lord.
  Ou, avec "Evangile" au singulier, 16 lettres offrant des possibilités 4-4-4-4, comme
dits font lors fard.

  Il faut se reporter au billet du 14 août, où je donnais le texte en clair du poème, ainsi qu'un sonnet composé à partir des lettres jokers. J'y précisais que les actuelles 4PB-2HC-1VG étaient la seule possibilité d'obtenir un schéma de rimes de sonnet avec des couples de valeur Lucas (nom latin de l'Evangéliste Luc) totalisant 123, ce qui est hallucinant.


  On peut trouver dans le carré 14x14 des groupes MAT-MAR-LUC-IAN, et j'accorde une mention spéciale à ce carré MMLI, alors que la considération des initiales des noms latins des 4 Evangélistes m'avaient fait penser à LIMM, ministre de la police du dictateur RAIR, créateur d'un système concentrationnaire, dans le roman prémonitoire LA FIN D'ILLA de MOSELLI (1925). Je comptais mentionner le nom de la ville NOUR que RAIR voulait anéantir (nour, "lumière" arabe).
 

   Dans cette illustration originale, le cauteleux Limm s'incline devant le seigneur Xié, narrateur du roman. Le mot "Seigneur" désigne souvent le Tétragramme dans nos anciennes Bibles, "Lord" dans les Bibles anglaises. LORD se lit dans la verticale partant du carré LIMM. Les 4 lettres à gauche forment ILAN, "arbre" en araméen, fausse identité dans Puzzle de Thilliez d'un fou homicide dont le nom réel est Lucas Chardon.

  Deux couples de valeur 47 (PEREC) auraient pu être formés par des lettres jokers, VY et WX, mais aucun n'apparaît dans les 7 poèmes. On y reconnaît les lettres de la "géométrie fantasmatique".

  Les parallèles entre Evangiles et Thilliez ont déjà été esquissés, il faudrait aborder l'apport Perec.
  Aux Fibos de 8 à 89 des Evangiles correspondent les Lucas de 11 à 123 du sonnet en F. Additionner les 2 mène à 19-31-50-81-131-212-..., soit la suite OEIS 1060, nommée "suite évangélique". J'ai appris que cette appellation était due à Georges Arnoux, dans Musique Platonicienne: Ame du monde (1960). La raison en est triviale: les termes précédents, 2-5-7-12, apparaissent dans les actes miraculeux de Jésus. 
 
  Le F de ce sonnet en F, approchant la PERFECTION, désigne-t-il Franck? La question a été largement étudiée dans le billet du 14 août, mais je n'y avais pas souligné que 377 était le terme 14 de la suite de Fibonacci.
  J'ai souvent dit ailleurs que 377 est la valeur du nombre "sept" en hébreu, sheva'a. Et donc cette structure idéale de 7 couples de lettres de valeur Lucas,
11+11+18+18+18+18+29 = 123,
correspond chez Thilliez à
68 + 220 + 89 = 377.
 
  Labyrinthes a vraisemblablement été calibré pour qu'y figure en page 377 une énigme dont la solution permet au lecteur de trouver en ligne un complément. Une autre énigme donnée par une petite fille dans Rêver permettait de trouver en ligne un autre complément. Le code était 10 15 19 8, soit JOSH, diminutif de Joshuah, possible nom original de Jésus.
  L'autre code est XIPHOPHORE, soit le poisson-glaive (xiphophoros, "porteur de glaive"). Le poisson était un signe caché représentant le Christ pour les premiers chrétiens. Selon Mt 10,34, le Christ n'est pas venu apporter la paix, mais le glaive.
 
  Additionner 123 et 377 amène à un nombre connu des perecquiens, 500, le nombre des puzzles de Bartlebooth, symbole de l'entreprise inutile à laquelle il a consacré sa vie.
  On arrive aussi à 500 par les dernières étapes de chaque calcul,
94 + 29 chez Perec, et 288 + 89 chez Thilliez, soit
382 + 118 = 500.
  La mort de Perec le 3/3/82 peut être soulignée par le fait que ses cendres reposent dans la case 382 de la division 87 du columbarium du Père-Lachaise.

  Le nombre 382 apparaît dans la table d'un numéro d'une revue fictive dans  La Vie mode d'emploi. Selon le jeu des contraintes du texte, l'article page 382  fait allusion à la fois à Freud et à la nouvelle La mort et la boussole, de Borges :


  Cette nouvelle, parodie policière, s'achève sur la mort de l'enquêteur un 3 mars. Je ne reviens pas sur l'autre rubrique, étudiée par exemple ici. (A noter tout de même que le Tétragramme JHVH est supposé dérivé de formes du verbe "être", tandis que Pierre Ganneval est dans l'original The Dreaming Jewels Pierre Monêtre, pour le jeu avec maneater devenu en français Ganneval-cannibale).
   Quant à 118, c'est tout bonnement la valeur de Bartlebooth, que j'avais vue correspondre selon voyelles et consonnes à
AAEOO - BRTLBTH = 36-82, comme
VIDA - MUERTE = 36-82.
  Bartlebooth meurt le 23/6 à 8 heures au chapitre CENT (2368 sur un cadran de téléphone) de La Vie mode d'emploi, intitulé
  Bartlebooth, 5 = 118+5 = 123.

  Après Georges Perec 36-82, Rémy Schulz 1950-2025 a vu quelques coïncidences personnelles associées à cette dernière découverte. Il a décidé de quitter ce "système des caissettes" (expression de Jung) le 4/4, après y avoir vécu 27300 jours pleins, ou CENT fois 273 (valeur de arba', "quatre" en hébreu), c'est le 27/3 qu'est survenu ce couronnement, qu'il est tentant de fusionner en 273.
  Et c'est le 28/3, qu'il est tentant de retourner en 382, qu'il a commencé à en rendre compte, dans ce billet 445 = 5 fois 89, valeur de SCHULZ.
  Pour lui trouver un titre de valeur 445 équilibrée, il lui a fallu modifier le nom d'un Evangéliste en
MATTIEU = 89, forme certes existante, mais pas pour le saint. Au passage, elle permet le jeu
Synoptiques + Jean = MATTIE + U = 68 + 21.

   Il remarque encore que les couples de lettres jokers ont en petits éléments les lettres
B  G  C  = 2 7 3.
  Tiens, c'est dans les billets 381 et 382 de 2023 qu'il avait vu que 2025 serait une bonne année pour disparaître, mais il songeait alors à une date après son anniversaire.

Avril: guérison miraculeuse imprévue, et je sursois à l'acte fatal du 4/4.


  Aux Evangiles de Matthieu et Luc en 28-24 chapitres correspondent chez Perec les lettres BBBBPPPP de valeur 72. Il est facile d'en proposer un découpage proportionnel moins arbitraire que celui des romans de Thilliez, la meilleure solution étant
PPBBB = 38 pour Matthieu,
PPB = 34 pour Luc, or les 5 premiers Jokers sont
GBPVP, pouvant correspondre à Jean et Luc, ensuite viennent
CBPPBBCHH, pouvant correspondre à Marc et Matthieu.
  Le criminel le plus abominable de Thilliez se cache sous l'identité de Jean-Luc (Traskman), et mon billet du 4/4/21 étudiait la BD Le début de la fin de Marc-Antoine Mathieu, ou La fin du début en renversant l'album. Il y est question du LOUVRE transformé en REVOLU et en VOLEUR, et un point clair du sonnet en F est l'allusion à Prométhée, voleur du feu.

  Je retrouve ici une autre relation exceptionnelle touchant les lettres jokers GV correspondant à Jean. Phrère Sam m'a soufflé :
John = jaune = or = lumière (hébreu 'or).
M'étant donc avisé que les 196 lettres d'un sonnet de Métaux étaient en rapport d'or avec les 121 d'un onzain d'Alphabets, j'avais cherché si un rapport d'or idéal était possible au niveau gématrie des lettres. Ce n'était pas possible pour un sonnet, mais ça l'était pour deux sonnets couplés avec deux onzains. 110 possibilités pour les onzains, soit deux en D, soit un en B et un en F, 242 lettres de valeur 3036, une seule possibilité pour les sonnets, ceux en G et V, 392 lettres de valeur 4912.
  3036 et 4912 sont les termes 10 et 11 d'une série additive dont le terme 6 est 444. Au quadruple, c'est la suite 206419 de l'OEIS.



   Ce billet se nommait d'abord La nuit des 4 Laurent, et voici son contenu initial.



à Laurent & l'autre N

  11 mars, 22 h et quelque. Après avoir fini le post 444 et l'avoir signalé çà et là, je fais le 15 et décris mes symptômes. On décrète qu'il n'y a pas de quoi s'affoler et que je dois aller voir mon médecin traitant le lendemain, ou aux Urgences de Manosque. Le problo est que, depuis que Delphine Bagarry s'est engagée en politique, mon nouveau médecin traitant est un débile parfait, et que j'ai été 10 jours plus tôt aux Urgences de Manosque, et qu'ils m'ont renvoyé chez moi avec une prescription de paracétamol.
  Seb a rappelé le 15 de son portable en disant que je me roulais par terre en hurlant, et ils ont tout de même envoyé une ambulance pour m'emmener à Aix. C'est le truc à savoir par ici, appeler le 15 après 19 h, où Manosque et Digne ferment, et ils sont censés être plus compétents à Aix.
  Arrivée à Aix dans les premières minutes du 12 mars. Souffrant atrocement car je n'avais pris qu'un Doliprane le matin pour garder l'esprit clair pour achever le post 444 (tout de même pas mal bâclé). J'ai dû quémander à maintes reprises pour qu'on me fasse enfin une perf d'un antalgique puissant (Acupan m'a-t-on dit ensuite), je ne sais trop à quelle heure. Depuis 3 semaines, je ne pouvais plus m'allonger et ne dormais qu'assis, la tête sur un oreiller
  Vu enfin un interne, Alexis ?, en fin de matinée, qui semblait estimer que je n'étais guère cohérent. Je dois préciser que je suis ce qu'on appelle aujourd'hui HPI, et que je le cache depuis que j'ai compris que ça perturbait les autres, estimant que je devais les mépriser. Seule ma femme Anne était au courant.
....
J'abandonne ici pour pouvoir raconter "La nuit des 4 Laurent". Je signale tout de même qu'Alexis a dû se renseigner, car il est venu s'excuser avant mon transfert en rhumatologie, béni soit-il! C'est un brancardier sénégalais qui m'a mené à la chambre 7308, il m'a dit que son nom, Naange, signifie "soleil en peul", que Naange soit lumineux!
Il m'est immédiat que 7308 se répartit en facteurs premiers 2.2.3.3.7.29, ou 2.7.18.29, rien que des nombres de Lucas (2 étant L0). Comme je venais du box 11 des Urgences, je me suis dit que 11.7308 était le ppcm des 7 premiers nombres de Lucas (1-3-4-7-11-18-29).

J'ai vu une interne du service qui semblait estimer aussi que je n'étais guère cohérent; c'est que mes déboires médicaux des dernières semaines ne l'étaient pas du tout, cohérents.
  Je ne sais trop comment la journée a passé ensuite. J'étais beaucoup au téléphone, essentiellement avec Phrère Laurent, Laurent Cluzel avec qui j'avais renoué quelques jours plus tôt, nos liens intenses il y a 10 ans s'étant quelque peu distendus, et  Laurent Kasprowicz, dont la démarche exposée dans ses livres me semble très proche de la mienne. Lui étudie les phénomènes zarbis, toujours contestés par les grands esprits, quelle que soit la qualité des expériences menées pour les étudier, mais les expérienceurs connaissent évidemment leur réalité. Laurent K et moi sont de ceux-là, mais le volet de mes recherches littéraires est souvent totalement vérifiable et accessible à tous.

  Ce 24/3 vers 10:15, alors que j'écrivais le paragraphe ci-dessus, on est venu taper à ma porte, c'était un élagueur travaillant chez mon voisin qui demandait si je ne voulais pas profiter de sa présence pour s'occuper de mon terrain. Il a remarqué que je ferais un bon Père Noël, et je lui ai dit que je l'avais effectivement incarné, et n'allais pas tarder à aller lui rendre visite en vrai. Le Père Noël n'existe pas, a-t-il dit, mais Jésus si, et il a cité Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Jean 10,23, m'est-il venu, alors que j'ai souvent cité ces derniers temps ce verset qui est 14,6. Du coup j'ai été voir quel était ce 10,23 qui n'a rien de significatif, et me suis demandé si les nombres en cause actuellement n'amenaient pas un verset plus porteur, et pensé à Jean 20,25 qui est:
Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
  J'avais justement ajouté hier ce paragraphe à Thoma ! Thoma ! Thoma !:
  Les saint-thomas auront-ils besoin d'une déclaration de Thilliez devant huissier attestant qu'il s'est bien inspiré des Evangiles? Et pourtant il me semble parfaitement envisageable qu'il n'y ait aucun rapport logique entre ces correspondances, et ce n'est pas fini.
Je reviens au 12 mars (Jean 12,3, onction des pieds de Jésus par Marie de Béthanie (la première infirmière rencontrée dans le service se prénommait Marie)).
La doudou est revenue, et quand on a apporté le repas du soir je me suis étonné de ne pas avoir d'antalgiques. J'avais pourtant dit à l'interne que j'avais des douleurs intolérables.
On m'a apporté du Doliprane. Je savais que ça ne me ferait rien, mais non, les docteurs étaient partis et n'avaient pas laissé d'indication. Je me suis peut-être un peu énervé, N'y avait-il pas dans tout l'hosto un toubib pour prescrire un calmant à qqn en grande souffrance?
J'ai dû insister à plusieurs reprises, et on a fini par m'apporter après 21 h deux capsules d'Acupan, un truc assez costaud (Anne en avait pris).

  Depuis une bonne quinzaine de jours je ne supportais plus la position allongée, et dormais assis devant une table, la tête reposant sur des coussins. Et dormir plus de deux heures amenait des blocages...
  Enfin j'ai fait pareil ce soir du 12/3, et suis parvenu à m'endormir.
  J'ai fait un rêve complexe, ou il s'est passé quelque chose ressemblant à un rêve. J'entendais une litanie à peu près inintelligible, même si elle semblait composée de mots connus, en 4 parties qu'après coup je ressens comme identiques. A la fin de chaque partie je poussais un cri, de toutes mes forces. Non que j'avais mal, mais ce cri semblait s'imposer.
  Il y eut, ou sembla y avoir, 4 séries de 4. Dans chaque série, la litanie semblait moins longue que dans la précédente, et mon cri plus bref, quoique toujours de toutes mes forces.
  4-4-4-4, je savais que c'était terminé, et il me semble que mon dernier cri était "EMMMM..."
  J'ai repris conscience, pour autant que ce qui précédait relevait du rêve. Mon corps était bloqué par la douleur dès que je tentais le moindre mouvement. Le dispositif pour appeler à l'aide semblait hors de ma portée. Petit à petit, j'ai retrouvé un brin de mobilité, et enfin pu accéder à ce dispositif.
  Ensuite je ne sais trop, sinon que la première fois où j'ai pu voir l'heure il était 23:54, et que ça ne s'est pas bien passé avec les premières personnes venues me "secourir". On ne pouvait ni me donner un nouvel antalgique, ni déranger un médecin...

  Enfin est arrivé quelqu'un qui dans la lumière diffuse de la chambre m'a fait penser à un ange. Un homme assez grand, d'une 50aine d'années, presque chauve, mais une barbe blanche abondante entourait son visage d'une aura vaporeuse. Il m'a dit s'appeler Laurent. Un badge sur sa blouse ne permettait de lire que la fin de son nom, ...NAUD. J'ai dit Laurent Renaud, et il a acquiescé, surpris. Je lui ai dit que j'étais coutumier de telles intuitions.
  Avec beaucoup de patience, il a joué avec les commandes du lit, disposant mon corps et des coussins jusqu'à ce que la douleur soit minimale. Il avait à s'occuper d'autres patients, je lui ai dit de revenir lorsqu'il aurait quelques instants, pour discuter. Lauré soit Laurent!

  Ma reprise de contact avec Laurent C était liée à un message que je lui avais envoyé il y a quelque temps, où j'avais fait un jeu de mots anagrammatique lié à la controverse deuche vs 4L des années 60, Certains CROIENT en CITROEN, d'autres LAURENT* RENAULT (*du verbe "laurer").
  Grâce à Laurent Renaud, et certainement aussi grâce à l'Acupan, j'ai pu dormir quelques heures, jusqu'au petit déjeuner. J'ai narré à Laurent C et Laurent K les événements de la nuit, suggérant que la logique quaternitaire voulait qu'un 4e Laurent se manifeste prochainement.
  Peu après, une aide-soignante m'a demandé si j'avais besoin d'aide pour ma toilette. Certes, il m'était toujours difficile de me tenir debout, et son aide a été précieuse. Je lui ai demandé son nom, Laurence... J'aurais pu penser que la logique jungienne voulait que le 4e complétant une trinité masculine soit féminin, de même que Marie est le 4e pôle de la Trinité divine. Louée soit Laurence!

  Puis le staff des médecins est venu m'annoncer que j'étais viré du service, parce que j'avais été irrespectueux envers le personnel soignant. Sans discussion possible, l'ambulance ayant déjà été commandée en début d'après-midi. Ma plus grande faute semble être d'avoir refusé d'interrompre un coup de téléphone à Laurent C, alors qu'une infirmière se préparait à me faire une prise de sang; ça ne l'en a pas empêché, et je n'aurais pu rappeler Laurent qui partait travailler.

  Il m'a semblé un temps que ma rage d'être ainsi viré m'avait guéri. Ainsi j'ai pu faire le trajet Aix-Esparron couché dans l'ambulance, sans la moindre douleur.
  Le soir, je me sentais toujours bien, et je me suis couché comme si de rien n'était...
...mais il a vite fallu se rendre à l'évidence. L'Acupan est un truc vraiment costaud, quoique lent au démarrage, qui faisait donc encore effet 24 h après la prise, mais ensuite, aïe aïe aïe, la doudou revenue comme avant.

J'avais donc attendu d'avoir fini et posté le billet 444 avant d'appeler le 15 pour être emmené à Aix. Juste avant qu'arrive l'ambulance, un mèl est arrivé à 22:15, provenant de ANNE DURAND, avec pour sujet ARRESTATION EN COURS. Il était demandé d'ouvrir la pièce jointe, ce que je n'ai évidemment pas fait.
Je donnais dans le billet 444 un sonnet pour Anne et Rémi, mais sans y mentionner le nom de jeune fille d'Anne, Durand. Bizarre...
Mon neveu Vincent Anselmo  est expert en informatique, et je lui ai transféré le mèl suspect. Il n'a pas tardé à me répondre:
C’est bien une tentative de phishing, aucun doute la dessus,
Mais des personnes ont reçu le même mail depuis la même adresse email (même expéditeur mais avec différents noms), dont JUDE FERRIS, DAVID CHAUVIN mais aussi une autre personne qui à reçu le mail en tant qu'ANNE DURAND également  (voir le 1er commentaire sur lien suivant :
Quand je regarde un peu dans des listes de noms empruntés, les noms français les plus courants reviennent souvent (Marie Durand, Anne Durand, Dominique Durand etc…)
Tout s'explique donc, mais ça reste une fichue coïncidence d'avoir reçu ce mèl juste après avoir posté le billet 444 où j'annonçais ma prochaine réunion avec Anne, dans un sonnet structuré en 
4-4-4-4  et  4-4-4-4 pieds pour les quatrains,
4-4-4  et  4-4-5 pieds pour les tercets,
le pied supplémentaire du dernier vers exprimant la quintessence.
  Je ne savais pas alors que j'allais écrire ce billet 445, après le 444.
  Ni bien sûr que j'allais faire ce rêve où mes 4-4-4-4 cris ponctuaient 4-4-4-4 litanies.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront publiés après modération.