22.6.24

VOW FLY, ELDUOB, BOUDLE, DOUBLE


à Lili & Roro

  Les 7 romans de Thilliez au Fleuve Noir, en-dehors de la saga Sharko-Henebelle, constituent une ahurissante énigme qui m'intéresse depuis la parution de Rêver (2016), mais qui n'a révélé toute sa complexité qu'avec Norferville cette année. Cette complexité passe par l'intrication de plusieurs thèmes et de plusieurs niveaux d'analyse:
- Fibonacci, avec les nombres de chapitres des 6 derniers romans formant un équilibre arithmétique si précis qu'aucun ne semble pouvoir être modifié. Cet équilibre semble inspiré par les nombres 64 et 441, 64 nombre de chapitres de Puzzle, le premier des 6, 441 nombre de chapitres des 6. 64 et 441 sont les carrés des nombres de Fibonacci 8 et 21.
- 64 et 441 sont les valeurs du mot "vérité" en grec et hébreu, or le roman précédant ces 6 est Vertige, se passant dans un gouffre nommé Vérité. On peut dénombrer 210 occurrences du mot "vérité" dans les 7 romans, totalisant 490 chapitres, la somme des valeurs de leurs titres étant 910, multiple de 7 comme 210 et 490.
- Multiples occurrences des nombres 52-84-136-220 (Fibos multipliés par 4) dans les 4 derniers romans, sous diverses formes, nombres de chapitres (84 pour Il était deux fois, 136 pour les deux autres volets de la trilogie, 220 pour la trilogie), nombres de lettres des acrostiches (84 pour Il était deux fois, 52 pour Le manuscrit inachevé), gématries (entre autres, 52 et 84 pour les acrostiches achevant les deux versions du Manuscrit inachevé, 136 pour NORFERVILLE). J'ai émis l'hypothèse que le germe initiateur soit la valeur 52 d'ABRACADABRA.
- Jeux avec les valeurs des noms de l'auteur, THILLIEZ = 101, palindrome, et FRANCK THILLIEZ = 154, autorisant les partages palindromes 68-86 (VERTIGE-REVER), et 59-95 (DOUBLE-JUMEAUX, ainsi que les nombres de lettres des acrostiches de Il était deux fois et Le manuscrit inachevé).
  Je crois n'avoir pas souligné jusqu'ici qu'au centre de l'heptalogie figure LE MANUSCRIT INACHEVE = 202, débutant par le crash de la voiture JU-202-MO. Ce double de THILLIEZ = 101 est précédé par PUZZLE = 106, double de FRANCK = 53.
- Il y a encore la piste ILE-LAC, menant aux mots CE-LA-IL, valeurs Fibos 8-13-21. Je remarque maintenant que IL apparaît deux fois dans le nom thILLIez, sous forme palindrome, au centre du nom, laissant THEZ = 59, et donc 95 pour FRANCKILLI. On peut lire dans les prénom et nom, superposés sur les couvertures comme sur les dos des livres, CE IL LA.

  Cet archi-bref résumé des milliers de mots des billets de mai-juin m'a ainsi conduit à cette nouvelle découverte, qui a un écho immédiat avec Yves Durnan, le père d'Abigaël dans Rêver, qui mène une double vie sous le nom de Xavier ILLInois.
  A remarquer que les valeurs de ce prénom-nom, 79-99, encadrent le nombre de chapitres, 89 (Fibo).
  J'avais aussi vu que X, le chiasme, était un élément commun avec les deux romans suivants (et avec quelques autres aussi), or la capitale de l'Illinois est Chicago, dont un diminutif courant est Chi, ou Chi-town (Chi ou Khi nom de la lettre grecque χ, s'écrivant χί d'isopséphie 610, 15e terme de la suite de Fibonacci).
  Et ceci me rappelle que le film X de Othmar Mölzer, dans Labyrinthes, compte 610 plans:
— Le film dure exactement cinq minutes et trente-quatre secondes, mais il comprend six cent dix plans mélangés et recollés bout à bout.
  5 et 34 sont aussi des Fibos, et Fibonacci semble bien être le point commun entre ces diverses pistes (59-95 constitue le partage doré de 154), mais jusqu'où cela va-t-il?
  Franck a reconnu utiliser la fameuse suite dans certains de ses romans, Labyrinthes venant tout de suite à l'esprit avec son docteur Fibonacci, et les termes de la suite émaillant le texte, en 55 chapitres, son 10e terme.
  Mais voilà, dans les "secrets d'auteur" qui étaient en 2022 accessibles en ligne à ceux qui auraient résolu l'énigme de la page 377 (14e terme), Franck écrivait:
  Vous l’avez peut-être remarqué, il y a trois temporalités très différentes dans le livre : la séquestration de Julie qui s’étend sur huit ans, la quête de Lysine qui dure une semaine, et le mystère autour de Véra, qui se passe principalement sur vingt-quatre heures. Ces trois fils sont à peu près équilibrés, en termes de volume, même si le nombre de chapitres diffère légèrement : 20 sont consacrés à Véra, 23 à Lysine, et 16 à Julie.
  Ceci fait déjà 59, et ne prend pas en compte les 2 chapitres Camille. Selon mes propres calculs, il y a 18 chapitres Véra, 19 Lysine, 16 Julie, total 53, + les 2 chapitres Camille, 55: le compte est bon.
  Mais Franck n'en savait rien? Si l'erreur était envisageable en 2022, des milliers de lecteurs ont lu le texte, et ont pu signaler cette incohérence, comme moi sur Quaternité, or ces "secrets" ont été repris tels quels dans l'édition collector de la trilogie, en septembre 2023. Alors? je n'ai aucune idée de ce que peuvent signifier ces bizarreries.
  La meilleure analogie qui me vient à l'esprit est l'IA du style ChatGPT, qui, malgré ses connaissances pratiquement eidétiques, peut proférer les bourdes les plus énormes. Je n'arrive pas à imaginer quel esprit aurait pu concevoir une architecture accumulant de telles harmonies enchevêtrées, mais si c'était le résultat de milliers d'heures de calcul d'un super-ordi?

  J'ai aussi parfois l'impression que Franck se moque de son lectorat, et profite de son statut d'auteur reconnu pour assener les outrances les plus invraisemblables. Ainsi, Sophie Enrichz, personnage de Labyrinthes, voit son irréalité exposée dans le roman, son nom étant l'anagramme de "schizophrénie". S'il est aussitôt signifié que c'est un pseudo, la journaliste Lysine Bahrt est assurée être un personnage réel, or il n'est pas difficile d'en découvrir l'anagramme, "labyrinthes".
  On n'en est peut-être plus à ça près avec le docteur Fibonacci qui mène la danse, mais ce nom Bahrt est aussi l'anagramme de Barth, or John Barth est un important littérateur américain, également amateur de nombre d'or et de Fibonacci. Son chef-d'oeuvre Letters (1979) envisage via son double littéraire James Bray le renouveau de la littérature par l'informatique, et l'écriture du roman idéal par un ordi, roman idéal que le lecteur peut comprendre être précisément Letters.
  Incidemment, Letters peut constituer le 7e volet d'une heptalogie, car c'est un roman épistolaire constitué d'échanges entre "l'auteur" et 6 personnages issus de ses 6 premiers romans.
 
  Il vient de me venir une idée ce 19 juin: quels sont les rangs des romans de l'heptalogie au Fleuve Noir?, où Franck a publié 16 romans, 9 de la saga Sharko-Henebelle, et ces 7, qui y ont les rangs 3-5-8-10-12-14-16, somme 68, la même que pour les Sharko, 1-2-4-6-7-9-11-13-15.
  Etonnant, d'autant que NORFERVILLE = 136, la somme de ces 16 rangs, et qu'il compte 68 chapitres, la somme des rangs des 7 non-Sharko.
  Après tout, si j'ai pu envisager un plan à partir de Vertige en 2011, ce n'est qu'un petit pas de plus de partir de 2010 avec Le syndrome E, et l'arrivée de Franck au Fleuve Noir.
  Fleuve Noir... Le nom de la maison présente certaines analogies avec Norferville, ce titre aurait-il été choisi dès 2010?

  9 et 7, 7 et 9... Ma quête de vérité m'a conduit à la valeurs 79 de VERITE. Ceci me fait souligner que Le manuscrit inachevé débute par la phrase
Juste un mot en avant : un xiphophore.
en 7 mots livrant l'acrostiche JUMEAUX, et s'achève sur la phrase
Chaque être se tut, livré enfin au noir éternel.
en 9 mots livrant l'acrostiche C'EST LEANE.
  Le manuscrit inachevé débute doublement par la phrase JUMEAUX, car c'est d'une part l'exergue du prétendu roman de Caleb Traskman, et d'autre part la première phrase de sa prétendue préface par son fils Jean-Luc (que j'ai comptée comme un chapitre).

  Les valeurs 95 et 84 de JUMEAUX et C'EST LEANE font partie des éléments qui m'ont conduit à identifier les séries additives de type Fibonacci 59-95-154... et 52-84-136... dans l'heptalogie.
  Je renonce pour l'instant à étudier plus avant cet ensemble de 16 romans, me bornant à un constat immédiat. Je n'ai vu de relations 52-84... que dans les 4 derniers romans de l'heptalogie, rangs 10-12-14-16, somme 52. Il reste donc 84 pour les rangs des 12 autres titres.
  Par-delà le surcroit de complexité que laisse présager cette nouvelle approche, elle efface le sentiment de manque que j'éprouvais à ne considérer que les 7 romans sans Sharko.

  Je peux enfin en venir à ce qui était prévu en débutant ce billet, quelque chose qui m'est apparu il y a une quinzaine environ, mais que j'hésitais à partager tant il me semble que ça n'a rien à voir avec les éventuelles intentions de Franck, tant ça m'entraîne vers des abîmes où je pourrais perdre le peu de raison qui me reste.
  Je crois que le déclic a été de considérer la trilogie Traskman comme un tout, et de réduire l'heptalogie a 5 éléments, avec au milieu Rêver, un palindrome cher à Franck.
  Enlever les 89 chapitres de Rêver au total 490 mène à 401, un nombre qui évoque à l'hébraïsant les première et dernière lettre de l'alphabet hébreu, Alef et Taw, A et T qui sont aussi les chiffres 1 et 400.
  Il y a quantité de théories diverses sur ces lettres, qui ont par exemple inspiré la série BD de Jodorowsky, dont le dernier tome dessiné par Arno est La porte de la vérité. Je n'ai pas lu, mais me permets d'imaginer qu'il y a un rapport avec le mot hébraïque emet, "vérité", AMT, dont les première et dernière lettres sont A et T.
  M, Mem, est vue comme "milieu de l'alphabet", ce qui n'est exact qu'en considérant les formes finales des lettres. On a ainsi 27 glyphes dont M est le 14e.
  Difficile de voir un M dans Rêver, quoique, avec le V au centre, on peut toujours
.
  Son héroïne Abi a la phobie de l'eau, et l'eau est extrêmement importante dans le roman. La lettre Mem a pour origine mayim, "eau".

  AT est aussi le premier couple atbash, ou ATBS, le code dont la présence authentifiée dans la Bible est probablement le plus vieux témoignage de codage alphabétique.
  Il s'agit de substituer à l'une des 22 lettres de l'alphabet hébreu la lettre correspondante dans l'alphabet écrit à rebours. Il y a ainsi 11 couples de lettres, et 11 valeurs pour ces couples, en fait 10 car les derniers sont YM = 10+40 et KL = 20+30.
  A noter que AT est un mot très courant en hébreu, mais qui ne se traduit pas. Il indique que le nom qui suit est à l'accusatif . KL à l'extrême est très courant aussi, et signifie "tout", ainsi les exégètes voient en KL et AT "tout" et "rien"...

  Avoir vu dans les 401 chapitres, hors Rêver, la valeur du couple atbash AT a presque aussitôt conduit à un dessillement. Les nombres 59, 95, 68, 86, rencontrés à plusieurs reprises dans mon étude, sont aussi des valeurs de couples atbash (NT, ÇH, SH, PW). Je n'y insiste pas, car la plus importante révélation a été 136, valeur du mot auto-atbash KPWL, כפול, kafoul, "double".
  Un mot auto-atbash est un mot dont l'atbash est son propre renversement, ainsi KPWL devient LWPK. C'est une obsession personnelle, souvent évoquée sur Quaternité.

  136 et "double" ont tant d'échos que je ne sais trop par où commencer.
  Bien sûr NORFERVILLE = 136, double de son chapitrage.

 Il s'y ajoute qu'il s'agit du 16e roman de Thilliez au Fleuve Noir, 136 somme des nombres de 1 à 16, et du 7e en dehors des Sharko, ces 7 ayant les rangs 3-5-8-10-12-14-16, somme 68.

  J'avais aussi vu que 136 était le double de la valeur de REVER, avec possibilité de lire l'anagramme
REVER  FILLON = 68 68.
  Sharko a-t-il voté Fillon ?

  Il y a toujours le découpage doré des 68 chapitres et 440 pages en 42 et 272, double de 136. A ce sujet j'avais rappelé que le premier roman de Franck ayant retenu mon attention était
DEUILS DE MIEL = 118, 2 fois 59 = DOUBLE,
en 34 chapitres, moitié de 68,
et qu'avec l'auteur
DEUILS DE MIEL FRANCK THILLIEZ = 272, mais j'avais alors oublié que 272 était le double de kafoul, "double", ce que j'avais pourtant souligné en 2015.

  118 est aussi la valeur de MANUSCRIT, et le fameux Manuscrit inachevé est double à plus d'un titre, car c'est le titre du roman de Thilliez qui contient le roman de même titre de Caleb Traskman, dont l'héroïne est l'auteure d'un roman de même titre...
  Et le Manuscrit inachevé a un double dénouement, énigmatique dans chaque cas, les énigmes résolues livrant
C'EST CELA  ABRACADABRA = 84 + 52 = 136, maintenant consciemment kafoul, "double".

  Si les doubles concernent 68, 136, 59, et en dehors du thème du double 53 et 101, valeurs de FRANCK et THILLIEZ, il y une curiosité avec le couple atbash ÇH, צֶה, valeur 95.
  Parce qu'elle est atteinte d'une maladie qui peut la faire tomber en catalepsie à tout moment, Abi Durnan dans Rêver est surnommée Tsé-Tsé par ses collègues, or en hébreu la mouche tsé-tsé se dit זְבוּב הַצֶּה־צֶה, zevuv ha tsé-tsé, avec donc la répétition de ce couple atbash צֶה.
  J'avais renoncé à mentionner ma première interprétation de ce surnom, de valeur 44+44 selon notre alphabet, soit 88. Comme déjà dit, Rêver s'achève sur un chapitre 89, mais n'en compte que 88, parce que le chapitre 57 qui donnait une clé du mystère est délibérément omis (mais rien n'obligeait Franck à écrire ce chapitre, accessible en ligne).
  Je n'ai pas pris en compte ce chapitre absent, mais ai pris comme pour les autres romans l'épilogue en compte, pour arriver au total 89 (Fibo).

  Il est possible de parvenir au double de 86 par l'addition des chapitres de Vertige, Labyrinthes, et  Norferville,
49 + 55 + 68 = 172,
en remarquant au passage que la somme intermédiaire est 104, valeur du couple atbash DQ, renversement du 401 de AT.

  Curieux de parvenir à ce résultat avec les 68 chapitres de  Norferville, et ceux de Vertige dont la valeur est le seul 86 immédiat, mais il y a bien davantage avec une révélation qui aurait pu survenir bien plus tôt.
  Les 6 lettres différentes de VERTIGE forment 3 couples atbash dans notre alphabet, EV-GT-IR.
  Et ceci, je le sais depuis le 9 février 2002, où une colistière a partagé sur la liste Oulipo que son nom, GRIVET, devenait TEVIRG selon le rot-13 (code consistant à remplacer chaque lettre par sa correspondante 13 rangs plus loin, ou 13 rangs plus tôt).
  C'était la première fois que j'entendais parler du rot-13, dont il existe un équivalent en hébreu, l'albam, qu'on pourrait appeler rot-11, sans usage biblique avéré. Il m'était presque aussitôt apparu que les groupes E-G-I et R-T-V étaient doublement symétriques dans les deux moitiés de l'alphabet, ainsi EGI devenait RTV en rot-13, et vice-versa, mais VTR en atbash, et vice-versa aussi.
 

  Les correspondances atbash et albam représentées par phrère Sam:
 

  Si GT est le couple central des deux moitiés de notre alphabet, le couple correspondant dans l'alphabet hébreu est פו, WP, de valeur 86, celle de VERTIGE qui a contribué à m'orienter vers la piste atbash...

  Vertige ultime... La recherche de mots composés des 6 lettres VERTIG m'a appris qu'il existe un médicament contre les troubles de l'oreille interne nommé Vertig, ce qui est tout à fait logique, mais il l'est beaucoup moins qu'il existe DEUX romans français portant ce titre, lesquels seront étudiés dans le prochain billet.
  Leurs auteurs se prénomment Laureline et Richard. La découverte plus haut que ILLI était au centre de THILLIEZ m'a fait dédier ce billet "à Lili & Roro", en pensant à une Lili qui m'est chère, et à Robert Rapilly, un colistier oulipien qui m'a beaucoup inspiré (mais que je n'ai jamais appelé Roro). Le prochain billet sera donc dédié "à Lolo & Riri".

  Pourquoi Roro après Lili ? Mon obsession atbash et double renversement m'a fait souvent mentionner le thriller La formule de Dieu, où Einstein est imaginé avoir laissé un ultime message, ! ya ovqo, doublement codé, par le chiffre d'Alberti qui livre ! il rsvb, puis par atbash, ! ro ihey, qu'il suffit de renverser pour obtenir yehi or !, le Fiat lux ! de Gn 1,3, "Que la lumière soit !"
  Le jeu atbash LI-OR m'a paru remarquable, car or signifie "lumière" ou "feu" en hébreu, de même li en chinois. La résolution de l'énigme passe d'ailleurs par la Chine, plus exactement le Tibet, où un sage bouddhiste élève d'Einstein révèle que la formule ! ya ovqo résulte d'un double codage. Le sage éprouve le besoin de sortir pour mettre les enquêteurs sur la voie:
– Où ?
– À la lumière, dit Tenzing. J’éclairerai votre chemin sur un chemin lumineux.       
  C'est la fin du chapitre 32 du roman qui compte un prologue et 53 chapitres. Je découvre en reprenant le texte que cette "lumière" dévoilée au 33e élément correspond à la césure d'or de 54 éléments, 54 étant la valeur de LI OR. De fait, tout couple atbash tel LO ou IR a pour valeur 27, ce qu'indique Wikipédia sous une étrange formulation.
  Au moment où je m'étais repenché sur ce jeu LI OR, un hasard m'avait conduit à un roman dont l'héroïne se nomme Lior. C'est une orpheline originaire du Népal, et je n'avais plus à l'esprit alors l'épisode tibétain de La formule de Dieu.

  Si Albert Einstein n'a jamais dit "Tout est relatif", la formule lui est souvent attribuée; Jacques Perry-Salkpw a trouvé cette superbe anagramme de son nom,
Rien n'est établi.
  J'ai cité récemment Jacques à deux reprises, pour ses anagrammes de "Irène Adler" et "La vérité". Membre de la liste Oulipo, Jacques a été gratifié par ses colistiers d'un recueil d'hommages pour ses 50 ans, le 11 juin 2009. Parce que Jacques est aussi un palindromiste hors pair, ma principale contribution était un carré Sator atbash, en hébreu.

  Il se trouve que SaLKoW peut s'écrire en hébreu SLKB, un mot auto-atbash, et que KPWL, le kafoul ou  "double" vu plus haut, se conjugue idéalement avec lui pour composer ce carré SATOR dont les deux lignes inférieures sont non seulement le renversement des deux supérieures, mais aussi leur atbash. L'ensemble peut constituer un énoncé valide, BKL SKPWL, LW PK: SLKW, "Par tout ce qui est double, à lui le flacon: Salkow".
  Je n'avais pas souligné à l'époque que chaque ligne ou colonne contenait les lettres KL, כל, de valeur 50.

  Une formidable série de coïncidences est associée à l'édition de ce recueil, qui fut remis à Jacques le 22 mai 2009. Je ne pourrais y croire si je n'en avais les preuves, accessibles à tous.
  On en trouvera des échos ici, et dans d'autres billets de l'époque. Il n'est pas question de tout reprendre, mais une des coïncidences s'enrichit aujourd'hui d'un important écho. Alors que je n'avais rien publié sur papier depuis plus d'un an, je reçus trois jours après la remise de la BLO 13 à Jacques mes exemplaires d'auteur de l'OdS 34, le recueil de nouvelles Rêves de Razès, et de la revue FdL 21, Fleur de Lune, éditée par mes amis BD & BD, qui m'avaient fait la surprise d'y publier un de mes textes sans me prévenir.
  13-21-34 sont mes Fibos fétiches, ce qui explique comment je mes suis intéressé particulièrement à Franck, après la découverte de Deuils de miel, en 34 chapitres offrant un clair partage 21-13.
  J'avais rencontré deux ans plus tôt Philippe Marlin, le directeur de l'OdS (l'Oeil du Sphinx), alors qu'il venait de recevoir les exemplaires de sa prochaine parution, un hommage à la revue Planète. Ceux qui comme lui et moi étaient des ados curieux dans les années 60 appréciaient cette revue. Il s'était trouvé qu'en juillet 2003 un bouquiniste du marché de Digne en avait quelques numéros, dont le n° 34 (mai 1967) dont je me souvenais pour son dossier sur Ernst Fuchs. Le bouquiniste avait aussi, parmi une dizaine de numéros, les 13 et 21, et mon obsession m'avait fait les acheter aussi.
  Je serais bien en peine d'expliquer pourquoi, peu après la parution de l'OdS 34, il m'est venu d'éplucher le Planète 34, jusqu'à lire le détail en page 202 des 100 lecteurs parmi 5500 qui avaient gagné un abonnement à la revue en répondant à un questionnaire, mais le 11e de la liste était Philippe Miecret, que je savais depuis peu être le vrai nom de Marlin.
  J'ai déjà dit tout ça, mais l'élément nouveau est que, en présentant le tableau atbash plus haut, je me suis avisé que les couples atbash FU et HS, intermédiaires entre les EV-GT-IR composant VERTIGE, ces couples FU HS figurent dans FUcHS. Rusé renard! Crédité de 16 enfants (une bio détaillée ici, mais traduite approximativement du russe).
  Rêver a en couverture une tête de renard, car le psychopathe surnommé Freddy par les enquêteurs se cache sous un masque de renard.

  Comme le nombre 401 des chapitres de l'heptalogie, sans Rêver, m'a orienté vers le premier couple atbash, formé des première et dernière lettre de l'alphabet hébreu, j'ai confronté le premier titre et le dernier. Chacun contient 3 couples atbash (dans notre alphabet):
VERTIGE = EV-GT-IR + E = 81 + 5;
NORFERVILLE = EV-LO-IR + NFRLE = 81 + 55.
  Incidemment, 81 fait partie d'une suite additive qui m'intéresse, récemment étudiée; chacun de ses termes est la somme de 5 Fibos consécutifs, ainsi 81 correspond à 5+8+13+21+34, et il s'ensuit qu'un terme de la suite 52-54-136..., ou 4*F(n), présente sur l'OEIS, correspond à la somme de 6 Fibos consécutifs. Je n'ai pas souvenir de l'avoir remarqué avant cette opération sur NORFERVILLE, mais l'OEIS donne l'équation équivalente
4*F(n) = F(n-2) + F(n) + F(n+2)
ainsi que
4*F(n) = F(n+3) - F(n-3).

  Quant au 86 de VERTIGE, ou 5+8+13+21+34 + 5, 5 est aussi 2+3, ainsi 86 est la somme de 7 Fibos consécutifs, pas mal pour un titre de 7 lettres débutant une heptalogie.
  Il s'agit de la suite 22096 de l'OEIS, où cette propriété est remarquée:
a(n) is the sum of seven consecutive Fibonacci numbers.

  Passons... Ces 81+5 et 81+55 m'ont aussitôt rappelé quelque chose qui n'a évidemment aucun rapport logique avec Thilliez, mais je suis assez confiant qu'une bonne part de mes investigations de mai et juin est fort éloignée de ses intentions...
  C'est quelque chose qui m'a marqué, et que j'ai cité à maintes reprises. Au plus bref, le 2 juillet 2010, 4 jours avant mon 60e anniversaire, j'ai appris l'apparition d'un crop circle dans le Wiltshire codant pour le nombre d'or arrondi à 8 décimales, 1.61803399, alors que j'étais en train d'étudier une BD où 5 crop circles codaient pour les 60 premières lettres du mot infini de Fibonacci, soit:


  Il n'y a pas de sens immédiat à arrêter à 60 lettres ce mot infini qui est constitué d'états successifs significatifs, les 5 lettres BABBA au stade 5, par exemple, le dernier état significatif étant les 55 premières lettres, au stade 10 (5 et 55 sont les Fibos 5 et 10).
  Ce mot infini de Fibonacci est sur l'OEIS la suite 5614, où les B et A sont remplacées par des 1 et 0.
   J'avais été frappé d'y trouver un commentaire d'Eric Angelini, un colistier de la liste Oulipo, posté le jour de mon 55e anniversaire, aussi j'avais proposé aux premières heures du 6 juillet 2010 un commentaire, qui fut agréé par les responsables du site, et qui est effectivement enregistré à cette date.

  La veille, le 5, le facteur m'apportait une surprise, un recueil d'hommages des colistiers oulipistes, pour mes 60 ans. Il y avait une contribution d'Eric, une autre de Jacques Perry-Salkow...
  J'ai détaillé ces événements ici et , les volumes de la BLO sont en ligne, mais le contexte thilliézien amène de nouveaux commentaires.

  C'était donc en juillet 2010 et le premier roman de Franck au Fleuve Noir paraîtrait en octobre, Le syndrome E. Etait-il en train d'y travailler? Il me semble qu'il n'y a aucune raison donnée dans le roman au "E" du syndrome. Ce pourrait être n'importe quoi, et je pense au E en sus de VERTIG-E, 81+5.

  Mon intérêt pour les crop circles était en grande partie dû à un lieu de prédilection de leurs apparitions, Oliver's Castle, parce que OLIVER est constitué de 3 couples atbash. La seule manière que j'avais trouvée en 2009 pour obtenir deux mots existants inverses atbash avec ces lettres était LIEVRO-ORVEIL, et je découvris peu après que le lieu apparaissait dans l'adaptation en 1984 du roman d'ORWELL.

  J'avais vu à l'époque, sans le commenter, que le n° de la suite OEIS, 5614, était 401*14, 401 valeur du premier couple atbash, et 14 de zehav, le métal "or" en hébreu.

  Mon commentaire sur cette suite s'inscrivait dans la continuité de celui d'Eric, qui définissait 1 comme étant le nombre de 0 entre deux 1 dans une chaîne de 1 et de 0. Je partais du fait que 1 tout seul serait alors issu de la chaîne "101", et que cette chaîne 101 serait issue de "101101", l'itération conduisant à l'infini au mot de Fibonacci.
  101 aurait fort bien pu être BAB, mais cette chaîne est aussi le nombre 101, valeur de THILLIEZ. 101101 me fait penser au dernier mot du manuscrit de Caleb Traskman, MaMMaM...
  La chambre 101 de 1984 est devenue un symbole universel.


  Je m'en tiens là, pour le moment, car les deux romans Vertig de Lolo et Riri vont prolonger ces intrications, déjà bien au-delà de l'admissible.
  Il me reste cependant à expliciter mon titre, choisi alors qu'il me semblait que le mot kafoul, "double", constituerait le fait essentiel de ce billet.
  J'ai donc cherché ce que devenaient les lettres DOUBLE en atbash, soit WLFYOV, et cherché des possibilités avec ces lettres. La VOW FLY company m'a retenu, entreprise de Floride fabriquant des articles pour la "pêche à la mouche", fly fishing.
  Vow signifie "voeu" en anglais, mais je ne sais s'il y a un rapport avec ce VOW, qui peut aussi faire allusion à l'exclamation Wow!, ou avoir un rapport avec le boss de l'entreprise, Jonathan VanHoose.
  C'est après ce choix que j'ai pensé à la mouche tsé-tsé, peu prisée par les pêcheurs à la ligne.

Note du 23/6: relire mon commentaire sur la suite 5614 m'amène à constater qu'il était erroné. Il offrait en quelque sorte un renversement du commentaire d'Eric Angelini, qui par exemple transformait 101101 en 101. Mais ma proposition que 101 devient obligatoirement 101101 est fausse, ce peut être aussi 10101.
  Ma proposition basée sur les palindromes successifs lisibles dans le mot infini de Fibo a cependant un écho aujourd'hui, car ces palindromes sont de longueur F(n)-2, et le plus long lisible dans les 60 lettres de la BD a donc pour longueur 55-2, soit 53, valeur de FRANCK.

Note du 1/7: Gef me dit que ce commentaire de 2010 n'avait rien d'erroné. Je lui fais confiance, mais mon esprit maintenant fatigué n'arrive plus à s'y retrouver dans ces récurrences.



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