16.5.15

Pilgrim

pour Anne, doublement


  En cherchant autre chose, j'ai trouvé parmi mes livres Veil, de George Chesbro (2000 pour cette traduction française, 1986 pour l'original). La récente découverte de la série L'homme de nulle part, dont le héros est Thomas Jonathan Veil, m'a fait feuilleter le roman.
  Peut-être l'avais-je commencé jadis, en tout cas je n'ai aucun souvenir de l'avoir lu, alors que c'est probablement l'une des premières oeuvres à avoir abordé le thème de l'expérimentation volontaire sur les états de mort imminente, bien avant L'expérience interdite (1990) de Joel Schumacher, ou Les thanatonautes (1994) de Bernard Werber.

  Le roman se passe dans l'Institut de Recherches sur l'Homme, créé par le colonel Jonathan Pilgrim, lequel a eu une NDE, d'où son obsession d'étudier ce qu'il a nommé la Porte de Lazare (Lazarus Gate), ce seuil entre la vie et la mort décrit par beaucoup d'expérienceurs.
  Pilgrim a invité Veil Kendry, personnage d'exception donné pour n'ayant que quelques heures à vivre à sa naissance; il a survécu, mais avec pour séquelle une absence de barrière entre conscient et inconscient. Les terribles projections de son inconscient sont pour lui réelles, et il les exorcise dans des tableaux qui lui ont valu une certaine célébrité. L'un des pensionnaires de l'Institut de Pilgrim peignait les mêmes paysages effrayants, sans connaître l'oeuvre de Veil...

  Un agent du KGB infiltré veut récupérer les travaux de l'Institut et tuer tous ses membres. Son plan échoue, mais Pilgrim blessé est dans le coma. Veil se place en état de mort imminente pour aller le convaincre de revenir parmi les vivants...

  Les échos sont pour moi vertigineux. Je rappelle que le premier témoignage de NDE semble être celui de Jung en 1944, confié dès 1945 dans des lettres. Jung arrivé à une porte n'a pu la franchir, l'image de son docteur Theodor Haemmerli étant alors apparue pour le prier de revenir parmi les vivants. Theodoros a le même sens en grec que l'hébreu Jonathan, ou Nathaniel.
  Lorsque j'ai découvert les premières coïncidences associées au cas Jung-Haemmerli, mon amie dp m'a aussitôt signalé le roman de Timothy Findley Pilgrim (1999, 2000 pour la traduction française, comme Veil). Pilgrim est un personnage d'exception qui vit depuis des siècles et aspire au repos de la mort, sans succès jusqu'à sa rencontre avec Jung.
  J'ai la curiosité de recalculer la valeur de PILGRIM, ce que j'avais certainement fait jadis, et il me semble impensable de n'avoir pas alors remarqué que
PILGRIM = 84 = HAEMMERLI
  Il est vrai que lorsque j'ai découvert Pilgrim en septembre 2008 je ne connaissais pas encore le nom Haemmerli, ni donc la relation
JUNG / HAEMMERLI = 52/84 = 13/21,
mais ces nombres de Fibonacci m'étaient déjà particulièrement significatifs, ainsi je notais le 15 septembre 08, après ma première lecture de Pilgrim, que le roman avait 6 parties, de 21-13-14-13-13-13 chapitres, plus un prologue et un épilogue, totalisant en tout 89 sections, Fibo non encore rencontré en tant que structure littéraire. Je notais les deux premières parties 21-13, en référence au rapport ZUERN/JUNG = 84/52 qui m'était venu juste avant la révélation du 4/4/44 aux 4/5es de la vie de Jung.

  Ces deux premières parties ont une particularité : Pilgrim y est mutique et ce n'est qu'après ces 34 chapitres que le dialogue s'instaure entre Jung et Pilgrim. Jung n'y a accès à Pilgrim que par des carnets qu'il a écrits, où se dessine l'idée fantastique qu'il ait vécu au 15e siècle où il aurait été Elisabetta Gioconda, le modèle de la Joconde de Léonard. Un hasard m'a fait découvrir l'hypothèse farfelue, mais sans rapport avec Pilgrim, que l'expression MONA LISA correspondrait, selon un alphabet latin réduit, aux valeurs 13-21:
  Je m'émerveillais alors de l'écho avec les 21-13 chapitres, soulignés par un acrostiche, des deux parties de The Greek Coffin Mystery, de Queen, où les protagonistes recherchent un tableau de Léonard. Je m'émerveille aujourd'hui de l'écho entre Pilgrim (avec PILGRIM-JUNG = 84-52) et Mon coeur mis à nu, dont les deux premières parties en 21-13 chapitres s'achèvent sur la mort de HARWOOD-LICHT = 84-52.

  Je crois que ce sont les trois seuls cas que je connaisse de successions de 21-13 chapitres, et Pilgrim fait le lien entre les thèmes 84-52 et Léonard propres aux deux autres (mais son tableau y est plus correctement orthographié Monna Lisa).
  Les cas Veil et Pilgrim invitent encore à réétudier ce que je nomme le thème de l'ange, des états frontières entre vie et mort, associant la mythologie des anges aux témoignages de NDE, en relation avec les nombres 52-84 et le prénom Théodore-Jonathan-Nathaniel ("don de Dieu").

  Chronologiquement viennent d'abord Elie et Enoch, Elihaou = 52 ("Dieu est YHWH") et Hanokh = 84 ("initié") selon l'alphabet numéral hébreu, les deux seuls personnages de l'Ancien Testament n'ayant pas connu de mort terrestre, élevés directement au ciel par Dieu. Ceci a donné lieu à de nombreuses spéculations, dans la tradition juive comme dans les autres religions du Livre.

  Rabelais évoque leur cas, et y associe Ogier et Artus de la tradition celtique. En utilisant une orthographe alternative, également présente chez Rabelais, et l'alphabet d'alors, on a
OGIER-ARTUIS = 52-84.

  Mon cas emblématique est celui de JUNG-HAEMMERLI (52-84), où Theodor ramène Carl du seuil de la mort.

  Dans le roman de Findley, c'est JUNG (52) qui permet à PILGRIM (84) sa libération d'un cycle de vies successives, bien que Jung refuse de par sa vocation de médecin d'aider quelqu'un à mourir. Il lui donne néanmoins la lettre de Sybil Quartermaine, laquelle a la même nature angélique que Pilgrim, mais à qui il a été accordé de mourir.
  Il semble y avoir d'autres gens de cette espèce, ainsi le couple Messager assiste à l'enterrement de Sybil, ce nom faisant référence au sens premier de l'hébreu pour "ange", mal'akh, "messager".

  Dans le film La cité des anges, c'est l'ancien ange NATHANIEL (84) Messenger qui enseigne à l'ange SETH (52) comment s'incarner, et devenir mortel.

  Dans le roman de Chesbro, c'est donc Veil qui va chercher Jonathan PILGRIM (84) au seuil de la mort. Veil est aussi connu comme "l'archange", surnom qu'il a acquis pour son rôle de tueur implacable au Vietnam, sa première solution pour exorciser ses rêves réels ayant été la violence.
  Veil a accès à l'enregistrement du récit de la NDE de Jonathan PILGRIM (84). On y retrouve des points communs avec le récit de Jung, intense lumière bleue, arrivée à une porte. Là personne n'a soufflé à Pilgrim qu'il devait réincorporer sa carcasse terrestre, et c'est de son plein gré qu'il a rebroussé chemin, avec la pleine conscience que "la porte serait toujours là pour lui".

  René DAUMAL (52) était pour ses proches NATHANIEL (84); il était aussi appelé "l'archange", pour de toutes autres raisons que Veil...
  DAUMAL (52) est mort en mai 44, alors que JUNG (52) se rétablissait et que Theodor HAEMMERLI (84) agonisait. L'un de ses derniers écrits est Une expérience fondamentale, où il conte son utilisation vers 1925 du tétrachlorure de méthane pour étudier les états frontières. Son récit n'est encore pas sans rappeler les cas de NDE, et NATHANIEL (84) DAUMAL (52) l'achève sur des mots très proches de ceux de Jonathan PILGRIM (84):
Voici, il y a une porte ouverte, étroite et d’accès dur, mais une porte, et c’est la seule pour toi.
  Je rappelle qu'au moment où je redécouvrais Daumal était mis en vente un document de sa main attestant son intérêt pour la suite de Fibonacci, et particulièrement pour ses termes 13-21.

  J'ai conté ici comment j'ai découvert en juillet 2013 dans ma bibliothèque un livre broché de mars 2006 dont je ne me rappelle pas comment il est venu entre mes mains, La trahison de l'Ange, de Eve de Castro.
  L'un des ses personnages est le journaliste Nathaniel Ndouala, lequel va être piégé par l'Ange, ce qui le conduira à la mort. J'ai remarqué les relations fibonacciennes entre le nom du journaliste et celui de "l'archange":
RENE / NDOUALA = 42/68 = 21/34
DAUMAL / NATHANIEL = 52/84 = 13/21.

  S'il n'y a rien de supranormal dans ce thriller, il a sa place ici pour ses points communs avec Veil, présence d'un Jonathan ou Nathaniel en relation avec un "ange" ou "archange", et ce point très personnel que j'avais ces deux livres depuis un certain temps sans les avoir lus.
  Si je ne peux rien dire de La trahison de l'Ange, je vois assez bien pourquoi j'avais Veil. J'ai lu avant 2000 un premier livre de Chesbro, Les cantiques de l'archange, où apparaissait aussi le personnage Veil, un nom qui faisait écho pour moi au Voyl de Perec, d'autant que cet archange Veil avait dissimulé un message dans un puzzle de tableaux, où aucune toile isolée ne faisait sens; il fallait les disposer dans un certain ordre pour que le message apparaisse.
  Il était prévu une suite à cette aventure, et parmi de multiples autres intérêts je suppose que je prêtais attention aux Chesbro avec le personnage Veil, ce qui m'a fait acheter Veil lorsque je l'ai vu d'occasion. Mais ce n'était pas la suite des Cantiques de l'archange, et le roman débute de façon très confuse, rien n'y laissant prévoir qu'il va y être question de NDE, ce qui m'aurait motivé, et j'en ai probablement vite abandonné la lecture.

  Il en a peut-être été de même pour le premier éditeur pressenti, lequel avait commandé à Chesbro, déjà auteur de la série Mongo, une autre série de thrillers destinée à un large public, sous pseudonyme. Chesbro fut si satisfait de Veil qu'il regrettait de ne pouvoir le publier sous son nom, mais l'éditeur refusa le manuscrit dans l'état, demandant de tels changements que Chesbro lui écrivit autre chose et proposa Veil à son éditeur habituel, en l'associant dans Les cantiques de l'archange à Mongo, pour récupérer son public.
  Cette association m'interpelle car le nom réel du nain Mongo est doré,
ROBERT FREDERICKSON = 78-127
et il en va de même de celui de Veil,
VEIL KENDRY = 48-77
  Nous sommes à une unité près des rapports fibonacciens 78/126 = 13/21 et 48/78 = 8/13, et les deux noms ensemble donnent
ROBERT VEIL / FREDERICKSON KENDRY = 126/204 =21/34

  La traduction française de Veil montre en couverture un homme passant devant des affiches. L'une est pour un concert d'Eros Ramazotti un 26 juillet (concert new-yorkais qui a eu lieu en 1991). Je pense à l'anniversaire de Jung, né le 26 juillet 1875.
  L'autre affiche visible sur la première édition est celle de Slacker de Richard Linklater (1991), film d'avant-garde dont le principe est proche de La Ronde (Zweig puis Ophüls). Linklater a tourné divers films très originaux, comme le récent Boyhood suivant ses acteurs pendant 12 ans réels.
  Il a notamment adapté A Scanner Darkly de Dick, filmé avec de célèbres acteurs, chaque image du film ayant été ensuite redessinée. S'il n'en reste rien dans le film, le roman original décrit à travers le personnage de Tony Amsterdam l'expérience réelle de Dick de 1974, lequel a quitté son corps pour parvenir à un seuil (en forme de rectangle d'or) qu'il n'a pas osé franchir...
TONY AMSTERDAM / EXPERIENCE = 168/104 = 21/13 (!)
  Curieusement, la réédition chez Rivages de Veil utilise en couverture la même photo, mais recadrée, si bien qu'on n'y voit plus l'affiche de Slacker.

  Veil a donc été traduit 14 ans après sa parution originale en 1986, et est devenu en septembre 2000 le n° 369 de la série Rivages/noir. Pilgrim de Findley est paru deux mois plus tard au Serpent à Plumes, dans une traduction d'Isabelle Maillet, laquelle a aussi traduit une trentaine d'ouvrages chez Rivages (mais pas de Chesbro). Maillet m'évoque bien entendu "marteau" et Haemmerli.
  L'édition de poche de Pilgrim porte le n° 3679 chez Folio, où je retrouve dans l'ordre le 369 de Veil.

  Une relecture de Pilgrim ne m'a guère permis de comprendre mieux les intentions de l'auteur, mais j'y ai repéré un autre 13-21, historique.
  Au début du livre 4 Pilgrim fait allusion au peintre Whistler, qui a fini sa vie au 21 Cheyne Walk, proche de Pilgrim qui vivait au 18. Auparavant Whistler a vécu plus de 20 ans au 13 Tite Street, voisin d'Oscar Wilde que connaissait aussi Pilgrim.
 
  Les échos issus du personnage Jonathan Pilgrim de Veil sont tels que je me suis penché de plus près sur Thomas Jonathan Veil, de la série L'homme de nulle part, où il est incarné par l'acteur Bruce Greenwood.
  En consultant sa filmographie, je vois qu'il a joué un autre Jonathan dans Double jeu (1999), Jonathan Devereaux, l'identité sous laquelle se cache Nick Parsons après avoir simulé son assassinat pour lequel est condamnée sa femme, jouée par Ashley Judd. J'ai revu ce film en août 2010, après un rêve où m'était apparu le nom Ashley Judd, ne me disant rien une fois réveillé.

  Juste après L'homme de nulle part (1995-96), série qui n'a pas connu de seconde saison malgré un certain succès, Greenwood a eu un nouveau premier rôle dans la série Sleepwalkers (1997) où il incarne le docteur Nathan (!) Bradford, inventeur d'une technologie permettant d'entrer dans les rêves de ses patients, et de soigner leurs problèmes.
  Là ce fut carrément la cata, et alors que 9 épisodes avaient été tournés, la chaîne NBC arrêta leur diffusion après le 2e, malgré un premier rôle féminin pour Naomi Watts, laquelle aurait pu se croire poursuivie par la scoumoune lorsque le pilote de Mulholland Drive fut refusé par la chaîne ABC en 1999. Mais Lynch réussit à en faire le film que l'on sait, aux multiples récompenses, notamment pour Watts.

  Il y a quelques épisodes de Sleepwalkers en VO sur YouTube, et je trouve ça plus intéressant que Starsky et Hutch, mais des goûts et des couleurs...
  Le premier épisode est l'enquête dans les rêves de Benjamin Costigan, pilote de l'escadrille 21. Il est poursuivi par un homme masqué qui cherche à le tuer, et lorsqu'il parvient à lui ôter son masque il découvre son propre visage.
  L'équipe de rêveurs découvre un jouet en bois sculpté par le jeune Benjamin, portant le nom Nevur. Ceci les conduit à une vérité cachée par Jacob, le père de Benjamin. Celui-ci avait un jumeau, Ruven, mort à la naissance, et Benjamin après s'être recueilli sur sa tombe se sent guéri de ses cauchemars.

  Cette première enquête de l'équipe de Nathan Bradford peut rappeler la quête de Thomas ("jumeau" en hébreu) Jonathan Veil, lequel découvre dans le dernier épisode de L'homme de nulle part qu'il est lui-même Gemini, l'agent qu'il traque, celui qui a tramé le complot qui lui a fait perdre son identité...
  Lors de cette première enquête un membre de l'équipe, Steve Turner, reste piégé dans le monde des rêves. Il en revient dans l'épisode suivant, que je n'ai pu voir, avec un témoignage de NDE.
  Deux des acteurs de l'équipe de Bruce Greenwood ont des noms dorés (environ 1 chance sur 30):
NAOMI / WATTS = 52/83
  Pas loin de 52/84, mais ces nombres me sont aussi évocateurs, notamment à cause de
LUNE / LUMIERE = 52/83
  "lune" et "lumière" (un certain rapport avec "watts") sont les traductions de Kmar et Nour, pour lesquels Perec a écrit un épithalame aux multiples lectures dorées. Bien que ma première approche dorée en date de plus de 10 ans, j'ai été stupéfait de découvrir à l'occasion de notre propre mariage que les lettres différentes de leurs noms ont pour valeurs 68/110 = 34/55, tandis que les strophes répondant à ces contingents de lettres ont 26 et 42 mots (13/21), tous ces nombres figurant sur les brouillons de Perec.
  Naomi Watts joue Kate Russell, psychologue quelque peu jungienne car elle parle d'archétypes.

  L'autre acteur doré est Abraham Benrubi jouant le technicien Vincent Konefke.
ABRAHAM / BENRUBI = 44/71
  Je me demande si les scénaristes ne se sont pas inspirés de son nom pour le personnage de Ben/Benjamin Costigan et son jumeau Ruven/Nevur. Ruven, Ruben, Rubi sont diverses formes de Re'uven, fils aîné de Jacob, tandis que Benjamin ("fils de la droite") est son cadet. L'élision de Benjamin en Ben peut trouver en écho dans l'écriture de droite à gauche de RUVEN, devenant NEVUR. Ceci serait systématique du monde des rêves, et toutes les inscriptions apparaissent inversées lors des scènes oniriques.

  Il est en conséquence curieux que Naomi Watts soit depuis 2005 la compagne de LIEV Schreiber, après avoir été l'assistante de celui qui incarnait précédemment Thomas VEIL, son rôle le plus important.
  Ils ont eu deux enfants, dont Alexander (84) né le 26/07/2007 (132e anniversaire de Jung).
NAOMI WATTS = 52+83 = 135
LIEV SCHREIBER= 48+87 = 135
  Qui se ressemble s'assemble ?
  Plus curieux encore est que cette idylle ait démarré lors du tournage du film The Painted Veil, où Naomi a donc été réellement séduite par Liev (son amant passager dans le film, où elle revient ensuite vers son mari joué par Edward Norton).

  Le film est réalisé par John Curran, nom doré
JOHN / CURRAN = 47/75
  Liev est selon cette page une forme yiddish de l'hébreu lev, "coeur", mais la mère de Liev lui aurait donné ce prénom en hommage à Lev Tolstoï, forme de Leonid ou Léon, dérivé de "lion".
  Je suis abasourdi de cette double correspondance, car le thème "lion-coeur" m'est essentiel depuis les débuts de ma recherche quaternitaire. J'ai écrit plus haut que le personnage de Veil, "voile", "cache", m'avait attiré par l'écho avec Anton Voyl de Perec, or le second épisode de Touch m'avait fait découvrir en mars 2012 que lyov est une autre forme de "lion" en russe, via le chien Lyov qui sauvait la vie de Arnie Klepper.
  Je détaille le cas Lyov-Voyl ici, avec un lien vers le jeu Léon-Noël, mais je ne soupçonnais pas alors qu'un autre "lion-coeur", Liev Schreiber, avait trouvé l'élue de son coeur sur le tournage de The Painted Veil. J'ai mentionné une fois Liev Schreiber, pour son rôle dans un film de Jonathan Demme.

  Les échos sont vertigineux avec un rêve de phrère Laurent dans la nuit du 4 au 5 avril dernier, la nuit de Pâques, rêve où il a vu les lettres OENOCRILU, qu'il a réarrangées au réveil en UNICOLORE, ou COEUR LION. Ceci m'a (presque) aussitôt rappelé que, dans La rivière du chagrin de Craig Holden, le personnage Arnie Holt (un autre Arnie quelques lignes plus haut) cache l'anagramme Lion Heart (Richard Coeur de Lion en anglais), son nom réel étant Richards.
  Craig Holden est aussi l'auteur du 4e livre "pascal" que j'ai découvert, Les quatre coins de la nuit, dont le climax survient pendant la nuit du 6 au 7 avril 1996, nuit de la Résurrection. Je m'aperçois que son nom permet l'anagramme charged lion, "lion à la charge".
  Les armes de Richard Coeur de Lion était un charged lion et son miroir :
LYOV <> VOYL
LIEV <> VEIL
LEON <> NOEL
  Craig Holden est édité par Rivages, comme George Chesbro (Veil).

  Le matin du 5 avril, dimanche de Pâques, où Laurent se réveillait avec ses lettres OENOCRILU, j'ai eu la surprise de voir un cheval brouter sur notre terrain. J'ai pu prendre une photo, que je me suis amusé à retoucher :
  J'ai envoyé la photo à Laurent, lequel a aussitôt trouvé l'anagramme OU LICORNE...

  Je connaissais ce cheval que nous voyons presque quotidiennement paître à 500 m de notre maison sur les terres du château d'Esparron, propriété de la famille de Castellane depuis plus de 7 siècles. J'ai enfourché le vélo pour aller prévenir le sympathique comte, lequel venait d'ailleurs de découvrir la fugue de son dada.
  Un autre écho lors de notre arrivée à Esparron a été d'y découvrir les armes des Castellane, flottant sur le donjon du château, un château d'or à trois tours sur fond de gueules. Je suis revenu maintes fois sur le "marteau" qui m'avait conduit au "coeur-lion" et à la découverte des châteaux triangulaires de Wewel et Sisak, dernièrement avec le blason des cigarettes Pall Mall montrant des lions et des tours.

  Il m'a semblé que l'orthographe polonaise de Liev devait être Liew, ce que j'ai vérifié. Les familles juives ont souvent adopté le patronyme Veil ou Weil, probablement parce que ce nom germanique préexistant était l'anagramme de Lévi (ou Lewi). Le billet Puzzle échevelé (je rappelle mon intérêt devant le puzzle formé par les toiles du peintre Veil) m'avait conduit au roman Les cendres froides de Valentin Musso, où Elie Weil trouvait avant d'être déporté un moyen de soustraire son petit-fils à la barbarie nazie, en l'incorporant au programme Lebensborn, où il recevait le prénom Théodore.

  Bon, il est peut-être temps de s'arrêter, tant les échos se répondent en avalanche. Je rappelle le billet NDE & NdO, et la récapitulation de tous les cas 13-21 qu'il va me falloir remettre à jour.

  Après avoir publié ce billet j'ai fait un tour sur la page FB René Daumal Perpétuel Incandescent, et y ai trouvé une photo montrant René Daumal (portant le bouclier de Minerve des bizuths) et Simone Weil dans la même classe de Khâgne en 1925.

  Je suis consterné d'inexcusables oublis dans l'écriture de ce billet, ainsi je n'ai pas perçu immédiatement le lien entre Léonard (de Vinci) et les divers "lions" dont il vient d'être question, Lyov, Liev, Liew. Léonard vient aussi du leo latin, et Perec l'a inclus dans un palindrome, déjà mentionné sur Quaternité, où abondent les noms de peintres, avec " L'or y tramera sa léonarde mélodie". J'y reviendrai dans le prochain billet.

  Je ne comprends pas comment j'ai pu oublier la découverte quelques jours après Pâques du thriller Je suis Pilgrim, de Terry Hayes (2013, venant d'être traduit en français). Le titre m'a aussitôt fait réagir, et j'ai téléchargé l'e-book, pavé de près de 800 pages que j'ai abandonné après le survol d'une centaine de pages.
  Lorsque je m'en suis souvenu, il m'a semblé devoir reprendre ma lecture, fastidieuse car le récit est farci de digressions et péripéties inutiles, visant probablement à l'adaptation ciné, pari réussi car les droits ont été achetés en 2014 pour une série de films "Pilgrim".
  Le héros en est un superagent d'une agence ultrasecrète US, lequel ne prend le nom de code Pilgrim ("pèlerin") que pour affronter un fanatique islamiste projetant de frapper les USA d'une épidémie dévastatrice, le Sarrasin (the Saracen, dont le sens ancien serait "nomade", "vagabond", ce dont je n'ai pas trouvé confirmation, sinon que le nom viendrait d'une tribu nomade de l'ancienne Palestine).
  Le principal écho à mes préoccupations est que la confrontation entre le "Pèlerin" et le "Nomade" se produit dans la dernière partie, qui a 52 chapitres (il y a 4 parties, de 14-51-72-52 chapitres). Je n'ai pas non plus eu l'idée de calculer la valeur de PILGRIM en abordant le livre, ce qui m'aurait aussitôt conduit au duo JUNG-PILGRIM = 52-84 du roman de Findley.
  Un autre écho est une certaine importance de Santorin, alias Théra, alias Strongylé, "l'île ronde" dont la présence dans deux romans avait joué un rôle certain dans ma découverte de JUNG-HAEMMERLI = 52-84.

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